Chapitre 14
Le calme était plat dans les champs. Les agriculteurs avaient le dos courbé, leurs mains abîmées retournaient la terre, plantaient les graines, essuyaient leur front couvert de sueur. Leurs chapeaux de paille enfoncés sur leur chevelure les aidaient à combattre le soleil frappant depuis son zénith mais, pour des enfants de l'eau, ces heures étaient difficilement vivables.
Hélas, ils n'avaient pas le choix, ils devaient travailler pour ramener un peu d'argent chez eux, pour vivre de manière plus ou moins convenable et pour se mettre quelque chose sous la dent.
Le silence était quelque chose qui régnait à longueur de journée dans les terres cultivées d'Aral. Il n'était pas forcément lourd mais il n'était pas rassurant et apaisant pour autant. C'était juste un mutisme conventionné, une censure des mots car toutes les personnes savaient ce que vivait son voisin : chaque vie était identique dans les champs, chaque histoire était la même à la surface d'Aral. C'était cyclique. C'était similaire. C'était une boucle générationnelle sans bonne ou mauvaise fin.
« - Tricheur ! »
Mais, en ce jour printanier, une tempête châtaigne et argentée était venue briser cette insonorité. Deux âmes ayant brisées ce cycle et ces codes, deux vagabonds qui ne l'étaient pas vraiment mais on ne pouvait pas les qualifier de voyous pour autant : ils ne faisaient de mal à personne, au contraire, ils étaient source de joie et d'espoir.
« - On n'avait pas dit qu'on devait suivre le chemin ! »
Hwanwoong se faufila entre les cultivateurs qui pouffèrent ou roulèrent faussement des yeux en le voyant bondir entre les terres labourées. Son sourire était resplendissant, il irradiait encore plus que le soleil qui était parti se cacher derrière un cumulus cotonneux, presque intimidé par la chaleur qu'émanait ce garçon à l'histoire hors-du-commun.
Sur le chemin sableux, Keonhee poussait davantage sur ses grandes jambes afin d'accentuer son sprint et battre son camarade un peu trop compétitif. Ses mèches cristallines volèrent à chacun de ses pas et les enfants du village l'observaient avec de grands yeux admiratifs alors qu'un filet vert glissait le long de sa main pour lécher les plantes et absorber un peu de leur force.
Les bambins applaudirent en chahutant derrière le Tokësor qui sourit simplement en diffusant une fragrance de laurier. Leurs visages s'illuminèrent et tous scandèrent le nom de Keonhee car ce dernier était bien connu de ce petit bourg où avait grandi Hwanwoong : le grisé avait aussi passé un bout de son enfance dans ces lieux rustiques.
« - Pardon San-ie ! »
Dans les champs, Hwanwoong continuait ses cabrioles et il finit par sauter par-dessus Choi San alors qu'il plantait une poignée de graines de blé. Le dénommé avait simplement hoqueté de stupeur en sentant les deux petites mains prendre appuie sur son dos pour effectuer un « saute-mouton » approximatif.
« - Yah ! Hwanwoong ! »
Mais le voyou avait déjà fui, il était bien trop loin pour que les mains du Choi puissent l'attraper et, dans tous les cas, il n'aurait pas fait grand-chose à part grogner sur le bras droit. San avait un an de moins que Hwanwoong, ils étaient allés à l'école ensemble durant leur première année de vie bien que leur classe soit différente à cause de leur maigre différence d'âge.
Pendant les temps de récréation, les deux garçons avaient passé beaucoup d'heures ensemble à rire pour tout mais surtout rien, à faire les casse-cous au grand regret de leur professeur et ils avaient fait les quatre-cents coups dans cette école au règlement arriéré.
Hélas, lorsque Hwanwoong était parti de la surface d'Aral pour rejoindre le Palais, leur chemin s'était séparé et tous deux avaient modelé leur vie différemment : l'un continuant à suivre ce cycle imposé tandis que l'autre l'avait brisé sans la moindre hésitation.
« - Tu vas perdre contre Keonhee, Hwanwoong ! »
San ria en prononçant ses mots tandis qu'il observait le visage de son ami de bac sable qui lui lançait un sourire faussement outré et des yeux pétillants de malice : Yeo Hwanwoong restera toujours le même au cours du temps.
