63. T'es la pépite de mon cookie


SOREN

Levi me donna un coup de hanches et récupéra la mixture chaude et coulante pour la glisser dans des petits moules qui auraient la forme du bonbon que j'offrirais à Athena pour me faire pardonner de mon dernier lapin. Ezra et elle s'étaient rendus sur un plateau d'émission aujourd'hui et après deux jours de silence relatif entre Athena et moi puisque je n'avais pas pu me libérer avant, je voulais absolument me rattraper. Levi m'avait raconté sa réaction et même si une partie de moi avait apprécié le fait qu'elle soit déçue, l'autre se sentait assez coupable pour tenter de se rattraper et de se faire pardonner. Ezra avait réussi à m'apporter une part du gâteau avait préparé et bon sang, il avait été délicieux.

_ Tu aurais pu avoir une idée plus simple, ronchonna Levi en se battant avec les moules.

Nous avions déjà préparé quelques sucettes, ainsi que des bonbons aux caramels qu'Athena dévorait en cachette quand Levi en laissait dans la cuisine. Comment il savait que c'était elle ? Parce qu'Ezra n'en mangeait pas. Mais ça, Athena ne le savait pas. Je retournai vers les emballages des futurs carambars maisons et ricanai en lisant les blagues idiotes dessus.

_ Ils doivent rentrer quand ? demandai-je pour la cinquième fois de cette fin d'après-midi.

C'était un week-end chargé qui m'attendait et je voulais vraiment passer un peu de temps avec mes amoureux. Je partais lundi pour une tournée de deux semaines pour faire le tour de la Californie et sûrement poussée un peu plus loin pour être bien vu par mes voisins. Athena ne savait pas que j'avais réussi à fomenter un coup monté ce soir, donc je stressai. Je l'avouais facilement.

_ Bientôt, répondit laconiquement Levi pour la cinquième fois de la journée.

Je fis la moue et il haussa un sourcil. Je levai les yeux au ciel et Levi me tendit les bonbons pour que je les emballe après quelques dernières manipulations incompréhensibles pour mon pauvre cerveau de mortel.

Levi était à la douche quand j'entendis l'annonce de l'ascenseur. Je m'appuyai sur le comptoir de la cuisine, observant Ezra qui aida Athena à se défaire de sa casquette et lui embrassa le nez en riant à une de ses messes basses. Athena enleva ses sandales d'un geste rapide et se mit à gambader jusqu' à la cuisine. Elle poussa un cri en me voyant et heurta une chaise avant de tomber tête la première à cause du chat qui termina de réduire son équilibre précaire à une chute plutôt efficace.

_ Athena ! m'écriai-je en bondissant de l'autre côté du comptoir.

Athena était sur ses fesses, une moue sur le visage. Je glissai mes mains sous ses bras et la redressai en poussant la chaise du pied.

_ Ma petite perle tu ne t'es pas blessé ? demanda Ezra en s'approchant rapidement.

_ Tu veux dire hormis mon égo ? minauda Athena. Tout va bien vraiment. La seule chose blessée est mon postérieur. Il s'en remettra, il a vécu pire.

Je haussai un sourcil et elle leva les yeux au ciel.

_ Que fais-tu ici beau gosse ? minauda Ezra en me donnant un rapide baiser.

_ Je voulais vous faire une surprise, mais...

_ Tu peux me lâcher, tu sais ? remarqua Athena. J'ai peut-être un équilibre très précaire sur l'échelle des gens normaux et stables, ainsi qu'une hanche en plastique, mais je peux marcher. Enfin, tenir debout.

_ Tu es sûre ? soufflai-je tout bas.

Elle me frappa dans l'épaule et repoussa mon visage quand je voulus lui faire un bisou. Elle s'échappa de ma prise et s'approcha du comptoir, se figeant en voyant le petit cadeau qui l'attendait. Je pressai mon torse contre son dos et réussis enfin à embrasser sa joue.

_ C'est pour toi.

_ Ça sent bon, remarqua Ezra.

Il nous donna une bière à chacun, mais Athena continuait de regarder le petit groupe de bonbons que Levi avait joliment arrangé dans une caissette.

_ Et pour répondre à ta question, oui, c'est Levi qui a tout fait. Hormis les blagues.

Athena me regarda m'installer à l'un des tabourets, ouvrant ma bière et la sienne. Ezra me jeta un coup d'œil fier, comme s'il était content de mon mouvement. Il s'accouda au comptoir.

_ Aller ouvre, la pressa-t-il.

Athena releva son menton, pas peur fière et se glissa sur le tabouret à côté de moi. Je glissai une mèche sauvage de ses cheveux derrière son oreille.

