Chapitre 83

Je regarde le plafond, une main sur la poitrine, essoufflée. J'ai l'impression d'avoir couru un marathon alors que j'ai juste eu le droit à la meilleure partie de sexe de ma vie ! J'aurais le droit à de grosses courbatures demain, mais je suis comblée.

Je me redresse pour regarder Gabriel, il s'est effondré en travers du lit, comme moi, il tourne la tête pour me regarder.

-Mon cœur, t'es la meilleure, tu le sais ça ?

-On a tout les deux été très inspirés pour aujourd'hui. J'espère juste que personne n'est passé à côté de la chambre, on aurait pu croire que deux bêtes se battaient, dis-je en riant.

-Je l'espère aussi. En tout cas, t'as bien fait d'acheter des accessoires.

Gabriel rigole à son tour en se redressant, je m'approche de lui et l'embrasse, plus tendrement que tout à l'heure.

-On va prendre une douche et on change les draps ?

-Ouais.

On se lève en même temps et nous nous dirigeons dans la salle de bains où nous sautons sous la douche malgré l'eau froide au début, elle fait du bien cette eau fraiche. Nous prenons notre temps ici, en restant sage, puis nous allons changer les draps et la couverture avant de se changer et d'aller dans le salon. Gabriel demande à manger, on en a bien besoin et il vient s'installer à côté de moi, me prenant dans ses bras. Il profite de ce moment calme pour me montrer encore plus de photos qu'il a prise ou que Anton a prise pour lui. Tout est magnifique, j'aimerais vraiment y aller pour voir ça de mes propres yeux.

Nous passons le reste de l'après-midi et de la soirée à parler sur tout ce qu'on a fait pendant ces dix jours, ça fait un bien fou de le retrouver. Lui aussi semble très heureux, je le vois à son visage radieux. Et quand nous retrouvons enfin notre lit ensemble, je m'endors avec le sourire, dans les bras de l'homme que j'aime.

* * *

Mars arrive à sa fin, déjà, nous avons repris notre quotidien avec Gabriel après un bon week-end majoritairement au lit, ça fait du bien de reprendre notre petite vie tranquille. Gabriel est, entre très grands guillemets, en repos, ce qui est très agréable quand je rentre des bureaux, bien que nous ne sommes pas loin. Il travaille malgré tout, son rôle le prive d'un vrai repos en dehors de ses vacances, mais pas toute la journée. Du coup, pour une fois, c'est lui qui vient m'embêter alors que je travaille, mais ça ne me déplait pas.

Ma concentration est coupée par quelqu'un qui toque à la porte, je me redresse et indique à la personne qu'elle peut entrer, je suis plutôt surprise par les coups qu'elle donne. Je le suis d'autant plus quand je vois Camille entrer, presque en panique.

-Camille, qu'est-ce que tu fais là ?

-J'ai quelque chose à te montrer.

Je fronce les sourcils, je ne comprends pas son état et pourquoi elle veut que je la suive.

-Qu'est-ce qu'il se passe ?

-Jess, s'il te plaît. Viens.

-J'arrive.

J'enregistre mon travail et suis Camille dans les couloirs, elle m'emmène jusqu'au bureau de Gabriel, je vais de surprise en surprise aujourd'hui. Nous entrons dans la pièce, mon compagnon est présent avec Anton et, plus étonnant, Jaya. Et leurs visages n'annoncent rien de bon.

-Je peux savoir ce qu'il se passe ici ? Pourquoi vous avez des têtes d'enterrement ?

-Vient à côté de moi, s'il te plaît.

-Je me suis loupée quelque part ? dis-je en rejoignant Gabriel. Un problème avec un projet ?

-Non.

Son non est sec, ce qui m'inquiète encore plus. Je vais à côté de lui, il est sur un mail, venant d'un média très populaire. Gabriel me laisse prendre sa place, je m'assois et lis ce qui a d'écrit dessus, apparemment une vidéo a été envoyé à la rédaction, qu'ils ont décidé d'envoyer. Je vois le lien, qui a été ouvert, je clique dessus, je ne démarre pas la vidéo, je comprends rapidement ce que c'est, et ça me fait halluciner ! Je ferme l'onglet et me tourne vers Gabriel, je me sens... salie.

-Gabriel, je te jure, je n'ai rien fait.

-Je sais.

-Dis-moi qu'il n'y a que ce média qui l'a cette vidéo.

-Malheureusement, non, et elle est déjà sortie, réponds Anton. C'est pour ça qu'on vous a fait venir.

Je pose mes mains sur mon visage, je n'y crois pas... Notre vie intime vient d'être mise en ligne, contre notre gré, en plus, à l'image que j'ai vu, c'était lors de nos retrouvailles après son voyage, un moment qui sait me faire rougir quand j'y repense. Je regarde de nouveau Gabriel avant de me mettre à pleurer, je ne veux pas craquer devant Anton et Jaya.

-Qu'est-ce qu'on va faire ?

-Anton a appeler mes avocats, ils vont essayer de faire disparaitre la vidéo des réseaux et d'internet, mais tu le sais aussi bien que moi que rien ne disparait.

-Et les médias ?

-Nous avons fait parvenir un message indiquant que s'ils diffusaient ne serait-ce qu'une micro seconde de la vidéo, on irait au tribunal. Et notre chambre va être inspectée pour voir s'il reste des caméras.

