Chapitre 63
Aujourd'hui les vacances se terminent, c'est notre dernier réveil ici. Ce soir nous serons au palais, demain nous avons notre première sortie. Je n'ai toujours pas convaincu Jessica, elle est très douteuse, très stressée à l'idée de m'accompagne malgré tout ce que je peux lui dire, mais j'arriverais à la convaincre.
Mais pour le moment, je suis le premier debout, j'en profite pour préparer le petit-déjeuner, hier soir Jessica était épuisée. Je l'ai épuisé, et je n'en suis pas désolé. Mais je ne crois pas que Jessica m'en veuille. J'en suis même sûr, elle a pris beaucoup de plaisir et en plus, ce matin elle a le droit à un petit-déjeuner de compétition au lit.
Ces deux semaines ce sont bien passées, très bien même, bien que nous ne sommes pas ignorant que c'était deux semaines hors du quotidien et qu'on ne va pas retrouver ce qu'on avait avant. Je vais reprendre mes visites, mon travail et Jessica devra trouver sa place.
Enfin. Je finis rapidement le petit-déjeuner, je pose tout sur un plateau et je me dirige vers la chambre. Jessica dort toujours, blottit contre mon oreiller, je trouve ça adorable. Je pose le plateau sur la commode, ouvre un peu les rideaux et me penche sur ma compagne, ma belle endormie.
-Hé, mon cœur, c'est l'heure de se réveiller.
Elle bouge un peu, je caresse son bras dénudée.
-J'ai préparé le petit-déjeuner, il y a tout ce que tu aimes.
Elle grogne un peu et se cache sous mon coussin, c'est adorable. On dirait un petit chat.
-Jess, je vais tout manger et tu vas grogner sur le chemin du retour.
-T'es pas gentil, dit-elle en sortant de sa cachette. Je suis fatiguée. Laisse-moi encore dormir un peu.
-Pendant le retour tu pourras dormir, ne t'inquiète pas.
-La prochaine fois, je t'interdirais de me toucher la veille de rentrer à la maison. Je suis épuisée.
-C'est toi qui a été demandeuse. Je n'ai fait que répondre à la demande.
Jessica m'envoie un coussin en pleine figure, ce qui me fait rire et me redresser.
-Allez, petit-déjeuner !
-Avant, toilettes. Et je vais enfiler quelque chose.
-Je dois avouer que ta tenue d'Eve est tentante. Tu fais bien de mettre quelque chose sur le dos.
-Mon dieu, mon roi est un pervers.
Jessica se lève en rigole, je la regarde aller dans la salle de bains, elle n'hésite pas à rouler des hanches, je rie à mon tour en m'effondrant sur le lit, me retenant d'aller après elle. Je me lève quand même à mon tour, je fais le lit rapidement puis j'apporte le plateau dessus, tout me donne très faim, j'ai l'estomac qui réclame à manger. Heureusement Jessica ne tarde pas à revenir, elle prends une culotte, un de mes tee-shirt puis elle s'installe pour prendre le déjeuner.
-Tu sais que j'ai pris deux kilos en deux semaines ? Tu veux m'enlaidir à si bien cuisiner ?
-Je n'ai même pas vu que tu avais pris du poids. Tu es loin de t'enlaidir chérie.
-Moi je le vois.
-Ne me dit pas que tu vas complexer sur ton corps ? Jessica, tu es sublime, ne t'inquiète pas. A mes yeux tu es toujours celle que j'ai pour la première fois il y a plus d'un an de ça.
-Je ne complexe pas, je te dis juste que je vois que je prends du poids. Mais je sais aussi que ça fait deux semaines que nous sommes ici et que nous avons rarement quitté la maison. Donc, je comprends les deux kilos en plus sur la balance.
-Tant mieux si tu ne complexes pas.
Je souris en la regardant de bas en haut, je n'avais vraiment pas remarqué ses deux kilos en plus, mais j'ai peut-être un jugement complètement altéré avec elle.
Nous profitons tranquillement de notre matinée, puis nous remballons nos affaires pour partir, même si nous serions bien resté ici encore un moment. Mon chauffeur ne tarde pas à arriver quand lui demande de venir, il a passé les deux semaines pas trop loin d'ici.
Dans la voiture, je sens ma compagne stressée alors qu'elle ne l'a pas été des vacances, mais je le comprends.
-Jessica, tout va bien se passer.
