Chapitre 33
Le chao.
Si je devais donner une définition du chao Monsieur Carnet, je dirais que cela correspond à ce moment même. La nuit tombante, une horde d'ados zombifiés qu'il ne faut pas laisser passer tout en ne leur faisant pas de mal.
Ils sont nombreux.
Un peu trop même.
– On ne va jamais tenir ! Lance Ty comme s'il lisait dans mes pensées.
Je suis bien d'accord avec lui. Nous ne sommes que deux et ils sont beaucoup trop par rapport à nous. Tôt ou tard nous ne réussirons plus à les maintenir.
Qui sait quel désastre ils causeraient en ville.
C'est alors que nous entendons un hurlement. Ty redresse la tête avant de lâcher un petit sourire :
– C'est Roxy. Elle arrive.
Je prends cette nouvelle à la fois comme une bonne nouvelle et une information dont je me serais bien passée. Mais bon. Elle vient en renfort et son aide nous sera bien utile.
Nous continuons à repousser les zombis ados et Roxane finit par arrivée. Elle n'est pas seule, deux autres ados membres de la meute sont avec elle. Je ne me souviens pas vraiment de leur nom car je n'ai pas eu l'occasion de discuter avec eux.
– Merci d'être venu les gars. Les remercie Ty. On avait vraiment besoin d'un coup de main.
– C'est Gabriel qui nous a dit de venir, on savait même pas ce qu'il se tramait là, lui explique l'un des garçon, il porte un dégradé blonc décoloré.
Nous nous alignons pour occuper un maximum d'espace et mieux gérer les ados zombis.
– L'un de vous a vu Cal ? Je demande.
– Qui ?
– Non on ne l'a pas vu, me répond Roxane.
Mon inquiètude augmente. J'ai vu Cal dans ma vision en train de se faire zombifier. Ce qui signifie qu'elle doit forcément être quelque part.
Je mets à terre un ado zombi avant de commencer à courir en direction de la ville.
– Kira ! Tu vas où ? M'interpelle Ty.
– Il faut que je trouve Cal, je lui réponds sans me retourner.
Il ne rajoute rien et je continue ma course. J'ai enlevé ma forme hybride au cas où je croiserai quelqu'un. J'essaie tout de même de repérer l'odeur de Cal. Elle a un parfum légèrement sucré, un peu comme de la brioche. Je pense que je le reconnaitrais.
Des cris attirent alors mon attention, des civils sont en train de courir à l'opposé de moi. J'en déduis alors que je me dirige dans la bonne direction.
J'accélère alors et tombe sur un parking d'un café pas loin de la forêt. Là, une créature monstrueuse est en train de renifler le sol. Son pelage est sombre et ses yeux rouges. Elle a une petite tête carré mais un museau assez long duquel je peux apercevoir quelques dents assez pointues. Elle avance à quatre pattes et porte quelqu'un sur son dos.
– Cal... je lâche dans un souffle.
Mon amie se tient à califourchon sur ce monstre. Sa tête est levée mais son regard et son visage sont impassibles. Je ne reconnais pas l'odeur de Lucas et j'en déduis alors que le monstre est une nouvelle construction de Jullian.
Quel malheureux ado a-t-il pris cette fois-ci ?
Je laisse ma forme hybride reprendre la main et m'approche discrètement de la Bête et de Cal. Je suis d'ailleurs surprise qu'elle ne m'ait pas encore reniflée. Son flair ne doit pas être au point.
Un grognement rauque manque de me faire sursauter et la Bête se tourne dans ma direction.
– Alors Kira, qu'est-ce que tu dis de ma création ? S'avance une voix bien connue.
Je relève la tête pour trouver Jullian sur une falaise en surplomb de où je suis. Il me regarde avec un sourire en coin et est assis nonchalament.
– Pourquoi tu fais ça Jullian ?
La créature me fixe de ses yeux démoniaque et je me prépare à une éventuelle attaque. Néanmoins elle ne bouge pas. Comme si elle attendait un ordre pour le faire.
Jullian laisse échapper un rire noir avant de me répondre :
– Je pense que tu le sais au fond de toi Kira. Ça n'a rien de personnelle. Je n'ai rien contre toi et tes amis loups. Enfin je veux dire qu'en tant que personne je n'ai rien contre vous. C'est votre nature animale que je répugne. Je déteste les loups-garous.
– Et tu crois vraiment que risquer de nous exposer sera bénéfique pour toi ? Si on est découvert, c'est tout le surnaturel qui le sera !
Jullian se relève tout en continuant d'argumenter :
– C'est possible. Mais les humains ne sont pas bêtes. Ils préfèrent largement la Petite Sirène que le grand méchant loup. Et puis j'ai d'autres projets...
