Chapitre 22 : J'y crois


Minho n'avait fait que tourner en rond pendant trois jours avant de se décider à enfin sortir de la maison dans laquelle il se trouvait, ayant l'intuition qu'il devait le faire au plus vite. Et alors qu'il arpentait les petites rues sont trop savoir où aller, il finit par se retrouver sur la place du village là où un attroupement s'était formé et semblait particulièrement bruyant. Minho fronça les sourcils et s'en approcha discrètement et s'aperçut que la personne au centre de ce remue-ménage n'était autre que la femme qui était venue lui rendre une petite visite et qui était désormais la cause de ses tourments. Elle menait une sorte de discours révolutionnaire et cela semblait faire mouche auprès de la majorité de son auditoire. Le brun s'apprêtait à faire demi-tour, estimant que cela ne le regardait nullement, lorsqu'un prénom prononcé, suivi d'une menace l'obligea à se figer sur place. Il se tourna lentement pour croiser le regard inquiétant de la meneuse qui lui adressa également un sourire carnassier. Au même moment, la foule se dispersa les laissant en face à face jusqu'à ce qu'elle se décide de s'avancer vers lui pour lui murmurer à l'oreille :

« A toi de choisir ton camp, mon beau Minho. »

Et sans en dire plus, elle s'éloigna, laissant le jeune planté là, totalement effrayé. Lorsqu'il reprit enfin ses esprits, il secoua vivement la tête et s'empressa de retourner « chez lui » et de claquer la porte derrière lui. Il fut surpris de se retrouver face à personne d'autre que Jisung qui semblait totalement désorienté. Sa tenue autant que ses cheveux étaient dans le désordre et ses yeux ne cessaient de regarder partout autour de lui, comme s'il avait peur de se faire attaquer par quelqu'un ou quelque chose.

« Jisung ? » l'appela doucement Minho, de peur de l'effrayer davantage. « Jisung, tout va bien ? »

« Minho ! » sembla réaliser le châtain qui se précipita dans les bras du plus vieux, le surprenant.

Le plus grand ouvrit de grand yeux, mais serra tout de même Jisung contre lui, sentant qu'il en avait besoin. Ils restèrent dans les bras l'un de l'autre pendant un long moment avant que le jeune Roi ne reprenne ses distances tout en essuyant ses yeux d'un revers de manches tandis que Minho remettait ses cheveux en place d'un geste doux.

« Tu ne devrais pas être ici, Jisung. »

« Je sais... je ne devrais être nulle part, tout le monde me déteste à cause de ce que j'ai fait. J'ai l'impression de perdre la tête. » soupira la jeune homme, visiblement accablé par la situation.

« Jisung... » soupira Minho en l'attirant à nouveau contre lui. « Je suis désolé... »

« C'est moi qui devrait l'être. J'ai été horrible avec toi et les autres habitants. »

Minho soupira et se mit à caresser les cheveux de Jisung qui se calma petit à petit. Il leva soudainement la tête pour déposer un léger baiser sur la joue du plus vieux qui le regarda ensuite, surpris.

« Pardon, Minho. Pardon d'avoir tout ruiné. »

« Ce n'est pas de ta faute. » le rassura Minho, comprenant bien qu'il n'y était pour rien, tout comme son père avant lui.

« Reviens avec moi, s'il te plait... » le supplia soudainement Jisung, les yeux brillants d'espoir.

Le brun réfléchit quelque instants, en proie au doute avant de refuser, à contre cœur, se disant qu'il pourrait peut-être arrêter la révolution qui menaçait le jeune Roi. Il s'excusa auprès de lui tandis que celui-ci baissait la tête, déçu. Minho prit son visage entre ses mains pour l'obliger à le regarder avant de l'embrasser sur le front et de le rassurer.

