Chapitre 69
Cela fait maintenant une semaine que nous sommes revenus au palais avec Gabriel, nous avons repris notre quotidien, du moins c'est le cas pour mon compagnon. Je commence à doucement m'adapter à la vie ici, nous avons refait une sortie ensemble dans le cadre d'un de ses projets, chose que j'ai bien aimé. Je passe beaucoup de temps avec ma mère, que ce soit ici ou dehors, même si nous ne pouvons pas aller où nous voulons entre la presse et les gens qui me reconnaissent maintenant. J'ai le droit à un garde du corps, ce qui est assez stressant je dois avouer, mais c'est une obligation, Gabriel refuse que je n'ai personne pour me surveiller quand je suis dehors. Ma mère s'habitue aussi à la vie au palais, un peu plus vite que moi d'ailleurs. Les employés la respecte énormément, en même temps personne n'a envie de s'embrouiller avec elle. Je sais, grâce à Camille, que certains parlent sur notre dos, mais personne n'ose parler devant nous.
Enfin. Aujourd'hui je fais quelque chose d'important pour la suite de ma vie au palais, je dois rencontrer des candidats au poste d'assistant pour moi. Apparemment c'est Anton qui s'en est occupé, j'espère qu'il n'a pas fait n'importe quoi, je n'aimerais pas me retrouver avec une personne qui ne connait pas son travail ou qui peut vendre des détails de ma vie à la presse. Je sais qu'il ne m'apprécie pas plus que ça, bien qu'il reste cordial en ma présence. De toute façon il n'a pas le choix avec Gabriel.
En arrivant devant les bureaux, je vois tout le monde occupé à sa tâche, je me sens un peu de trop donc j'avance vite, je ne veux pas m'attarder ici. Je rejoins la salle de réunion qu'on m'a donné, Anton est déjà là.
-Bonjour Anton, comment allez-vous ? dis-je en allant prendre place à côté de lui.
-Bien, merci. Êtes-vous prête pour accueillir des candidats pour le rôle d'assistant ?
-Oui monsieur. Je compte sur vous pour m'aider comme il faut.
-Je le ferais. Si on parle de votre assistant, on parle aussi d'un futur collègue, je vais faire attention.
-Super, merci. Commençons alors.
Anton fait appeler la première personne, je vois au premier coup d'œil que ça ne va pas le faire avec elle. Et pendant tout l'entretien mon instinct ne me trompe pas, cette personne est imbue d'elle-même, elle veut juste avoir la gloire d'avoir travaillé au palais. Je regarde l'assistant de Gabriel, nous sommes d'accord quand elle est dehors, il raye son nom.
Nous passons la matinée à passer des entretiens, mais à chaque fois le courant ne passe pas du tout. Rare sont les profils un peu intéressant mais finalement décevant. Nous faisons juste une pause pour aller déjeuner, j'en profite pour prendre mon repas avec ma mère, je lui parle des entretiens, elle me parle de sa matinée. Nous passons un bon moment, puis je retourne à mes entretiens.
L'après-midi passe lentement avec des gens peu intéressants, jusqu'à l'arrivée d'une femme, à peu près mon âge, qui court alors qu'on s'apprête à appeler quelqu'un d'autre.
-Madame Roy, monsieur Anderson, bonjour ! Excusez mon retard, j'ai eu un problème de transport. Je suis Jaya Pandey, j'avais rendez-vous à trois heures et demi.
-Madame Pandey, vous êtes en retard de plus de dix minutes.
-Je le sais monsieur, et je vous présente mes excuses.
-Je veux quand même vous voir en entretien, dis-je avant que Anton la congédie. Entrez.
-Merci madame.
Je laisse passer la jeune femme, Anton soupire en me regardant.
-Du retard à un entretien n'est jamais un bon signe.
-Un retard dû aux transport Anton. Je veux quand même la voir, elle a l'air gentille et je pense que ça peut le faire.
-Si vous le dites.
Nous entrons dans la salle, Anton ferme la porte alors que je m'installe.
-Alors madame Pandey...
-Excusez-moi, c'est mademoiselle. Je ne suis pas mariée.
-Bien. Mademoiselle Pandey, parlez-moi un peu de vous. D'où venez-vous ?
-Je suis issue d'une famille indo-britannique, d'un père homme d'affaire et d'une mère diplomate, à New Delhi. J'ai grandi là-bas, bercée par la culture indienne, puis je suis arrivée ici pour mes études en droit international. J'ai obtenu mon diplôme et j'ai suivi les pas de ma mère, travaillant pour l'ambassade britannique dans mon pays d'origine, jusqu'à revenir ici pour chercher un nouveau travail. Et j'ai vu que vous recherchiez une nouvelle assistante, alors j'ai décidé de postuler au palais.
-Vous passez donc d'un emploi dans une ambassade à une envie de devenir assistante ? Pourquoi ce changement aussi drastique ? demande Anton.
