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Coucou à vous, ça m'a fait tellement du bien de vous retrouver hier, notamment les plus fidèles qui comme toujours ont répondu présentes, que j'ai décidé de ne pas attendre avant de publier un autre chapitre.
Je vous remercie également pour vos commentaires et likes, lancer un nouveau projet n'est jamais évident alors j'espère qu'il vous plaira du début à la fin, même si pour le moment vous avez l'air emballé. D'ailleurs, qu'avez-vous pensé de la couverture de la ff ?
Enfin voilà, ne perdons pas plus de temps, bonne lecture.
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Rejouer ses souvenirs, avait suffi à me tordre le bide, ce pourquoi je luttais contre moi-même afin de réfréner mon esprit, sachant que la suite de notre histoire déverrouillait définitivement la boite de Pandore.
Malheureusement sans grand succès.
Après mon départ, je ne l'avais pas contacté et avais patienté deux jours avant de me décider à aller récupérer mes affaires que je n'avais pas emmené avec moi, privilégiant volontairement la plage horaire de ses heures de cours.
J'étais encore énervé, à fleur de peau, ou son inaction n'avait fait d'amplifier mon mal-être, expliquant mon choix qui était finalement l'option la plus lâche, car je voulais en finir une fois pour toute avec lui. Enfin, c'était ce que ma fierté clamait car au fond de moi, je me mentais à moi-même, aveuglé par la rage, espérant secrètement qu'il serait là à m'attendre avec un infime espoir de recoller les morceaux.
Cependant, en arrivant, j'avais vite déchanté en constatant que les différentes pièces étaient plongées dans l'obscurité, ou qu'elle ne fut pas ma surprise en remarquant que ses biens avaient disparu, laissant les lieux vides de sa présence, maintenant habité que par la mienne.
Il était parti, bel et bien parti, et je ne pouvais pas le blâmer car en réalité, j'étais celui qui avait levé les voiles en premier, brisant ainsi la promesse que l'on s'était faite cette nuit-là au sommet de notre colline, celle de toujours s'aimer.
Vexé, je n'avais pas tenté de le joindre, lui non plus, et avais plongé à corps perdu dans mes études car c'était la seule chose qui me maintenait encore debout, divertissant ainsi ma conscience.
Au fil des semaines, la rancœur, la colère s'étaient effacées pour ne garder que la mélancolie des magnifiques souvenirs que l'on avait partagés ensemble, me demandant parfois comment on en était arrivé là, nous qui nous nous aimions comme des fous autrefois, ou encore, comment avais-je pu autant détester quelqu'un que j'avais pourtant tout autant aimé.
Et puis, après un an de culpabilité, de tourments, de remords, je n'étais fait à la raison que tout était terminé et que si je voulais survivre, je devais tout enfuir au plus profond de moi, tout enfermer dans un coin de ma tête à double tour, pour ne jamais plus avoir accès à ce qui touchait de près comme de loin à lui, car il en valait de ma santé mentale.
Pourtant, maintenant qu'il se tenait à quelque pas de moi, j'avais l'impression que l'on me renvoyait tout ça en plein face, violemment, cruellement, brusquement, anéantissant tous mes efforts en un claquement de doigt, me submergeant d'émotions. Et je pense que le plus douloureux fut de constater qu'il avait survécu et qu'il avait même l'air rayonnant, réveillant cette colère acerbe en moi.
Ce fut lorsqu'un voyageur coupa notre champ de vision, que je réalisais que notre contemplation avait duré plus longtemps que je ne l'aurais pensé, me permettant par la même occasion de pivoter rapidement mon buste dans le sens opposé, afin d'être dos à lui, essayant de retrouver mes esprits, bien décidé à l'ignorer car je ne pouvais pas accepter de replonger, pas maintenant, pas aujourd'hui.
En conséquence, je n'avais plus regardé dans sa direction et m'étais contenté d'attendre l'embarquement en pianotant sur mon téléphone, même si j'avais du mal à rester concentrer, jusqu'à ce que l'une des hôtesses annonça le début de l'opération. Elle appelait les passagers par petit groupe en fonction du numéro de leur siège, mais bien entendu, étant assez distrait, j'avais loupé le mien, ce qui m'obligeait à patienter la fin des annonces, pour entrer à mon tour dans l'appareil.
À vrai dire, je n'arrivais pas à identifier clairement ce que je ressentais, mais j'étais conscient que malgré mon envie de faire comme si de rien n'était, tout se chamboulait dans ma tête et je n'aimais pas ça.