-Gabriel, je vais revenir dans le palais, non pas en tant que femme de ménage, mais en tant que ta compagne. Mes craintes sont normales, non ?
-Je ne dirais qu'elles ne sont pas légitimes. Mais sache que si tu ne te sens pas bien, que tu ne te sens pas à ta place, je suis prêt à partir d'ici, prêt à quitter le palais.
-Jamais je ne te forcerais à faire ça. Je t'aime, tu m'aimes, tout ce qu'il me faut c'est... trouver ma place. Et je vais devoir me battre contre des gens qui doivent me haïr.
-Comme la mère de Stacy ?
-Surtout contre elle et je pense tout le gouvernement.
-Pour elle, ça devrait aller, je vais lui parler et lui dire de rester loin de toi si elle veut garder ses privilèges. Pour le gouvernement, tu n'as pas à t'en faire. Ils m'ont déjà forcé au mariage une fois, le peuple a vu le vrai visage du chef, alors je ne pense pas qu'ils t'embêteront.
-C'est tout ce que je souhaite. Mais tu ne pourras pas me protéger de tous.
-Je ferais le maximum. Jessica, je veux que tu te sentes bien, que tu te sentes chez toi.
-Je pourrais apporter les changements que je veux ?
-C'est même recommandé ! Le palais est ta maison maintenant, tu peux faire ce que tu veux, dans un certain respect du lieu que c'est.
-Merci.
-Ne me remercie pas, c'est normal que tu puisse te sentir chez toi.
-Et tu devras aussi assurer une sécurité à ma mère.
-Déjà fait.
Jessica me regarde, surprise par ce que je viens de dire.
-Je m'en suis occupé pendant nos vacances. Je n'allais pas la laisser sans sécurité.
-Mais quand est-ce que tu as fait ça ?
-Le dimanche après notre arrivée. J'ai contacté mon service de sécurité pour qu'ils envoient deux personnes s'assurer que ta mère ne soit pas embêtée.
-Encore merci pour ça.
-C'est normal.
Jessica vient contre moi, ravi de ce que j'ai fait, même si c'était la norme. Je suis responsable d'un grand chamboulement dans leurs vies, alors je me dois d'assurer leurs sécurités. Je passe mon bras autour de ma compagne, nous discutons pendant tout le trajet, regardant par la fenêtre.
Quand nous voyons la ville se dessiner, Jessica se redresse et essaie de cacher un peu son visage, je vois tout son stresse, surtout quand elle triture une petite peau autour de l'ongle de son index. Je pose ma main sur la sienne, elle me laisse la serrer, j'en profite pour caresser son dos avec mon pouce.
Le palais finit par apparaitre, les vacances sont définitivement terminées. Nous arrivons trop rapidement devant la porte d'entrée, je descends de la voiture sans attendre et vais chercher Jessica, qui mets quelques instants avant de saisir la main que je lui tends et de quitter à son tour le véhicule.
-Bienvenue dans ta nouvelle maison.
Cette fois-ci Jessica me regarde en me souriant, je l'embrasse rapidement, nous prenons nos affaires et entrons dans l'aile de mes appartements. Je salue les employés que je vois sur la route, tous ont un petit sourire en me voyant avec Jessica, au moins ici elle sera bien.
Du moins tout ce passe bien jusqu'à ce que je vois Anton dans mon salon alors que je voulais juste manger quelque chose.
-Anton, que me vaut l'honneur de ta visite ici aujourd'hui ?
-Je dois te voir, nous devons discuter.
-Tu ne peux pas me laisser juste un dernier week-end tranquille ? Je viens de rentrer et...
-Nous devons parler.
Son ton est sec, je soupire et me tourne vers Jessica.
-Excuse-moi, je dois m'en occuper. Fait ce que tu veux, je vais dans mon bureau avec lui.
-Non, tu peux rester. Je vais voir Camille. Et appeler ma mère, j'aimerais qu'elle passe demain si ça ne te dérange pas.
-Je te l'ai dit, tu es chez toi. Fais venir qui tu veux.
-Super. Je te laisse. Appelle-moi quand tu es libre.
Elle me lâche un petit clin d'œil, visiblement hier soir ne lui a pas suffit, comme les deux dernières semaines. Elle rigole en voyant ma tête puis elle s'en va, me laissant seul avec Anton. Je me dirige vers mon bar et nous sert deux verres, il refuse celui que je lui tends
-Alors, qu'est-ce... ?
