Chapitre 46
Je suis de retour au palais, j'ai passé la journée avec ma mère, même si parfois elle dormait, ça m'a fait du bien d'être avec elle. Maintenant je vais devoir reprendre le boulot, j'en ai clairement pas envie mais il le faut bien. L'une des choses qui me pousse à revenir ici c'est Gabriel, il m'a manqué aujourd'hui.
Je me dirige d'ailleurs vers son bureau, j'ai besoin de le revoir. Je ne croise personne sur la route, ce qui m'arrange, je toque à la porte de son bureau, je n'ai pas de réponse. Je toque une seconde fois, rien.
-Votre Majesté, c'est Jessica.
Pas de réponse. C'est étrange, normalement il est là, je sais qu'il n'avait pas de sortie prévu pour aujourd'hui. Je décide de pousser la porte, Gabriel est effectivement là, mais devant sa fenêtre.
-Gabriel ?
Il tourne un peu la tête et se remets à regarder dehors, ça m'inquiète, surtout que ce matin nous nous sommes téléphonés et il n'était pas comme ça. Je ferme la porte et me dirige vers lui, posant une main sur son dos.
-Hé, tout va bien Gabriel ? Il s'est passé quelque chose de grave ce matin ?
Le silence me réponds encore une fois, je n'aime pas ça.
-Gabriel, s'il te plaît, je n'aime pas ton silence. Qu'est-ce qu'il t'arrive ?
-Rien, je suis juste perdu dans mes pensées.
-Au point de ne pas me parler ? D'habitude tu me parles de tout.
-J'en ai pas envie aujourd'hui. Jessica, j'ai envie d'être seul, s'il te plaît.
-Gabriel...
-Jessica, s'il te plaît. Je respecte tes silences, fait la même chose pour moi.
-D'accord. Juste, tu sais que tu peux me parler.
-Je le sais.
Je caresse doucement son dos puis le laisse seul, je n'aime pas son silence. J'ai peur pour notre relation, je ne suis pas prête à l'arrêter, même si je sais qu'un jour ça arrivera. Mais je ne veux pas que ça ce passe comme ça, pas avec un silence assourdissant.
-Jessica, attends.
Je l'entends m'appeler alors que je suis à la porte, ça me surprends mais je me tourne quand même vers lui, cette fois-ci il me regarde.
-Oui ?
-Comment va ta mère ?
-Oh, euh, bien, si on peut dire ça comme ça. Elle a sombré dans l'inconscience parce que son corps se bats contre le cancer, apparemment le traitement est efficace, mais elle s'est réveillée ce matin.
-Tant mieux, ça me rassure. Et n'oublie pas que je paie les soins, tu n'as toujours pas à t'en faire.
-Merci Gabriel.
Il se retourne vers la fenêtre, je comprends qu'on échangera pas plus ce soir, alors je retrouve mon studio, un peu triste, j'aurais aimé dormir dans ses bras cette nuit, il m'a manqué. Je m'assois sur mon lit une fois dans mon appartement, un peu sidéré par le rejet de Gabriel, mais je dois l'accepter. Si lui a tenu quand je m'éloignais, je dois faire la même chose, je dois respecter son silence, même si ça me fait peur.
Je reste un long moment sur mon lit, puis je décide de bouger, demain je reprends le boulot et je dois me reposer. Je me fais une rapide toilette, me change et me couche, triste à cause de Gabriel, mais en même temps heureuse pour ma mère. Je déteste cette contradiction dans mes sentiments, j'aimerais retrouver la Jessica heureuse et le Gabriel taquin d'hier matin...
La semaine est très longue, Gabriel part en week-end avec le couple qui a gagné sans me dire un mot, j'ai horreur de ça. Je sens vraiment qu'il y a quelque chose qui le tracasse et ça me tue qu'il ne me parle pas. J'essaie d'écouter, de savoir ce qu'il se passe, mais rien, surtout qu'il ne fait rien transparaître en sortie. Cet homme est devenu illisible pour moi.
Je n'en n'ai pas parlé à ma mère, qui va un peu mieux, le cancer commence un peu à régresser, ce qui est très bien ! Les médecins sont optimistes, bien qu'il faut encore attendre pour savoir si la situation est bien en train de se renverser. J'espère que c'est bien le cas, je ne supporterais pas une nouvelle déception, ma mère non plus.
