Epilogue

Gabriel.

Je suis assis sur le lit, cela fait bientôt dix minutes que j'attends mon épouse. Elle est enfermée dans la salle de bains, je ne sais même pas si elle est habillée. Je joue avec mon alliance, cela fait maintenant quinze jours que nous sommes rentrés de notre voyage de noces, qui a pris place en Amérique latine. Nous avons bougé pendant trois semaines, nous ne voulions pas rester au même endroit pendant tout ce temps. Nous avons commencé par le Paraguay et nous avons fini à l'extrême sud de l'Argentine en passant par la maison de ma tante. Je dois avouer que ce voyage était exceptionnel, j'ai vraiment aimé découvrir tous les peuples à travers ces terres que j'avais déjà visité, mais pas de cette façon. C'était trois semaines parfaite après des mois d'organisation avec le mariage.

Je baisse les yeux sur ma montre, Jessica mets vraiment du temps à sortir de la salle de bains, cinq minutes viennent de passer en plus. Je me décide à me lever et toquer à la porte, ça m'inquiète.

-Jessica, mon cœur, on va être en retard.

-Je... j'arrive.

Cette fois-ci je n'ai qu'à attendre quelques instants pour que la porte s'ouvre, Jessica me montre ce qu'elle a dans les mains, c'est le test de grossesse que je lui ai dit de faire après sa énième nausée ce matin.

-Je peux le voir ?

-Bien sûr.

Elle me le tends, je le prends et regarde le résultat, positif. Je baisse les yeux sur ma femme, je vois qu'elle est stressée.

-Jess, tu es enceinte !

-Apparemment.

-Tu n'as pas à stressée, tout va bien se passer.

-J'ai quand même peur.

-Je comprends. Tu as peur à cause de la perte du bébé.

-Exact. J'ai peur de perdre ce bébé, et je ne m'en remettrais pas je pense.

-Tout ira bien. Notre premier est partie à cause d'un grave accident, aujourd'hui tu ne risques rien.

-Je sais, mais j'ai peur que mon corps ne le soutienne pas.

-On ira vite voir un obstétricien, ne t'inquiète pas. Même s'il faut une prise de sang avant.

Elle grogne, elle déteste ça, ce qui me fait sourire.

-Si tu le veux, je peux m'occuper de prendre les rendez-vous.

-Non, je vais m'en charger. Je demanderais à Anton ton planning, pour convenir des rendez-vous ensemble.

-Pas de soucis. Maintenant, peut-on y aller ?

-T'as pas l'air si ravi que ça, que je sois enceinte.

Je souris en posant le test sur la table de chevet et pose mes mains sur ses hanches.

-Mon cœur, je suis terriblement heureux de voir ce test positif, mais je veux aussi les résultats sanguins et une échographie avant de sauter partout pour dire que je vais devenir père. Crois moi, quand tout sera confirmé, tu verras à quel point je suis heureux.

Mon épouse sourit à son tour, je viens la taquiner un peu en la chatouillant, elle réussit à m'échapper pour aller dans le dressing.

-Tu ne m'as pas dit que nous allions être en retard ? Il faudrait que tu finisses de te préparer !

-Je suis déjà prêt.

Je rigole en l'entendant fouiller dans ses chaussures, je la rejoins uniquement pour récupérer ma veste. Je la regarde mettre ses chaussures, prendre sa veste, puis elle vient devant moi.

-Je suis prête ! On peut y aller.

-Tu vas supporter une journée dehors avec de la nourriture à foison ?

-Il le faut bien. Heureusement les odeurs ne me dégoûtent pas trop pour le moment.

-Si jamais ça ne va pas, tu rentres.

-Oui, Votre Majesté.

Je souris, puis je tends mon bras que mon épouse saisie sans attendre. Nous quittons nos appartements pour notre première sortie en tant que couple marié, la première sortie de Jessica en tant que reine. Elle n'a aucune angoisse sur ça, d'autant plus que c'est un événement conjoint entre mes projets et les siens, qui va durer toute la journée.

