Chapitre 15 : L'appel à l'aide
Durant les jours qui suivirent, Jisung resta allongé dans son propre lit, surveillé par Hyunjin qui venait le voir toutes les deux heures pour s'assurer qu'il allait bien. Le jeune Roi avait demandé à Minho de continuer à rencontrer les villageois à sa place et si le brun n'en avait pas vraiment eu envie, il avait tout de même accepté la demande de son fiancé pour soulager celui-ci. Cette décision n'avait évidemment pas plu ni à Chan ni à Changbin qui étaient allés voir Jisung afin qu'il leur explique les raisons de ce choix. Le plus jeune les avait reçu dans sa chambre, épuisé, et son commandant, ainsi que son bras droit avaient enfin réalisé l'état dans lequel se trouvait leur Roi.
« Tu aurais dû nous dire que tu étais dans cet état. » lui reprocha Chan.
« Pour que tu me traites comme un faible ? Non merci. Mais qu'importe. Pourquoi vouliez-vous me voir, tous les deux ? »
« Pourquoi as-tu demandé à Minho de s'occuper des affaires du peuple ? Il n'est même pas ton conseiller. » expliqua Changbin, les bras croisés sur son torse.
« Parce qu'il fait justement partie du peuple et est donc plus à même de les comprendre. Et justement, Minho est conseiller. Il a accepté le poste pour m'aider. Quant à vous, j'aimerais que formiez correctement nos soldats. Ils ne sont pas supposés fuir à la moindre difficulté. » exigea Jisung, un rictus aux lèvres.
Chan leva les yeux au ciel mais acquiesça, tandis que Changbin serrait les dents et les poings. Ils saluèrent tous deux le Roi et tournèrent les talons mais avant qu'ils ne puissent sortir de la pièce, Jisung demanda à Changbin de rester. Chan referma alors la porte pour les laisser seuls.
« Changbin, tu es mon ami et tu comptes pour moi, vraiment. Mais si tu touches encore à Minho, tu devras en payer les conséquences. Si tu protèges Chan, comprends que Minho en fasse de même avec moi. »
« C'est compris. » soupira Changbin, vexé.
Et comme la conversation était terminée, le noiraud sortit de la chambre de Roi pour rejoindre Chan, laissant enfin Jisung se reposer.
De son côté, Minho devait faire preuve de toute sa bonne volonté pour ne pas remballer chaque petit vieux qui venait se plaindre de son voisin un peu trop bruyant. Cela faisait trois jours qu'il avait à gérer des problèmes de la sorte et il commençait sérieusement à en avoir marre. Pourtant, alors que la troisième journée s'achevait et qu'il traversait le couloir principal pour rejoindre Jisung, des éclats de voix attirèrent son attention. Il fronça les sourcils lorsqu'il crut reconnaître la voix de Jeongin et il s'approcha des deux gardes qui empêchaient effectivement le plus jeune de passer en se moquant ouvertement de lui.
« Jeongin ? » appela Minho, en faisant sursauter les deux hommes qui déglutirent en le voyant.
Ils bredouillèrent des excuses avant de se remettre à leur place tandis que Minho emmenait Jeongin à l'intérieur pour qu'ils puissent discuter calmement. Le noiraud semblait complètement terrifier et Minho dût poser ses mains sur ses épaules pour le ramener sur terre.
« Jeongin qu'est-ce qu'il y a ?! »
« Pourquoi vous avez fait ça ?! Felix n'a rien fait ! C'est moi qui devrait être puni pas lui ! »
« Quoi ? De quoi tu parles ?! »
« Jisung a ordonné l'arrestation de Felix ! Mais tu sais bien qu'il n'a rien fait ! »
« Attends, attends, calme-toi. Des gardes sont venus chercher Felix ? Quand ? »
« La semaine dernière déjà ! J'essaye de voir Jisung depuis ce moment-là mais personne ne veut m'écouter ! »
Jeongin s'était mis à pleurer et vint se réfugier dans les bras de Minho qui le serra contre lui tout en réfléchissant. Jisung ne pouvait pas avoir ordonné l'arrestation de son ami, il n'avait eu aucune raison de le faire. De plus, il n'avait pas entendu parler d'une quelconque arrestation ni d'un nouveau prisonnier. Le brun hésita quelques secondes avant de proposer à son ami d'aller voir Jisung. Le jeune homme hésita mais finit par accepter, voulant à tout prix aider son compagnon. Les deux amis se dirigèrent donc vers la chambre du Roi dans laquelle ils entrèrent après avoir frappé. Celui-ci sembla surpris de la présence de Jeongin et se redressa tant bien que mal pour s'asseoir contre la tête de lit.
« Jeongin ? Tout va bien ? Felix n'est pas avec toi ? » demanda-t-il, visiblement inquiet.
« Comment tu peux me demander ça... » gronda Jeongin, soudain furieux.
Jisung jeta un regard interrogateur à Minho qui empêcha le noiraud de continuer et de s'énerver davantage.
