Maison

Message pour @Ruripika : Désolé, j'ai encore fait une fixette sur le trio du crépuscule *pleure*


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Ses yeux s'ouvrirent en grand, soudain abreuvés de lumière.

Douleur sous ses paupières.

Au dessus de lui, quelques rayons de soleil filtraient à travers les branches de sapin. Les cris des oiseaux lui parvenait très nettement et une douce brise faisait lentement onduler ses vêtements sur son corps. L'homme tourna la tête, sa joue effleurant le sol de pierre froid. Quelques feuilles empourprées par l'automne couraient sur la terre meuble, légères.

"Ça y est Axel, tu es bel et bien mort ", pensa t-il.

Et pourtant, tout semblait bien réel.

S'appuyant sur ses coudes, il tenta de se redresser, mais aussitôt, une douleur fulgurante lui scia la poitrine et la tête. D'abord, il passa une main dans ses longs cheveux roux, tâtonnant son crâne tuméfié : à en juger par la bosse qui se formait sous ses doigts, il devait avoir fait une sacré chute. Ensuite, il souleva son large pull noir. Sur son flanc droit, quelques égratignures sanglantes pointillaient sa peau blafarde. En y passant sa main, il ressentit à nouveau une vive douleur. Il devait avoir une côte cassée, ou quelque chose du genre. Quand à son jean, il était fiche : lacéré par endroit, tâché par la boue et la poussière... bref, bon pour la poubelle.

Plusieurs questions lui vinrent en tête. Que faisait-il ici et pourquoi était-il blessé? Était-il vraiment lui? Pourquoi tout lui semblait si... familier?

Peu à peu, des bribes de souvenirs lui revinrent en mémoire.

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Le jour précédent, il avait fait un rêve étrange: il s'était vu assis en haut d'une immense horloge surplombant Twilight Town - la ville de son adolescence. Et tandis que le soleil se mourrait derrière les collines, il avait été étreint d'une inextinguible mélancolie, un souffle tiède et plein d'amertume, à lui en broyer le cœur. En se réveillant au petit matin, il avait pris la décision de revenir à Twilight Town, malgré toute sa réticence à remettre les pieds en ce lieu. Il faillait avouer que son amnésie n'aidait pas. C'était sa famille qui lui avait tout raconté, mais pour lui, les 3 années qu'il avait passé là-bas n'étaient rempli que de vide. Presque entièrement rayées de sa mémoire. Presque. Il n'en restait qu'une insupportable nostalgie, un sentiment d'absence relié à rien du tout, un vide absurde qui le tiraillait à chaque fois qu'il songeait à y revenir. Mais aujourd'hui, il avait voulu trouver sa réponse.

Il voyait parfois des corps sans visage, persuadé de leur importance et tout aussi frustré de ne pas se souvenir pourquoi. Il y avait un petit blond et une brune timide, assis prêt de lui sur cette fichue horloge.

Mais là encore, il avait oublier leur nom.

___

Non sans serrer les dents de douleur, il parvint à se relever. Il se rappelait maintenant : en arrivant à Twilight Town après 3 heures de train particulièrement moroses, il s'était mit en quête d'un lieu familier. Mais la simple vu de la ville l'avait mit mal à l'aise. Il devait y avoir une tonne de truc enfouit en lui, et ça lui faisait peur. C'était bien le moment d'avoir la pétoche après avoir fait tout un cirque à sa famille pour revenir ici, qui bien sûr avait activement tenté de l'en dissuader.

En début d'après-midi, ses recherches n'avançant pas, il avait décidé de se rendre dans la forêt qui jouxtait la ville. Il l'avait longtemps errer sans trop savoir quoi faire, paumé, maladroit dans son envie de redécouvrir le lieu. Et puis, de fatigue, il avait trébuché sur une racine et avait dévalé toute la pente jusqu'ici, où il était resté inconscient quelques temps. Ce qui expliquait son piteux état. Le soleil se couchait à présent. Finalement, il avait passé la journée à tourner en rond sans se confronter au vrai problème. Il le savait pourtant, c'était à l'horloge qu'il devait se rendre. C'était là que tout avait commencer. C'était là que tout s'était terminé. Agacé par sa propre lâcheté, il leva les yeux aux ciel et se remit en marche.

