11. Prendre la poudre d'escam... chef !
ATHENA
— Qu'est-ce que tu... fais ? soufflai-je, plus mal à l'aise que je ne l'aurais voulu.
Kai étrécit un peu plus ses yeux, son nez si proche du mien qu'il aurait pu me toucher. Assis devant moi depuis de trop longues minutes, je sentais poindre la crise d'angoisse dû à une proximité imposée. D'habitude je gérais très bien, mais depuis mon arrivée dans cet univers gay friendly, on me poussait de tous les côtés, passant de bras en bras. Quelle horreur. Moi qui prônais l'absence de contacts physiques avec de parfaits inconnus, j'étais servie. Un peu trop, même.
— Je réfléchis, répondit le spécialiste de la mode.
Il y avait des études pour ça ? Fallait-il forcément passer par la case « j'ai bossé avec les pontes dans ce domaine » ?
Je pinçai mes lèvres et déglutis mon excédent de salive. J'avais hâte que tout ça se termine, étant donné que l'inauguration se déroulait ce soir, le calvaire ne faisait que commencer. Ce n'était pas contre Levi, loin de là, mais moi, ce genre d'événement, je ne connaissais pas et ne voulais pas connaître. Une quelconque mauvaise foi de ma part ? Plutôt deux fois qu'une, oui !
Mes yeux glissèrent sur l'Ascot de Kai, un foulard en soi que certains hommes portaient comme une cravate et qui apportait un style indéniable à la personne en question. Kai était du genre à pouvoir tout porter tant il était classe et intemporel. Un homme au charme fou, qui voyait la beauté chez n'importe qui et cherchant à la faire éclore de la plus belle des façons. Cette simple idée me donna un frisson. Aujourd'hui, il avait opté pour un pantalon Chino à carreaux très clairs, alliant le gris et le blanc.
— Tu es très beau, dis-je.
— Je sais. Mais ne crois pas pouvoir détourner mon attention, tu veux ?
Je grimaçai et il eut un rire léger avant de se redresser en tapant dans ses mains
— Il te faut une tenue pour ce soir ; rien d'extravagant ou qui ne te ressemblerait pas, sur ça nous sommes d'accord.
Il me tourna le dos et se dirigea vers l'immense dressing présent dans le loft. Il y en avait pour tous les goûts, pour toutes les formes et pour toutes les couleurs. Suspicieuse, je me levais à mon tour pour le suivre, déjà réticente à l'idée de devoir me faire habiller par une autre personne que moi-même. Caleb aurait eu beaucoup à dire là-dessus à n'en pas douter.
— Dis-moi ce que tu ne veux pas, lança Kai.
Ça, ce n'était pas trop compliqué.
— Qu'on voit trop de... peau, dis-je avec une moue.
Il me jeta un coup d'œil par-dessus son épaule.
— Pas de dos nu ni de robes cocktails dévoilant tes épaules ou tes jambes, donc.
Je hochai la tête.
— Je peux te demander pourquoi ?
— Parce que je ne suis pas encore prête, répondis-je avec toute l'honnêteté me caractérisant.
— Tu as honte de ton corps ?
Je haussai les épaules et fixai un point loin de la personne de Kai.
— Non, pas vraiment. Je me sens bien comme je suis, mais... pour l'instant, il y a des parties de moi que je ne suis pas prête à montrer.
— Je comprends. Viens me voir.
J'aimais assez qu'il ne pousse pas plus loin pour avoir des réponses plus précises. Je me faufilai jusqu'à lui et le vit attraper plusieurs cintres où pendaient différents styles de robes, toutes longues cependant. Une noire attira mon attention et forcément, ça n'échappa pas à Kai, son regard incisif à l'affut du moindre indice me concernant.
— Commençons par celle-ci, tu veux ?
Il la déposa sur mon bras et m'accompagna jusqu'à la petite cabine délimitée par deux longs rideaux sombres. Il les referma derrière moi et se mit à siffloter tranquillement pendant que je me délestai de mes vêtements, me retrouvant en culotte et soutien-gorge.
La robe présentait une rangée impressionnante de boutons, allant du col jusqu'aux pans. Je l'enfilai donc comme un gilet et commençai à boutonner.
L'étoffe, légère, descendait jusque mes pieds, camouflant ces derniers. Les manches longues s'arrêtaient à mi-avant-bras et le col se voulait à revers.