Je l'avais bien compris qu'il avait d'autres projets pour les humains. En tant que fils du roi des Sirènes, il doit en avoir marre de son statut de Prince.
– J'ai prévenu tes parents ! Je lui lance alors tout en guettant sa réaction.
Un instant, j'entends son coeur battre légèrement plus rapidement avant de reprendre son rythme normal.
– Et alors ? Tu crois que j'en ai quelque chose à faire ? Ce sont deux vieux humanisés mes parents.
Il laisse échapper un sourire narquois tout en commençant à faire des allers-retours.
– Ils ont passé trop de temps avec les humains alors qu'ils sont la famille royale Sirène. Ils ne se sont pas occupés de leur peuple et de ses envies. Nous sommes des dieux pour les humains bon sang ! Ils doivent nous traiter comme tel !
J'en connais un qui a les chevilles bien enflées. Son discours me fait penser à certains dictateurs que l'on a connu pendant l'histoire. Sa folie lui est montée à la tête, il va falloir le faire redescendre.
– Ecoute le dieu, tu vas gentiment redescendre de ton nuage et arrêter tes conneries. Les humains ne te traiteront jamais comme un dieu car ils auront peur de toi. Ils auront peur de nous. Ils voudront nous étudier et ça finira en chasse à la sorcière.
L'espace d'un instant j'ai l'impression qu'il m'écoute vraiment.
– Pour ton espèce oui. Ils ne feront pas ça à ceux qui les auront sauvés.
Il termine sa phrase en me faisant un signe d'au revoir et se tourne vers sa créature. Il sort son collier de sirène de son t-shirt et murmure quelques mots dans une langue inconnue. Aussitôt la créature pousse un cri sombre tout en commençant à s'approcher.
– Jullian... Je l'appelle.
– Adieu Kira.
Et il disparaît dans la forêt tandis que sa créature me saute dessus.
Je l'esquive à la dernière seconde tout en faisant une roulade sur le côté. Je me remets par la suite face à elle afin d'être prête à sauver ma peau à un autre moment.
La créature ne met pas longtemps à se retourner et fonce sur moi, les crocs aiguisés en avant. Je lui passe en dessous et la griffe sur le ventre. Je l'entaille à peine. La peau de son ventre est semblable à celle d'un crocodile ou un autre animal à la peau résistante. Comme si elle avait une sorte de carapace.
La créature se retourne à nouveau pour m'attaquer et je l'évite encore avant d'essayer de lui mettre des coups de griffes par ci et par là.
Nous continuons ce manège assez longtemps et je dois avouer que la Bête est résistante. C'est alors que je remarque Cal bouger. Elle se baisse pour atteindre l'une des oreilles de la créature et lui murmure quelque chose que je n'arrive pas à comprendre. C'est comme si Cal parlait la même langue que Jullian.
Aussitôt la créature change de tactique, elle devient plus virulente et plus rapide que j'ai du mal à l'éviter. Je finis par me prendre un coup de pattes qui m'envoie contre la paroie de la falaise sur laquelle se tenait Jullian. Je n'ai pas le temps de reprendre mes esprits longtemps que la créature fonce sur moi.
J'ai comme l'impression que juste avant elle cherchait seulement à me retenir. Mais que dorénavent, elle veut me tuer.
J'évite in extrémis son coup mortel en lui sautant dessus.
– Cal ! J'appelle en étant qu'à quelques centimètres d'elle.
Mon amie ne réagit pas et en dessous la Bête s'agite afin de me faire tomber. Je m'accroche tant bien que mal tout en continuant à appeler mon amie.
La voir dans cet état me fait mal au coeur. Je me sens impuissante. J'ai aucune idée de comment la sauver.
Un coup de patte me fait tomber devant la tête de la créature et je roule sur moi-même pour éviter sa gueule qui s'éclate contre le sol. Je pousse un cri en lui plantant mes griffes dans la gorge et elle pousse un rugissement aigu tout en se reculant.
Je pense avoir trouvé son point faible. Du sang sombre se met alors à couler de l'endroit où je lui ai planté mes griffes. Une idée me vient alors. Il me faut quelque chose de pointu.
Je me mets à chercher autour de moi des branches d'arbre tout en l'évitant et finis par trouver mon bonheur. Je coupe la branche d'un coup de griffe afin de lui donner une allure de javelot.
J'évite la créature qui manque de m'arracher la tête et glisse sous elle avant de me retrouver derrière elle. Je me dépêche de terminer vite mon affutage quand la patte de la créature finit par m'attraper et me tirer à elle. Sa griffe est plantée dans mon mollet et je pousse des cris de douleur tout en étant attirée. Je prépare ma branche face à moi et au moment où la créature approche sa gueule pour me tuer, je lui plante la branche dans le cou.
***
Bonne lecture à vous :3
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