Seulement, voilà... Il était perdu.

"Bravo Axel. De mieux en mieux. Quelle idée de merde de me lancer dans tout ça à cause d'un stupide rêve."

Soudain, au détour d'un chemin, il aperçu un immense manoir se dressant parmi les arbres, ses pierres blanches captant les derniers rayons du soleil. À la lumière du couchant, le bâtiment semblait recouvert de feuilles d'or. Une profonde tristesse semblait habiller l'endroit. La curiosité l'emporta et il poussa délicatement le grand portail de fer fuselé qui barrait l'entrée de la cour. Malgré sa grande beauté, le manoir semblait être abandonné. De longues tiges de lierres s'entremêlaient sur ses murs, grimpant jusqu'aux fenêtres drapées de rideaux de dentelles, et l'herbe haute envahissait la cour. Axel se faufila jusqu'à la lourde porte de bois sculptée et tourna la poignée. Il fut surpris de constater que la porte était déjà entrouverte et que des fines racines se faufilaient entre l'étroit interstice, rempant sur le dallage noir et blanc. Quelques campanules sauvages avaient même réussi à glisser leurs délicats pétales violets entre deux carreaux de marbre.

Il se faufila à l'intérieur. Le hall d'entrée était immense. Sur chaque côté se tenaient d'imposantes marches qui menaient sûrement à l'étage supérieur et le sol carrelé scintillait doucement sous les rayons flavescents qui pénétraient par les hautes fenêtres. Quelques meubles étaient renversés ici et là, reposant sous une fine couche de poussière argentée. C'était un spectacle magnifique et désolant à la fois. Et puis, Axel le sentait, cet endroit recelait de nombreux secrets. Une opressante sensationd'urgence remonta le long de sa poitrine. C'était peut-être le signe qu'il s'approchait de la réponse qu'il cherchait? Ou alors, son inconscient l'implorait de partir... Il décida tout  de même qu'il devait continuer, au risque de le regretter plus tard.

Déterminé, le jeune homme entreprit l'ascension des étages par l'escalier de droite, celui de gauche ayant été détruit par les affres du temps. La montée lui coûta quelques gémissements de douleurs, car ses côtes cassées le faisait souffrir de plus en plus. Mais finalement, il franchit la dernière marche, se retrouvant dans un long couloir blanc, bien différent du grand hall. Étrangement, les lampes qui se succédaient sur toute la longueur du plafond étaient déjà allumées. Pourtant, au premier abord, Axel aurait juré que l'endroit était inhabité. Il décida de continuer son exploration, avec cependant plus de prudence. Il jeta son dévolu sur une grande porte double, tout aussi blanche que le couloir et posa chacune de ses mains sur les deux battants. Le sentiment qui lui tordait les boyaux se fit encore plus vif. Il s'approchait de la réponse, à coup sur. Alors, il poussa les deux battants de la porte, de toutes ses forces.

Pendant un instant, la lumière l'aveugla et il du plisser ses yeux vert acides pour s'accoutumer à l'éclatante clarté de la pièce.

Devant lui, une immense baie vitrée s'étendait. Le soleil, qui transparaissait encore derrière les rideaux de dentelles finement ciselées, l'éblouit encore un instant, puis disparu définitivement derrière les branches de sapin de la forêt. À présent, il distinguait la pièce avec précision. Elle était construite tout en largueur, d'une pâleur aveuglante, et en son centre, trônait une grande table rectangulaire, elle aussi immaculée. Dans un coin de la pièce, une jeune fille était assise sur une chaise. Axel sursauta en la voyant, avant de se rendre compte qu'elle ne l'avait même pas entendu rentrer. En s'approchant, il réalisa qu'elle dormait, son visage diaphane reposant sur la vitre encore chaude. Ses courts cheveux noirs rebiquaient contre ses joues pâles, si lisse qu'elle en ressemblait presque à une poupée. À la vue de ce visage, Axel sentit les larmes lui monter aux yeux. Ce visage... c'était l'un de ceux qu'il avait vu en rêve.