« - Un maladroit adorable. »
Le Choi soupira ses mots tout en discernant la silhouette de son ancien ami disparaître dans la forêt, légèrement en retard sur Keonhee qui avait commencé à gravir la colline. Les mèches châtaigne virevoltèrent, l'élégante silhouette du Bymehet ne devint qu'une ombre parmi les branches et, une fois de plus, Hwanwoong était trop loin pour San. Le petit avait avancé hors des sentiers battus tandis que, lui, restait à cette place qu'on lui avait attribué.
San avait peur, bien trop peur de briser les codes alors il ne bougeait pas. Sa soif d'aventure c'était tût, il préférait voyager dans ses rêves ou dans les bras de son petit-ami, quelques mètres plus loin, qui se plaignait du soleil. Le Choi était, comme beaucoup d'autres, un songeur aux pensées idéales qui observait avec un sourire admiratif le petit Yeo Hwanwoong prendre son envol alors qu'il ne possédait pas d'ailes.
Il l'enviait et en même temps non car la vie de déviant n'était pas toute rose. Car l'Histoire de Hwanwoong était connue dans ce petit village et qu'elle était bien noire. Car voir la solitude de sa mère et la douleur peignant le visage du petit quand il la quittait signifiait beaucoup. Car être anticonformiste avait un prix et que tracer la voie pour les autres demandait une quantité astronomique de sacrifice, même pour une personne aussi forte que Yeo Hwanwoong.
Alors les songeurs l'observaient avec fascination dans un silence respectueux tout en disant à leurs enfants que ce petit garçon à la beauté angélique c'était l'allégorie de l'Espoir, qu'il était le responsable des changements qui secouaient leur Royaumes et que, sans cet homme et ses sacrifices, les couleurs auraient disparu de l'Univers.
Et Hwanwoong, il courait, il volait et derrière lui on voyait des sillons de lumière qui permettait à la nouvelle génération de prendre la relève, de s'élever en brisant ce cycle générationnel. C'était à l'heure tour de casser les codes et, lui, il montrait comment faire : c'était un guide pour les oubliés de ce Monde.
« - Eh bien, je pensais que tu allais me battre ? »
Avec un air un peu hautain mais surtout très taquin, Keonhee zieutait son ami qui traînait des pieds en se rapprochant de lui. Son visage était fermé, ses lèvres bougeaient en laissant s'échapper des bribes de mots incompréhensibles et ils avaient enfoncé ses mains dans les poches de son pantalon avec un air blasé. Hwanwoong avait perdu de peu, certes, mais il avait échoué à battre son acolyte de toujours.
« - Si San n'était pas sur ma route, je t'aurais battu.
- Mais oui, cherche des excuses !
- C'est vrai ! J'ai dû le sauter !
- Oula ! Pas de détail, merci ! »
Le Bymehet redressa sa tête, outré par l'esprit déplacé de son ami qui avait toujours cet éclat de malice dans le regard.
« - Yah ! Mais cela ne va pas, espèce de pervers ! Jamais je ne ferais ce genre de chose avec lui, surtout en plein dans un champ avec Wooyoung pas loin !
- C'est vrai que son fiancé ne serait pas très content.
- Tu as vraiment un pète au casque, je te jure.
- Si tu ne sautais pas des gens dans des champs aussi.
- Mais je t'emmerde ! Va baiser un coup pour te calmer, tu n'as pas une personne qui veut s'occuper de tes pulsions à Gaïa... »
Hwanwoong roula des yeux tout en s'asseyant sous le saule pleureur, son dos reposant contre le tronc de l'arbre alors qu'il retrouvait son souffle légèrement perdu durant sa course. Ses paupières se fermaient, il se concentra sur sa respiration tout en oubliant la grande asperge qui s'approchait à pas de loup de lui. Keonhee s'assit à ses côtés, il se pencha légèrement vers son ami et il souffla dans un murmure quelques mots.
« - C'est toi qui devrais demander à ton Djegur de te baiser, tu me sembles tendu. »
Le ton du plus grand était enjôleur mais ses mots sous-entendaient trop de choses faisant que Hwanwoong s'étouffa en avalant sa salive. Il bondit immédiatement sur ses jambes en dévisageant son ami, les joues aussi rouges que le regard de Youngjo et il envoya une gerbe d'eau à la figure de son Tokësor qui toussa après avoir pris la tasse.