Cela faisait huit ans, huit putains d'années, j'avais réussi à tourner la page, à étouffer mes souvenirs, à enterrer notre histoire, oubliant les moindres détails, que ce soient les débuts idylliques, parfaits, sans fausses notes, puis la dévastation ravageuse, insupportable, et enfin la rupture déchirante... tous avaient été détruits, brûlés et pourtant, tous étaient encore bien là, juste cachés, créant l'illusion que rien n'avait existé.
Moi qui avais habituellement le contrôle, le voyait actuellement m'échapper.
D'ailleurs, j'en voulais au destin, à une quelconque entité, ne comprenant pas pourquoi elle me faisait ça, pourquoi elle le replaçait sur ma route maintenant que j'avais tout surmonté, maintenant que j'étais épanoui dans ma vie, maintenant que j'avais tout accompli et vivais chaque jour mon rêve, celui d'être professeur de danse dans une grande école reconnue.
Comme quoi la vie était vraiment injuste, et le karma nous frappait bel et bien au moment où l'on s'y attendait le moins, au moment où on atteignait un niveau de bonheur tellement élevé, qu'il ne fallait pas trop nous en donner, ni trop longtemps et en laisser pour les autres en nous le retirant.
J'avais même une impression de déjà-vu car la dernière fois ou j'avais été aussi comblé, c'était quand on avait emménagé ensemble, avant de tout me voler sept mois plus tard.
Agacé par ce constat, je soupirais fortement, envahi de nouveau par cette même colère, cette même haine d'y il a huit ans, sans savoir envers qui elle était dirigée, tout comme à l'époque, ou cela avait été plus facile de me défouler sur Taehyung, sans avoir la conviction qu'il en était le réel fautif.
Soudainement, l'hôtesse nous avertit que tous les groupes avaient été convié et invitait les derniers voyageurs à se présenter, comprenant qu'il était temps de m'avancer.
En me levant, j'avais lutté pour conserver le regard bien droit, avant de finalement me risquer à le jeter vers sa dernière localisation, remarquant qu'il n'y était plus, ou encore une fois, il avait disparu, il s'était volatilisé, me demandant même si la fatigue ne m'avait pas joué un tour.
Ce fut donc avec une démarche beaucoup moins enthousiasme que ce matin, que je pénétrais dans le long couloir avec mon sac à dos gris, avant de franchir l'entrée de l'avion, pour commencer à m'engouffrer entre les rangées de sièges, constatant que l'appareil était complet, jusqu'à me stoppais net car l'existence semblait bien décider à me torturer un peu plus.
Il était là, lui, installé côté couloir, serrant son oreiller de voyage contre lui, alors que son menton était baissé, rentré dans ses épaules.
Des images me revenaient tel des flashs, me rappelant que dans ma mémoire, il aimait blottir quelque chose dans ses bras quand il était stressé ou angoissé, comme maintenant.
Je ne pouvais pas m'empêcher de me questionner sur ce geste. Avait-il toujours la même signification ? Et si oui, était-ce dû au vol ou à notre rencontre inopinée ?
Cependant, je fus interrompu dans ma réflexion lorsque la personne qui me secondait me demanda d'avancer.
- Excuse-moi. Disais-je après avoir secoué ma tête, cherchant à récupérer contenance.
Au même moment où mes mots traversèrent la barrière de mes lèvres, je le vis légèrement sursauter et resserrer son polochon, ce qui me prouvait de façon indirecte qu'il m'avait reconnu, mais ne pus m'attarder car je devais me dépêcher de gagner ma place.
Et une fois de plus, comme si le destin m'en avait toujours pas fini avec ses piqûres de rappel, j'étais assis cinq rangées plus loin, au bord du même couloir que lui, mais en diagonale, me laissant entrevoir les parties de son corps qui débordaient dans l'allée.
Décidément, ce voyage de six heures allait être beaucoup plus long que prévu, et ce malgré les films que j'avais téléchargé, assuré de ne pas voire grand-chose.
Dix minutes plus tard, le commandant de bord nous avertit du départ imminent, avant de débuter la marche de l'appareil, alors que je n'y faisais pas vraiment attention. En effet, même si je tentais d'y faire abstraction, de le zapper, j'en était incapable, et de ce fait, au moment du décollage, quand il pivota légèrement son visage vers moi, son regard croisa subtilement le mien déjà dans son axe, avant qu'il ne le détournât aussi vite.
Cestes, ce contact visuel n'avait duré qu'une fraction de seconde, toutefois, il m'avait chamboulé comme celui dans la salle d'embarquement, me faisant soupirer.
