Chapitre 9 : De l'autre côté
Les jours ont passés, les mois aussi, Kokichi, inatteignable, n'était plus sortit de mes pensées. Mes premières nuits sans lui étaient devenus de véritables cauchemars, je me réveillais, cherchant le visage d'un proche dans la pièce sans ressentir aucune présence. Lorsque j'essayais de me rendormir, je me languissais du souffle chaud de Kokichi sur ma peau, tout en étant dégoûtée par mes désirs envers cet homme horrible. Après presque un mois à me lamenter piteusement sur mon sort, j'avais fini par me sortir du chagrin en écoutant les conseils de Kiibo et Naegi, qui tout deux, s'étaient tués pour m'arracher un nouveau sourire. Je me rappellerais toujours ce moment où, comme par magie mes lèvres s'étaient levés et où on avait été obligés de redémarrer Kiibo, que la surprise de m'avoir vu sourire avait fait planter. Après ce triomphe, j'ai réussi à me sociabiliser à nouveau, échangeant de longues conversations, confiant mes plaisirs et mes peines à des gens que je connaissais à peine. J'avais presque retrouvé ma joie d'antan ! Mais ma conscience n'avait pas pu rivaliser avec les cris de mon cœur. Au bout de quelques semaines, j'avais entrepris de retrouver Kokichi, par tout les moyens, et de le ramener, ici à mes côtés, dans cette chambre que son absence avait transformé en un cauchemar réel. Mes recherches n'avaient au début, pas abouties à grands choses... j'avais simplement rejeté un coup d'œil à son dossier, demandé le témoignage de quelques voyageurs et pris en note chaque lieu où il avait pu se cacher. J'ai rapidement trouvé un allié de taille que je n'aurais jamais soupçonné, un grand gaillard, rusé et flippant, obsédé par l'espoir et le désespoir, qu'on appelait Nagito. Bien que sa compagnie me troublais, voir me terrifiais, je devais reconnaître qu'il était bien plus doué que moi en déductions et son aide m'avais été d'un grand secours. Très vite grâce à lui, j'avais compris que Kokichi, s'en voulant, avait sauté à pied joins dans la gueule du loup et rejoins celle qui hantait mes souvenirs. J'étais terrifiée à l'idée de devoir pénétrer à nouveau dans ce bâtiment qui avait été en partie le fruit de mes souffrances, mais l'idée de perdre Kokichi définitivement se révélait bien plus difficile. Alors, après de nombreuses préparations et maintes et maintes réflexions, j'avais pris ma décision. C'est ainsi que j'ai pu en arriver là, devant une fenêtre de la base de Junko, la pièce était dans l'opacité la plus profonde, ne me permettant pas d'apercevoir les meubles, j'ai hésité longuement avant de grimper, je suis tombée sur le parquet de la pièce, émettant un grincement bruyant, immédiatement j'ai paniqué et mes gestes ont fait encore plus de bruits.
<< Décidément, tu n'es vraiment pas douée Princesse...
- K...Koki-
- Cesse donc de faire cette tête ! me répondit le garçon d'un ton calme. Et fais moins de bruits !
- Kokichi,je...
Je suis demeurée silencieuse un long moment avant de reprendre.
- J'ai décidé de te pardonner ! Et je te supplie de me rejoindre, de revenir à mes côtés là où est ta place !
Kokichi qui souriait quelques instants auparavant s'était assombrit tout à coup.
- Je refuse, déclara-t-il, Oublie moi ! Ici, je ne te blesserais plus...
Je lui pris brusquement les joues, avec une certaine violence, il s'en dégagea aussi vite.
- Kokichi ! Écoute moi ! Tu ne mérite pas de souffrir ! Encore moins aux côtés de cette femme immonde !
- C'est toi qui vas m'écouter ! s'écria-t-il, tremblant, semblant avoir soulevé le masque de mensonge qu'il portait toujours sur lui. Je ne veux plus jamais te voir ! C'est dangereux ici ! Je ne suis pas venu ici pour me nettoyer de mes péchés ! Bien au contraire ! Je suis ici pour me libérer de mes regrets, pour voir le monde être détruit ! Pour que tu disparaisse de mes pensées, de ma raison ainsi que toutes les souffrances des humains de cette terre ! Je vais aider Junko à détruire la planète !
- Alors pitié, me récriais-je, Puisque le monde est destiné à tomber, laisse moi passer mes derniers instants dans tes bras !
Il plongea son regard dans le mien, je ne voyais plus le Kokichi immature que j'avais toujours connu, mais je perçus dans ses yeux la souffrance du petit garçon qu'il avait été jadis et qui encore maintenant gardait un esprit tourmenté. Il détourna le regard, semblant parcouru d'un frisson.
- Arrête de faire ça ! couina-t-il.