« - Faites qu'il n'ait rien entendu ! »
Le cœur battant la chamade, le petit déglutissait tout en paniquant sur ses jambes tremblantes. Il avait chaud, son esprit commençait à se dépraver en s'imaginant dans une chambre avec son beau rougeoyant, les vêtements tombant sur le sol, la tension augmentant dans la pièce et leur main commençant à-
« - Tu es un con, Hwanwoong ! J'ai cru me noyer là.
- Ouais bah tu n'avais pas qu'à dire des choses comme ça ! Tu es gênant Keonhee. Ce... C'est mon collègue ! »
Le petit était tout rouge, il n'arrivait pas à penser correctement mais son imagination avait réussi à se taire, à son plus grand soulagement. Tout en faisant les cent pas pour calmer son organe battant de manière erratique, il sentait son bas ventre légèrement douloureux ce qui lui fit mordre sa lèvre inférieure : pourquoi son corps réagissait ainsi ? Ce n'était pas la première fois que Keonhee sous-entendait des choses entre lui et X personne. Alors pourquoi quand c'était Youngjo le X, son corps réagissait aussi vivement ?
« - Cela arrive souvent que les collègues font des choses sur un bureau tu sais, roucoula Keonhee en se délectant du spectacle.
- Yah ! Mais je ne suis pas toi, sale chaud lapin ! Tape-toi autant de barons et comtesses que tu veux dans le bureau de leurs parents, je m'en fous. Mais je ne suis pas comme toi là-dessus !
- Je sais, je sais... Tu attends le bon pour te donner à lui et tout. Le prince charmant quoi. »
Le petit avait les joues gonflées, ses bras étaient croisés sur son torse tandis que son dos était dévoilé à Keonhee qui soupira en se redressant. A petits pas, il se rapprocha de son ami et il vint poser ses mains sur ses épaules afin de le faire pivoter vers lui.
« - Hwanwoong. »
Soudainement sérieux, le Tokësor plongea ses iris chocolat-caramel dans les océans iodés de Hwanwoong qui avait une expression un peu confuse : il ne voyait pas où il voulait se diriger.
« - Tu ne penses pas que c'est lui le bon ?
- Que... Comment ça ? Pourquoi lui ? »
Désordre. Trouble. Chaos. Le Bymehet ne voyait pas où son meilleur ami se dirigeait, vers quoi la discussion s'approchait. Youngjo ? Le bon ? Pourquoi lui ? Ce n'était qu'une personne de plus dans sa vie, un collègue fraîchement devenu ami mais il n'avait rien de différent d'un autre.
« - Parce que tu m'as dit que tu l'aimais bien ce Youngjo, que ton cœur l'avait choisi. Pourtant, depuis que tu es à Zéphyr, c'est devenu tout l'inverse.
- ...
- Tu sembles avoir fait marche arrière en ce qui concerne tes sentiments pour lui alors que tout semblait si clair avant. C'était limpide, tu l'aimais. »
Explosion. Détonation. Ouragan. Tout s'auto-détruisait dans l'esprit de Hwanwoong où sa raison et ses sentiments se menaient une Guerre des plus violentes. Il aimait Youngjo ? Oui. Non. Peut-être ? Il ne savait pas, tout ceci n'avait pas de sens.
Tout accélérait, tout s'entrechoquait, tout allait dans le sens-horaire pour ensuite aller dans celui anti-horaire. Rien n'avait d'ordre, rien n'avait de direction. Un jour c'était l'hiver, le suivant c'était l'été et Hwanwoong ne savait plus quoi penser, plus quoi croire.
« - Hwanwoong... Est-ce que tu aimes Youngjo ? »
Immédiatement, le petit serra les poings en plongeant un regard confus et humide dans les prunelles de son ami d'enfance qui n'arrivait pas à lire ce qui se passait dans le cœur du Bymehet. Tout était nébuleux dans son âme, un voile de poussière d'étoiles camouflait la réponse à cette question et Keonhee ne pouvait savoir la réponse qu'en entendant son meilleur-ami se confesser.