* * *

Les mois passent et ne se ressemblent pas au palais. Depuis le retour du voyage, nous avons énormément travaillés avec Jessica, malgré sa grossesse qui se déroule à merveille. Aujourd'hui elle est au début de son huitième mois, elle est plus radieuse que jamais. Elle sait que notre bébé va bien, ça aide énormément après les quelques semaines de stresse au début, elle avait même peur de prendre la voiture ! Mais je la comprends, le trauma de l'accident était encore présent.

Aujourd'hui, nous avons d'ailleurs un rendez-vous qu'elle attends depuis un moment, nous avons la troisième et dernière échographie. Je dois avouer que ce rendez-vous tombe le bon jour, je trouve ça formidable de voir mon bébé une dernière fois avant sa naissance le jour de mon propre anniversaire. Nous arrivons d'ailleurs au cabinet, le médecin est déjà prêt à nous accueillir. Nous nous installons sans attendre, le début du rendez-vous se passe très bien, nous passons rapidement à l'échographie. Je n'attends pas d'autre cadeau pour aujourd'hui, celui-ci est déjà le plus beau pour moi.

L'obstétricien se mets en place et commence l'examen, Jessica garde ma main dans la sienne tout le long. Je ne quitte pas l'écran des yeux, je regarde notre bébé, pas timide pour ce dernier examen ! Il bouge beaucoup, ce qui ne facilite pas le travail du docteur, mais ça nous fait bien rire. Heureusement, notre petit se calme après sa petite folie, toutes les mesures peuvent être prises, tout va bien pour lui. Ou elle, nous ne connaissons pas son sexe, nous ne voulons pas le savoir.

L'échographie dure un bon moment, je soupçonne l'obstétricien de la faire durer plus longtemps que prévu, puis le spectacle est fini. Il retire la sonde et donne du papier à mon épouse avant de s'en aller pour s'occuper des papiers, des documents et des images de l'examen. Je regarde Jessica, elle est heureuse. Nous ne nous attardons pas ici, nous prenons les derniers conseils du médecin puis nous quittons le cabinet.

Evidemment, arrivés au palais nous montrons les images à Mary, qui a hâte de découvrir son petit-enfant, qui est une petite-fille selon elle. Je dois avouer que je suis d'accord avec elle, bien que Jessica espère un petit garçon.

* * *

Juin commence tranquillement, Jessica peut accoucher d'un moment à l'autre maintenant. Elle est fatiguée de la grossesse, elle a hâte que ça se termine, ce que je comprends, mais elle aussi peur de l'accouchement. Je dois avouer que j'ai quelques craintes, même si elle est en bonne santé. Mais j'ai confiance en elle et en le personnel de la maternité qui va s'occuper d'elle.

Aujourd'hui, malgré mes congés qui ont commencé, je suis dans mon bureau, à arranger des choses. Je pars pour trois mois sans rien toucher, je n'ai pas envie qu'Anton ou mes employés soient perdu dans les tâches à faire. Je réponds également à quelques mails que j'ai reçu, venant de dirigeants ou de patrons d'entreprises me souhaitant le meilleur avec mon enfant à venir. Je les remercie, j'apprécie ces messages quand moi-même j'en ai envoyé, parfois avec des cadeaux pour leurs enfants. En bientôt un quart de siècle de règne, j'en ai vu des naissances.

Quelqu'un fini par me sortir de mes pensées en toquant à la porte, je me redresse et dis à la personne d'entrer, je souris en voyant mon épouse.

-Salut, je ne te dérange pas ?

-Pas du tout. Tout va bien ?

-Je suis épuisée et j'ai des contractions.

-Quoi ?

Je me lève d'un coup, buttant contre mon bureau, ce qui me fait mal mais je m'en fiche, je rejoins Jessica qui rigole.

-Gabriel, ne te presse pas, j'ai des contractions mais tout va bien.

-Des vraies ou alors celles que tu as eu jusqu'ici ?

-Je pense que ce sont des vraies, elles sont régulières.

-Tu veux aller à l'hôpital ?

-Et rester enfermée pendant des heures sans liberté ? Non merci.

