Ce matin les journalistes sont toujours ici, la police garde juste tout le monde loin de la maison et de la route. J'ai eu le malheur de m'approcher un peu des fenêtres, des photos de moi sont déjà en ligne. C'est stressant, je n'aime pas voir ma tête exposé, mais je crois que ça va faire partie de ma vie pour encore quelques jours, le temps que tout se calme. Je suis enfermée dans ma chambre, le salon donne trop sur la rue, alors je suis là où ils ne peuvent pas me voir, même si j'aimerais qu'ils partent. Ma mère est très stressée avec cette histoire, la fatigue la reprends, je n'aime pas la voir comme ça par ma faute... Elle qui va mieux, son cancer se résorbe même si pour le moment elle n'est pas en rémission.
Enfin. Je suis dans mon lit, je lis un livre pour essayer de me détendre même si j'aimerais être au travail comme tout les jours. Je lis sans être vraiment concentrée, jusqu'à ce que j'entende des cris dehors. Je me lève après avoir fermée mon livre et m'avance vers ma fenêtre, allant sur le côté pour ne pas que les médias me voient, une voiture vient de se garer devant la maison. Je suis étonnée, encore plus quand je vois qui en sort.
Je descends au salon en courant, les deux policiers qui surveillent la porte et regarde ma mère, elle se lève du canapé en voyant mon état.
-Chérie, qu'est-ce qu'il se passe ?
-Il est là. Devant la porte.
-Qui ça ?
La sonnette de la maison retentit, je me tourne vers la porte, je ne veux pas le voir. Les policiers regardent qui est là, ils me regardent puis ouvrent la porte, je vois les flashs et Gabriel, il entre sans attendre chez moi. Le silence règne la police referme la porte, mes yeux ne quittent pas mon ancien amant, je dois avouer que je ne me sens pas bien du tout. Le stresse de ces derniers jours, la tristesse des derniers mois, l'angoisse des médias, la peur pour ma mère, tout ça me revient, et c'est pas bon pour mon corps.
-Salut Jessica.
Sa voix me fait flancher, je me sens tomber dans les pommes, c'est trop d'émotions pour moi. La dernière chose que je sens, ce sont ses bras qui me rattrape.
* * *
Du vent frais me réveille, je reviens à moi, je sais ce qu'il s'est passé mais j'espère l'avoir rêvée, je ne veux pas que ce soit vrai. J'ouvre les yeux et regarde qui me fait du vent, c'est ma mère, elle est inquiète.
-Hé, coucou chérie. Tu sais que tu viens de nous faire très peur ?
-Désolée, je ne m'attendais à tout ça.
-Tu n'as pas à t'excuser.
-Il est toujours là ?
-Dans la cuisine, il ne voulait pas partir.
Je soupire et me redresse, ma mère range son éventail. Je respire profondément, je me demande ce que Gabriel me veut pour venir ici une semaine avant son mariage.
-Chérie, si tu veux que je le fasse partir, tu me le dis, je le dégagerais.
-Non, je vais l'écouter sinon il ne va pas partir.
-Tu n'es pas obligée.
-Je sais, mais je le dois. Il n'est pas venu pour rien. Demande-lui de venir dans ma chambre.
-D'accord. S'il y a le moindre problème, tu peux hurler, on montera rapidement.
-Merci maman.
Elle passe sa main sur ma joue, je prends quelques instants pour respirer profondément avant de me lever et d'aller dans ma chambre. Je récupère un plaid et m'assois sur le lit, Gabriel ne tarde pas à toquer à la porte ouverte, je le regarde, il me lâche un petit sourire.
-Tout va bien ? Tu nous as fait peur en t'effondrant.
-Ça va, merci de demander. Entre et ferme la porte s'il te plaît.
Il s'exécute, il vient vers moi mais s'arrête à une distance raisonnable.
-Qu'est-ce que tu fais là Gabriel ? Tu n'as pas un mariage à organiser ?
-J'ai vu que la presse t'avais trouvé, alors je voulais venir voir comment tu allais et aussi demander à mon service de sécurité de dégager tout le monde. Je voulais aussi te proposer une protection, avec tout ce qu'il se passe dans ta vie.
-J'aurais préféré que tu ne fasses pas sortir ces photos.
Il fronce les sourcils, il ne comprends pas mon propos visiblement.
-Ne fais pas ton étonné, il n'y a que toi qui peut être derrière tout ça.
-Jessica, j'ai toujours tenu à ton anonymat et je tiens à ma vie privée. Je n'ai pas fait diffuser ces photos, je n'étais même pas au courant de leur existences avant qu'elles ne sortent.
-Bien sûr, je vais te croire.
-Mais je te le jure que je n'ai rien fait d'aussi con ! Jess, tu me manques terriblement, j'ai envie de te retrouver chaque jour que dieu fait depuis que tu es partie, mais je n'agirais pas de la sorte enfin.
-Tu veux me retrouver ?
Il soupire un long coup, puis s'approche de moi.
