<< P-pardon...

- Ne parle de ça à personne, dit-il d'un ton froid.

- N-non...bien sur que non, bégayais-je

- Tant qu'on y est t'as des questions ? demanda-t-il en détournant le regard.

- Je...pourquoi n'en avoir parlé à personne ? Pourquoi mentir sur tout ?

- C'est le travail d'un despote de mentir ! Et puis qu'est ce que tu veux que ça change ? Ce qui est fait est fait ! déclara-t-il me regardant à nouveau sérieusement.

- Et bien, ça aurait pu te soulager d'un poids !

- Mon passé n'est pas un poids ! Grâce à ça j'ai atteint le sommet ! s'exclama-t-il en souriant.

Je me leva soudain et le pris dans mes bras, il chercha d'abord à m'éloigner puis il accepta mon étreinte en refermant ses bras autour de moi tendrement.

- Cesse de te mentir à toi même Kokichi...Tu ne peux que te faire souffrir davantage...

- Je ne souffre pas, murmura-t-il la voix craquelé.

- Chut...Laisse toi aller...>>.

Nous sommes restés un bon moment dans les bras l'un de l'autre, sans jamais se dire un seul mot, nous nous sommes dévisagés, nous avons échangés nos malheurs et nos regrets par des regards. Jusqu'à se qu'il s'endorme dans mes bras, je l'allongea alors dans son lit, le borda tendrement en caressant doucement ses jolis cheveux ondulés, et déposa sur son front un court baiser. Je me surpris à le fixer un moment, avec amour, je me sentis soulagée de connaitre ses secrets, de savoir qu'il ne pouvait plus rien me cacher, tout cela me fis me sentir légère. Je me rendis dans les toilettes en chantonnant joyeusement, me regarda dans la glace en repensant aux événements, bien que cela n'avait rien de joyeux, j'étais heureuse de savoir que je connaissais la vérité sur Kokichi, je me sentais plus proche de lui.

<< Alors ? Tu lui fais toujours confiance ? m'interpella une voix enfantine derrière moi.

Je me tourna lentement en commençant à trembler, je fis de nouveau face à Monaca qui m'apparaissait encore plus diabolique que la dernière fois.

- Qu-qu'est ce que tu me veux cette fois ? articulais-je avec difficulté.

- Tu n'es toujours pas convaincu que Kokichi te ment ?

- Bien sûr que non ! Il n'a aucune raison de me mentir ! Surtout maintenant que j'ai lu son dossier !

- Je vois, dit-elle en soupirant, tu ne veux toujours pas entendre raison ?

- Tu ne m'aura pas cette fois ci ! Je ne ferais pas ce que tu veux !

- Tu crois réellement qu'il t'apprécie ? Après ce qu'il a vécu, tu crois qu'il est capable de te faire confiance ?

- Oui je le crois ! m'écriais-je.

- Bien, si tu le dis...soupira-t-elle à nouveau, Laisse moi te montrer quelque chose ! Tu vas vite changer d'avis !

- Qu'est ce que tu fais ? criais-je, Ne m'approche pas !

- Calme toi, murmura-t-elle en posant son index contre mon front.>>.

Soudain, tout autour de moi devint sombre, je me retrouva soudain en bordure d'une forêt accolée à une autoroute,un soir d'hiver, j'aperçue les phares d'une voiture s'approcher puis celle ci s'arrêta juste à côté de moi, j'entendis des personnes parler dans la voiture.

<< P-pourquoi on s'arrête ? On ne va pas chez mamie ? demanda la voix de Kokichi enfant.

J'aperçus soudain une silhouette ouvrir sa portière et descendre de la voiture, il s'agissait d'un homme mais la lumière était si faible que je ne parvins pas à discerner son visage, il ouvrit la porte arrière et en sortit violemment le petit garçon avant de le lancer dans la neige.

- Papa ? Qu'est ce que tu fais ? demanda Kokichi tremblotant étant très peu vêtu.

- Ne m'appelle plus ainsi..., déclara le père avec froideur tout en remontant dans le véhicule.

- Papa ! Maman ! cria alors l'enfant en tendant la main vers la voiture qui disparaissait de son champs de vision.

Je m'abaissa horrifiée et essaya de prendre Kokichi dans mes bras mais je le traversa tel un fantôme, celui ci resta allongé dans la neige en tremblant et pleurant.

- Je vous déteste ! Je vous hais, cria-il avant de fermer les yeux affaiblit par le froid >>.

Après quelques minutes tout devint noir à nouveau, puis la lumière revint, cette fois ci je me tenais au milieu d'un jardin où plusieurs enfants criaient et riaient en se courant après, j'entendis le son des billes roulant sur les plaques d'égouts, où bien encore les rires d'un groupe de petites filles qui s'échangeaient les tenues de leur poupées mais ce qui retint mon attention, c'est Kokichi avec quelques années de plus que sur la vision précédente, assit sur les genoux d'une jeune adulte dont l'identité me fit écarquiller les yeux, sous de long cheveux blond je reconnus immédiatement Junko, celle qui m'avait fait tant souffrir, elle semblait tenir une conversation sérieuse avec le petit garçon.