« Des gardes sont venus arrêter Felix sous prétexte que tu en avais donné l'ordre. » expliqua calmement le brun.
« Pardon ? Je n'ai rien ordonné de tel ! Enfin, Felix est mon ami et il n'a jamais rien fait de mal, il n'y a aucune raison de l'arrêter ! » s'exclama Jisung, qui commençait à s'énerver, lui aussi.
« Jeongin tu connais ceux qui sont venus le chercher ? » demanda Minho, voulant calmer le jeu.
« Non... mais Felix a vraiment eu peur en les voyant. Je ne l'avais jamais vu dans cet état. » soupira tristement Jeongin en baissant la tête.
Jisung et Minho échangèrent un regard avant que le jeune Roi ne demande à son fiancé d'aller voir ça avec Changbin. Le plus vieux grimaça mais puisqu'il s'agissait d'aider son meilleur ami, il allait prendre sur lui. Il laissa alors Jeongin en compagnie de Jisung et alla rejoindre la chambre de Changbin pour frapper à la porte. Il entendit des bruits de pas précipités ainsi que des injures et afficha un rictus lorsque la porte s'ouvrît sur un Changbin complètement échevelé avec, en arrière-plan, Chan qui essayait tant bien que mal de se rhabiller.
« Excusez-moi d'interrompre votre petite partie de jambes en l'air, mais j'aurais besoin de te parler. » dit-il en s'adressant à Changbin.
« Tu cherches encore à te faire péter le nez ? »
« Non, cette fois-ci, j'aimerais bien aider mes amis. » souffla Minho en levant les yeux au ciel.
« Que se passe-t-il ? » intervint Chan, sérieux.
« Felix s'est fait arrêter. Les gardes qui sont venus le chercher ont dit que Jisung l'avait ordonné. »
« Et c'est vrai ? » demanda Changbin, surpris.
« Bien sûr que non ! Jeongin vient de le lui demander et Jisung assure qu'il n'a jamais donné un tel ordre. »
« Et Jeongin a reconnu les gardes en question ? » demanda Chan, les sourcils froncés.
« Non... en revanche, il nous a dit qu'il n'avait jamais vu Felix aussi effrayé qu'en les voyant. Ça vous dit quelque chose ? »
« Non, pas vraiment. » admit Chan avec une grimace.
« Moi oui... » soupira Changbin, surprenant son compagnon. « Felix à très peur de deux mecs qui font partie de la garde. Il était toujours très mal à l'aise en leur présence et c'est déjà arrivé qu'il se cache derrière moi quand on les croisait. Je n'ai jamais su pourquoi, il refusait d'en parler. »
Minho fronça à son tour les sourcils tout en réfléchissant à ce qu'il venait d'apprendre. On n'avait pas aussi peur de quelqu'un sans raison.
« C'est les trois mecs que Minho a dérouillé l'autre jour d'ailleurs. » intervint à nouveau Changbin.
Chan jura et se dépêcha de s'habiller complètement avant de sortir de la pièce comme un ouragan pour aller trouver les trois hommes. Il traversa à cette allure tout le château pour se rendre dans l'aile réservée aux membres de la garde et fit irruption dans la pièce, faisant sursauter tout le monde.
« Où sont Jinyoung, Jaemin et Minhyuk ? » tonna-t-il d'une voix autoritaire.
Chacun des hommes présents échangea un regard avant de tous hausser les épaules. Chan tourna les talons pour sortir de la pièce réfléchissant à là où ses trois hommes auraient pu aller. Le commandant alla tout de même voir dans les cachots histoire de s'assurer que Felix ne s'y trouvait pas et comme il le pensait, le blond ne s'y trouvait pas. Soudain, il se rappela d'une discussion qu'il avait surprise entre les trois hommes il y avait quelques semaines de cela et un frisson le parcouru. Si cette conversation concernait Felix, il les tuerait de ses propres mains. Il resta au sous-sol du château mais ses dirigea vers une pièce que peu de gens connaissaient, traversant un dédale de couloirs tous plus sombres et plus humides les uns que les autres jusqu'à arriver à une lourde porte en bois foncé. Il inspira profondément, inquiet de ce qu'il allait trouver de l'autre côté. Un bruit sourd suivi d'un cri attira son attention, venant de l'intérieur de la pièce. Il ouvrit brutalement la porte et il se trouva face à ce qu'il craignait le plus. Le pauvre Felix était attaché au lit trônant au milieu de cette chambre étrange et glauque, complètement nu, à la merci des trois gardes qui prenaient un malin plaisir à l'humilier. Le blond était tremblant, les larmes roulant le long de ses joues tandis qu'il les suppliait de le laisser tranquille. Ses agresseurs étaient tellement concentrés sur ce qu'ils faisaient qu'ils n'avaient pas remarqué la présence de leur commandant. Celui-ci s'approcha vivement de l'un d'eux et, sans même y réfléchir, le poignarda, surprenant les deux autres sous le regard presque horrifié mais soulagé de Felix qui perdit connaissance.
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