Chapitre XIX

Christian entra dans sa chambre du club le plus silencieusement possible avec le paquet que le livreur venait de lui remettre. Avec un regard, il vérifia que Alexei ne s'était pas réveillé pendant qu'il était allé chercher sa commande et sourit légèrement en voyant que sa tête blonde était toujours enfoncée sous les draps. Il rapprocha la table basse de la pièce du lit et vida le contenu du sachet dessus, un gobelet avec du Chaï latte pour Alexei et un avec du café pour lui ainsi que des viennoiseries, soit un bon petit-déjeuner après leur soirée de la veille. 

Il remonta doucement sur le lit et caressa les mèches blondes qui dépassaient de sous la couette. Son mari bougea, collant son crâne contre la main qui lui prodiguait de si agréables attention. Christian rigola et embrassa son front puis son nez et termina par ses lèvres. Il sentit son amant sourire et ses bras s'enrouler autour de sa nuque.

— Pourquoi vous êtes vous habillé, murmura-t-il en sentant la chemise sur le dos de son mari.

— Parce que je suis allé chercher le petit-déjeuner, Kitty…

— Vous… vous en êtes occupé ? 

— Je sais que ce n'est pas dans mes habitudes mais c'est presque vexant que tu penses que je ne puisse pas m'en occuper, se moqua-t-il, aller viens manger… 

Alexei sourit et se redressa, grimaçant légèrement en sentant quelques courbatures dans son dos malgré les massages que Christian lui avait fait sous la douche avant qu'ils ne reviennent se coucher dans la chambre. Ils n'avaient pas eu envie de rentrer, que ce soit à leur appartement ou à la maison. Pour l'un parce que Aaron et Hugo y étaient pour dormir et pour l'autre parce qu'il n'y avait aucune raison d'y retourner étant donné Nicolas n'y était pas, alors autant ne pas s'imposer les mauvais souvenirs qu'elle renfermait. Avec une moue, il tira sur le haut de son époux en réclamant qu'il l'enlève. Ce dernier s'exécuta en souriant et il se blottit dans son dos en soupirant de bonheur.

— Tu es d'humeur câline aujourd'hui, Kitty ?

— Mm… oui…

— Profites-en, alors… on a rien de prévu de la journée…

— On va rester ici ? 

— On verra plus tard… tiens, ta boisson.

Alexei releva la tête et attrapa le grand gobelet. Il sourit encore plus en reconnaissant l'odeur qui en émanait. Sa boisson préférée… C'était avec ce genre d'attention que Christian lui prouvait son amour.

Il se reposa plus confortablement, appuyant son dos contre celui de son dominant, et commença à boire tranquillement. Du coin de l'œil, il pouvait voir le corbeau tatoué sur l'épaule de son dominant, prêt à fondre sur une proie invisible. Il passa un doigt dessus, pensif. 

— Tout va bien, demanda Christian en tournant la tête vers lui.

— Toi aussi, ils t'ont fait du mal, souffla le blond quand son doigt passa au-dessus d'une de ses cicatrices.

— C'est ma punition pour avoir fait de mauvaises choses.

— Tu n'avais pas le choix, Chris'...

Christian soupira et but une gorgée de café. Il considérait plutôt qu'il avait été lâche pendant trop longtemps, c'était son amour pour Alexei qui l'avait réveillé et forcé à agir. Un frisson le parcourut quand les doigts de son mari passèrent sur une des nombreuses cicatrices de son dos, marques indélébiles de ce que son père lui avait fait endurer pendant de nombreuses années. 

Il y eut un long moment de silence où ils ne firent que boire et grignoter les viennoiseries. C'était apaisant, d'être juste l'un contre l'autre dans un endroit accueillant. Pour une fois, ils ne pensaient à rien d'autre que leur bonheur de vivre le moment présent.

— Au fait… de quoi tu voulais parler quand tu as dis que tu voulais revoir certaines choses dans le contrat, finit par demander le châtain en terminant son café.

Alexei se bénit d'être dans son dos. Autrement, il aurait vu ses joues devenir adorablement rouges. Il engloutit son pain au chocolat pour se laisser un peu de temps avant de répondre :

— Je… j'ai envie… enfin, je… je suis jaloux.

— Jaloux ? 

Les sourcils froncés, Christian commença à tourner la tête vers lui. Mais sa main se posa sur sa mâchoire pour l'arrêter. Il caressa la repousse de sa barbe en essayant de se donner du courage.

— Des autres subs. Ils ont presque tous… des marques sur le corps. Et pas moi.

— Des marques sur le corps ? Mais tu ne voulais pas parce que ça pouvait te porter préjudice au travail.

— Je sais. Mais je… j'en ai marre. Je sais que tu aimerais le faire et j'en ai envie. Je sais que tu t'empêches de faire plein de shibari pour que je n'ai pas les traces des cordes mais j'aimerais les avoir ! Les porter aussi fièrement que Hugo quand il a des marques de strangulations ou Aiden des coups de cravaches sur les cuisses ! Je veux… je veux avoir des traces de toi sur moi et en être fier !

— Ça me ferait extrêmement plaisir, Alexei. Mais je veux être sûr que ça ne posera pas de problèmes pour ton travail.

— La moitié des shootings sont ceux du club. Puis honnêtement je… j'en ai un peu marre du mannequinat. C'est génial, hein, mais il y a tellement de contraintes… 

— Tu veux faire quoi, si tu ne fais plus du mannequinat ?

— J'aime juste poser pour le club, ça me suffit…

— Si c'est ce dont tu as envie, je ne vais pas t'en empêcher…

Alexei sourit légèrement. Oui, il savait qu'il ne l'en empêcherait pas, mais il voulait quand même son aval. Il termina sa boisson avant de reprendre :

— Alors on peut modifier le contrat ? 

— Bien sûr, chaton. On en profitera pour refaire une checklist, tes envies ont sûrement évolué depuis la dernière.

— C'est sûr ! Mais… pour les fessées en tant que punition, rien ne change. 

— Je sais. De toute façon, j'ai des moyens beaucoup plus efficaces de te punir, le taquina Christian, tu veux bien arrêter de te cacher dans mon dos pour que je t'embrasse ? 

Le blond pouffa. Il passa souplement sur les genoux de son amant en enroulant ses bras autour de son cou. Ils s'embrassèrent avec douceur pendant de longues minutes. Le châtain en profita pour caresser ses cuisses toujours nues remontant vers ses fesses. Un rire échappa à Alexei, qui rompit leur baiser avec un air taquin. 

— Laisse mes fesses tranquilles !

— Oh ? C'est ce que tu veux ? Vraiment ? 

Il rigola de plus belle quand Christian le fit basculer sur le lit en déposant une myriades de baisers sur son torse. Un frisson de plaisir le parcourut et il chuchota doucement :

— Je veux que tu me fasses l'amour, Christian.

— Je ferais tout ce que tu me demandes, Alexei.

— Je sais. Je t'aime.

— Je t'aime.

Les yeux dans les yeux, ils s'embrassèrent passionnément et se laissèrent aller dans une douce étreinte.

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