- Faire quoi ?
- Tu me rends fou ! Arrête ça ! Arrête de toujours me détourner de mes objectifs ! Pourquoi vouloir encore me ramener près de toi ?
- Parce que tu es la seule personne qu'il me reste !
- Tu as toute la fondation pour famille !
- Mais c'est toi que mon cœur a choisis ! déclarais-je.
Kokichi resta silencieux, je n'eus pas le temps d'ouvrir la bouche à nouveau qu'il me broya dans une étreinte pressante, je le sentis geindre contre ma poitrine, désespéré.
- [T/P], tu m'obsède à un point que tu ne peux imaginer, je ne sais pas ce que ça veut dire, mais, pitié ne viens jamais ici en journée, elle, Junko pourrait te voir, et te torturer sous mes yeux...Je refuse d'être la cause de ta souffrance... Si tu tiens tant à venir me voir, reviens, mais uniquement le soir, pour que tout deux puissions trouver le sommeil ensemble...et pars vite au petit matin...
- Bien...>>.
Tout deux épuisés, nous nous sommes écroulés sur le lit près de nous, et nos deux corps, ainsi que deux aimants, se sont rejoint. Le lendemain, sous la caresse des premiers rayons du soleil, je me suis éveillée, rapidement j'ai embrassé la joue du jeune garçon et je suis partie.
J'ai réitéré l'opération de nombreuses fois, et chaque soir, bien à l'abri des regards, je montais dans la chambre, me glissais dans les draps et m'endormais dans les bras de Kokichi. Nous avions pris les habitudes de deux amants et je crois que cela ne faisais qu'empirer notre fièvre, plus l'on se voyait, plus il était difficile de se quitter. Un matin cependant, alors que je quittais la chambre à nouveau, je crus percevoir un regard, mais encore somnolente, je n'y avais porté aucune inquiétude. Plusieurs jours ce sont écoulés, Kokichi et moi avions pris l'habitude de nous retrouver, je n'eus pas l'impression d'être à nouveau observée et c'est pourquoi, sans me poser de questions je venais toujours lui rendre visite
Malheureusement, un soir, lorsque je me suis glissée dans les draps, je n'ai pas trouvé le corps chaud de Kokichi. Alarmée, je me suis redressée et j'ai observé autour de moi, Kokichi n'était nulle part et la fenêtre était bloqué par de grandes plaques de métal. A nouveau, je me suis retrouvée enfermée, sans issue, en proie à de nouvelles attaques. Kokichi m'avait manipulé, afin que je redevienne le jouet tant adoré par Junko et je m'étais laissée avoir comme une idiote. Alors que j'allais me mettre à crier, la porte c'était ouverte sur une silhouette : celle de Junko, terrifiée, je fis quelques pas en arrière et la jeune femme s'avança vers moi au même rythme.
<< Je te remercie ! commença-t-elle, tu m'as permis de me rendre compte que Kokichi ne désespérait pas assez ! De plus, tu es revenue directement vers moi ! J'étais très triste de ne pas avoir fini notre jeu de la dernière fois !
- Vous vous en êtes pris à Kokichi ? la questionnais-je d'une voix que j'aurais voulu plus courageuse.
- Je n'ai fais que le réveiller un peu ! ria-t-elle.
- Laissez le partir...
- Oh mais non voyons ! Il est venu de son plein gré je te rappelle, et puis, j'ai testé la torture sur lui une fois, ce n'est pas très amusant ! J'ai préféré tester une nouvelle méthode qui s'est avérée particulièrement efficace !
- Qu-quoi donc ? demandais-je, horrifiée.
- La torture mentale ! Étant donné les nombreux évènements traumatiques qu'il a vécu c'est facile de le faire souffrir ainsi ! Surtout lorsque l'on possède les images de certaines morts qui l'on marqués ! Hihi !
- N...Non ! Arrêtez ça ! Vous...
- Nous avons le pouvoir sur vos deux vies, murmura-t-elle d'une intonation sensuelle. Bien, passons aux choses sérieuses"
Les instants qui suivirent cette discussion furent long et pénible, Junko ne cilla jamais un seul instant en entendant mes supplications. La torture me fit presque perdre la raison, mais le plus dur, c'était que le mur laissait passer les bruits de la pièce adjacente, ainsi je pouvais entendre les gémissements plaintifs de celui qui avait dérobé mon cœur.
Plus que jamais, je souhaitais me tenir dans ses bras. Plus que jamais je voulais lui dire qu'il n'était pas seul et qu'il pouvait garder pour lui l'entièreté de mon être. Quoi qu'il ai fait, il était comme moi. Nous étions simplement deux âmes innocentes, poussés à nos derniers retranchements et qui dans l'ombre se cherchaient encore et toujours.
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