« - Moi ? Aimer Youngjo ? »
Ça vacillait. Le monde tournait mais à contre-sens ou alors c'était lui qui marchait à l'envers ? Lui qui reculait quand tout le monde avançait ? Sa main se porta à son cœur battant la chamade, il avait le sentiment que ce dernier allait s'arrêter s'il répondait mal à cette question.
Son organe semblait faible, il donnait l'impression de s'effriter dans sa cage thoracique, de s'affaiblir à force que le mensonge prenait en ampleur et durait dans le temps. Ça faisait mal. Ça lui donnait un sentiment de vide, de froid.
« - Je... »
L'humidité du regard de Hwanwoong faisait regretter Keonhee qui ne supportait pas de voir son ami aussi démuni. Son bouclier s'abaissait faisant qu'on voyait parfaitement toutes les failles, toutes les fêlures, toutes les cicatrices du petit.
On disait toujours que Hwanwoong était fort, qu'il était un exemple, un brin d'espoir camouflé dans une tempête châtaigne. On le voyait toujours la tête haute, un sourire sur le visage et des fourmillements dans les jambes parce qu'il avait beaucoup d'envie, beaucoup de rêves à accomplir.
Hwanwoong c'était un enfant qui était devenu mâture précocement en voyant sa mère s'effondrer après la perte de son amant. C'était un gamin qui avait foulé les couloirs d'un Palais parce qu'on le disait similaire à un ange mais en réalité on n'avait pas arrêté de lui répéter qu'il était une erreur entre ces quatre murs royaux.
L'Histoire de Hwanwoong, c'était un peu celle de Youngjo. C'était deux gamins qui avaient vite grandi pour survivre dans un Monde cherchant à les rendre muet, à les briser, à les tuer. C'étaient deux gosses qui avaient survécu grâce à leur meilleur ami, leur pilier : Geonhak pour Youngjo et Keonhee pour Hwanwoong. C'étaient des enfants qui avaient accepté de pleurer uniquement lorsque la nuit était sans lune et que les murs étaient suffisamment épais pour que leurs lamentations puissent être silencieuses.
« - Je... »
Keonhee observait son ami perdu dans son esprit en pleine bataille car jamais il n'avait laissé ses sentiments s'exprimer. Parce qu'il n'en avait pas le droit, parce qu'on lui avait répété que ses émotions étaient néfastes et qu'elles devaient être emprisonnées dans son cœur. C'était ce qu'il avait fait pour survivre sous le regard venimeux de la Reine Moon qui baissait son sceptre sur son dos courbé à chaque pas de travers.
« - A-aimer ? »
Hwanwoong avait toujours rêvé de ce sentiment. Il l'avait idolâtré sous ses plus belles formes, sous les plus beaux rayons de lumière. Le petit arrivait même à le discerner, le reconnaître tant il l'avait étudié sous tous les angles pour le comprendre. Mais il avait simplement appris à le repérer car comment pouvait-on connaître l'amour sans émotions ?
Le Bymehet avait vu la flamme entre Kevin et Jacob, ils avaient été le premier à discerner cette flammèche fébrile mais si irradiante. Le petit avait aussi vu cet éclat s'amorcer lors du mariage entre Dongju et Geonhak, ce petit fil rouge reliant les deux durant cette première danse. Hwanwoong, il voyait partout l'Amour, il le reconnaissait à la perfection chez les autres bien avant qu'ils ne l'aient eux-mêmes identifié dans leur cœur.
« - Hwanwoong ? »
Ses petites mains serrèrent le haut de Keonhee tandis que son corps bascula en avant pour que sa tête puisse se reposer sur quelque chose : elle était trop lourde, il n'arrivait plus à la porter.
La Passion. L'Idylle. La Flamme. L'Amour et tous ses synonymes. Hwanwoong en était addicte, c'était une part de sa vie, un fragment de son existence. Il était un peu trop obsessif avec ce sentiment, il faisait une fixette dessus et il arrivait à le discerner chez tout le monde sauf chez lui.
