Chapitre 91

Les vacances arrivent enfin, je prépare ma valise, j'ai hâte de partir ! Dans quelques heures nous partons, je n'ai toujours pas la destination, Gabriel m'a juste donné des indications de température, qui pourrait correspondre à beaucoup d'endroits en Europe. Je suis allée jusqu'à demander à Anton, mais rien, il est muet comme une tombe sur ça. J'ai tout essayé pour savoir, y compris des petites surprises pour Gabriel, il n'a rien dit. Je suis allée jusqu'à envoyer ma mère et Camille, mon compagnon est trop silencieux et il a bien caché les documents du voyage.

Ce n'est pas grave, je prépare quand même mon bagage avec plaisir, l'impatience du voyage prends le pas sur les questions que je me pose. Je prends un peu de tout, on peut finir dans le sud de la France, en Italie, en Espagne, au Portugal, pleins d'endroits, assez diversifié, alors je prends plus que nécessaire. Je la termine après plus de deux heures à m'en occuper, je la ferme et la pose à côté de la valise que Gabriel a déjà préparé, il n'y a pas sa sacoche alors que d'habitude, il la pose toujours sur son bagage. Il ne veut pas que je sois au courant de notre endroit de villégiature !

Je secoue la tête et lâche un profond soupir, je m'occupe de mon sac à main puis je pars à sa recherche, il est partie une fois sa valise fermée. Je vais vers les appartements de ma mère, où j'entends des rires. Je toque à la porte et entre dans le salon, j'y trouve bien mon compagnon, ma mère et son petit-ami, tous à bien discuter autour d'un verre. Ils se tournent vers moi alors que je m'avance jusqu'au canapé, Gabriel me tends le bras, m'invitant à m'asseoir à côté de lui.

-Tout est prêt pour le voyage ?

-Ma valise est prête. J'ai hâte de partir maintenant.

-J'imagine bien. Avant, ça te dit de manger avec ta mère et Eliot ?

-Bien sûr. Il faut bien s'occuper avant le départ.

Je souris à mon tour, puis nous quittons le canapé pour aller autour de la table, où le repas ne tarde pas à être servie. Nous profitons de ce bon moment pour discuter, ma mère est contente de nous voir partir, surtout que c'est elle qui va gérer la maison, on lui fait confiance.

Nous passons un excellent moment ici, puis l'heure du départ arrive. Gabriel et moi allons récupérer nos bagages après s'être changés, puis on y va. Nous saluons ma mère en passant, Camille nous rejoint alors qu'on s'apprête à monter dans la voiture, elle me serre dans ses bras assez fort.

-Camille, tu m'étouffes !

-Désolée.

Elle me lâche un peu, mais garde mes bras dans ses mains.

-Tu sais que je ne pars qu'une semaine ?

-Je sais, mais tu vas me manquer.

-On s'appellera, ça devrait aller.

-J'espère bien. Gabriel, pas de bêtises avec ma meilleure amie.

-Vous pouvez me faire confiance.

-Vous avez intérêt. Je vous laisse y aller. Jess, si tu peux, pense à ramener quelques souvenirs, peu importe où vous allez.

-Evidemment. Passe une bonne semaine.

-Toi aussi.

Nous nous faisons un nouveau câlin puis elle nous laisse monter dans la voiture. Nous prenons enfin place, notre chauffeur démarre et nous partons d'ici, je suis impatiente ! Je me tourne vers Gabriel, il sourit en prenant ma main.

-Bien, maintenant que nous sommes dans la voiture, tu vas me dire où nous partons ?

-A l'aéroport pour prendre un avion.

-Et cet avion va nous conduire où ?

-Dans un autre aéroport.

-Situé dans quel pays ?

-Un pays d'Europe.

-Tu ne veux toujours pas lâché le morceau toi.

-Non. Tu n'as plus beaucoup de temps à attendre.

-Je suis quand même impatiente.

-C'est ce que je vois.

-T'es pas gentil.

-Alors que nous partons ensembles en vacances ? Jessica, je suis très gentil.

-Pas quand tu me caches des choses. Et ne reparle pas de ce qui s'est passé il y a quelques semaines.

-Je n'allais pas en reparler. Nous ne nous sommes pas réconciliés pour que j'en parle. Mais mon cœur, tu n'as plus beaucoup à attendre.

-D'accord. Je vais essayer d'avoir de la patience.

-C'est bien.