Légère et fluide, elle restait cintrée à la taille, épousant parfaitement mes formes à ce niveau-là. Je croisai mon regard dans le reflet du miroir et me sourit à moi-même.
— C'est comment ? m'interrogea Kai de l'autre côté.
Je quittai la cabine et son sourire dévoila une rangée parfaite de dents d'une blancheur immaculée.
— Faite pour toi, dit-il, tout content.
Il s'arrêta devant moi et défit le premier bouton avant de poser ses mains sur mes hanches.
— Cintrée à souhait et très bien ajustée. Qu'en penses-tu ?
Il m'amena face à l'immense miroir du loft et se plaça derrière moi.
— Je peux ? me demanda-t-il en pointant ma queue de cheval.
Je hochai la tête, peu sûre de moi, et lorsque mes cheveux cascadèrent dans mon dos, une sorte de son enjoué échappa à Kai.
— Heureusement pour nous que nous sommes tous gays, murmura-t-il avec un clin d'œil.
Je rougis et il déposa un baiser bruyant sur ma joue.
— Garde tes cheveux détachés ce soir, ça ajoute un côté très chic à ta tenue. Attends-moi.
Il disparut, me laissant seule face à mon reflet. J'attrapai le bas de ma robe entre mes mains et caressai le tissu contre la pulpe de mes doigts. Fronçant du nez pour remonter mes lunettes, Kai surgit de nouveau avec une magnifique boite à bijoux. Malgré le fait qu'ils ne soient que des hommes à venir ici de base, il avait un arsenal entier pour femme. Étonnant ? Pas de sa part en tout cas. Il sortit un bracelet en argent très fin qu'il me passa au poignet gauche et un collier arborant une unique plume comme pendentif. Aux oreilles, puisque j'étais déjà pas mal fourni, il ne me proposa rien. Il me montra quelques bagues et j'en choisis deux, les trouvant vraiment très belles.
— Un peu de rouge à lèvres et je pense que le tour est joué. Ezra étant déjà parti, tu vas devoir te débrouiller.
— Ça, je sais faire.
— Alors file, Cendrillon !
Je ne pus m'empêcher de glousser et je m'enfermai dans leur grande salle de bain après avoir récupéré ma trousse dans mon sac. Rien de très glorieux à l'intérieur, hormis les basics. De toute manière je n'étais pas du genre à me maquiller très souvent ; juste quand l'occasion semblait s'y prêter. Et vu les efforts de Kai, je pouvais bien faire un effort. Un minimum, quoi.
Me passer un trait d'eye-liner et un peu de rouge sur les lèvres ne me prit pas beaucoup de temps. Je réarrangeais mes cheveux et retrouvai Kai dans le salon, prêt à partir. Tout le monde se rejoignait directement au restaurant, avant que le gros des invités n'arrive et ne vole toute l'attention de Levi.
— Ton mari sera là ? m'enquis-je, une fois installée dans la voiture.
— Tout à fait. Levi fait partie de la famille et il était hors de question qu'Arun manque ça. Nous avons fait garder Luke pour la soirée, mais je pense que malgré ça, nous serons dans les premiers à partir.
Kai était avec son compagnon depuis de nombreuses années et depuis un an, ils étaient pères, tout ça rendu possible grâce à une mère porteuse, un procédé très commun aux États-Unis. Kai parlait beaucoup de son fils, l'amour débordant à chaque fois qu'il était question du bambin ou même de son mari. Avec Caleb, ils étaient les deux papas du groupe. Jakob quant à lui était marié depuis dix ans, mais ne semblait avoir aucun désir de paternité, pas plus qu'Arlo, son compagnon. Ce qui faisait de Levi et d'Ezra les deux « célibataires » du groupe.