-Des caméras, dans notre intimité, je n'y crois pas... Tu as une idée de qui a pu faire ça ?

-Un employé, sans doute. Ce sont les seuls qui ont accès à notre chambre quand nous n'y sommes pas.

Je me tourne vers Camille, elle est restée ici, même si en retrait.

-Camille, quelqu'un me déteste dans les employés ? J'ai fait du mal à l'un d'entre eux ? T'as entendu des trucs ?

-J'y ai réfléchi en venant te chercher, et non, personne ne te déteste. Certains sont des idiots, mais ils n'ont pas accès à votre chambre ou votre salon.

-Il me faudrait le nom de ces ''idiots'' comme vous les appelez, indique Gabriel. Je dois les interroger.

-Monsieur, vous savez aussi bien que moi que les rares personnes qui ont accès à votre chambre sont les plus anciens et donc les plus digne de confiance. Et très sincèrement, je ne vois personne faire ça. Oui ils sont idiots, mais ils vous respectent, croyez-moi. Aucun n'a intérêt à faire ça, encore plus depuis l'augmentation des salaires et les primes de fin d'année que vous nous avez octroyé. En plus, si vous les interroger, vous ne trouverez rien. Moi je peux trouver qui a fait ça si c'est un employé.

-D'accord. Vous avez jusqu'à la fin de la semaine. Anton, tu vas aider la police pour trouver qui a fait ça si c'est quelqu'un de l'extérieur. Fais parler tout le monde, je veux que cette histoire soit réglée rapidement. Jaya, vous l'aiderez, à deux ça devrait aller plus vite.

-Evidemment. On va retrouver la personne qui a fait ça.

-Parfait. Mettez-vous au boulot rapidement et évitez tout débordement. Je refuse que mon couple soit la cible d'une personne extrêmement malveillante.

Tout le monde s'en va, Gabriel perds sa posture de chef en soupirant, je le rejoins sans attendre.

-Gabriel, je suis désolée.

-Désolée de quoi ? Mon cœur, je sais que tu n'as rien fait de mal. Tu n'aimes déjà pas qu'on te prenne en photo quand tu es avec ta mère et tu fais toujours attention à ce que nos téléphones ne puissent pas nous filmer quand on est au lit.

-Mais j'ai ramené quelqu'un qui visiblement veut nous faire du tord. Qui veut te faire du tord.

-Là on veut nous faire du tord à tous les deux. Et tu n'as ramené personne, ça aurait pu arriver avec n'importe qui.

-Pas avec la duchesse.

-C'est sûr. Mais parce qu'on avait rien comme vie intime.

-Même sans ça, personne n'aurait attaqué Stacy.

Gabriel pose ses mains sur mes joues, me forçant à m'approcher un peu plus de lui.

-Tu n'as pas à t'en vouloir. On aura la personne qui a fait ça et elle sera punie.

-Et si on ne trouve pas la personne ?

-On la trouvera. Au pire je ferais tout pour que la vidéo disparaisse d'internet.

-J'espère qu'on y arrivera. Tu te rends compte que la vidéo c'est nous deux le jour où t'es revenu de voyage ? Penser à ce moment me fait encore rougir parfois !

-C'est pour ça que tu rougis souvent ces derniers temps ! Tu repenses à ce qu'on a fait !

-Ça m'arrive. Et pour être plus sérieux, je ne veux pas dormir dans notre chambre cette nuit, je veux dormir ailleurs. Je ne me sentirais pas en sécurité.

-On a tout un tas de chambres ici, il n'y a pas de soucis.

-Même dans le palais je risque de ne pas me sentir bien.

-Alors on peut aller dans ton ancienne maison. Il me semble que tu l'as encore.

-Oui, je paie toujours les traites. Mais ça fait un petit moment que je n'y suis pas allée.

-C'est pas grave. Si ça peut te permettre de bien dormir, on peut y aller, surtout que personne ne connait cette adresse. Tous pensent que tu viens de la maison où vous étiez, quand ta mère était en convalescence.

-Alors, si ça ne te dérange pas, je veux y aller.

-On ira, pas de soucis. Je préviens juste le service de sécurité qu'on ne dort pas ici cette nuit et je vais quand même demander un tour de la maison, pour s'assurer qu'il n'y ai personne ni de caméra.

-Merci. Je sais pourquoi je t'aime autant.

Je lâche mon premier sourire depuis que j'ai découvert la vidéo, Gabriel sourit à son tour puis il vient m'embrasser. Je dois avouer que j'ai maintenant cette crainte d'être filmée ou prise en photo à mon insu, alors je ne savoure pas vraiment et je recule un peu. Heureusement, mon compagnon semble comprendre, il dépose juste un baiser sur mon front avant de me laisser retourner à mon bureau, où j'essaie de garder la tête haute devant mes employés.

Avant de me remettre au travail, j'envoie un message à ma mère pour lui dire de ne surtout pas regarder les articles qui vont sortir à mon égard. Je ne veux clairement pas qu'elle me voit en action avec Gabriel. Elle me réponds rapidement, elle comprends ce qu'il se passe et me dit qu'elle n'a pas envie d'être traumatisée par sa fille et son beau-fils, ce qui me fait un peu sourire, j'avoue.

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