Chapitre 42

La porte retombe lentement derrière moi dans un bruit sourd de frottement.

– Tu avais dis cinq minutes, je réussis à dire dans un reproche.

Shawn laisse échapper un petit rire entre ses lèvres. Il se tient devant moi les mains dans les poches d'un jean noir. Il porte une chemise à motif également. Ses cheveux semblent coiffés avec du gel.

– Tu es venue, se contente-t-il de répondre.

Il s'avance et me passe à côté pour aller dans le réfectoire. Je le suis sans rien dire puis il m'attrape le bras et me plaque contre un mur à côté de la porte. Son corps n'est plus qu'à quelques centimètres du mien et je peux sentir son souffle chaud sur ma peau.

Je suis pétrifiée Monsieur Carnet. Je ne peux plus bouger. C'est à peine si ma respiration fonctionne toujours.

Shawn est appuyé d'une main à côté de ma tête contre le mur et de l'autre, il vient passer ses doigts dans les boucles qui entourent mon visage.

– Qu'est-ce... qu'est-ce que tu fais ? Je baragouine presque dans un souffle.

– C'est joli ça, sussure-t-il en continuant son manège avec mes boucles.

– Ce sont les filles qui m'ont coiffée, je me surprends d'expliquer.

Comme s'il en avait à faire de l'identité de mes coiffeuses Monsieur Carnet.

Mon regard est planté sur son visage.

Qu'elle est la suite Monsieur Carnet ? Va-t-il faire quelque chose ? Va-t-il m'embrasser ?

Rien qu'à cette idée, je sens mon corps se réchauffer. Des papillonnements commencent également à me chatouiller. Mon regard descend vers ses lèvres.

Je ferme les yeux pour me reprendre. Il ne faut pas que je pense à des choses qui n'arriveront pas. Ce n'est pas comme ce qu'a dit Lily.

– J'entends ton coeur, m'informe-t-il soudainement en relâchant ma mèche.

Son regard se pose alors sur mon visage et je le sens me détailler comme s'il me voyait pour la première fois.

J'entends moi aussi mon coeur. Son pouls résonne dans mes oreilles. Il bat vite. Trop vite car il est près de moi.

– Le tien semble calme, je remarque alors.

– Toujours, m'assure-t-il en remontant son regard pour le planter dans le mien.

Ses yeux bleus me transpersent alors. Je pourrais me noyer à l'intérieur de ce regard azur. Je bénis également sa mère de lui avoir transmis ses yeux bleus.

– Le maquillage te va bien, continue-t-il à me détailler, mais tu es mieux au naturel.

– Merci...

Il va me détailler encore longtemps Monsieur Carnet ?

Shawn se recule alors légèrement pour m'observer dans mon ensemble.

– J'aime beaucoup cette robe, approuve-t-il. Je ne savais pas que tu avais ça dans ta garde-robe.

– C'est à Sarah, je précise.

Sentir son regard comme ça sur moi me fait rougir. Heureusement que la pièce est plongée dans l'obscurité. Cela masque la rougeur de mes joues.

– Qu'est-ce que tu voulais ? Je réussis à demander.

La tension qu'il met entre nous commence à m'être insuportable. Il faut qu'il se passe quelque chose ou je ne vais pas tenir.

– Je voulais te voir, me répond-t-il. Seule.

J'écarte les bras.

– Eh bah c'est bon tu me vois.

Honnêtement je commence à me demander s'il ne jouerait pas avec moi Monsieur Carnet ? Il passe son temps à créer des situations ambigues puis à faire comme si rien ne s'était passé.

Shawn reste à me regarder et face à son silence et son absence de mouvement, je décide de partir.

Je me tourne alors sans rien dire et vais pour quitter le réfectoire.

Une main puissante vient s'écraser devant moi et je m'arrête d'un coup sec.

– Je t'ai pas dis de partir, laisse-t-il échapper dans un grognement.

Je me tourne alors face à lui en croisant les bras et plante mon regard dans le sien.

– Qu'est-ce que tu veux Shawn ? Je redemande mais cette fois-ci avec fermeté et une pointe d'agacement.