-Axel?

Le roux se retourna à l'appel de son nom. Un garçon blond d'une quinzaine d'année se tenait dans l'entrebâillement de la porte, l'air décontenancé. Ses yeux étaient d'un bleu profond, brillant d'innoncence. Lui aussi, il l'avait déjà vu en rêve, sans jamais parvenir à savoir qui il était.

-Roxas, murmura t-il à son tour.

Sa voix avait parlé d'elle même, de façon instinctive. Le garçon tressaillit.

- On se connaît? demanda le blond d'un ton suspicieux.

- Bah... j'en sais rien, répondit Axel, et il ne s'était jamais senti aussi con de sa vie.

Ils se dévisagèrent longuement, stupéfait. Un long silence gêné, comme si quelque chose de cassé tentait de se réassembler entre eux. Au bout d'un instant, les yeux pénétrant de Roxas se détournèrent d'Axel et il aperçu l'endormie sur sa chaise.

- Xion! s'écria t-il, et il couru aussitôt vers elle. Qu'elle idée de s'endormir dans un endroit pareil. Tu ne lui as pas fait de mal j'espère!

Cette dernière phrase était à l'adresse d'Axel. Il haussa un sourcil circonspect. Il savait qu'il avait pas toujours l'air net avec ses airs d'insomniaque sous caféine, mais la question lui semblait absurde.

- Bien sûr que non.

Mais le garçon ne l'écoutait déjà plus. Il tentait tant bien que mal de soulever la jeune fille endormie pour l'emmener autre part. Mais quand celle-ci commença à remuer, il la reposa immédiatement sur la chaise. Ses longs cils papillonnèrent un court instant, puis elle ouvrit les yeux. Ses iris étaient d'un bleu sombre et profond, comme un ciel nocturne. Elle dévisagea le garçon.

-Roxas? Tu es revenue... murmura t-elle d'une voix endormie.

Puis, elle aperçu Axel qui l'observait avec la plus grande curiosité.

-Qui est-ce?

-C'est... bonne question, répondit Roxas en jetant un regard accusateur au roux.

-Stop! le coupa Axel. C'est trop bizarre tout ça. J'y comprend rien! Je vous ai jamais vu, alors pourquoi est-ce que je suis aussi sur de savoir qui vous êtes et pourquoi je suis là?

-Je vois ce que tu veux dire, concéda Roxas. Assied-toi, il faut qu'on parle.

Axel déglutit. D'ordinaire, cette phrase ne présageait jamais rien de bon. Il tira une chaise et s'assit en face de la longue table blanche. Roxas et la jeune fille - apparemment dénommée Xion - en firent de même. Autour de la table, la tension était à son comble. Tout trois savaient parfaitement ce qu'ils avaient à dire, mais aucun n'osait prendre la parole, de peur d'éveiller de trop vieux fantômes.

Ce fut Xion qui rompit le silence.

-Alors... tout les trois, on s'est déjà rencontré, n'est ce pas?

Les deux autres acquiescèrent, presque en même temps.

-Quand j'ai vu Roxas, j'ai ressenti là même chose. J'ai su qu'on s'était connu autrefois. Il est arrivé au manoir juste après moi, il y a trois jours, et...

-Une minute, l'interrompit le roux. Vous êtes déjà là depuis plusieurs jours? Mais pourquoi?

-Je ne sais pas, répondit Roxas. J'ai vu cette ville en rêve et j'ai décidé de m'y rendre. C'était comme si... comme si je sentais que c'était la bonne chose à faire. Xion était ici avant moi, on a un peu discuter. On a comprit qu'il manquait quelque chose pour que nos souvenirs nous reviennent pleinement, alors on s'est mis d'accord pour attendre ici encore un peu. On se disait que peut-être, quelque chose allait se produire, ou que quelqu'un allait arriver.