_ Ton gâteau était délicieux soit dit en passant, soufflai-je. Merci.

Elle rougit un peu avant de hausser ses épaules. Bon, ce n'était pas gagné tout ça. Elle prit la petite boite ronde affublée de petites pattes de chat et l'ouvrit pour se figer en voyant les bonbons au caramel de Levi.

Ce dernier descendit, une simple serviette autour des hanches, séchant encore ses cheveux. Cette vision était l'une des plus alléchantes que j'avais eues de la journée. Athena portait un pantalon ample et léger, ainsi qu'un haut aux manches longues, mais dans une matière aussi souple que celle de son bas. Elle devait rarement se dénuder les bras.

La main de Levi s'enroula autour de ma nuque après qu'il eut embrassé la joue d'Athena pour la saluer.

_ Reste avec nous, murmura-t-il contre l'oreille qu'il embrassa.

Je lui jetai un coup d'œil complice et hochai la tête.

_ J'aimerais m'excuser, repris-je auprès d'Athena.

Elle m'observa du coin de l'œil, s'enfilant déjà un premier caramel comme si ce n'était pas le Graal sur cette terre. Elle gémit en commençant à le sucer et se figea en sentant nos trois regards sur elle.

_ Tu le savais, grogna-t-elle sur Levi.

Il lui souffla un baiser en riant. Elle tira la cagette à elle pour fouiller dans le reste des sucreries. Elle tirait le petit paquet de carambars qui étaient emballés à l'ancienne et ouvrit un premier en lisant la blague. Elle se mordit la lèvre et s'enfila la sucrerie sans un mot.

Ezra lança le sujet de la conversation, noyant l'orgie de bonbons à laquelle Athena s'adonnait à côté de nous sans se priver. Quand je glissai ma main sur sa cuisse la plus proche, elle ne me repoussa pas et se joignit à la conversation en riant.

Ce soir-là, elle accepta tous mes bisous. Ceux sur ses joues, sur son nez, sur sa tempe.

Ce ne fut que dans le lit quand Ezra me déshabilla qu'elle me fit comprendre qu'elle m'avait pardonné pour cette fois-ci, mais qu'il ne fallait pas que je recommence à faire l'idiot et à poser des lapins.

Au matin, j'enfilai un peignoir par-dessus le bas de mon pyjama bleu qu'Ezra m'avait offert sans t-shirt. Histoire que je me balade torse nu la plupart du temps avec. Il avait toujours de la suite dans les idées ce garçon. Je frottai mes côtes, sentant une des morsures de l'intéressé et croisai mon regard dans le reflet du miroir du salon en arrivant un bas.

Je me frappai le front en voyant l'énorme suçon sur mon cou. Celui-là c'était Athena, j'en étais sûr. J'avais peut-être oublié de préciser que cette zone était censée rester assez propre pour les photos. Je me glissai dans la cuisine pour me faire un café. J'étais matinal ce matin et ce n'était pas plus mal, car je devais retrouver Brackston pour un petit moment détente avant de nous lancer dans une séance photo cette après-midi et un repas ce soir avec l'actuel gouverneur de Californie.

Je regardai les différents papiers de carambars sur le comptoir et vis qu'Athena en avant déjà accrochés certains sur le frigo. Je déglutis et redressai mes épaules afin de me donner un peu de courage. Je pouvais le faire.

En entendant quelqu'un me suivre en bas, je m'appuyai contre le comptoir en observant Athena descendre. Elle se frottait les yeux et ressemblant à un petit chaton tout endormit. Elle ne portait que ma chemise et un boxer de Levi de ce que j'apercevais d'ici.

Elle se figea en me voyant dans la cuisine et se protégea les yeux.

_ Tu peux éviter de faire ça dès le matin, j'aimerais encore avoir un peu d'amour propre d'ici la fin de la journée, marmonna-t-elle en agitant sa main vers mon torse nu.

Je bus une gorgée de café, forçant le trait du mannequin au possible pour la faire rougir. Ce qui fonctionna, car soudain, elle fut captivée par mon geste.

_ De quoi parles-tu ? soufflai-je d'un ton rauque.

Elle tira sur les pans de ma chemise pour cacher un peu ses seins nus et qui pointaient sûrement à ce stade. Elle fit la moue et je posai ma tasse de café sur le comptoir.

_ De...De..., bredouilla-t-elle en me regardant approcher.

Je glissai mes deux mains sur sa nuque et elle ferma ses yeux avant de me tendre sa bouche. J'y déposai un bref baiser et elle grogna, agrippant mes hanches pour m'attirer un peu plus à elle.

_ Je vais te manquer ? m'enquis-je en frottant mon nez contre le sien.