Il avale sa salive comme s'il cherchait quelque chose à dire. Je lui laisse quelques secondes pour me répondre puis voyant qu'il ne rajoute rien, je passe sous son bras.

Il attrape alors mon bras et me replaque contre le mur. Je lâche un petit bruit de douleur en sentant mon dos cogner au mur.

– Hé ! Je m'insurge en relevant la tête vers lui.

Il m'énerve Monsieur Carnet. Qu'est-ce qu'il me veut là enfin ?!

– Shawn ! Je l'appelle sous mon énervement.

Alors que je croyais qu'il allait enfin répondre, il plaque ses lèvres contre le mienne. Ce n'est pas un baiser tendre là. Il y a tellement de fougue en lui que cela me force à m'aggriper à sa chemise pour ne pas tomber. Il passe ses bras autour de moi afin de me coller plus à lui tout en continuant de m'embrasser.

– Shawn ? Je lâche avec surprise.

Bon également avec une pointe d'envie aussi Monsieur Carnet.

– Tais toi s'il te plait, m'ordonne-t-il dans un souffle avant de retrouver mes lèvres.

Je me retrouve de nouveau collée au mur avec Shawn qui me maintient par les hanches pour m'embrasser. Peu à peu, ses lèvres quittent les miennes pour descendre dans mon cou et auprès de mes oreilles. Je ne peux retenir des gémissements de plaisir face à ses baisers chauds sur ma peau.

C'était comme si j'avais attendu cela pendant toute ma vie.

Comme si les baisers de Shawn me faisaient revivre.

Je sens l'une de mes bretelles tomber sur mon bras puis les lèvres de Shawn à sa place.

Bon sang Monsieur Carnet. Je suis en feu.

L'une de ses mains se perd alors sur mon postérieur et commence à l'aggriper pour me coller encore plus à lui.

– Kira... halète-t-il alors avant de venir retrouver mes lèvres.

J'accueille son baiser avec passion tout en passant mes mains dans ses cheveux. Mes jambes commencent à trembler sous l'envie qui monte crescendo en moi.

Shawn est en train d'allumer un brasier à l'intérieur de moi.

Soudain, il s'arrête et se dégage de quelques pas avant de me tourner le dos.

J'accuse le coup quelques secondes tout en reprenant mon souffle.

– Shawn ? Je l'appelle un peu perdue.

Ma peau est encore brûlante aux endroits où il est passé avec ses lèvres. C'est limite comme si je les sentais encore sur moi.

– Laisse moi, murmure-t-il alors sans se retourner.

Mon envie laisse ainsi place à de la colère, de la frustration.

– Tu veux que je parte ? Je m'assure en restant calme.

– Dégage.

Sa réponse sèche finit de me faire exploser.

– Comment ça « Dégage » ?! Je m'emporte. Il y a deux minutes tu étais limite en train de me déshabiller !

Il se tourne vers moi.

– Tu es sourde ?! Sors d'ici ! Hurle-t-il.

Je crois ne l'avoir jamais vu comme ça. Il transpirait tellement de passion il y a quelques minutes. Là c'est comme si rien ne s'était passé.

Encore.

– C'est fini, je renonce alors. J'arrête d'espérer quoi que ce soit avec toi.

Je quitte alors le réfectoire à grandes enjambées. Je sens les larmes monter mais je ne veux surtout pas qu'il les voit.

Je dévalle les marches presque en courant pour rejoindre la sortie. Mes larmes commencent alors à perler et je ne me sens même plus capable de les retenir.

Du bruit et de la musique me parviennent de derrière le bâtiment mais je prends le chemin des maisonnettes dans l'espoir d'aller dormir.

Je veux dormir pour oublier. Pour passer à autre chose.

C'est fini Monsieur Carnet. J'arrête avec lui. J'en peux plus.

C'est en me disant cela que je m'éfondre contre un arbre et finis par pleurer toutes les larmes de mon corps avant de rejoindre la maisonnette.

Je te laisse là dessus Monsieur Carnet, j'ai besoin d'être seule.

Stay tuned.

K.


*** 

Petit chapitre désolée...

à la semaine prochaine ! 

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top