-Tu ne veux pas la péridurale ? Tu n'as pas arrêté de m'en parler.

-J'en rêve, mais marcher ici, profiter, discuter librement avec Camille même si c'est par message, c'est nettement mieux que d'être enfermée entre quatre murs. D'ailleurs, je suis venue te demander quelque chose.

-Je t'écoute.

Jessica va s'asseoir, je prends place en face d'elle.

-Est-ce que tu penses que ce serait possible d'aller dans la maison du sud après l'accouchement ? Je n'ai pas envie de rester ici, j'ai envie d'être au calme pour les premières semaines de vie avec notre fils ou notre fille.

-Bien sûr. Si les médecins sont d'accord, on part où tu veux. Mais tu vas être loin de ta maman et la maison n'est pas aménagée pour accueillir un bébé.

-Il nous faut pas grand-chose pour notre bébé. Et ma mère pourrait venir avec nous, pour nous aider. C'est notre premier né, il nous faudra quelqu'un pour nous aider.

Je réfléchis quelques instants, il est vrai que quelques semaines loin de tout, avec l'aide de ma belle-mère, ce serait une bonne chose.

-Laisse-moi préparer tout ça. Je suis d'accord.

-Merci !

Ma femme est heureuse, jusqu'à ce qu'une contraction arrive. Je la laisse prendre mes mains, je peux bien la laisser les écraser si ça peut la soulager.

-Bon, on va au salon. Quand tu le veux, on part pour la maternité.

Elle me sourit, reprends son souffle puis me laisse ranger mes affaires avant qu'on quitte le bureau. Je fais du mieux que je peux quand nous arrivons au salon, j'essaie de soulager Jessica, je lui masse le dos, la laisse serrer mes mains, le travail a vraiment commencé. Je vérifie les affaires avec elle, tout est prêt pour partir, mais je la laisse choisir le bon moment. Mary nous rejoint, aidant sa fille comme elle le peut aussi. Je préviens aussi que je vais partir quelques semaines, pour le bien de ma femme.

Vers dix-neuf heures, alors que nous nous préparons à manger, nous entendons un verre tomber avec Mary, nous nous tournons vers Jessica, qui s'est penchée vers le canapé, elle a clairement une contraction très douloureuse. Nous allons rapidement à ses côtés, je n'ai pas besoin de mots, je comprends rapidement ce qu'il vient de se passer. Sa poche des eaux vient de rompre.

-Jess, on va à la maternité, dis-je quand sa contraction passe.

-D'accord.

-Mary, allez chercher nos affaires s'il vous plaît. J'emmène Jessica à la voiture.

-Pas de soucis.

Je passe un bras autour de mon épouse et nous sortons d'ici, sans se précipiter, Mary a le temps de nous rejoindre. J'appelle mon chauffeur en passant, la voiture est déjà prête.

Nous arrivons au parking, Jessica s'installe sur un siège, je range les affaires pendant que Mary salue sa fille, puis nous partons. Sur le chemin, évidemment ma femme prévient sa meilleure amie qu'elle va accoucher par message. Camille n'est malheureusement pas ici, elle est avec sa famille en ce moment, ce qui est dommage, je suis sûr qu'elle serait venue à la maternité.

Le trajet est long, d'autant plus qu'il y a du trafic. Nous arrivons à la maternité alors que Jessica a une contraction, on attends qu'elle passe puis je l'aide encore une fois à marcher jusqu'à la salle prévue pour elle, elle refuse le fauteuil, trouvant ça inutile. Elle s'installe sur le lit, une sage-femme vient rapidement contrôler où ça en est, le travail à la maison était parfait, elle est bientôt sur le point d'accoucher. Pendant qu'elle se change je m'occupe de quelques documents à signer, je préviens Anton que la naissance est pour ce soir et je passe voir le service de sécurité pour les prévenir de ne faire entrer dans la chambre personne d'autre que les personnes qui doivent s'occuper de ma femme.

Je retourne à ses côtés, elle a un mélange d'émotion quand elle me regarde.