« - Puis-je aimer ? »
Ce n'était qu'une interrogation murmurée, limite soupirée dans une respiration qui se fanait. Sa tête était toujours posée sur le torse de Keonhee, qui l'avait tendrement pris dans ses bras afin de le réconforter, Hwanwoong retournait en boucle cette question. Aimait-il Youngjo ? Apparemment il avait dit que oui à ses amis, dans des sous-entendus aussi clairs que de l'eau de roche. Alors pourquoi, maintenant, il n'arrivait pas à voir cela aussi limpidement ?
« - Aimer ? En ai-je le droit ? »
Hwanwoong inspira profondément, ses paupières se fermaient et il trembla légèrement alors qu'il avait l'impression qu'il se mettait à pleurer. Cependant, ses yeux étaient aussi secs que le désert alors pourquoi avait-il ce sentiment que des perles électriques roulaient sur ses pommettes.
« - Keonhee ? »
Le petit se dégagea, lentement car ça tournait toujours, car sa tête était toujours lourde, car ça lui demandait des efforts considérables de faire le moindre mouvement puisque son cœur prisonnier voulait sortir de sa prison pour s'exprimer.
« - Oui Hwanwoong ?
- Est-ce que je pleure ? »
Le plus grand écarquilla des yeux sans comprendre. Ses sourcils se froncèrent, ses prunelles détaillèrent le visage du garçon avec une légère inquiétude mais il répondit tout de même.
« - Non, tu ne pleures pas. Pourquoi tu me demandes ça ?
- Parce que j'ai l'impression de pleurer... Mais c'est bizarre. On dirait que ce n'est pas moi qui pleure, que c'est quelqu'un d'autre. On dirait que je ressens sa tristesse, sa douleur. Ce ne sont pas mes sentiments qui parlent en moi, ce sont les siens ou bien les nôtres.
- Le... Les vôtres ?
- Oui, enfin... Tout ceci est bizarre. »
Hwanwoong soupira tout en continuant de détailler son ami qui était de plus en plus perdu par cette situation mais il ne disait rien, il laissait son meilleur ami parler, se confier car il semblait en avoir besoin. Son esprit était au bord de l'implosion.
« - Parfois je ressens des choses qui ne m'appartiennent pas, des émotions qui ne sont pas miennes car tu sais bien que je n'en ai pas.
- Hwanwoong... Tu sais très bien que tu en as, c'est elle qui t'a mis en tête que tu n'avais pas de sentiments.
- Hm... Peut-être Keonhee. Néanmoins, je suis certain que ces sentiments ne m'appartiennent pas. Tu l'as toi-même dit, je ne pleure pas et pourtant je sens des larmes rouler sur mes joues en ce moment. Ça me picote comme si j'avais des petites décharges sur les joues. »
Le Bymehet porta sa main à son visage, passant son pouce là où ces sensations étaient présentes mais, comme il se doutait, il n'y avait rien du tout.
« - Et puis, parfois, j'entends sa voix.
- Sa voix ? La voix de qui, Hwanwoong ?
- La voix de Youngjo. »
Sa tête pivota vers le saule pleureur, ses iris se perdirent dedans tandis qu'il sentait son meilleur ami le dévisager sans comprendre. Cependant, le petit ne lui en voulait pas. Il était complètement fou après tout.
« - Il parle dans ma tête, ça me rend barge tu sais parce que je ressens une espèce de coup de jus à chaque fois. Et le pire c'est que je lui réponds comme s'il pouvait m'entendre. »
Un sourire vaporeux apparaît sur la figure de Hwanwoong qui observa un duo de papillons voler d'une manière aléatoire mais élégante. Le rouge tournoyait autour de celui azuré, il dansait dans une valse sans fin car, dès que l'un frôlait l'autre, ce dernier s'enfuyait.
« - Tu penses que je suis amoureux de Youngjo, Keonhee ? Tellement fou amoureux de lui que j'en perds la raison ? »
Lentement, le regard brisé du Bymehet vint se poser dans celui égaré de Keonhee qui ne savait pas quoi répondre. Il dévisagea tout d'abord son ami, l'analysant sous tous les angles comme s'il s'agissait d'une œuvre d'art extrêmement rare puis Keonhee soupira avant de finalement donner une réponse à son meilleur-ami.
« - Je ne sais pas Hwanwoong... Je ne sais pas. »
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