15. Vilaine petite curieuse
EZRA
Elle feuilletait les pages à une vitesse folle, une moue adorable au visage, sa concentration poussée à l'extrême. Ses cheveux lui tombaient sur le visage et j'avais bien envie d'y mettre un coup de ciseau pour lui faire redécouvrir ce que ça faisait que d'avoir une coupe de cheveux digne de ce nom. Après tout, j'étais prétendument l'expert beauté et soin, que ce soit pour le corps ou pour le reste. Et Athena aurait eu bien besoin de s'asseoir devant l'un de mes miroirs pour que je fasse ressortir une beauté qui ne demandait qu'à fleurir. La sienne me semblait à fleur de peau ; elle n'avait rien d'un top model ou d'une fille trop parfaite, trop refaite. Il y avait, dans la rondeur de ses joues et dans les formes de son corps, une attirance qui ne pouvait laisser indifférent. Même moi, qui préférait de loin une bonne paire de fesses masculine. Je ne pouvais nier son attrait. Les gays aimaient tout le monde après tout. Non ? Une belle croyance populaire.
— Arrête de me regarder, souffla-t-elle, sans relever les yeux.
— Impossible, ma petite perle, répliquai-je avec un sourire taquin. J'adore prendre mon petit-déjeuner avec toi. C'est vivifiant.
Elle gonfla ses joues en secouant la tête, continuant de lire à une vitesse ahurissante. Notre mission du jour ? Trouver le parfait candidat pour notre épisode test et l'appel à candidats avait été au-delà de toutes nos attentes. Les capsules vidéo de proches avaient déferlé à toute allure, nous laissant aussi surpris qu'impatients. Nous avions donc passés les derniers jours à regarder ces fameuses vidéos, découvrant des personnes prêtes à aider un ami, un frère, un compagnon. Pour le moment, nous avions surtout tablée sur des hommes et pour la majorité, hétérosexuels. Une ligne de conduite pas si surprenante compte tenu de notre orientation sexuelle : nous allions débarquer dans l'intimité d'inconnus pour les bousculer un peu dans leurs habitudes. Alors avec Athena, on s'était pris au jeu de sélectionner la première personne à qui on viendrait en aide et nous avions réussi à nous mettre d'accord sur six profils déjà. Pas si mal en comparaison de tout ce que nous avions reçu. Athena prenait sa tâche très au sérieux, ne se laissant pas détourner de notre objectif ; même pas par mes plus beaux sourires.
— Celui-ci me semble parfait, dit-elle. Sam Stuart, cinquante-huit ans. Il ressemble à un bûcheron qui aurait arrêté de prendre des douches.
Elle me montra la photo. Cet homme avait les yeux les plus bleus que j'aie jamais vus. Même à travers le cliché, on avait la sensation de se noyer dans ses pupilles, de plonger droit dans l'océan. Mais moi, ce que je voyais, c'était surtout son problème de peau, rendant son épiderme rouge et sûrement horriblement rugueux au niveau des joues et des pommettes. Rien de trop grave, mais s'il ne mettait rien sur sa peau...
Je soupirai, désespéré. Avant de regarder Athena, ma main autour de ma tasse, passant de son petit nez à sa bouche aux contours bien tracés, aux lèvres pleines, comme celles de certaines actrices japonaises ou coréennes. J'adorais ce genre de bouche, ce genre de dépravation rosée.
— Tu sais, quand un homme regarde la bouche d'une femme, c'est parce qu'il veut l'embrasser.
Mon sourire allait crever le plafond et battre tous les records.
— Levi est accroché à tes lèvres en permanence : tu crois qu'il veut t'embrasser ?
Une rougeur toute particulière éclata sur son visage, la rendant affreusement mignonne.
— Vous n'avez aucune gêne, renâcla-t-elle, reposant le cliché sur le dossier.
