Chapitre 62

Gabriel.

Jessica vient de sombrer dans les bras de Morphée, je profite de cet instant pour la regarder, elle est bien là, avec moi, après six mois de séparation. Quand je suis arrivé à la cathédrale ce matin, je pensais sincèrement que c'était foutu, qu'elle n'allait jamais revenir auprès de moi, que j'allais devoir supporté Stacy pour le reste de ma vie. Puis je l'ai entendu m'appeler alors que j'étais en train de discuter avec un ami, je n'y croyais pas, je pensais devenir fou, mais je me suis retournée et je l'ai vu. Quand je l'ai eu dans mes bras, que j'ai senti son parfum, je savais qu'elle était bien là.

J'ai bien cru, quand je suis passé la voir il y a quelques jours, qu'elle n'allait jamais me revenir malgré nos sentiments partagés. J'ai eu mal quand elle m'a dit de la laisser tranquille, mais j'ai respecté sa volonté bien que j'avais vraiment envie de renoncer à la couronne. Je m'étais promis, si elle ne revenait pas le mariage, que j'allais le faire, que j'allais abdiquer, mais ce ne sera pas nécessaire.

Maintenant elle est dans la maison du sud, endormie contre moi, je passe une main dans ses cheveux, heureux de la savoir ici. Mais je dois avouer que j'ai besoin de faire des choses, alors je reste quand même un peu contre elle puis je me lève. Je passe rapidement par la salle de bain, j'enfile un bas tout simple, un tee-shirt, je range nos sacs, nos habits, puis je m'installe dans le salon. J'envoie quelques messages, quelques mails et regarde les réactions sur ce qu'il s'est passé pendant le mariage.

Les réactions sont vraiment divisés. Il y a les romantiques, ravis de me voir heureux avec une femme, ils ont clairement vu le changement chez moi en quelques secondes, les plus pessimistes qui pensent que Jessica n'est là que pour un titre et l'argent, ce qui est faux, j'aurais renoncé à la couronne si elle me l'avait demandé, ceux qui préfèrent Stacy, mais ils ne connaissent pas encore celle que j'aime et enfin il y a ceux qui m'insulte de tout les noms parce que je suis avec une femme qui a dix-sept ans de moins que moi.

Je jette aussi un œil aux politiques, d'un côté ça m'applaudit pour le choix que j'ai fait, de l'autre ça veut, encore une fois, un mariage rapide. Ça me fait soupirer, mais je m'en fiche dans le fond, si on doit se marier avec Jessica ce sera quand elle voudra, même si je tiens à faire la demande. Une vraie demande romantique, à la hauteur de ce qu'elle mérite et avec l'autorisation de sa mère.

Dans l'ensemble, ce n'est pas si catastrophique, même si mes équipes me demandent de faire une déclaration pour calmer les gens les plus virulents. Je les informes que je ne ferais pas de déclaration, je n'ai pas à en faire une, pas maintenant. Je suis officiellement en voyage privé, je ne veux pas qu'on m'embête avec tout ça. J'ai deux semaines en tête à tête avec la femme que j'aime, je veux savourer.

Une fois tout ça fait, j'hésite à contacter la mère de Jessica, mais je sais déjà que ce sera une mauvaise idée. Il faudrait que je discute avec elle en face à face, tout ce que j'espère c'est qu'elle ne m'engueulera pas comme elle l'a fait l'autre jour. Mary est une femme très gentille, mais aussi très terrifiante quand on touche à sa fille ! Quand je suis venu la voir et que Jessica s'est effondrée en me voyant, elle en a profité pour me parler et elle était très en colère contre moi, elle me l'a bien fait comprendre. Mais je ne lui en veut pas, elle n'aime pas qu'on fasse du mal à son enfant et c'est louable. Je n'aimerais pas qu'on en face à mes futurs enfants. Mary est une excellente mère.

Je finis par me laisser tomber contre le dossier du canapé, pensant à mes parents. Je me demande comment ils auraient réagit face à mon action. Et je me demande ce que mon père aurait pensé de mes sentiments pour une femme qui était une personne de l'entretien. Ma mère, je sais qu'elle aurait aimée Jessica, elle l'aurait beaucoup protégée même, mais mon père, je doute. Mais je dois avouer que je ne sais même pas si j'aurais eu le temps de rencontrer Jessica, j'aurais sans doute été marié avant mes trente ans, à une femme de son choix. Est-ce que ça m'aurait dérangé ? Je ne pense pas, sachant que Jessica n'aurait pas été dans ma vie, bien que je pense que je serais quand même tombé amoureux d'elle en la voyant.

Je reste un long moment perdu dans mes pensées, à regarder dehors, voyant les vagues aller et venir sur le rivage, ça me détends. En plus j'ai mis mon téléphone sur silencieux, c'est parfait comme moment. Et j'ose m'imaginer ainsi, dans quelques temps, peut-être deux ou trois ans si Jessica se sent prête, avec mon bébé dans mes bras.

Du bruit me sort un peu de mes pensées, Jessica vient de se lever, je la laisse faire ce qu'elle a à faire, je souris en sentant ses mains se poser sur moi.

-Coucou toi. Bien dormie ?

-Très bien, même si je m'attendais à ce que tu sois à mes côtés.

-J'avais des choses à régler, j'ai profité que tu te reposes pour m'en occuper.

-Je comprends, mais ce n'est pas très cool.

-Il va falloir t'y habituer ma reine. Ça va arriver souvent.

Jessica fait le tour du canapé et vient s'asseoir sur mes genoux, passant un bras autour de ma nuque. Une main se pose sur son genou, l'autre glisse dans son dos.

-Gabriel, as-tu oublié qu'avant notre séparation je connaissait ton rythme de travail ? Je sais que parfois je ne pourrais pas te voir comme je le veux.

-Mais on se verra au moins tous les soirs. Tu t'endormiras et te réveilleras dans mes bras chaque jours qu'on sera ensembles.

-J'ai déjà hâte de vivre ça. Juste, pendant les vacances tu feras des trucs ou pas ?

-Je n'ai rien d'organisé. Je suis tout à toi.

-Génial.

Jessica vient m'embrasser, nous finissons rapidement allongés sur le canapé. Ma compagne rigole en me sentant descendre sur son cou, je la sens me retenir.

-Gabriel, j'ai faim, je veux manger.

-Moi aussi j'ai faim.

-J'ai envie de manger mon amour. Je meurs de faim.

Je me redresse, un peu surpris par le surnom qu'elle vient de me donner. Je l'avais déjà entendu m'appeler ''mon roi'', mais ''mon amour'', ça me fait un petit truc au ventre.

-Comment tu m'as appelé ?

-Mon amour. Ce n'est pas ce que tu es ?

-Tu sais que c'est la première fois qu'on m'appelle comme ça ? Et j'adore ça venant de toi.

-Heureusement, parce que je ne vais plus t'appeler Gabriel. Mon amour, mon roi.

-Ma reine. Je t'aime.

Je l'embrasse, heureux, comblé. Je finis quand même par me lever, Jessica me suit et nous allons dans la cuisine préparer à manger, c'est vrai que je commence à sentir la faim aussi. On profite de ce moment pour discuter un peu de ces derniers mois, j'aimerais bien aussi parler de l'avenir, mais on a deux semaines pour ça. Et je dois la convaincre de venir avec moi pour la dernière course de la saison, j'aimerais beaucoup la présenter officiellement à tous. Tout ce que je souhaite, c'est qu'elle s'intègre bien dans mon monde.

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