Chapitre 9

Le roi vient de sortir la tête de l'eau, il passe ses mains dans ses cheveux et me regarde, pas comme tout à l'heure. Je lui tends sa montre, mais il s'en fiche, il pose même sa main sur la mienne pour la repousser et il s'approche de moi, ce qui me fait un peu peur j'avoue. Je le regarde dans les yeux, j'ai l'impression que les siens changent, je suis vraiment surprise. Encore plus quand il pose une main sur ma taille pour m'approcher de lui.

-Qu'est-ce que vous faites ?

-J'ai terriblement envie de vous embrasser.

-Je crois que l'apnée n'est pas pour vous, Votre Majesté.

-Sauf que ça fait des jours que je le désire, Jessica.

-Pardon ? Je... ce n'est pas bien ça.

-Pourquoi ce ne serait pas bien ?

-Vous êtes le roi.

-Je suis simplement Gabriel là, je suis l'homme, pas le roi. Et je veux vous embrasser. Maintenant.

Il s'approche encore plus, je dois m'échapper. Je m'agite un peu dans ses bras et le repousse, je me tourne et nage pour sortir au plus vite. Je récupère mes affaires et je m'en vais presque en courant de la piscine, je m'arrête quand je suis assez éloignée. Je m'essuie et m'habille, c'était presque bizarre ce qu'il vient de ce passer. Le roi voulait m'embrasser, j'ai du mal à y croire !

Je marche rapidement jusqu'à mon studio, je mets mon maillot dans le lavabo de salle de bains et commence à mettre les serviettes au sale quand j'entends quelque chose tomber au sol. Je ferme mon bac et ramasse ce qui vient de tomber, c'est sa montre, j'ai du la serrer dans ma main quand il a voulu m'embrasser. Il faut que je lui rende, mais il est hors de question que je retourne à la piscine. Je lui rendrais lundi, quand j'irais nettoyer son bureau.

Seigneur, je suis celle qui nettoie le plus son bureau, ça va être bizarre s'il fait comme l'autre jour, à rester alors que je dois faire mon travail. Je pose la montre sur ma table de chevet et vais prendre une petite douche avant de me sécher les cheveux et me coucher enfin. Aujourd'hui j'ai failli me faire embrasser pour la première fois de ma vie, par l'un des hommes les plus puissants du pays, qui a dix-sept ans de plus que moi. Plus jamais je ne lui donnerais de cours d'apnée, je ne veux plus rester à ses côtés, seuls.

Quand je ferme les yeux, je revois le roi essayer de m'embrasser, je déteste ça. Je tourne et retourne dans mon lit, n'arrivant pas à trouver le sommeil. Je soupire en regardant le plafond, j'ai horreur des insomnies. Je n'en fais pas souvent, d'habitude je m'effondre quand j'ai de grosses journées, encore plus après de l'apnée.

Je m'assois sur mon lit et prends un livre, autant m'occuper jusqu'à ce que le sommeil arrive... Mais dans ce roman les protagonistes s'embrassent dans le chapitre que je lis, ça me coupe mon envie. Je pose le livre sur mon lit et vais devant la fenêtre pour regarder le jardin, j'ai la chance d'avoir une belle vue d'ici. Je reste un petit moment quand je vois le roi sortir, une cigarette à la main. Je le regarde quelques instants, puis retourne me coucher.

Je continue de me tourner dans tout les sens, jusqu'à ce que je finisse enfin par m'endormir.

* * *

Une nouvelle semaine commence, je suis de retour au palais, j'ai passé le week-end chez ma mère, je n'avais pas envie de rester dans mon studio. Je ne lui ai pas raconté ce qu'il c'est passé vendredi soir à la piscine avec le roi, mais elle a su que quelque chose n'allait pas. Elle a essayé de me faire parler, mais je ne dis rien. Je n'ai pas envie de raconter ça. Je veux juste faire mon travail et oublier ce qu'il c'est passé même si je dois nettoyer le bureau de Monsieur.

J'arrive d'ailleurs devant la pièce, qui est ouverte et vide, ça m'arrange. Je récupère la montre dans la poche de mon tablier, je n'ai pas osé la ramener pendant ce week-end, je la dépose après avoir nettoyé le bureau. Je continue mon ménage jusqu'à entendre une discussion animé. Je me mets sur le côté en comprenant qu'ils arrivent, heureusement que j'ai presque fini mon travail.