— Nous apprécions les belles choses, dis-je en portant ma tasse à ma bouche pour boire une grande lampée de mon thé noir. Nous les célébrons tout en acceptant les différences. Aucun jugement, aucune arrière-pensée.
— Alors arrête de me regarder comme ça, répéta-t-elle.
Les bracelets à mon poignet émirent un cliquetis quand j'appuyai ma joue contre ma main.
— Tu as déjà été embrassée, ma petite perle ?
— Bien-sûr que oui, lâcha-t-elle avec un peu trop de virulence.
— Je me demandais juste, avouai-je, vilaine petite curieuse que j'étais.
En fait, avec Athena, je me contenais beaucoup et de ça, les autres auraient pu en témoigner. J'aimais être dans les secrets, connaître tout ce que je pouvais d'une personne sans m'en sentir coupable pour autant.
Quel accident avait-elle eu ?
Pourquoi s'était-elle enfuie de l'inauguration ?
Que cachait-elle derrière ses gros pulls et ses fringues informes ?
Ma curiosité dépassait bien souvent la bienséance et je m'en fichais. J'avais ce don pour faire parler les gens. Je ne les comprenais pas aussi bien que Caleb, mais parfois, simplement avoir une oreille attentive suffisait à bien des maux.
Sur le coin de la table, mon téléphone m'annonça l'arrivée d'un nouveau message ; confirmation d'un rendez-vous de cet après-midi dans mon salon.
— Tu es déjà sortie avec un garçon ? Une fille peut-être ? Les deux ?
Athena leva les yeux au ciel.
— Je suis ton ami, j'ai donc le droit de poser ce genre de questions.
Des paillettes de joie brillèrent dans son regard.
— J'ai eu un copain, une fois. Ça a duré un an et des poussières, dit-elle en se tapotant le menton, preuve qu'elle réfléchissait ou qu'elle ressassait quelques souvenirs du passé. Il s'appelait Maxence et il était plus vieux que moi de quelques années. Rien de bien terrible.
— Qui a rompu ?
— Lui, répondit-elle avec un haussement d'épaules. Juste après l'accident.
Je me redressais sur mon siège, sentant cette curiosité maladive venir me bouffer tout mon oxygène. Mais il y avait la voix de Levi dans ma tête, qui me disait de ne pas être trop hâtif.
— Il t'a... largué après un accident ? Je sais que j'ai dit aucun jugement, mais là... je suis assez surpris.
Qu'elle commence à s'ouvrir avec moi me touchait. D'une façon bien étrange cela dit.
— Il faut prendre la situation dans son ensemble, commença-t-elle avant de se raviser. Non, en fait tu as raison ; c'était juste un autre idiot qui a choisi de partir parce que je n'en valais surement pas la peine.
Un autre, hein ?
Je passai mon pouce sur ma bouche, un peu triste pour elle, surtout quand je percevais cette tristesse enfouie, qui remontait parfois sans prévenir. Moi, ça me touchait en plein cœur. Ma mère disait que je ressentais trop, que la douleur des uns devenait la mienne et malheureusement, elle n'avait pas bien tort.
Je levai ma tasse presque vide, comme pour porter un toast :
— Il ne te méritait pas, ma petite perle.
— Je sais bien. J'ai eu le temps de passer à autre chose depuis, tu sais.
— Et maintenant, tu es avec nous.
— Maintenant, je suis avec vous, oui, rit-elle.
Il y avait de ces gens qui entraient dans votre vie, tout d'abord pour un instant, une courte période ou juste un passage, mais qui finissait par s'ancrer à l'intérieur de votre chair, se frayant un chemin jusque votre tête, votre cœur, pour ne plus s'en déloger. Athena était de ceux-là. De ces personnes qu'on voulait garder pour soi, qu'on voulait aimer et protéger. Je voulais pouvoir me vanter d'être son ami, me vanter de la connaître et de la chérir pour qui elle était.