-Gabriel, j'ai une dernière chose à te dire.

-Quoi donc ?

-Le prénom, je te laisse le choisir, mais je veux Betty ou Arthur pour notre enfant.

-Pour mes parents ?

-Exact.

-Et pourquoi pas Stephen ?

-On le peut aussi si c'est un garçon. Et Stéphanie si c'est une fille, pour lui rendre hommage sachant que ma mère est encore vivante.

-C'est une excellente idée. Et je te promets que je ne choisirais pas un prénom ridicule pour notre bébé.

-J'espère bien.

Une nouvelle contraction la gagne, plus douloureuse que les précédentes. Je continue à l'aider, jusqu'à ce que ce soit l'heure de pousser. Ma main souffre pendant tout le processus, Jessica ne la lâche pas une seconde, mais je ne dis rien, je me contente de l'encourager quand elle pousse. Elle mets toute sa force et son énergie, pendant plus de vingt-cinq minutes, puis enfin nous voyons notre bébé. Il est déposé sur Jessica, qui est épuisée, mais heureuse de voir notre enfant enfin avec nous, pleurant comme il faut. Je pose ma main sur son petit dos quand la sage-femme a finit de l'essuyer, ça y est, je suis papa.

Nous prenons quelques instants pour réaliser la chose, puis je regarde mon épouse, qui a les yeux rivés sur notre bébé.

-Félicitation mon cœur.

Elle sourit en m'entendant, puis tourne la tête vers moi.

-Merci mon amour. Ta main va bien ?

-Je vais extrêmement bien. Ne t'inquiète pas. Et toi, comment tu te sens ?

-Epuisée mais heureuse. Je t'aime.

-Je t'aime aussi.

Je pose un baiser sur sa tempe, puis c'est l'heure de donner un prénom à notre bébé. Je regarde son sexe, un prénom me vient à l'esprit.

-Hazel.

-Hazel ?

-Oui. Hazel Betty Stéphanie. Si cela te convient.

-Princesse Hazel, j'aime bien. C'est parfait pour notre fille.

-Tant mieux si tu aimes.

Jessica me sourit puis regarde notre bébé, disant son prénom. Hazel est plus calme, et fatiguée visiblement, elle s'endort sur la poitrine de sa maman. Puisque le temps est calme maintenant, je donne les prénoms à la sage-femme qui s'occupe de ça. Je retourne rapidement vers mon épouse et ma fille, Jessica se repose enfin. Je m'occuperais de l'annonce de la naissance demain, rien ne presse pour ce soir, c'est déjà vingt-trois heures.

Quand je le peux, après un examen par la pédiatre, j'ai enfin le droit de prendre ma fille dans mes bras, elle est toute petite, toute légère, adorable. Je caresse doucement son visage, l'émotion me gagne, je sens les larmes venir, je l'avoue. Je regarde ma petite, ému, fier, heureux. Je l'embrasse doucement et la blottis contre moi, le nez sur sa petite tête, elle sent si bon... Je savoure l'instant, j'oublie totalement qui je suis pour ce pays, ce soir je suis juste un papa qui vient de vivre la naissance de son premier enfant.

FIN

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Et voilà, c'est terminé. L'histoire de Jessica et Gabriel vient de s'achever sur la naissance la petite Princesse Hazel, j'espère que cet épilogue et cette histoire en globalité vous a plu. Un petit bonus est en préparation, il arrivera demain et nous aurons officiellement finie cette histoire. 

Comme je vous l'ai dit, j'ai adoré écrire ce roman. Gabriel et Jessica m'ont particulièrement touchés, je crois que c'est un de mes couples préférés avec Elisabeth et Thomas, de ''Un amour au cinéma''. Ils vont me manquer, d'autant plus que je ne pense pas écrire une nouvelle histoire royale avant un petit moment, j'ai terriblement envie de terminer des romances que j'ai commencé il y a bien longtemps mais qui n'ont jamais été achevé.

Voilà pour ce que je voulais vous dire, mes petits remerciements. 

Je vous embrasse fort, je vous dis à demain pour le bonus, Céline 💙

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