1 Chapitre préliminaire
Des cadavres gisants sur le sol, une marre de sang, une végétation méconnaissable, des pégases au regard reflétant une douleur insoutenable, des ailes ôtées à leurs propriétaires, de la fumée tantôt blanche, tantôt bleue ou noire, des sabres, des flèches plantées sur leur cible alors que leurs propriétaires, gravement blessés, agonisaient. Tel était le spectacle qu'offrait cet endroit qui à l'origine paradisiaque accueillait ces deux peuples. Cette plaine à l'origine verdoyante de bonheur était témoin de l'évolution du peuple Lunas et celle Solaris, de leur amitié, leur bonne humeur, des grandes cérémonies folklores, mais elle a été aussi témoin des multiples combines du peuple de la forêt qui aujourd'hui l'ont totalement souillés en cette pleine lune
Debout au milieu de ce triste spectacle se tenant douloureusement l'épaule, une femme à la peau caramélée, un joyau luisant au milieu de son front, enfourcha son pégase blanc suivit d'une autre femme affichant une mine insatisfaite.
-Octavis, hurla sèchement cette dernière, rappelle-les ! Rappelle-les tous, Tous, sans exception. Somma la femme à l'épaule blessée avant de poursuivre son chemin
Octavis est le commandant de l'armée Solaris, il ne comprenait pas les ordres mais obéis tout de même. Une lueur rouge qui s'échappait du joyau incrusté dans son front alerta tout le monde
-Soutenez les blessés, rassemblez vous, nous partons. Hâtez vous mes frères ordonna ce dernier galopant sur le dos de son pégase.
Ils n'étaient pas les seules à battre en retrait, car de l'autre côté des créatures ailées, sceptre en main ; s'éloignaient.
Ses longues nattes amenées sur le côté couvraient à présent son épaule droit et sa robe blanche nouée au niveau de sa taille soulignait sa grâce malgré la fatigue que ses cernes illustrés. Elle se tenait au milieu de cette grande salle à la couleur ambre perdue dans ses pensées. Un raclement de gorge la fit sursauter puis elle se retourna
-Octavis ! Fit-elle soulagée. J'ai presque cru que tu ne viendrais pas
-Ma reine, dit-il avec une voix chevaleresque, en tant que fils de ce peuple, je me dois de vous répondre, répliqua ce dernier sans pour autant soutenir son regard
-Ce n'est pas, le commandant de l'armée que j'ai fait appeler, mais plutôt mon ami, celui avec qui j'ai grandi car c'est seulement lui qui pourra comprendre ce que nous nous apprêtons à faire, souffla la reine en lui prenant la main voyant que ce dernier ne répondait pas. Octavis, toi, Asis et moi avons comme destin de veiller sur ce peuple depuis la perte de son roi et...
-Tu sais bien, Elina, interrompit ce dernier en soutenant le regard argenté de la femme, que je te soutiendrai, je donnerai ma vie pour mon peuple, pour toi. Termina le géant musclé au teint foncé
-Et pour ma part, intervint une voix féminine mais puissante, nous n'avons jamais été du même avis, mais aujourd'hui, nous avons assez perdu des nôtres, donc moi, Asis princesse de Solaris, ma vie appartient à mon peuple comme celui du roi, mon frère, l'a été.
Elina étreignit ses amis, elle savait qu'elle pouvait compter sur eux.
-''Si tu ne tiens pas ta promesse Valior, même morte, je trouverai un moyens de te punir. Je le jure sur le Dieu soleil''
Les trois amis sur le dos de leur pégase étaient bien décidés à partir alors que le soleil venait à peine de faire son apparition.
-Retiens bien ce que je te dis, jeune fille. Sois discrète mais dis le à autant de monde que tu pourras. Soit intelligente !
-Oui ma reine répondit la jeune solaris en s'inclinant. Que le Dieu soleil vous accompagne, formula cette dernière en les regardant et les trois amis la gratifièrent d'un hochement de tête
-''Tout nous sépare, nos peuples, nos responsabilités et je suis certains qu'aucun des maîtres lunas n'adhérera à cette idée qui à mon avis demeure folle. Et si je n'y vais pas, l'éternité à elle seule, ne suffira pas pour que je puisse m'en remettre, elle s'éteindra, mon rayon de soleil, en me détestant, en me haïssant et je ne veux pas rajouter cela à la longue liste qui déjà nous détruit ou devrais-je dire nous a détruit''
-Mon seigneur, y allons nous ?
Le seigneur Lunas qui jusqu'à présent était perdu dans ses pensés battit ses majestueuses ailes crème comme réponse et le serviteur fit de même
-Hé Valior, héla un jeune homme à la peau blanche qui volait vers le seigneur Lunas et son serviteur. Tu ne pensais pas pouvoir réussir sans moi ? OUI ?
-Sirius ! Soupira Valior
-Je vous ai entendu, toi et Elina, et je me suis dis que cela serait injuste que tu t'appropries tout le mérite. Avança le frère de Valior en lui faisant un clin d'œil. Je suis après tout, maître de l'air en plus que serait le sceptre de lune sans son étoile (Sirius signifie étoile) ?