L'année allait être trop courte, parce que quoi qu'on en dise, je détestais les gens de passage ; je voulais qu'ils se plantent à côté de moi et qu'ils grandissent dans l'ombre de mon feuillage.
Je finis mon thé et déposai un billet sur la table. Athena ramassa toutes les affaires qu'elle avait étalées de son côté et les glissa dans son sac.
— Programme de la journée ? s'enquit-elle, marchant à mes côtés.
— J'ai plusieurs rendez-vous ce matin dans mon salon de bien-être et de coiffure, dis-je. Pour le reste de la journée, nous ne serons que tous les deux. Tu as hâte, n'est-ce pas ?
— Si tu savais, lâcha-t-elle en me donnant un coup d'épaule dans le bras.
J'éclatai de rire et passai un bras autour de ses épaules, me demandant si j'allais réussir à la faire passer sous mon ciseau d'ici ce soir...
" " "
Ma chaîne de salons de beauté était ma plus grande fierté dans ma vie. C'était la consécration d'années de travail et surtout, c'était ce que j'avais battis de mes propres mains, me contentant de mon énergie et de mes moyens. Alors oui, ça reflétait une grande part de qui j'étais, ou en tout cas de ce que je montrais de moi au reste du monde. Et qu'Athena ait fait la remarque en le découvrant ne m'avait pas plus surpris que ça. Cette jeune femme était incroyable, brillant par son intelligence. Ce salon-ci s'étendait sur une petite surface, alliant le naturel et l'industriel, mélangeant les styles, tout en gardant une âme boisée, avec un mur d'eau et un mur végétal. Les clients qui débarquaient ici voulaient être chouchoutés et tout oublier l'espace de plusieurs heures. Ici, l'adage du client était roi était une réalité à laquelle mon staff goûtait chaque jour. Nous étions là pour les autres, pour montrer qu'être heureux commençait déjà par prendre soin de soi. De là découlait une image positive de soi, un sentiment de bien-être. Une façon comme une autre de se sentir heureux ; de se sentir bien et en symbiose avec soi-même. Comment se haïr quand on était une belle personne, à l'intérieur comme à l'extérieur ? La société était fautive de bien des façons : il fallait être plus ainsi, moins comme ça, répondre à des diktats, à des attentes nées de frustrations vieilles de plusieurs générations.
— Je crois que tu devrais aller l'aider, souffla Chloé, la manager du salon.
Chloé était une petite brunette d'une trentaine d'années, tout en rondeurs et en formes voluptueuses. Sa poitrine, généreuse, donnait envie d'y enfuir son visage pour un peu de réconfort. Comme un oreiller très doux, généreusement fourré. Elle avait le rire le plus communicatif de la planète selon moi, déridant les gens à coup de bonheur.
Je suivis son regard pour aviser Wade, l'un des employés, qui tentait encore une fois de faire essayer un soin capillaire à Athena. Mais ma petite perle semblait bien déterminée à tout refuser, quitte à se répéter une centaine de fois. Je cachai mon rire derrière ma main, me demandant si oui ou non je devais aller sauver ma petite perle de l'affreux Wade.
— C'est la petite nouvelle de l'équipe ? s'enquit Chloé.
— Notre dévouée assistante ; Athena Claythorne, répondis-je. Elle va nous aider pour cette année qui s'annonce bien chargée.
— Bientôt le lancement de votre émission ?
— Il ne reste qu'à produire l'épisode pilote.
Chloé me fit le topo des derniers mois sur la fréquentation et le chiffre d'affaires. Il me faudrait penser à embaucher du nouveau personnel, tâche que je donnais à Chloé, qui adorait faire passer des entretiens. J'avais toute confiance en elle, la connaissant depuis de nombreuses années et sachant qu'elle ne me ferait jamais défaut. C'était une amie avant d'être une employée et il était important d'en faire la distinction.