La voiture ne tarda pas à arriver au niveau du restaurant. Kai, très galant, m'aida à sortir et je fus surprise de découvrir déjà pas mal de monde se pressant devant l'établissement. Un tapis avait été installé, ainsi qu'un cordon. Une équipe de sécurité semblait gérer les nombreux journalistes dont les flashs crépitaient déjà en tous sens. Levi était réputé pour sa cuisine gastronomique alliant un côté plus casual, presque une idée de snacking. Ce qui faisait fureur dans une ville comme L.A et puis hormis ce restaurant, sa cuisine se voulait accessible pour tous, offrant un large panel de prix. Nous n'eûmes aucun mal à rentrer et l'effervescence à l'intérieur me fit me ratatiner sur moi-même. L'équipe en charge de la salle était sur le pied de guerre et à la manière d'une fourmilière, ça grouillait, qu'importe où votre regard se posât. J'en fus réduite au silence, me tenant à côté de Kai comme s'il pouvait me préserver de tout ça. J'essuyai mes paumes sur ma robe et fronçai du nez. Plus loin, je reconnus Caleb, en grande conversation avec un homme que je n'avais jamais vu.
— C'est Arlo, me souffla Kai.
Le mari de Jakob, donc. Je le remerciai du bout des lèvres et jetai quelques d'œil aux décorations choisies pour cette inauguration. Peu d'invités se trouvaient déjà là, hormis les personnes les plus proches de Levi, ce qui me gênait d'autant plus, moi qui n'étais que l'assistante. Une musique de fond résonnait, permettant de faire passer le bruit de l'argenterie au second plan. J'abandonnai Kai pour me diriger vers l'espace détente du restaurant, où quelques canapés se mêlaient à des fauteuils. Je coulai un œil vers les portes donnant dans les cuisines, me demandant dans quel état se trouvait Levi. Stressé sûrement, mais il savait ce qu'il faisait, alors je ne m'inquiétais pas. Et puis j'avais promis de ne rien recracher ce soir. Pour sa propre tranquillité, il aurait dû tout faire pour que je ne vienne pas. Je lissai ma robe avant de m'asseoir, le ventre quelque peu noué. Assez risible quand on savait que ce n'était pas un événement important pour moi.
— Ma petite perle ?
Je relevai la tête vers Ezra, en tenue relativement sobre, si on faisait abstraction des talons qu'il arborait.
— Mais regarde-toi ! s'exclama-t-il en attrapant ma main et en me tirant à lui pour me relever.
Son parfum entêtant m'enveloppa, me faisant tourner la tête un instant. Il me fit tournoyer, gloussant.
— Tu es magnifique ! Que dis-je : tu es le rêve de n'importe quel hétéro !
Son câlin fut déstabilisant tout en étant très doux.
— Tu vas me voler la vedette, ajouta-t-il, n'arrêtant pas de me toucher, de m'effleurer.
— Je peux me cacher dans les toilettes toute la soirée si tu veux éviter ça.
Il pouffa.
— Petite coquine, va. Allons voir du bon monde.
Il crocheta mon bras au sien sans me laisser le temps de me faufiler et nous fîmes le tour des quelques convives déjà présent. Je fis officiellement la connaissance des maris de Jakob et Kai et eu le plaisir de rencontrer l'un des fils de Caleb. Bientôt, la pièce commença à se remplir, les invités arrivant au compte-goutte. Une coupe de champagne à la main, j'avais réussi je ne sais comment à échapper à Ezra, excité comme une puce, attendant avec impatience l'apparition de Levi. Les conversations autour de moi se voulaient légères, bien qu'axées sur le célèbre chef Webster qui n'avait pas fini de faire parler de lui. J'écoutai d'une oreille distraite à vrai dire, me sentant un peu étrangère à ce monde, me faisant l'effet de la pièce rapportée.
— Athena.
En avisant mon grand-frère, je faillis lâcher mon verre. Brackston, comme toujours, était magnifiquement apprêté, presque aussi bien que Kai, splendide dans sa tenue décontractée. Impossible d'ignorer notre lien de parenté, bien que Brackston soit plus vieux et bien plus chic que je ne le serais jamais.
D'un brun profond, tirant sur le caramel, Brackston avec des yeux très clairs, presque limpides. Le soleil de L.A lui avait conféré une peau bronzée, faisant ressortir l'éclat luminaire de son regard.
La surprise me fit ouvrir les yeux comme des soucoupes et habitué, mon frère tapota mon menton pour que je ferme la bouche, lèvres closes.
— J'ignorais que ma petite sœur pouvait être aussi belle.
— Je ne... qu'est-ce que tu... fais... là ?
Je couinai presque sur la fin, mon regard sondant déjà la foule à la recherche d'une personne en particulier. De deux en fait. Mais plutôt mourir que de me retrouver face à Benson Ramsay.
