48. Quoi que tu ressentes, tu n'es pas le seul...
SOREN
Levi et Ezra étaient en avance sur le parcours par rapport à nous. Je m'étais positionné derrière Athena pour pouvoir l'aider si nécessaire, mais ma position s'avérait plus compliquée que prévu. Athena paniquait à chaque fois que nous atterrissions sur une petite plateforme de pause entre chaque étape que ce soit une simple corde ou un pont dans les airs. Athena n'était pas très douée en altitude et je le compris rapidement. À vrai dire, je l'avais compris dès la première plateforme de pause, quand elle s'était accrochée au poteau comme un koala en jurant qu'elle avait dû tuer des chiots dans une autre vie pour mériter ça.
J'avais ri discrètement avant de réussir à la faire avancer. Levi la motivait à chaque fois devant pour qu'elle reste concentrée, mais ce n'était pas prometteur et j'avais peur qu'elle subisse cette activité plutôt qu'elle l'apprécie.
_ Je n'en peux plus, grogna Athena en s'accrochant à une nouvelle plateforme.
Je terminai de glisser sur la corde et fis avancer mon mousqueton sur le câble qui continuait. D'ordinaire, je l'aurais décroché pour le remettre un peu plus loin, mais l'employé m'avait regardé en grognant la première fois que je l'avais fait. C'était toujours délicat d'être dans ce genre d'activité en sachant tout ce que j'avais fait à la guerre. Des situations où les mousquetons n'étaient même pas d'actualité et encore moins les câbles bien accrochés pour se déplacer facilement.
Debout à côté d'Athena, qui était assise sur la plateforme, je regardai la fin du parcours. Cela faisait déjà une bonne heure que nous étions dans les arbres et le parcours en lui-même était très agréable. Je n'avais même pas transpiré, preuve que c'était plutôt cool. Athena avait refait déjà deux fois son chignon et il tombait de nouveau. Je m'agenouillai et commençai à retirer son casque. Athena couina et s'accrocha un peu plus fort au pilier. Je tirai sur son chouchou qui glissa tout seul.
_ Mais qu'est-ce que tu fabriques ? s'écria-t-elle.
_ Ne bouge pas, marmonnai-je.
Rapidement, je lui fis une natte qui tenait un peu mieux que son chignon et qui ne la gênerait pas avec son casque. Je nouai le chouchou et lui remis son casque.
_ Pourquoi n'as-tu pas dit aux garçons que tu avais le vertige ?
_ Peut-être parce que je ne le savais pas jusque-là, rétorqua-t-elle.
Je tirai doucement sur sa natte et elle frémit.
_ Il reste cinq passages d'ici à ce que nous atteignions la fin. Tu en as passé plus d'une vingtaine. Tu as donc fait plus de la moitié. Tu crois que tu peux atteindre la fin ?
_ Avec toi coller à mes fesses, je n'ai pas le choix n'est-ce pas ? grogna Athena, un peu remontée par ma remarque.
_ Que fait une fraise sur un cheval à ton avis ? marmonnai-je en la poussant à se relever.
Elle me jeta un coup d'œil et je la vis littéralement retenir un sourire.
_ Je ne veux pas savoir, dit-elle en se bouchant les oreilles.
Je ricanai avant de lui montrer les deux cordes devant nous. Une pour les mains et une pour les pieds.
_ Décolle le moins possible tes pieds de la corde et essaye de trouver ton centre de gravité. Souvent il se trouve juste au-dessus de ton nombril, mais ça peut dépendre des gens. Garde-le aussi droit que possible par rapport à la corde et tu ne basculeras pas en avant.
Athena cligna des yeux avant de pincer ses lèvres.
_ J'oublie parfois que tu n'es pas qu'un politicien, dit-elle sur un ton presque mutin.
_ Tu veux que je passe en premier ?