-As-tu lu le courrier que je t'ai écrit ?
-Non. Je ne voulais pas lire tes mensonges.
-Ce mot n'était pas rempli de mensonges. C'était au contraire toute la vérité depuis qu'on m'a annoncé les fiançailles forcées. Je t'ai écrit que je ne voulais pas épouser Stacy, je ne le veux toujours pas. Je t'ai écrit que je cherchais une solution pour ne pas subir ça ou alors pour abdiquer en paix. Jessica, j'étais prêt à abdiquer pour éviter une union avec une femme que je n'aime pas.
-Mais bien sûr. Stacy est une duchesse, pourquoi tu ne voudrais pas te marier avec une femme qui connait tout les rudiments de la royauté ?
-Tu me poses vraiment la question ?
-Bien sûr.
Gabriel prends une inspiration et fait encore un pas de plus vers moi, posant une main sur ma joue, me fixant dans les yeux.
-Jessica, si tu avais lu ce mot, tu aurais compris une chose. Tu aurais compris combien je suis tombé amoureux de toi à la première seconde où je t'ai croisé. A l'instant où mes yeux se sont posés sur toi, j'étais foutu. Pour la première fois en quarante ans, je venais de tomber amoureux. Et chaque jour que nous avons passé ensembles, avant et pendant notre relation intime, je tombais de plus en plus amoureux.
Il pose un genou à terre sans me lâcher du regard, mon cœur s'est arrêté de battre.
-Je t'aime Jessica, je t'aime plus que de raison, plus que je n'ai jamais aimé. Je n'ai jamais imaginé qu'un jour je puisse aimer aussi fort une femme. Je n'ai jamais imaginé qu'un jour une femme me donnerais envie de me marier, de construire une famille. Lors de notre dernier week-end, je savais qui je voulais pour reine, du pays et de mon cœur. Tu es mon premier et mon unique amour. Il me suffit d'un geste, d'un mot de ta part pour que j'envoie tout valser, quitte à perdre ma couronne. Je préfère perdre ça que rester encore loin de toi.
Je sens des larmes monter et couler sur mes jours, je ne m'attendais pas à une telle déclaration d'amour de la part de Gabriel. Et je ne m'attendais pas à ce qu'elle me soit destinée. Gabriel m'aime, je suis son premier amour, c'est... magnifique.
Mais malgré ces mots absolument sublimes et la relation que nous avons vécu, je sens que quelque chose me bloque. Je dois être moi aussi sincère avec lui.
-Gabriel, ta déclaration était sublime et tu sais, moi aussi je suis tombée amoureuse de toi, tu es aussi mon premier amour, mais...
Je prends une profonde inspiration en essuyant mes larmes, je sais que je vais lui faire mal...
-Mais nous deux, ce n'est pas possible. Je ne serais jamais une bonne reine, le peuple sera déçu de moi, déçu par mon manque de connaissance, par mon envie d'intimité. Déjà les médias ici je ne supporte pas depuis une journée, je ne le supporterais pas toute une vie.
-Je peux quitter la royauté si ça peut nous permettre d'être ensembles Jessica.
-Ne renonce pas à la couronne pour moi. Le peuple a plus besoin de toi que moi j'ai besoin de ta présence.
-Mais moi j'ai besoin de toi. J'ai envie de t'aimer. Le peuple le comprendra.
Je pose mes mains sur ses joues, je vois ses yeux se remplir de larmes, ça me brise le cœur.
-Gabriel, ça fait six mois. Six mois qui ont été très long. Tu as survécu, tu continueras à le faire.
-Et pendant ces six mois je n'ai rêvé qu'à te retrouver. Quand je t'ai vu il y a un mois, je rêvais de te courir après, de t'embrasser, de m'excuser et te dire combien je t'aime. Jess, si tu me le dis aujourd'hui, je rentre à Londres et j'annule le mariage. Je te l'ai dit que je suis même prêt à renoncer à la couronne.
-Ne renonce pas à la couronne. Et je ne reviendrais pas avec toi.
-S'il te plaît...
-Gabriel, je t'aime aussi, mais s'il te plaît, n'insiste pas. Je ne reviendrais pas.
-Jessica, je ne veux pas de cette vie sans toi.
-Sauf que je ne veux pas de cette vie que tu me proposes. Le pays a besoin de toi, pas de moi.
-J'ai besoin de toi pour gérer au mieux le pays. Ou simplement pour être heureux.
Je secoue la tête et réussis à le repousser, il me laisse me lever et je vais devant la fenêtre.
-Gabriel, je veux juste retrouver ma liberté. Par pitié. Je ne veux pas de la presse dans ma vie, je ne veux pas être celle qu'on affiche à la une de médias. S'il te plaît, libère-moi de ça, dis-je en le regardant.
Il me regarde, les yeux larmoyants, j'en ai pas envie, mais je ne suis pas prête à tout ça. Je ne sais pas si tout ces sacrifices valent le coup, même si c'est pour retrouver l'homme que j'aime plus que tout au monde.
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