— À ton avis ? Notre futur Gouverneur ne pouvait pas rater une occasion pareille, lui qui défend les droits de la communauté LGBTQIA+.
Si j'avais eu un truc dans la bouche à ce moment-là, je me serais étouffée avec. J'étais maudite. Du genre vraiment, vraiment maudite. Je ne pouvais pas rester là si lui aussi y était. Je ne pouvais pas...
— Tu es toute blanche, releva Brackston. Tu es sûre que ça va ?
Un mouvement de foule à l'entrée sembla attirer l'attention de mon frère et il se tourna, me laissant l'occasion de m'enfuir. Je faillis heurter l'épaule d'une serveuse, mais on me tira par le coude pour éviter le choc.
— J'ai presque failli ne pas reconnaitre notre petite perle, souffla Levi.
Il arborait la tenue d'un Chef, ce qui lui saillait à merveille. Me dévissant le cou et ignorant totalement l'homme à mes côtés, je reconnus sans mal Talia Moore, l'épouse de l'homme en course pour devenir le prochain Gouverneur de Los Angeles. C'était une femme distinguée et splendide qui faisait parler d'elle pour différentes œuvres caritatives qu'elle menait sur plusieurs fronts. Et à ses côtés, Soren Moore, tête de liste préférée des habitants de la ville. Surtout de la gent féminine. Pas très étonnant quand on voyait le spécimen. Dominant la plupart des gens autour de lui par sa haute stature, ses yeux balayèrent la salle avec une assurance née d'une vie politique. L'espace d'une seconde, ou un peu plus, ses iris rencontrèrent les miennes et je fis volte-face si rapidement que mon nez heurta le torse de Levi.
La panique, trop peu familière chez moi, se déploya à la façon d'un éventail, remplissant chaque centimètre carré de mon corps, me laissant à deux doigts du collapsus cérébral. J'aurais pu m'imaginer cent fois ce moment que ça n'aurait rien changé.
Je ne pouvais pas me retrouver au même endroit que Soren Moore. Pas pour un millier de raisons, non, juste pour une seule. Et c'était bien suffisant.
Je n'arrivais pas à comprendre pourquoi cette situation me mettait si mal, me faisait me sentir à ce point au bord du gouffre, mais soudain, soudain, je savais qu'il me fallait partir.
Des murmures, des salutations, des voix qui s'approchaient, qui s'avançaient.
J'agrippai le bras de Levi, très fort, y enfonçant mes doigts et levai mon visage vers le sien. Je saisissais enfin ce que ça signifiait que d'êtres aux abois.
— Athena ? souffla Levi, sourcils froncés avant de relever son regard derrière-nous.
— Il faut que... que je...
Ma deuxième main venant saisir son autre bras. Mon cœur tambourinait sourdement dans ma poitrine, si douloureux !
— S'il te plaît, glapis-je. Ne me pose pas de questions. S'il te plait.
Je crus discerner Ezra, pas très loin de nous. Mais tout, absolument tout était flou et je ne voyais que Levi.
Je ne pouvais compter que sur lui. Mais je ne le voulais pas, je ne voulais pas que ma peur irrationnelle gâche sa soirée, son moment.
— Il faut que je sorte d'ici, soufflai-je. Il ne faut pas qu'il me v–
— Ah ! Et voilà notre très attendu chef Webster.
Le regard de Levi se fit soudain plus sombre, comme sujet à une détermination qui ne souffrait aucun obstacle. Il attrapa ma main qu'il serra sourdement entre ses doigts.
— Veuillez m'excuser, dit-il d'une voix assurée.
Et d'une façon qui dû en choquer plus d'un, il se retourna et m'entraînant avec lui, nous fit traverser une partie de la salle jusqu'à ce que les portes des cuisines ne se referment sur nous.
Ici, un autre genre de brouhaha. Une autre sorte de synergie.
— Levi ?
La voix de sa sous-cheffe, Wren, résonna. Je fixai les doigts de Levi liés aux miens.
— Je te laisse gérer la suite.
— La suite ?
Mais Levi ne répondit pas. Il récupéra ses affaires et ses clés tintèrent dans sa main. Dans le flou de mon nuage, je me rendis compte de ce qui était en train de se passer. Par ma faute. Je freinai des quatre fers dans la ruelle donnant directement sur l'arrière du restaurant.