J'avais rêvé de ces vacances, je les avais attendu avec convoitise, mais maintenant que j'y étais, j'aurais tout donné pour être finalement au studio de danse à enseigner mes cours, et ne pas avoir eu à recroiser sa route, car il fallait être honnête, une fois que l'on quitterait cet avion, chacun reprendrait le cours de sa vie, laissant au passage des dommages collatéraux, car les plaies s'étaient rouvertes...
++
Nous étions déjà à trois heures de vol et comme anticipé, je n'avais strictement rien suivi au film, car toutes mes pensées convergeaient en une unique lieu, lui, forcé d'admettre que je ne pouvais pas faire autrement.
De fil en aiguilles, j'avais commencé à revoir nos moments ensemble, avant d'essayer de déterminer ou on avait merdé, comment on en était arrivé à une fin aussi pourrie.
Avec le recul et la maturité, ma perceptive avait changé, réalisant à quel point on avait été con, à quel point on avait tout détruit pour des conneries, des futilités. Peut-être que si on avait pris le temps de parler, d'énoncer clairement nos doutes, de proposer des solutions, on serait encore en couple aujourd'hui. Enfin bref, à l'époque, nous étions tellement animés par la jalousie, qu'aucun de nous n'avait conscience de ce qui se profilait, et même pas le mal que l'on faisait endurer à l'autre.
- Ici votre commandant de bord, nous traversons actuellement une zone de hautes turbulences, je vous demanderais de ne pas quitter votre siège et de garder votre ceinture de sécurité bouclée.
Effectivement, l'avion bougeait déjà depuis un moment, mais je n'y avais pas vraiment porté grand intérêt, distrait par mon remue-ménage cérébral. D'ailleurs, dès son annonce terminée, de grosses secousses se produisirent, et instinctivement, je reportais mon regard sur mon ex, ne comprenant pas d'où me venait ce réflexe soudain, me ramenant des années en arrière quand je cherchais à savoir comment il se portait, notamment s'il n'avait pas trop peur.
De nous deux, j'avais toujours été le plus courageux et intrépide, ce pourquoi il me répétait sans cesse qu'il se sentait en sécurité avec moi, même si un jour la fin du monde surviendrait. Et moi en retour, je lui rétorquais que s'il me le demandait, je pourrais lui décrocher la lune, me provoquant un rictus rien qu'en me remémorant la niaiserie dont on faisait preuve l'un envers l'autre.
- Ici votre commandant de bord, je demande à chaque passager de ne pas céder à la panique. Nous allons devoir procéder à un atterrissage d'urgence car la zone de turbulences est beaucoup trop dense, rendant les conditions de vol impossible. Intervint-il de nouveau.
À partir de là, la situation bascula dans le chaos, me donnant l'impression d'être en plein film apocalyptique, me prenant totalement de court. Des bruits anormaux se firent entendre, comme si des projectiles s'écrasaient contre les parois, l'appareil se fit secouer fortement dans tous les sens, alors que des gens commençaient à hurler, d'autres pleuraient, des bébés criaient, et subitement, les masques à oxygène tombèrent.
Brusquement mon corps partie vers l'avant, signe que l'engin chutait, alors qu'une nouvelle intervention du commandant retendit à travers cette confusion sonore, nous ordonnant d'enfiler un masque, ce que je fis rapidement, avant de saisir fortement mes accoudoirs. Je sentais le stress montait, pensant à ma famille, mes amis, avant d'orienter le plus naturellement du monde mon regard vers lui, croisant directement le sien qui m'observait déjà avec des yeux paniqués.
Automatiquement, j'ancrais fermement mes pupilles dans les siennes, tentant de prendre l'expression la plus rassurante possible, alors que les larmes perlaient dans le coin des siennes. Et étrangement, j'eus mal, terriblement mal, comme si je recevais un coup en plein cœur, un genre de sensation déconcertant contre lequel vous ne pouviez pas lutter car c'était votre corps aux manettes.
Sans me l'expliquer, mon instinct eut envie de le serrer dans mes bras, lui dire que tout irait bien, même si au fond, je n'en avais pas la moindre idée.
Quelle ironie du sort, j'allais peut-être mourir aujourd'hui et la dernière vision que m'offrait le destin étaient les orbes de celui qui m'avait brisé jadis, décelant tout de même une part d'apaisement en ayant eu la chance de les contempler encore une fois.