<< J'ai appris qu'autrefois tu étais un enfant star et que tu t'étais déjà rendu sur la lune ! ricana Junko.

- Aaah ! Euh...Oui, balbutia Kokichi.

- Cette petite fille t'a cru ! Tu as du être très convaincant !

- M-merci ! murmura-t-il en souriant doucement.

- Mais tu ne pense pas que tu devrais cesser de mentir ? Personne n'auras confiance en toi si tu continue !

- J'en sais rien, dit Kokichi hésitant, je vais essayer...

- Parfait ! Je suis fière de toi !

- Merci...Je...je t'aime Junko, murmura timidement le garçon.

- Je t'aime aussi, dit-elle en l'enlaçant, Je serais toujours là pour toi !

- Je te promet de te suivre partout...>>.

Je regardais la scène avec horreur, m'imaginant déjà quels genre de malheurs Junko avait pu lui faire subir par la suite, je continua de les fixer mais je fus soudain attirée dans l'obscurité, lorsque j'ouvris les yeux, j'étais de nouveau face à Monaca.

<< Alors ? demanda Monaca en souriant sadiquement, Tu as compris maintenant ? Kokichi a bien dit qu'il suivrait Junko partout ! Il te ment depuis le début ! Il a toujours été de son côté ! Il vous ment à tous !

- Je ne te crois pas !

-Pourquoi mentirais-je ? C'est la vérité !

- Parce que depuis le début tu me mens sur tes intentions !

- Bien alors...>>.

A nouveau elle se rapprocha de moi et me fit avoir une nouvelle vision, je me retrouva cette fois ci sur le toit d'un immeuble, avec un ciel rouge, étant incapable de dire si c'était le jour ou la nuit. A mes côtés j'aperçus Kokichi à son âge actuel, un sourire meurtrier ornant son visage.

<< Tu es là finalement...

- Ne t'avais-je pas promis de te suivre partout Junko-san ?

- C'est vrai, constata la jeune femme.

Kokichi s'avança et se retrouva à côté d'elle, puis il se tourna pour lui faire dos, tête baissée, bras croisés.

- Tu sais ce qui serait amusant ?

- Mmm ? Non quoi donc ? demanda Junko.

- Nishishi ! Qu'on ne laisse qu'un survivant ! Ce survivant aura un énorme traumatisme sur le dos, voir tout ce qui lui est cher réduit en cendre ! Voir sa ville complètement détruite ! Ne serais-ce que pas amusant ? annonça-t-il en souriant follement, ses yeux pourpres brillants dans l'obscurité.

- Excellente idée Kokichi ! Je suis fière de toi !

- Merci ! J'ai toujours de bonnes idées !

- J'ai déjà une idée pour le survivant ! Une jeune fille sensible et naïve !

- Parfait !, s'exclama Kokichi en levant les bras au ciel, Cette idiote ne va pas comprendre ce qui lui arrive ! Haha ! J'ai hâte de voir le résultat !

Junko sortit soudain son portable de sa poche et fouilla dedans en souriant sadiquement, après un moment elle s'arrêta et tendit l'appareil à Kokichi.

- Que pense-tu de cette fille ?

- Parfait ! Parfait ! ricana Kokichi en regardant le paysage autour de lui, On a fait du bon travail tout les deux ! Je constate que mon plan d'attaque n'avait aucune faille comme d'habitude ! >>

Le comportement de Kokichi me terrorisa au plus au point, depuis le début de la conversation j'étais restée figée sur place, muette comme une carpe. Voyant Kokichi observer autour de lui je décida de me poster à ses côtés et de ne pas me laisser convaincre par l'illusion de Monaca, jusqu'à ce que je prenne conscience que la ville détruite n'était autre que la mienne et que la jeune fille que Junko avait présenté à Kokichi n'était autre que moi ! Je palis soudainement, mes membres se mettant à trembler, je me retint de vomir...L'illusion prit fin et le rire diabolique de Kokichi résonna dans mes oreilles suivit de celui de Monaca.

<< Non ! Celui que j'aime ne peut pas me faire ça ! C'est un mensonge !

- Pourtant tu sais bien que c'est vrai !, répondit l'enfant d'un ton enjôleur, convaincu cette fois ?

- Non...snif...Je refuse que ce soit la vérité...continuais-je en me lamentant.

- Bon je te laisse ! J'ai fais mon boulot, ricana-t-elle en disparaissant de mon champ de vision>>.

Les images et les paroles dont je venais d'être témoin tournaient et retournaient dans ma tête, j'étais prise d'une angoisse et d'une douleur insupportable, je couru m'appuyer contre une cuvette pour y vomir tant cela m'écœura. J'aurais voulu que tout cela soit un mensonge...mais au fond je savais que c'était la VÉRITÉ.