Elle secoua la tête et posa son premier pied sur la corde du bas. Puis le second et ses mains suivirent naturellement le mouvement. À un moment, elle se courba un peu et cela la fit vaciller sur les cordes qui n'étaient pas tendues au maximum. J'attendis qu'elle mette en application ce que je lui avais dit et fut ravi de la voir faire en se redressant. Elle rapprocha même ses mains, ce qui lui permit de tenir aussi droite que possible vu les circonstances. Elle termina l'épreuve haut la main et se tourna pour me regarder la rejoindre. Elle regarda l'étape suivante et je ne pus m'empêcher de rire, car c'était des petites planches de bois à intervalles réguliers, sans aucun guide. Seul votre mousqueton était accroché au câble de sécurité au-dessus de vos têtes.
_ Réfléchissons à une meilleure activité la prochaine fois ! cria Levi en faisant la moue, deux étapes plus loin.
Athena secoua la tête et posa son pied sur la première planche. Celle-ci vacilla et Athena se figea pendant un instant. Ma main se posa sur sa hanche pour la stabiliser et je la poussai à tenir sa corde de sécurité pour la faire avancer en même temps qu'elle.
_ Tu peux le faire, la motivai-je. Regarde Levi au loin et rejoins-le simplement.
_ Droit devant moi hein ? ricana-t-elle.
Elle relâcha ma main qui se trouvait sur sa hanche et passa à la planche suivante en poussant des jurons tous aussi drôles les uns que les autres. Ça me faisait un bien fou de la voir et de l'entendre. Un nœud s'était dénoué dans ma poitrine dont je n'avais pas eu conscience jusque-là. Je savais très bien qu'Athena n'allait pas me laisser approcher aussi facilement, néanmoins si elle laissait de la place à Ezra dans sa relation avec Levi, je pouvais aussi choisir de me retrouver dans ce cercle. Ça ne tenait qu'à moi.
Car dans dix ans, je les voulais dans ma vie.
Tous les trois.
**
Je sentis la main de Levi frôler ma hanche tandis qu'il passait derrière moi pour attraper un autre ingrédient. Athena était partie à la douche et Ezra passait un coup de téléphone à sa mère dans le jardin où la fraicheur était légèrement tombée en ce début de soirée. Après l'acrobranche, Levi nous avait ramenés ici et nous avait préparé plein de gâteaux succulents que nous avions dévorés. Ezra et Athena avaient piqué un somme sur le canapé pendant que Levi et moi avions discuté un peu sur la terrasse. Cela m'avait fait du bien de pouvoir discuter avec lui, de le retrouver d'une certaine façon après ce dernier mois de distance. Je comprenais les sentiments qu'il avait développés envers Athena, car d'une certaine façon, je m'y retrouvais. Tout comme je me retrouvais dans les sentiments d'Athena et d'Ezra pour Levi.
_ Tu peux me passer le sel ? me demanda mon amoureux innocemment.
J'avais soif de lui, soif de son corps qu'il me refusait encore. Combien de temps tiendrais-je avant de faire le malin ? Je n'en savais rien, en tout cas, Levi lui ne s'en privait pas le coquin.
Je lui tendis le sel et il voulut le prendre, mais je l'attirai pour claquer un baiser sur sa bouche. Il rebondit presque mon torse et émit un rire que j'adorais. Je m'en gorgeai naturellement et le relâchai.
Il termina de préparer sa pâte pour la quiche qu'il nous servirait ce soir en apéritif et se lança dans la confection d'une sauce pour accompagner les légumes crus que nous avions découpés. Je le laissai faire, me concentrant sur la préparation du dessert. Athena avait réclamé quelque chose de gras, donc je confectionnai le roulé au chocolat de la grand-mère de Levi. Je l'avais fait des dizaines de fois avec lui, donc j'étais en solo sur ce coup-là. Je ne devais pas rater cette recette.