La matinée passa très vite. Jonglant entre différents rendez-vous, Athena m'observa travailler de loin, curieuse de me voir à l'œuvre, ne connaissant pas encore très bien cet aspect de moi. Un peu après midi, nous commandâmes vietnamien et nous mangeâmes dans le local réservé au personnel, dans l'arrière-boutique. Athena semblait très à l'aise, même avec des gens qu'elle venait de rencontrer et Wade semblait être tombé sous son charme, ne la quittant pas du regard. Le petit coquin.
J'avais donné leur après-midi à tout le personnel et aux alentours de quatorze heures, nous ne fûmes plus qu'Athena et moi. Elle ressortit les pochettes, se replongeant dans le travail sans rechigner. Jetant un coup d'œil à l'heure, je me fis la réflexion qu'il fallait que je prépare mon poste de travail pour mon prochain rendez-vous ; l'unique de l'après-midi. Je mis en route la musique et me mis en condition, assez empressée.
— Tu as toujours voulu faire ça ? demanda Athena, venu me rejoindre.
— Prendre soin des autres tu veux dire ? Non. Je suis passé par tout un tas de stades, en fait, répondis-je.
Elle vint s'installer dans un des fauteuils ultras confortables et je passai dans son dos, notre contact visuel passant par le miroir face à nous. J'attrapai l'une de ses mèches entre mes doigts.
— J'ai voulu être danseur étoile. Cinéaste aussi. Faire du roller Derby.
— Du roller Derby ? gloussa-t-elle.
— De la gymnastique de haut niveau, dresseur d'animaux, marathonien, sirène, énonçai-je, voyant son sourire grimpé à chaque fois un peu plus.
— Tu étais un garçon plein de bon sens, alors.
— Je me suis rendu compte qu'une passion n'a pas forcément vocation à devenir plus que ça. Je pratique donc la gym et la danse quand j'en ai l'occasion.
— Et le roller Derby ?
— Je ne suis pas très sport de contact finalement.
Cette fois, elle éclata de rire, les larmes perlant au coin de ses yeux.
— Tu me laisseras m'occuper de toi un jour ? soufflai-je, très sérieux soudain.
— Tu en meurs d'envie, hein ?
— Peut-être. Mais tu pourrais être un peu curieuse de savoir ce que je te ferais. Vois ça comme un cadeau de ma part.
— J'y penserais, répondit-elle, honnête. Est-ce que tu vas t'occuper d'une célébrité aujourd'hui ?
— On peut le voir comme ça, dis-je, un peu déçu qu'elle ne me laisse pas la chouchouter. Il s'agit de notre futur Gouverneur après tout.
D'ailleurs, un SUV noir venait de se garer juste devant le salon. Soren.
Athena quitta le fauteuil et nez vers le sol, me baragouina qu'elle allait continuer de travailler sur l'épisode test avant de disparaître de la pièce, la démarche un peu raide. La porte s'ouvrit à ce moment-là et Soren entra, accompagné d'un de ses hommes en costume sombre qui le suivait un peu partout lors de ses déplacements. Mon cœur s'emballa à la simple vision de mon amant, me faisant me sentir toute chose, à la manière d'un adolescent lors de ses premiers émois. Rien de nouveau donc. Soren échangea quelques mots avec son garde du corps et ce dernier retourna à l'extérieur.
— Monsieur Moore, le saluai-je, me sentant déjà fébrile et excité.
Soren avait cet effet sur moi. Celui de tout occulter, de le faire paraître le centre et les bordures mêmes de mon univers. Il s'imposait naturellement, faisant passer tout le reste pour des peccadilles insignifiantes. Dire que je l'avais dans la peau aurait été un euphémisme.