Le seigneur Lunas regardait son frère puis esquissa un sourire avant qu'ils ne reprennent leur chemin
Après des heures de vol, ils arrivèrent à destination trouvant Elina et ses amis sur place
Raclement de gorge
-Je vois que tu t'es remise de ta blessure très chère mère Solaris, constata Sirius
-Je vois que tu réfléchis maintenant, répondit Elina en se retournant. J'avais cru, qu'après cette blessure que tu m'as gentiment infligé, que tu n'avais pas entendu mon invitation de la veille continua Elina affichant un sourire forcé et lança un regard furtif à Valior qui comme toujours restait silencieux
-Je suis le maître des AIRS, j'entends tout ce qu'ils me rapportent, votre ALTESSE et ma lance t'apportait juste ma réponse, que serait une guerre sans blessures ou morts, répondit Sirius de manière tellement détendue qu'on aurait cru qu'il parlait du beau temps. Et, une dernière chose....
-Mes seigneurs, salua le dernier arrivant perché sur son griffon impérial
Tout le monde semblait ne pas comprendre la présence du nouvel arrivant.
-Oruk, que fais-tu là ? Questionna Valior qui jusqu'à présent restait silencieux et soutenait le regard indescriptible d'Elina
Oruk est le maître déchu de Waldia, un peuple de magiciens et sorciers ayant une frontière avec les deux contrées principales. Le véritable cœur de la forêt constitue leur territoire et elle est presque toujours dissimulée. Waldia vous trouve, mais vous ne la trouvez pas fredonnait ses habitants
- Certains d'entre nous ont conduit à cette guerre. Donc....
-On le sait coupa sèchement Asis, vos manigances , votre avidité ont conduit les nôtres à la mort fit-elle en crachant
-Nous ne somme pas là pour chercher un coupable intervint Octavis
-Ah oui ? Et nous sommes là pourquoi? Non ! dit il en levant la main pour empêcher Octavis de répliquer, ah tu as raison ! Nous ne sommes là que pour mourir donc il est important, pour moi en tout cas, de déterminer un coupable mon ami, répondit Sirius en croisant les bras et étalant majestueusement ses ailes
Valior, qui est de nature calme, était intervenu pour les calmer. Sirius et Asis ne se supportent pas et les avoir tous les deux sur le même terrain n'arrangeait pas les choses.
-Assez hurla Elina, ne voyez vous donc pas ce qui se passe ? Cette haine qui n'a pas su disparaître de nos cœurs nous a mené à notre perte, mille ans de paix pour en arriver là. Et vous, fit elle en les pointant du doigt, pire que des gamins, vous continuez de vous disputer, finit Elina toujours en haussant la voix alors que le silence, depuis le début, s'était installé. Oruk dit elle plus calmement, ta magie, comme tu l'as si bien souligné, est aussi une pièce maîtresse, alors commençons. Elle salua Valior et resta un moment dans l'étreinte de ce dernier puis ils s'en allèrent
Elina, Octavis et Asis se tenaient debout sur la première frontière, celle qui séparait leur peuple de Waldia, pendant que Sirius, dans les airs, s'affairait à contrôler son élément gesticulant comme un maître shaolin
Le vent soufflait tellement fort qu'Elina et ses amis en perdaient l'équilibre, mais ils s'évertuaient à réciter leurs incantations. Une bonne demi-heure s'était écoulait et pourtant ils étaient là debout, les yeux clos, titubant de temps en temps, il perdait leur force. Leur peau caramélée perdait de son éclat et cet aveuglant joyau lumineux qui d'habitude demeurait sur leur front vibrait comme pour s'extirper de son logis.
-Dieu Soleil, dieu des dieux, notre père, prenez nos Océanes et nos corps comme offrande, que leurs énergies résistent au temps afin de protéger notre peuple, tes enfants. Que la pureté, la bienveillance et l'honnêteté enduis de puissance soient les seules éléments capables de faire vibrer cette barrière que nous constituerons. Récitèrent tous les trois pendant que leur océane s'illuminaient
-''Cela sera à vous de continuer maintenant'' pensa Elina et Oruk comme s'il avait entendu acquiesça avant d'aller rejoindre les frères lunas
Leur océane s'extirpèrent de leur front puis éclatèrent entraînant les corps dans cette barrière scintillante
Le même processus se répéta avec Valior et Sirius sous le regard du serviteur et d'Oruk . Il fallait cependant qu'ils tiennent le plus possible et lorsque Valior failli s'écrouler, le serviteur voulu accourir mais son souverain l'arrêta en brandissant son sceptre de lune.
-Sainte Lune, ultime déesse, mère des mères, veille sur tes enfants ! Aidez nous ! Protégez nous ! Recevez ce don que vous nous avez fait comme offrande, ils font allusion à leur sceptre. Que la pureté, la compassion, la sagesse enrobées de puissance soient ce qui étourdie cette barrière que nous serons.
-Sceptre blanc, sceptre de la lune unis toi à moi, Souffla péniblement Valior avant de disparaître laissant son frère, à bout de souffle, continuer
-Va, rentre maintenant et souviens-toi de ce dont tu as été témoin ! Somma le maître des airs qui sur ordre de son frère n'avait pas déployé tout son énergie. Son sceptre explosa à son tour pendant qu'il s'adresser à Oruk dans un dernier souffle. – Je suis l'air, je serai éternellement prisonnier de ton peuple vieux magicien. Fais en sorte que ses sacrifices ne soient pas vaiiii....nneeeees
Oruk durant une heure récitait des incantations les mains joints, le soleil et la lune s'embrassèrent, désormais seul Waldia sera gratifié de la présence des deux astres
Ainsi le peuple de la lune et celui du soleil furent séparés, après le sacrifice de leurs enfants respectifs, par la barrière des émotions. Oruk mourut quelques jours entourés des siens qui désormais devront veiller sur ces deux frontières. Waldia demeurait ainsi entre ses deux peuples comme ce fut toujours le cas
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