Deux hommes entrent dans le bureau, c'est le roi et son assistant, visiblement pas d'accord sur quelque chose. L'assistant est le premier à me voir, il se tait en pleine phrase.

-Oh, bonjour mademoiselle. Vous avez finit votre tâche ici ?

-Presque. J'ai une ou deux choses à finir.

-Parfait. Vous faites du bon travail.

-Merci monsieur. Je finis rapidement et je vous laisse.

L'assistant hoche la tête en souriant et se tourne vers le roi, je lui jette un œil.

-Anton, laisse-nous deux minutes. Je dois parler à mademoiselle Roy.

-On doit finir notre discussion.

-Plus tard.

Le roi est sec, son assistant ronchonne quand même et quitte la pièce en claquant la porte. Je regarde mon chiffon, je ne voulais surtout pas que ceci arrive.

-Mademoiselle, s'il vous plaît, pouvez-vous vous approcher ?

J'obéis en levant la tête, je me dirige vers son bureau, restant bien de mon côté.

-Je vous remercie pour la montre, je me demandais où elle était passée.

-Elle était dans mes affaires. Excusez-moi de ne pas l'avoir ramené plus tôt.

-Pas de soucis, j'en ai d'autres. Et ne me présentez pas d'excuse, c'est à moi de vous en faire.

-Pourquoi ?

-Vous le savez bien, vendredi soir. Je n'aurais pas du faire ce que j'ai fait. Je vous ai fait peur alors que ce n'était pas mon but.

-C'est déjà oublié.

-Je ne pense pas que vous ayez oublié Jessica. Vous avez fuit en courant, vous avez eu peur.

-Je ne m'attendais pas à ce que vous vouliez m'embrasser, c'est tout.

-Donc, si je retente ma chance là, vous n'allez pas partir en courant ?

Il contourne son bureau pour s'approcher de moi, sans me toucher, je recule. Il avance d'un pas, je recule d'un autre, jusqu'à taper contre la bibliothèque.

-S'il vous plaît, je dois finir ce que j'ai commencé. Votre assistant va se poser des questions.

-Je m'en fiche, il sait beaucoup de choses sur moi. Pourquoi refusez-vous que je vous embrasse ?

-Il me faut une raison pour refuser ?

-Non, mais je souhaiterais comprendre. Vous avez un petit-ami ?

-Ce n'est pas quelque chose qui vous regarde.

-Je suis curieux, répondez, s'il vous plaît.

Je baisse la tête en la secouant, je me demande d'où lui vient cette curiosité. Sauf que le roi pose sa main sous mon menton pour me redresser le visage et il me regarde dans les yeux.

-Jessica, avez-vous non seulement déjà eu un petit copain ?

-Ma vie privée ne vous regarde pas, Monsieur.

-Alors ne me donnez pas de faux espoir. Répondez à ma question, sincèrement.

-Je ne suis pas en couple, mais cela ne veut pas dire que je veux que vous m'embrassiez. Je ne veux pas être une maitresse de passage.

-Vous êtes le genre à croire au grand amour alors ?

-Plutôt à se concentrer sur sa vie. Je ne crois pas au grand amour.

-C'est triste ça.

-Dit l'homme qui a quarante ans mais qui n'est pas marié et qui n'a pas d'enfant.

-J'aime beaucoup votre répondant quand vous prenez confiance en vous. C'est très attirant.

-Vous ne m'embrasserez pas pour autant.

Vous ne me volerez pas mon premier baiser.

-D'accord. Mais un jour j'aurais ce baiser. Et peut-être plus. Je vous laisse finir votre travail.

-Merci.

Il me lâche et va ouvrir la porte, je me précipite vers mon chariot, finis mon travail et je quitte le bureau. Je rejoins mes quartiers, range tout, me change et je vais dans le jardin. Je m'installe sur une chaise longue avec mon livre, des boissons étaient installées à l'entré, j'ai un verre avec moi.

Du bruit me coupe dans ma lecture, je lève la tête après avoir mis mon marque-page, les collègues viennent d'arriver. Je pose mon livre sur le côté et discute avec eux, ça fait du bien d'oublier ce que j'ai vécu tout à l'heure.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top