« Je dois régler quelque chose ici, mais dès que c'est fait, je reviens près de toi et je t'épouse. »

« Promis ? »

« Promis, Jisung. »

Un bruit assourdissant réveilla Minho qui laissa même échapper un cri, effrayé. Il se leva rapidement, enfila un pantalon et une chemise ainsi que des chaussures avant d'ouvrir la porte d'entrée de la maison et se retrouver face à un chaos sans nom. Des femmes et des enfants courraient dans tous les sens, tout autant effrayés que lui, tentant d'échapper aux explosifs et aux armes qui tiraient dans tous les sens. Le brun s'apprêtait à refermer la porte pour se cacher lorsqu'il entendit un groupe d'hommes se réjouirent que les habitants du village se dirigeaient vers le palais pour atteindre à la vie du Roi Jisung. Le sang de Minho se glaça et sans même réfléchir, couru vers l'écurie où se trouvait son cheval, le prépara et grimpa dessus pour s'élancer en direction du château. Il emprunta un chemin caché et parvint à atteindre le palais avant la foule. Heureusement pour lui, ce fut Seungmin et Chan qui gardaient la grille et qui accueillir le brun avec surprise. Celui-ci descendit de sn cheval et se précipita vers les deux hommes.

« Il faut que vous cachiez Jisung ! Les habitants du village ils... ils veulent sa peau et... et sa mère, elle... » tenta-t-il d'articuler, essoufflé.

« Sa mère ?! » s'exclama Chan.

« Elle les a monté contre lui, et elle m'a demandé de choisir mon camp... »

Les sourcils de Chan s'affaissèrent et il remercia rapidement Minho avant de le laisser passer les grilles et de l'accompagner voir Jisung tandis que Seungmin sonnait l'alerte pour que les autres soldats se préparent à venir le rejoindre.

« Qu'est-ce qu'on lui dit ? » s'inquiéta Minho, ne sachant pas s'il devait parler de la mère du jeune homme ou non.

« J'en sais rien. » avoua Chan. « Je ne sais pas trop dans quel état il est aujourd'hui et à vrai dire, je n'ose pas trop lui parler ces derniers temps. »

« Je m'en occuperai. » promit le brun.

Au même moment, un bruit de combat retentit, signe qu'il n'avait pas fallu longtemps aux villageois pour arriver aux grilles du château. Minho et Chan se hâtèrent de rejoindre Jisung qui se trouvait dans sa chambre et ne prirent même pas la peine de frapper à la porte, préférant entrer directement vu l'urgence de la situation.

Jisung était tranquillement dans sa chambre et il venait à peine de s'habiller lorsqu'un grand brouhaha éclata dans la cour du château. Il se dirigea vers l'une des grandes fenêtres de la pièce et s'aperçut que la bataille faisait rage juste après les grilles qui avaient cédés.

« Bonjour, Jisung. » retentit une voix féminine qui fit sursauter le concerné.

Il se retourna brusquement et ce qu'il vit le perturba au plus haut point. La femme qui lui faisait face s'avança vers lui et posa une main sur sa joue qu'elle caressa de son pouce.

« Maman... ? » murmura Jisung, la voix tremblante.

« Je suis là, mon cœur. »

Au même moment, la porte s'ouvrit avec fracas, laissant apparaître Chan et Minho qui se figèrent sur place en voyant la mère de Jisung face à ce dernier.

« Jisung ! » appela Chan.

Mais rien n'y fit. Il eut beau l'appeler bon nombre de fois, Jisung ne lui répondit jamais, comme hypnotisé par sa mère. Minho observa la femme un instant et se rendit compte que son autre main était cachée dans son dos et tenait une dague que le Jeune Roi ne pouvait évidemment pas voir. Le plus vieux des deux bruns voulut intervenir mais Chan l'en empêcha, sachant que c'était inutile.

« C'est une sorcière. » expliqua le commandant, faisant comme si personne d'autre qu'eux n'était là.

« J'avais compris. » marmonna Minho. « Et je n'en ai rien à foutre. »

Minho s'élança rapidement vers la femme qui, évidemment, le sentit venir et se retourna pour asséner un coup de dague au jeune homme. Celui-ci aurait pu aisément l'éviter et pourtant, il la laissa faire croyant dur comme fer en l'amour qu'il partageait avec Jisung. Lorsque la lame s'enfonça dans son abdomen, Jisung revint à lui et cria.

« Minho, non ! »

Il voulut s'emparer de son épée mais lorsqu'il se retourna pour défendre Minho, sa mère n'était déjà plus de ce monde, abattue par Chan et tous les bruits de bataille avaient cessé, laissant chaque homme du clan adverse complètement perdus, se demandant ce qu'ils faisaient là, une arme à la main.  


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