Il retira sa veste pour la suspendre à la patère et retroussa ses manches. Je tirai un fauteuil où il vint s'installer, se mettant tout de suite à l'aise, habitué à ses séances. Il m'avait fait rire en me disant que dans son emploi du temps, ce créneau était bloqué et annoté avec un joli « moment bien-être ». Pas facile pour lui de se ménager pareil instant. Bien entendu, c'était aussi une sorte de coup de com' ; il soutenait notre communauté et venir ici ne faisait que le démontrer.
Nous étions au cœur de WeHo – West Hollywood – réputé être le meilleur quartier gay, le quartier d'origine de la LGBT à Los Angeles. Ce n'était pas le seul bien entendu et Silver Lake ainsi que Downtown nous représentaient aussi très bien. Los Angeles était une ville vaste et variée, il fallait donc s'attendre à ce qu'elle dispose de plus d'une seule communauté gay. Chacune avait développé leur propre identité dans le public qu'elles attiraient et le type de bars et de clubs qu'elles offraient. Ainsi donc, les options étaient infinies.
— Une demande en particulier aujourd'hui ? m'enquis-je.
— On se plaindrait de la rugosité de ma barbe, dit-il, croisant mon regard dans le miroir.
— Vraiment ?
Nous avions eu cette discussion ô combien amusante l'autre nuit. Sans plus attendre, je me mis au travail, chouchoutant cet homme avec tout l'amour dont j'étais capable et autant dire que je l'aimais plus que de raison. Il y avait des sentiments qui outrepassaient tout et qui faisaient valser tout le bon sens possible.
La première heure passa, faite de discussion en tout genre, parlant politique, cuisine, programme télé et autres bêtises sans grande importance. Après m'être occupé du visage de Soren et de sa barbe, il fut temps de s'occuper des soins capillaires.
Quand j'étais avec lui, les choses semblaient toujours aller de source, comme s'il était logique de parler de telle chose ou de faire tel geste. J'aurais eu beaucoup de mal à m'exprimer sur le sujet, mais par exemple, nous n'avions pas besoin de parler pour profiter de l'autre, pour avoir une connexion. Bien au contraire.
Après un massage du cuir chevelu qui sembla le mener au bord de l'extase, Soren attrapa mon poignet et tira dessus, me forçant à me pencher par-dessus son épaule.
— Tu ne comptes pas m'embrasser aujourd'hui ? grogna-t-il, mécontent, les pupilles dilatées d'un désir animé par son envie de moi.
— Tu veux que je t'embrasse ? murmurai-je.
— À ton avis ?
Pas la peine de me le dire une seconde fois. Mes lèvres heurtèrent les siennes avec brusquerie et ses doigts agrippèrent mes cheveux, tirant dessus presque au point de m'en faire mal. Je grondai à l'intérieur de sa bouche et sa langue exigea plus ; elle exigeait toujours plus.
Soren ne demandait jamais.
Il n'était pas du genre à quémander.
Quand il vous embrassait, quand il vous faisait l'amour, il le faisait, sans poser de question, sans attendre.
Il prenait ce qu'on lui offrait.
Soren n'avait pas besoin d'exiger avec des mots. Son corps avait un langage bien à lui.
— Je pourrais te baiser sur ton lieu de travail.
— Tu dis ça à chaque fois, gloussai-je.
Un autre baiser humide et chaud. Je m'embrasai, je m'incarnai entre ses lèvres. Je devenais son souffle, il m'était vital.
Pas moyen de lutter contre ça, malgré les épreuves et les barrières.
— Je t'aime, dis-je.
Le reste de rendez-vous fut tendu. Le garde du corps réapparut à l'instant même où Soren se relevait, magnifique. Il tapota sur son clavier de téléphone et après des remerciements teintés de sourires coquins, il repartit, me laissant un peu à l'étroit dans mon pantalon. J'aurais mieux fait de mettre une jupe ou une robe, tiens...
Je rangeai mon poste de travail et mon téléphone vibra dans ma poche. Je décrochai en voyant la photo de Levi s'afficher, ainsi que son identifiant.