-J'étais déjà assistante, c'est inscrit sur mon CV. Je connais la diplomatie, les engagements, les emplois du temps complexe à gérer, les codes de la royauté et les projets qui seraient intéressants de mener à bien ici. Je pense que je serais une bonne assistante, je suis présente en étant discrète, efficace et à l'écoute, prête à relever les défis.
-J'aurais des questions techniques à vous posez. Vous vous sentez prête ?
-Evidemment. Demandez-moi ce que vous voulez.
La jeune femme sourit, puis un échange est entamé entre les deux, sur tout ce qu'il y a à savoir sur l'assistanat pour moi, qui devient apparemment une personnalité importante. Je les regarde discuter de longues, visiblement elle a réponse à énormément de questions que Anton pose, ce qui me rassure. Je l'aime bien, j'ai un bon feeling avec elle, pour la première fois de la journée. Et elle noud tends même un courrier venant de l'ambassade britannique de New Delhi, cette femme m'étonne de plus en plus, et me plais vraiment.
L'entretien se termine plus tard que prévu, mais il s'est bien déroulé dans l'ensemble. Jaya s'en va non sans un trait d'humour, elle m'a beaucoup plu. Nous passons rapidement aux derniers qui attendent, mais ils ont remarqué comment je souriais avec celle qui est passée devant eux, ils savent que je ne vais pas les prendre.
Quand tout le monde est partie, Anton dispose les CV des personnes que nous avons reçu sur la table, je me place face à lui, un peu étonnée, mais il sait ce qu'il fait. Je le regarde barrer quelques papiers, je comprends qu'il ne les veut pas.
-Anton, vous savez que je veux pour devenir mon assistante.
-Je ne recruterais pas mademoiselle Pandey.
-Elle a le meilleur CV, elle a su répondre à vos questions, elle reconnait que vous êtes ici depuis longtemps et qu'elle vous devra le respect. En plus elle est drôle et très terre à terre.
-Et immature pour ce job.
-Là c'est vous qui êtes immature.
-Jessica, si je ne choisis pas la bonne personne pour vous, Gabriel va me souffler dans les bronches et j'en ai clairement pas envie.
-Si vous recrutez Jaya, c'est moi qui en prendrais la responsabilité si elle ne me convient pas. Et l'erreur est humaine.
-Ici on doit en faire le moins possible, dit-il en me regardant.
-Anton, vous abusez. Qu'est-ce qui ne vous plait vraiment pas chez elle ? Qu'elle soit mignonne, à peine plus âgée que moi, qu'elle soit indienne ?
-Croyez-vous que je suis comme Gabriel à draguer des femmes qui sont clairement plus jeune que moi ?
-Vous n'êtes pas marié, vous pouvez draguer qui vous voulez.
Anton secoue la tête, puis se redresse.
-Jessica, je ne suis pas ce genre d'homme. Et ne venez pas dire que c'est son origine qui me dérange. Vous êtes métissée, je vous accepte ici et je vous accepterais comme reine, même si je vous trouve trop jeune. Mademoiselle Pandey a juste quelque chose qui ne me plaît pas.
-Vous avez peur qu'elle prenne votre place ?
Là il pouffe de rire et il s'approche de moi.
-Le jour où on prendra ma place n'est pas encore arrivé. Je suis l'assistant du roi, depuis des années, personne ne peut me déloger.
-Alors vous n'avez rien à craindre. J'aime bien Jaya, elle connaît le travail, on est presque sur la même longueur d'onde. S'il vous plaît Anton, laissez-lui une chance. Si ça ce passe mal, j'en prendrais la responsabilité.
Il soupire, regarde son CV et semble réfléchir avant de regarder tout les autres. Je le laisse réfléchir quelques minutes, puis il me regarde de nouveau.
-Bien. Je vais mettre mademoiselle Pandey en compétition avec monsieur Garnett.
-Garnett ? Pardon ? Ce type qui n'a fait que mater mon décolleté ? Non merci. Je n'ai pas envie de finir agressée.
-Mmm...
Anton regarde le CV et la photo du type, il froisse le tout et le jette à la poubelle.
-Vous avez raison avec lui. Du coup il ne reste que mademoiselle Pandey. Vous êtes contente ?
-Quand vous l'aurez appelé je serais la femme la plus heureuse de ce palais. Merci Anton !
Je me retiens de lui faire un bisou, je sais qu'il déteste ça et nous ne sommes pas à ce point de complicité.
-Bon, je vais m'occuper de la rappeler et elle devrait commencer d'ici quelques jours. Vous pouvez maintenant rejoindre Gabriel ou votre mère, c'est tout bon pour moi.
-Encore merci.
Je lâche un dernier sourire puis je quitte la pièce, l'esprit tranquille maintenant que je sais que j'aurais quelqu'un pour m'aider dans mes débuts en tant que la compagne du roi. Même si j'ai du temps pour faire ma première sortie, je dois me mettre dans ce rôle qui m'attends.
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