Elle rouvrit ses yeux et son regard plongea dans le mien.

_ Est-ce que si je réponds non, tu ne me feras plus de bonbons ? minauda-t-elle.

Je ris et enfonçai mon nez contre son cou pour respirer nos odeurs de cette nuit, toute un peu mélangée. Elle se recroquevilla contre moi un instant, acceptant mon étreinte.

Est-ce que j'avais peur de la laisser deux semaines, seule ? J'avouais facilement que ça n'allait pas forcément jouer en ma faveur, mais j'avais deux avocats très bons pour défendre ma position avec elle.

_ C'est important pour moi tout ça, Athena, soufflai-je. Ezra, Levi, toi. Vous trois, c'est important.

Elle posa son front contre mon torse avant de glisser sa joue pour coller sa tête sous mon menton. Elle marmonna quelque chose que je ne compris pas et je glissai ma main sur sa joue pour qu'elle me regarde de sous ses cils.

_ Plaît-il ? relevai-je.

_ Tu sais quoi... marmonna-t-elle. T'es la pépite de mon cookie quoi.

J'éclatai de rire avant de l'embrasser fougueusement.

**

Brackston ronchonna une nouvelle fois tandis que Kai triait mes vêtements. Kai était vêtu comme un prince aujourd'hui, avec un col magnifique et une veste recouverte d'un liseré or. J'aurais aimé porter ce genre de vêtements, mais aujourd'hui, j'allais passer par tout sauf ce style-là. J'étais encore en boxer avec un peignoir ouvert quand la porte du studio dans lequel on se trouvait claqua contre le mur.

Brackston eut à peine le temps de récupérer la jeune femme qui s'écrasa contre lui en poussant un gros putain, que je retins un rire. On aurait pu croire qu'Athena venait de rentrer tellement c'était comique.

La jeune femme se redressa en s'excusant, donnant un coup de coude involontaire dans la tempe de Brackston qui marmonna une injure à son tour.

_ Vaut mieux vous écarter avant que je ne vous arrache les bijoux de famille, ricana la jeune femme d'une voix grave.

Je me cachai la bouche, pour éviter que Brackston ne voie mon sourire. Il fusilla la jeune femme qui devait avoir un petit vingt-sept ans à vue de nez. Plus vieille qu'Athena, c'était sûr. Elle portait un short en jean très, très court, assez pour dévoiler de longues jambes fines recouvertes d'un collant où un chat nous observait juste au-dessus de ses genoux. Elle avait un carré plongeant d'un rose bonbon assez mignon. Comme elle portait un débardeur, nous avions droit à toute la collection de tatouages. Connaissant les personnes qui adoraient les transformations corporelles, j'étais presque sûr que nous n'avions pas vu sur tous ses piercings. Elle portait de grosses chaussures malgré la chaleur de ces derniers jours. Ses bras étaient encombrés avec du matériel de photos. Elle avait un immense dragon sur son bras droit qui remontait et s'étalait sur une bonne partie de son dos, ainsi qu'une partie de son flanc qu'on ne voyait pas. Hormis mon seul tatouage que j'avais eu à l'armée, je n'avais rien modifié sur mon corps, ayant assez de traces avec les obus et les balles. Néanmoins, j'avais toujours trouvé fascinant les personnes qui s'attelait à cet art, transformant leur corps en magnifique toile.

_ Pardon ? siffla Brackston.

Brackston n'était pas vieux jeu en soi. Cependant, il aimait contrôler son monde. Or, son monde aujourd'hui s'était résumé à deux choses : la première était qu'il n'avait pas eu son partenaire d'entraînement pour lui taper dessus comme il le voulait et je lui avais mis une raclée à notre séance de combat. Et la seconde chose c'était que son très bon ami qui était aussi le photographe de ma campagne n'était pas disponible et qu'il nous avait envoyé cette jeune femme tout à fait charmante au premier abord à sa place. Brackston n'avait pas du tout aimé, surtout que c'étaient des photos officielles. Certaines seraient vendues à des magazines, d'autres seraient prises pour mes affiches. Elle devait absolument faire du bon travail sinon, les efforts de Brackston seraient vains et il détestait perdre.

_ Brackston, je suppose ? releva la jeune femme. Vous correspondez bien à la description de Milo.

_ Je suis curieux de savoir quelle description il vous a fait, dis-je en me levant, nouant le peignoir.

Elle me jeta un coup d'œil et se mordit la lèvre, jouant avec le piercing sur sa langue.

_ Plutôt coincé, mais beau gosse, décrit-elle naturellement.

_ Vous êtes en retard, grogna Brackston.

_ Et vous êtes Monsieur Moore, dit-elle en s'approchant pour me tendre sa main.