-C'était toi qu'on attendait, compléta Xion, en le gratifiant d'un sourire sincèrement réjouit. Maintenant, on est au complet.

Axel se sentit submergé d'une joie immense. Ces deux enfants s'étaient souvenu de lui. Alors il n'était pas fou, tout cela était bien réel. Ses rêves, la sensation d'avoir oublier quelque chose de primordiale... Tout cela avait un sens à présent. Mais c'était encore trop tôt pour se réjouir. Il n'était même pas sur de comprendre ce qui lui arrivait. Pourquoi avait-il oublié 3 années de sa vie si c'était si important?

-Je suis Xion, dit la brune en lui tendant la main.

-Roxas, renchérit le blond, et il tendit également sa main.

Axel les regarda tour à tour, décontenancé par leur enthousiasme. Finalement, il serra les deux mains tendues en même temps, affichant un grand sourire complice à ses anciens camarades dont il ne savait pourtant rien.

-Axel. Mais il me semble que vous l'avez déjà bien retenu.

Et il leur adressa un clin d'œil, auquel ils rirent tout deux.

-Et si on faisait connaissance à nouveau? proposa Xion.

-Avec plaisir, rétorqua Axel, sincèrement réjouit.

-Il y a un super bel endroit dans la ville, lanca Roxas.

-L'horloge? Oui on sait, le taquina Xion en se levant de son siège. Vous venez?

Et sur ses mots, les trois visiteurs quittèrent le manoir, tandis que la nuit prenait ses aisent dans la voute céleste. 

Ils regagnèrent la ville et sillonèrent les rues une bonne heure, avant de retrouver l'immense tour qu'ils avaient tout trois vu en rêve. C'était la haut que leur souvenirs les attendaient, c'était certains!

Un peu mal à l'aise mais heureux de s'être retrouvé, ils montèrent marche après marche le grand escalier en colimaçon qui menait au sommet de la tour. Le silence gené qui régnait entre eux trois avait une saveur étrange. Ils le savaient : rien ne serait plus jamais pareil après ça et ils ne pourraient pas revenir en arrière.

Enfin, le trio parvint au sommet de l'immense horloge.

Les étoiles s'épenchaient en éclaboussures scintillantes dans l'immensité de la nuit. L'air était encore chaud. Une légère brise les accueillit tandis qu'ils découvraient les cimes de la ville aux multitudes de fenêtre lumineuse.

La nuit bercait Twilight Town. La ville au crépuscule éternel dormait enfin.

Ils s'assirent sur le bord de la balustrade. Axel referma plusieurs fois ses doigts, comme si un objet aurait du s'y trouver à cette instant.

-Les glaces ce sera pour la prochaine fois, murmura Xion.

-C'était donc ça... songea Axel en dépliant ses longs doigts fins.

Assis au milieu, Roxas posa une main sur sa poitrine, écoutant les battements de son propre coeur.

-Aujourd'hui, ca fait 358 jours.

Ses deux compagnons le regardèrent sans vraiment comprendre.

-Ça fait 358 jours qu'on s'est vu pour la dernière fois. Je m'en rappel très bien maintenant. Comme si je n'avais jamais oublié.

Les larmes lui montèrent aux yeux, embrouillant sa vue. Sa voix se mit à trembler doucement.

-Vous m'avez manqué.

Xion, à deux doigts de fondre en larmes à son tour, posa une main compatissante sur l'épaule de son ami. Axel les serra dans ses bras et ils lui rendirent son étreinte. Peu importait la raison de leur amnésie. À présent, ils étaient réunis. Et c'était tout ce qui comptait.


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Et il n'y a pas de chute, mesdames et messieurs!

Bon, ok, c'était du gros bullshit. Mais que voulez vous, je les aime ces trois là, alors forcément ça tombe dans la surenchère d'émotions mielleuses :3

Si vous êtes allez jusque là, c'est peut-être que ça vous a plu, au quel cas, j'en suis ravi. Et sinon... vous avez des tendances masoschistes, très certainement.

En tout cas, passez une bonne journée/soirée et buvez de l'eau, c'est important!

Bye!


Sirroco.

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