— Tu ne peux pas quitter ton inauguration, dis-je, à bout de souffle. Je peux rentrer, tu sais. Je veux juste–
— Personne ne remarquera mon absence.
— Tu rigoles ?! m'insurgeai-je, bouche grande ouverte.
— Bon, quelques personnes tout au plus, mais cette carte, Wren y a autant contribué que moi, alors elle mérite bien ce moment de gloire.
Je secouai la tête et voulu me détacher de sa prise, mais il ne me laissa pas faire.
— Je ne veux pas être responsable de ça, murmurai-je. Retournes-y, Levi.
— Tu ne peux pas me forcer, répliqua-t-il, un sourire ravageur aux lèvres. Allez viens !
Il me tira derrière lui et me força à me glisser dans sa voiture. Personne ne sembla reconnaître le véhicule lorsqu'il s'engagea dans la rue face au restaurant. Il s'éloigna sans problèmes, déboutonnant sa veste blanche et faisant coulisser sa fenêtre pour faire rentrer un peu d'air nocturne. Mains sur mes cuisses, je n'osai bouger, trop consciente qu'encore une fois j'avais tout foutu en l'air. J'étais bien trop douée pour ça. Un don sacrément agaçant.
Un téléphone sonna. Une sonnerie, puis d'autres et d'autres encore. Mais Levi conduisait, ses doigts battant la mesure sur le volant. Bientôt, au loin, après une vingtaine de minutes, l'océan s'ouvrit à nous, via une baie réputée. Levi semblait connaître le coin, puisqu'il s'éloigna des plages les plus fréquentées, même à cette heure. Il gara la voiture sur un parking quelque peu déserté et cette fois retira complètement sa veste pour ne plus qu'arborer un t-shirt. Je sautai à bas de la voiture et il me fit signe de le suivre. Aux abords de la plage, là où le sable s'étendait avant le bleu de l'eau, je soulevai mon jupon et Levi éclata de rire en voyant mes baskets.
— J'espère vraiment que Kai n'a pas vu ça.
— Il a fait mine de regarder ailleurs, concédai-je.
Chaussures en mains, nous longeâmes la côte peut-être une dizaine de minutes, croisant beaucoup de gens avec leurs chiens. Levi sembla alors trouver le coin parfait puisqu'il y déposa son sac et finit les fesses par terre, s'étirant presque à la manière d'un chat. Je restai bêtement debout, me demandant bien ce que nous faisions là.
— Tout le monde va me détester.
— Pourquoi ? Ils vont bien manger et le mystère de mon absence fera la Une de certains torche-fesses demain à la première heure. Rien de dramatique, je t'assure.
Laissant tomber mes chaussures à côté de lui, je me dirigeai vers l'eau, histoire d'y plonger les orteils. Je frissonnai à son contact et souris béatement, sentant le regard de Levi rivé à mon dos. Je restai là un long moment, n'ayant aucune envie de bouger, de penser. Et puis ce fut au tour de Levi de planter ses pieds dans l'eau, mon épaule contre son bras.
— J'ai quand même prévenu Ezra, me dit-il. Il s'excusera pour moi.
Je hochai la tête. L'espace d'un instant, je crus qu'il allait poursuivre pour avoir des réponses, mais il n'en fit rien, se contentant de rester à côté de moi. Un truc effleura alors mon pied, immergé jusqu'à la cheville et je sautai sur Levi comme un beau diable, en hurlant.
— Ça m'a touché ! Ça m'a touché !
Il partit d'un immense éclat de rire, tellement communicatif que je finis avec les larmes aux yeux, sur le dos de Levi, sans comprendre comment ni pourquoi. À la manière de deux enfants, prêts à faire toutes les bêtises possibles et inimaginables.
Ses cheveux avaient l'odeur du chocolat.
Et son rire la saveur d'une douceur lors d'une journée pluvieuse.
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Après un week-end épuisant et ressourçant avec les parents à parler mariage, voilà la suite un peu retard. Desolaaaaay 🥺🥺🥺
Alors ce moment Levi & Athena ça vous donne pas des smiles de foufouuuus? 😍😍😍😍😍😍 Qu'est ce qu'on en pense de ce premier vrai moment tous les deux ? ❤️
J'espère vous avez passé un bon weekend et que vous le terminer de la meilleure des façons 🥰
Des bisous ❤️
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