Ezra avait choisi le film pour ce soir, n'ayant pas la force de jouer à un jeu particulier. J'étais déjà surpris qu'Athena m'ait laissé revenir ici, je n'allais pas me plaindre du programme. J'espérai juste qu'Ezra avait choisi un bon film.
_ Tout se passe bien pour le tournage de l'émission ? m'enquis-je quand Levi eut terminé sa sauce.
_ Plutôt oui. Le tournage va reprendre bientôt et nous serons de nouveau sous l'eau, marmonna-t-il. C'est toujours assez amusant d'avoir ce rythme de boulot.
_ Les restaurants tiennent le coup ?
_ Autant que faire se peut. Je me demande si je ne vais pas donner la gestion du nouveau restaurant à Wren, admit-il en me jetant un coup d'œil inquiet.
Je hochai la tête. Wren était comme Levi c'était une Cheffe avant tout. Si Levi lui confiait la gestion du restaurant à proprement parler, elle aurait moins de temps en cuisine et ce n'était pas forcément ce que la Seconde de Levi voulait. Comme Levi, elle voulait encore s'améliorer. C'était une des discussions que j'avais eues avec elle le soir de l'inauguration. Et qu'elle avait dû prendre la relève de Levi, car ce dernier s'était échappé.
_ Je croyais qu'on ne devait pas parler boulot, remarqua Ezra en revenant vers nous.
Il déposa un baiser sur ma joue avant de se presser contre mon dos. Je le laissai faire, savourant de les retrouver en toute intimité pour ce weekend. Même si j'avais perturbé leur plan, je ne regrettai pas d'être venu. Ezra avait raison, il allait falloir prendre des décisions et s'y tenir.
Athena revint dans la pièce à ce moment-là et observa rapidement Ezra contre mon dos. Elle détourna son regard très vite avant de se racler la gorge et d'avancer dans la cuisine pour proposer son aide. Nous échangeâmes un coup d'œil par-dessus le plan de travail et je lui souris, tentant de la rassurer. Une expression vulnérable se peignit sur ses traits avant qu'elle ne se reprenne quand Levi lui répondit. On finit tous par mettre la main à la pâte et l'apéritif fut prêt aux alentours de vingt heures. Ezra et Athena se disputèrent gentiment pour savoir quel film gagnerait la partie. Un film romantique ou un film d'action ? Je vous laissai deviner qui avait choisi quoi.
Je les écoutai échanger avec plaisir, voyant très bien que Levi me jetait des regards réguliers comme pour vérifier que je n'étais pas encore parti. Si on ne me jetait pas dehors, je resterais clairement ici. La discussion tourna autour des goûts horribles de films d'Ezra et cela adoucit l'atmosphère un peu tendue qui s'était installée depuis le retour d'Athena dans la pièce.
Je restai silencieux dans mon coin de canapé, Ezra s'agitant entre Athena et moi pour tenter de nous convaincre que le film qu'il voulait était le meilleur. Levi s'éclipsa dans la cuisine pour terminer de préparer et me fit signe de l'aider à mettre la table, ce que je fis rapidement.
Le repas se fit sur une note plutôt légère et j'eus même droit à l'histoire où Athena avait recraché le plat de Levi quand ils venaient de se rencontrer. Cela créa un sacré chahut et Athena finit sur l'épaule de Levi pour aller regarder le film. Ezra m'aida à débarrasser et nous rejoignîmes rapidement les deux autres, avant qu'ils ne mettent le film sans nous.
Je me retrouvai assis par terre, sur le tapis ultra moelleux, coincé entre les cuisses d'Ezra. Athena, elle se trouvait sur le canapé, entre Ezra et Levi. Elle avait ramené ses jambes sous elle et avait posé sa tête contre l'épaule de Levi, mais je voyais bien qu'elle avait caché ses pieds sous la fesse d'Ezra. Ce dernier lui tenait la cheville, caressant doucement sa peau. J'étais encore hypnotisé par ce geste quand le film commença et que je tentais de me concentrer.