-T'es sérieux ?! Tu es partie de ton mariage pour être avec une bonne ?!
-Anton, elle était femme de ménage et je l'aime. Un conseil, respecte la si tu ne veux pas finir à la porte.
-Mais putain Gabriel, tu passes d'une duchesse qui connait le rôle à une femme qui n'y connait rien !
-Calme-toi tout de suite. Jessica a ce que j'attends de ma future reine, et plus encore.
-Quoi ? La jeunesse ? La fougue ? Elle baise bien ?
Je vois rouge d'un coup, mais je reste très calme, avalant le contenu de mon verre d'une traite et je m'approche de lui.
-Anton, t'es à deux doigts de dépasser la ligne rouge avec Jessica. Elle est effectivement jeune, elle a de la fougue, ça match entre nous intimement, mais elle est aussi intelligente, douce, désireuse d'apprendre et elle veut faire les choses bien. Je t'interdis de l'insulter une fois de plus, sinon tu partiras ici sur une civière.
-Tu n'imagines pas à quel point tu as merdé.
-D'où j'ai merdé ? Le peuple est de mon côté, il est content de mon choix. Et quand ils verront Jessica à l'œuvre, ils sauront pourquoi je l'aime, pourquoi j'ai quitté un mariage de bonne convenance. Anton, tu ne peux pas être heureux que j'ai enfin trouvé l'amour ?
-Je l'étais quand tu étais fiancé à Stacy.
-T'es amoureux d'elle ou quoi ?! Pendant des mois tu m'as rebattu les oreilles avec elle ! Je t'assure que si tu veux sortir avec elle, je ne t'en ...
-Raconte pas des conneries. Tu n'imagines juste pas tout le travail qu'on va avoir avec elle, c'est tout. Il faut tout lui apprendre.
-Sauf que ce n'est pas toi qui va t'en occuper, mais quelqu'un qu'on va recruter pour elle. Et elle apprendra sur le tas, elle est douée pour ça.
-Et le protocole ?
-Dois-je te rappeler avec qui elle sort ? Je la guiderais au fur et à mesure.
-Elle acceptera les trois pas en arrière ?
-Je ne lui apprendrais jamais ça. Elle est mon égale.
-C'est une roturière. Elle n'est pas ton égale.
-Elle est la femme que j'aime, que je veux traiter avec honneur et fierté, elle est mon égale. J'en ai rien à faire de son statut actuel. Anton, ça fait combien d'années que tu travailles avec moi sérieusement ? Est-ce que tu me connais réellement ? Tu sais que les trois quarts des règles je m'en fiche, je ne les respectes pas, ce n'est pas pour les imposer à ma compagne. Si ça ne te convient pas, je ne te retiens pas. Recrute quelqu'un pour te remplacer et pars.
-Tu me vires ?
-Je te donne le choix. Soit tu apprends à respecter la future maitresse des lieux et tout ira bien entre nous, soit tu peux continuer à la détester et donc tu peux partir. Je ne vais pas supporter ces gamineries longtemps. J'ai déjà le gouvernement sur le dos, je ne veux pas que mon assistant soit aussi chiant.
Anton me regarde, je vois qu'il réfléchit à ce qu'il doit faire, je ne vais clairement pas m'embêter avec ceux qui ne veulent pas mon bonheur. Il commence à s'en aller, mais il s'arrête devant la porte pour me regarder.
-N'oublie pas que demain tu as la dernière course de la saison. On t'attends avec impatience, avec ta nouvelle compagne j'espère.
-Je savais que tu ferais le bon choix.
-On cherchera un assistant dès lundi matin pour elle.
-Parfait. Merci Anton. Et n'oublie pas...
-Je lui dois le respect. Je sais. Je suis quand même content de te revoir, heureux, qui plus est. Ça change de la sale tronche que tu as eu pendant six mois.
Il me lâche un sourire sincère, ce qui me fait un peu rire, je suis ravi qu'il soit ainsi. Il sait être con mais il n'est pas stupide. Il ne veut pas perdre sa place. Je regarde mon téléphone quand je suis seul, j'ai envie d'envoyer un message à Jessica, mais je décide de la laisser tranquille. Elle a bien le droit de passer du temps avec ses amis, alors je profite du moment pour sortir dans le jardin, j'ai envie de me dégourdir les jambes.
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