Et curieusement, lui comme moi semblions autant absorber par les prunelles de l'autre, restant ainsi immobiles, alors que le brouhaha et les vibrations étaient toujours aussi présents, jusqu'à ce que les roues ne rencontrassent violemment le sol, comprenant ainsi que nous étions sauvés, échappant au pire scénario.
Les gens se mirent à applaudir, à remercier l'équipage, d'autres pleuraient de joie en étreignant leurs proches, alors que moi, j'avais l'impression qu'il y avait plus que nous deux, coupé des autres dans notre petite bulle. Je lisais sans aucune difficulté son soulagement dans ses pupilles, alors que j'hochais spontanément la tête, lui confirmant qu'on était sain et sauf, chose à laquelle il répondit.
Après quoi, on nous avait demandé d'évacuer calmement, nous obligeant à couper notre lien visuel, ou il sortit avant moi à cause de son emplacement, m'abandonnant encore un peu perturbé, jusqu'à suivre à mon tour la file qui conduisait à une grande salle d'attente, ou une hôtesse prit de parole une fois tout le monde installé, ne me laissant pas le temps de l'apercevoir lui.
- Votre attention, en raison d'une forte tempête de neige, tout le service aérien est arrêté jusqu'à nouvel ordre, et il en va de même pour le trafic routier et ferroviaire. Je vous demanderais de ne pas céder à la panique. Notre personnel se tient à votre disponibilité si besoin en attendant d'avoir plus d'information à vous communiquer. Je vous remercie pour votre attention.
Et merde, quand je vous disais que le karma vous retirait tout d'un coup, c'était bien le cas.
Rageusement, j'écrasais mon postérieur sur l'un des bancs et alluma mon téléphone pour contacter mes parents, afin de les tenir informer et surtout les rassurer.
Bien évidemment, l'appel dura une éternité parce que me mère était complètement affolée, avant de le couper à cause d'une nouvelle annonce.
- Votre attention, au vu des conditions climatiques qui ont surpris la région, il est pour l'heure impossible d'évacuer la zone aéroportuaire car les routes sont totalement enneigées et il en est de même pour les accès ferroviaires. L'aéroport va mettre à votre disposition des chambres d'hôtels pour cette nuit car le trafic ne pourra pas reprendre avant minimum demain. Bien entendu, du fait des nombreux de chambres limités, nous appelons à votre compréhension afin de rendre la situation agréable pour tous, si vous vous voyez affecter une chambre avec d'autres passagers. Les équipes logistiques travaillent actuellement pour déneiger un tronçon de la route afin de permettre la mise en place des navettes. Un repas vous seras également servis d'ici quelques heures. Dès que nous aurons plus d'informations, nous reviendrons vers vous. Je vous remercie de votre attention et nous tenons disposition si besoin.
Enfin une bonne nouvelle, je ne serais pas obligé de dormir par terre ou sur une chaise.
Rapidement, j'envoyais un message à mes parents car je savais que si j'appelais, maman allait encore dramatiser au téléphone pendant dès d'heure. Je l'aimais et elle était géniale comme mère, mais parfois, dans de telle situation, c'était vite épuisant.
En recevant la réponse de mon père, me souhaitant bon courage et m'affirmant s'occuper de maman, je pouffais en l'imaginant courir dans tous les sens après elle, rangeant par la même occasion mon téléphone.
Une fois mon petit fou rire passé, je me risquais à balayer la pièce avec mes orbes et c'est là que je le vis au fond, recroquevillé sur lui-même.
Machinalement, je ressassais l'échange visuel qu'on avait eu dans l'avion, alors que mon corps se mit à frissonner. C'était tellement bizarre, je ne comprenais pas pourquoi j'avais réagi de la sorte, ni comment l'interpréter, et encore moins ce qu'il signifiait pour lui, car à aucun moment, il ne s'était détaché.
En théorie, lorsque l'on frôlait la mort, on était censé voir notre vie défiler sous nos yeux, penser aux êtres chers, alors pourquoi j'avais été focalisé sur lui, rien que lui, et je continuais encore à le faire, sachant que cela n'avait pas été le cas depuis des années.
Putain, toutes ces questions me rendaient dingue, je devais sérieusement me changer les idées, faute de quoi, je n'étais pas sûr de m'en tirer indemne...
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Ceci marque la fin du second chapitre, qu'en avez-vous pensé ? Et avez-vous une idée pour la suite ?
De mon côté, je ne sais pas quand le prochain chapitre sera publié, mais restez attentif. En tout cas, je vous remercie pour tout, vous êtes adorables, je vous aime tellement, prenez soin de vous. Bises. *3*
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