Évidemment, c'était le film d'action d'Athena qui avait gagné et il ne fut pas si désagréable que ça, avec juste la touche d'humour qu'il me fallait pour apprécier. Fatiguée de sa journée, Athena quémanda un baiser à Levi et en reçut un d'Ezra sur la bouche avant d'agiter sa main vers moi. Elle s'éclipsa doucement, laissant la trace de son parfum dans l'air. Levi regardait encore l'encadrement de la porte par laquelle elle était partie.
_ Ça se passe bien mieux que je ne l'aurais pensé, admit Ezra en glissant sa main dans mes cheveux.
Je fis peser ma tête sur sa cuisse et grognai de satisfaction quand il insista sur sa caresse.
_ Ne nous hâtons pas, grogna Levi en s'étirant. Bon, si vous voulez bien m'excuser, je vais aller dormir aussi.
_ Ne va pas la rejoindre trop vite, marmonna Ezra.
Levi nous tira la langue avant de s'échapper à son tour. Je fermai les yeux, tentant de ralentir les différentes images qui me venaient en tête actuellement. Levi et Athena dans un même lit ? Il y avait sujet à tellement de discussions que je détournais mon attention sur l'homme dans mon dos.
Je pivotai et me mis à genoux entre ses cuisses. Je posai mes deux mains sur ses jambes pour m'appuyer et me presser contre son torse. Ezra retint son souffle quand ma bouche heurta son cou.
_ Toi aussi tu vas te coucher, Ezra ? grognai-je.
_ Il vaudrait mieux oui, insinua-t-il. Même si maintenant qu'Athena est au courant de notre relation, je ne culpabiliserai pas de te laisser faire ce que tu veux de moi ce soir.
Nous échangeâmes un sourire sauvage l'un comme l'autre. Les mains d'Ezra m'attirèrent à lui et il plongea sa langue dans ma bouche.
Quelques vêtements volèrent avant que je ne retrouve la chaleur de mon amoureux.
Malgré le corps d'Ezra et les quelques galipettes fortuites sur le canapé et le tapis du salon, je ne réussis pas à m'endormir. Ezra était monté dormir dans son lit et même si j'avais moi aussi une chambre à l'étage, je ne souhaitais pas monter. J'errai dans la maison, observant les quelques décorations.
Il devait être cinq heures du matin maintenant. J'ouvris la porte de la terrasse en faisant attention au chat de Levi et la refermai. Le jardin portait la trace de l'aube, avec une rosée qui embellissait l'endroit. Je pris un peu l'air avant de retourner à l'intérieur. Je trouvai un vieux livre que je lus pendant quelques minutes avant d'entendre du bruit à l'étage. Je me plaçai en bas des escaliers et écoutai un instant.
Je reconnus immédiatement les sons venant de la chambre d'Athena. Visiblement, je n'étais pas le seul à avoir une insomnie. Me sentant légèrement à l'étroit dans mon pantalon, je fuis vers le salon et fouillai rapidement dans mon sac. J'enfilai un jogging et mes baskets et je m'échappai, tentant de ne pas monter à l'étage juste pour assouvir certains fantasmes et certaines envies qu'une personne ne voudrait sûrement pas avoir à subir.
Je revins une heure plus tard et allai à la douche, enfilant des fringues un peu au hasard. En retournant dans le salon pour déposer mes affaires dans mon gros sac, je découvris une belle apparition dans la cuisine. Je me figeai l'espace d'une seconde, la serviette encore sur la tête, en apercevant les jambes nues d'Athena. Elle ne portait que son gros pull blanc. Et sûrement une culotte, d'ici je ne le voyais pas.
_ Tu ne dors pas ? souffla-t-elle, les yeux un peu rougis par le manque de sommeil flagrant qu'elle avait dû subir cette nuit.
À cause de moi ? Peut-être.
_ Toi non plus visiblement, dis-je avec un petit sourire, tentant de ne pas regarder ses jambes que j'avais déjà rencontrées à une époque.