Gabriel me tapote la tête comme on tapote celle d'un enfant, je le pousse un peu, ce qui le fait rire. Il m'attire contre lui en saisissant mon poignet, je ne me débats pas plus que ça, je suis bien dans ses bras. Je ne peux m'empêcher, en ayant parlé de ça, de repenser à la réaction des gens quand je suis sortie pour la première fois avec mon bleu sur le nez. Je ne l'ai pas caché, je ne le voulais pas. Tous ont été très surpris, beaucoup ont commencé à sortir des histoires de violences conjugales que j'ai vite stoppé avec un communiqué où j'expliquais ce qu'il s'est passé entre Stacy et moi. Mon compagnon ne lèvera la main sur moi, il n'a jamais été violent et ne le sera jamais. Certains n'ont pas cru à mes propos, surtout des associations contre les violences conjugales, je ne leur en veux pas, ils ont rapidement compris par des visites privées où je me suis expliquée sur ce qu'il s'est passé. Quasiment tous m'ont cru et je sais qu'à force de se montrer ensembles, les gens ont vus notre amour sincère.

Je regarde un peu l'extérieur, ne voulant pas penser à ça. Je regarde la route jusqu'à l'aéroport, nous nous dirigeons vers le terminal des vols privés. C'est la seconde fois que j'y viens et je suis très heureuse de passer par ici. Nous ne nous attardons pas dans la voiture, nous allons rapidement enregistrer nos bagages, nous passons la sécurité et nous retrouvons un autre véhicule prêt à nous emmener à l'avion. On le rejoint sans attendre, une hôtesse est déjà présente devant l'escalier, toute souriante. Nous la saluons et montons dans le jet, celui-ci est petit mais très beau quand même, parfait pour les vols moyen courrier. Gabriel passe devant moi, il range nos sacs alors que je m'installe.

Mon compagnon va échanger quelques mots avec le commandant de bord puis il vient s'installer en face de moi, tout sourire.

-Alors, tu vas me dire où nous allons ?

-Non. Et j'ai demandé au commandant de ne pas dire la destination.

-C'est pas gentil ça.

-Tu sauras la destination dans deux heures. Peut-être avant si tu es bonne en géographie.

-Je demanderais alors à l'hôtesse.

-Elle aussi est tenue au silence.

-D'accord.

Je décide de croiser les jambes et les bras, ce qui fait rire Gabriel. Il ne dit rien, il se contente de sortir son téléphone pour consulter je ne sais quoi. Je sors à mon tour mon téléphone, regardant mes derniers mails, Jaya m'en a envoyé quelques uns en me notifiant que ce n'est pas important.

En regardant ces mails, une idée me vient en tête pour savoir où nous partons. L'avion n'est pas encore prêt de décollé, alors je me lève et vais fouiller le sac de Gabriel, sans regarder les documents de voyage.

-Jessica, qu'est-ce que tu fais ?

-J'ai besoin de ton portefeuille.

-Dans la pochette avant de ma sacoche.

-Merci.

Je le prends là où il m'a indiqué et je retourne m'asseoir à ma place.

-Pourquoi as-tu besoin de mon portefeuille ?

-Parce qu'à chaque fois que tu pars à l'étranger, tu demandes de la monnaie à Anton, avant et pendant le voyage.

Gabriel comprends mon raisonnement, il essaie d'attraper son portefeuille mais je me lève et vais à l'autre bout de la cabine. Je réussis à trouver les billets, je les sors alors que Gabriel arrive à ma hauteur. Il essaie encore une fois de récupérer sa propriété, mais je me tourne pour pouvoir regarder les billets que j'ai sorti. Je lis ce qu'il y a d'écrit dessus en me débattant contre mon compagnon, je réussis enfin à voir où nous partons.

-Mon amour, tu m'emmènes en Suisse ? je demande en me tournant vers lui.

-Je voulais te faire la surprise, répond-t-il en récupérant les billets. C'est pas drôle.

-Mais sache que ça me fait très plaisir d'aller en Suisse avec toi. Tu t'es souvenu des destinations que je voulais visiter quand ma mère est partie en vacances.

-Evidemment. Je retiens beaucoup de choses que tu peux me dire.

Je m'approche de lui et passe mes bras autour de lui, il soupire puis pose ses mains sur mes hanches.

-Je trouve que c'est une sublime preuve d'amour. J'ai hâte de voir ce que tu as prévu pour nous en Suisse.

-Tu ne vas pas chercher à s'avoir d'autres choses ?

-Non. Je voulais juste savoir où nous allions passer nos premières vacances en amour.

-Tant mieux.

Gabriel vient m'embrasser, il ne m'en veut plus, ce qui me rassure.

-Votre Majesté, mademoiselle Roy, excusez-moi de vous déranger mais nous allons décoller dans quelques minutes.

Mon compagnon se tourne rapidement vers l'hôtesse pour la remercier, nous allons prendre places, nous attachons nos ceintures et nous voilà partie pour la Suisse !

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