— Trésor, dis-je presque en ronronnant.
Levi rit à l'autre bout du fil.
— Dis-moi, est-ce qu'il serait possible de récupérer notre précieuse assistante pour la fin de la journée ? Je trouve que tu la monopolises énormément.
Je clignai des yeux. Précieuse assistante ? J'ouvris des yeux grands comme des soucoupes.
— Ez ?
J'avais complètement oublié Athena dès lors que Soren était arrivé ! Bon sang !
Je me dirigeai vers la salle des employés pour ne trouver personne. Son sac était encore là, ainsi que les dossiers qu'elle s'amusait à lire depuis ce matin, mais pas de petite perle.
— Ez ? Tu es toujours là ?
J'entendis un son étouffer derrière la porte du petit local où Chloé rangeait les produits du salon. Ça ressemblait d'ailleurs bien plus à un placard à balai qu'à un local quelconque, mais ça... Je savais, pour avoir entendu Chloé ronchonner plusieurs fois à ce sujet, que la porte adorait jouer quelques tours, enfermant parfois ses occupants de l'intérieur. J'abaissai la poignée, mais la porte ne s'ouvrit pas pour autant.
— Ma petite perle ? l'appelai-je.
Elle reniflait. Est-ce qu'elle... pleurait ?
— Je te rappelle, dis-je à Levi avant de raccrocher. Athena ?
Un silence. Avant que je ne perçoive sa voix de l'autre côté du battant.
— Je crois que... je me suis enfermée et je... je n'arrive plus à ouvrir maintenant.
Je jouai avec la poignée, essayant de me rappeler comment Chloé faisait pour gérer cette porte bien trop capricieuse, me faisant la réflexion que cette fois, j'allais la changer. J'appuyai mon épaule contre le battant et sous le coup d'une peur un peu irrationnelle, je jouai à la brute, cherchant à avoir le dessus. Le verrou sauta et la porte s'ouvrit en grand, dévoilant une petite perle en proie à une crise de larmes, les yeux rouges et gonflés, le teint pâle.
— Oh, ma petite perle, soufflai-je en l'attirant à moi.
Avait-elle peur du noir ? Peur de se retrouver enfermé dans un espace clos ? Elle ne me rendit pas mon étreinte, restant de marbre contre moi, les bras le long du corps.
Je finis par la relâcher et elle évita mon regard.
— Tu n'as pas à avoir honte, dis-je. Ça faisait longtemps que tu étais là-dedans ?
Elle secoua la tête, pinçant les lèvres.
— Je ne crois... j'ai perdu la notion du temps.
Je caressai ses cheveux et elle recula, essuyant ses joues.
— Je crois que Levi a besoin de toi. Je vais le rappeler, d'accord ?
— O-oui. Je vais, hum, je vais aller le rejoindre.
Elle fourra ses affaires dans son sac et passa la bandoulière de ce dernier sur son épaule. Les premières tonalités n'eurent pas le temps de se déclencher qu'elle était déjà partie.
Je n'avais pas eu l'occasion de lui dire où était Levi.
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QUEL SUSPENS ! 😎😎Croyez vous qu'Athena a tout vu ?😵😵 OUVRONS LES PARIS !!!! 😁😁😁
Comment avez vous trouvé notre Soren avec son Ezra ? Plutôt beau gosse ? 🤔😉😎
Ne m'en voulez pas trop pour le changement de rythme ! Je poste les deux histoires en même temps je trouve ça plus simple pour moi en terme de gestion de publication 🙁🙁😔😊
Comme Taki l'a dit de son côté, on va être de plus en plus absente de Wattpad jusqu'à fin Mai, car l'organisation du mariage va s'intensifier et on aura pas mal d'aller-retours à faire en Bretagne pour les préparatifs ! 👍👍💕❤️
J'espère que vous avez passé un bon week-end ! 😁😁 Plein de bisous ❤️❤️😍
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