Des cuisses que j'avais mordues.
Des mollets que j'avais tenus.
Des chevilles sur lesquelles j'avais tiré.
Je déglutis et terminai d'essuyer mes cheveux. Athena s'avança vers le bord de la fenêtre, à côté du canapé, là où j'avais planqué mes affaires. Je la sentis s'asseoir dans mon dos tandis que je déposai mes fringues sales dans leur compartiment de sac. En pivotant, je découvris Athena assise sur le bord de la grande fenêtre du salon, donnant sur le jardin. Je n'osai baisser mon regard de peur de découvrir qu'elle avait effectivement des sous-vêtements. Ou pas d'ailleurs. Cette simple pensée m'échauffa, mais je réussis à tenir bon. Athena sirota le thé qu'elle s'était fait et m'observa m'installer sur l'accoudoir du canapé, juste en face d'elle. Elle posa ses pieds de chaque côté de moi contre le canapé.
_ Je t'évitai, dit-elle soudain. Je t'évitai à chaque fois. Chaque soirée de mes parents à caractère politique devenait une épreuve, un labyrinthe duquel je devais m'échapper.
Je posai mes pieds contre le mur sur lequel Athena était assise et penchai ma tête en avant.
_ Je ne veux plus que tu m'évites, soufflai-je. Je n'ai plus envie que tu aies peur.
Athena soupira et soudain son front heurta le mien. Je croisai mes mains sous ses jambes sans la toucher pour autant.
_ Ce n'est pas aussi simple que ça et toi plus que n'importe qui devrait le savoir. Je ne veux pas me battre contre toi, Soren.
_ Pourquoi tu devrais te battre ?
_ Parce que l'un de nous aura des problèmes avec Benson.
_ C'est l'histoire de ma vie, admis-je.
_ Et que cela pourrait blesser bien plus que nous deux, ajouta Athena en me regardant de sous ses cils.
Elle sentait un peu la transpiration et une odeur de sommeil, je n'arrivais pas vraiment à mettre de nom là-dessus. C'était l'odeur d'une couette chaude, d'un corps détendu. C'était l'apaisement avant le sommeil. Juste avant de s'endormir, ce moment où tout son corps se détendait.
_ Je vous protégerai, insistai-je.
_ Et qui te protégera toi ? souffla Athena en se redressant légèrement.
Je haussai mes épaules. Je me figeai en sentant sa main contre ma joue. Elle frotta son pouce contre ma barbe.
_ Quoi que tu ressentes, tu n'es pas le seul, murmura-t-elle.
Mon cœur se serra. Bien sûr qu'Athena s'inquiétait pour moi, elle n'avait décidément aucun instinct de survie. Et elle adorait me dire des phrases qui résonnaient exactement comme ce que j'avais envie d'entendre de sa bouche.
Bien sûr que je n'étais pas le seul à avoir peur, à avoir envie, à vouloir essayer, à vouloir tout simplement.
Bien sûr que je n'étais pas le seul et je ne l'avais jamais été.
Même à la guerre, d'une certaine façon, j'avais emmené une partie des garçons.
Et depuis mon retour de la guerre, je m'agrippai farouchement à cette humanité retrouvée par les mots d'Athena.
Ma main glissa sur son cou et mon pouce appuya sur sa lèvre inférieure. Je me levai entre ses jambes et elle bascula sa tête en arrière pour garder notre contact visuel.
_ Tu veux toujours avoir mal avec moi ? chuchotai-je contre sa bouche.
Elle ferma ses paupières et les serra fort, je le vis aux ridules sur le coin de ses yeux.
Je me penchai et ma bouche frôla la sienne.
Je ne pus aller plus loin cependant.
Sa main reposait contre mon torse, m'en empêchant.
Quoi que tu ressentes, tu n'es pas le seul.
**
Athena reste Athena ❤️
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