Je la pris et la serra avec force. Elle me répondit avec une poigne ferme et coriace. Elle avait l'habitude d'affronter des hommes dans le monde de son travail, ce que j'appréciais. Les femmes de qui je m'entourais avaient toutes des fortes têtes et c'était une qualité que j'appréciais.

_ Enchanté, dis-je. Vous êtes ?

_ Miki Allan. Collaboratrice de Milo. Vous êtes sûr que vous ne voulez pas faire des nus ? Vous seriez magnifique.

Elle m'avait chuchoté ça, mais Kai l'entendit, tout comme Gracie, ma maquilleuse qui revenait de la salle d'eau attenante à ce petit studio que nous louions pour l'occasion.

_ Vraiment ? releva Brackston en se postant à nos côtes. Milo m'a pourtant dit qu'il m'envoyait une professionnelle.

_ Pour vous sucer ? rétorqua Miki avec son franc-parler. Sûrement pas.

Brackston ouvrit la bouche pour répliquer, mais elle pivota de nouveau vers moi.

_ Monsieur Moore, puis-je vous appeler Soren ? Aimez-vous qu'on vous donne des ordres ? Car je vais vous en donner beaucoup aujourd'hui.

_ Disons que j'ai été un bon soldat, répondis-je en retenant un sourire. Et oui, vous pouvez m'appeler Soren. J'ai hâte de vous obéir.

Elle gloussa et s'approcha de Kai pour lui serrer la main, ainsi qu'à Gracie. Tous se présentèrent pendant que Brackston grinçait des dents à côté de moi.

_ Oh aller, elle est marrante, dis-je en lui filant un coup de coude dans les côtes.

_ J'ai besoin d'un professionnel, pas d'une gonzesse marrante, grogna Brackston.

_ Tu as surtout besoin de B.A.I.S.E.R, dis-je en épelant le dernier mot plus bas.

Brackston me fusilla du regard, mais déjà Miki m'appelait pour que je m'approche. Elle avait déjà monté deux projecteurs et leur ajouta de gros parapluies qui rendirent la lumière bien plus brillante. Elle enclencha plusieurs fois son flash pour le tester et me demanda de me placer au milieu du fond blanc qui était déjà là pour les besoins du studio.

Ensuite, elle demanda à Kai quel genre de tenue j'allais devoir mettre et les plans que nous voulions. Brackston ne réussit pas à se décrisper de leur échange et cela ne m'étonna pas. Brackston voulait toujours le mieux me concernant, et les photos étaient importantes, car il reflétait une personnalité entière. Par ailleurs, Brackston aimait avoir ce qu'il voulait et ce pour quoi il avait payé.

Ce qui s'avéra exactement ce qu'il avait demandé.

Miki avait beau avoir un franc-parler plutôt intéressant et décalé dans le monde professionnel elle se transforma en commandant des armées concernant mes tenues et de mes accessoires. Elle discuta de longues minutes avec Kai entre chaque prise pour élaborer correctement ma tenue et la pose que je prenais. Je la laissais me guider tout le long.

C'était la première fois que je suivais à la lettre les ordres de mon photographe et le contact passa si bien avec Miki que je nous commandais à tous un goûter calorique pour nous récompenser de nos efforts. Brackston picora, faisant la moue à chaque fois que Miki osait dire le mot bite, couilles et putain dans la même phrase, ce qu'elle faisait souvent. Brackston avait un certain type de femmes en tête qu'il pensait lui convenir, mais jamais il ne restait avec elles. Bon, c'était aussi dû à un chagrin d'amour difficile, mais pouvait-on le blâmer ?

Peut-être que Miki arriverait à la décoincer un peu ?

En tout cas, lorsqu'elle parla de son minou et que nous comprîmes tous qu'elle ne parlait pas de son animal de compagnie, je ris atrocement en voyant Brackston s'étouffer dans son milk-shake.

_ Tu sais Claythorne, marmonna Miki en regardant le visage de mon ami, tu peux dire que c'est du bon boulot. Tu ne perdras pas tes couilles en le disant. Promis. Je te les rendrais.

Il haussa un sourcil, mais choisit rapidement les photos qui lui plaisaient le plus. Et vu qu'il fit son choix très vite, je savais que Miki avait très bien fait son travail. 

**

J'adore le personnage de Miki et vous? 😍😍😍😍😍

J'espère que tout se passe bien pour vous dans vos vies et au boulot . ❤️

Sachez que dans une dizaine de Chapitre KOT touchera à sa fin. J'espère que l'histoire vous plaît et que vous appréciez toujours autant.

A votre avis ce tome 1 va s'arrêter à quel moment ? ❤️❤️❤️

Des bisous. 😻

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