Enfin. Aujourd'hui c'est jeudi, j'ai fini mes tâches du jour, je suis en train de discuter avec Camille dans le jardin. On parle de tout et n'importe quoi, je ne sais pas comment on trouve encore des sujets de discussions alors que nous parlons quasiment tout les soirs.
Nous papotons un long moment sur la pluie et le beau temps quand mon téléphone sonne, nous surprenant toutes les deux. Je me redresse sur mon siège et prends mon portable après avoir posé mon verre, je suis surprise en voyant un message de Gabriel. Il a été silencieux pendant toute la semaine, m'ignorant quand on se voyait dans son bureau et là, il me demande de passer dans sa chambre.
-Un problème ? Ta mère a de nouveau sombré dans l'inconscience ?
-Non, pas du tout. On disait quoi ?
Je mets mon portable en silencieux et le pose sur la table, Camille rigole un peu puis nous continuons notre discussion jusqu'à ce qu'on ai finit nos boissons. On rentre tranquillement alors qu'il commence à faire assez froid, je regarde mon téléphone quand mon amie est chez elle, Gabriel m'a renvoyé un message il y a deux minutes, je décide d'aller le voir. Je me dirige donc vers ses appartements discrètement, je ne croise personne, je toque à la porte, Gabriel ne tarde pas à venir me répondre.
-Bonsoir Jessica. Ça fait plaisir de te voir. Entre.
-Pourquoi tu veux me voir ? dis-je en restant là où je suis.
-S'il te plaît, entre. Je n'ai pas envie de parler dans un couloir.
Gabriel s'écarte de la porte, m'invitant à entrer, chose que je fais en soupirant et croisant les bras sous ma poitrine.
-Je t'écoute.
-Je sais que mon silence était étrange, mais j'avais besoin de réfléchir à des choses et je savais qu'avec toi à mes côtés je n'y serais pas arriver.
-C'est tout ?
-Non. Pour me faire pardonner, accepterais-tu de partir en week-end avec moi ?
-Un week-end ?
-Oui. J'ai envie de passer du temps avec toi, loin d'ici, loin du palais. J'ai besoin de me changer les esprits, je commence à étouffer.
-On irait où ? Dans la maison du nord ?
-Non. J'ai une maison dans le sud, au bord de la mer. Ce ne sera pas aussi bien que la maison de Cannes, mais elle est confortable.
-On partirait quand ?
-Demain matin. Je sais, ta mère est à l'hôpital, mais on ne sera pas trop loin non plus, à deux heures maximum d'ici.
Je réfléchis un peu, l'idée d'un week-end avec lui me tente, surtout après plusieurs jours de silence et d'ignorance, mais je n'ai pas envie de craquer aussi facilement. En plus je dois lui donner ma réponse rapidement, il veut partir demain matin. Il me laisse un peu de temps, je finis par le regarder.
-Demain je dois travailler, tu le sais ça ?
-Je sais que demain tu as ton vendredi libre. C'est une journée de repos pour quasiment tout le monde, sinon je ne t'aurais pas proposé de partir le matin.
-D'accord. Du coup, où et quand je te retrouve ?
-Huit heures et demi ici, si ça te va.
-Ça me va. C'est tout ce dont tu voulais me parler ?
-C'est tout. On parlera plus pendant notre week-end.
Je vois que Gabriel veut poser sa main sur moi mais il se retient, se contentant d'un sourire.
-On se voit demain. Passe une bonne nuit Gabriel.
Je m'autorise à lui faire un bisou sur la joue, j'aimerais qu'il me retienne contre lui, hors il ne fait pas. Il veut vraiment attendre notre week-end, ce que je trouve louable.
-Passe une bonne nuit Jessica. J'ai hâte d'être à demain.
Il me fait quand même un bisou sur la joue puis me laisse partir, j'ai un petit sourire quand je m'éloigne de la chambre, contente de partir en week-end avec lui. Quand j'arrive dans ma chambre, je sors un sac et prépare quelques habits, et un peu de lingeries, j'ai juste envie de retrouver Gabriel.
Une fois mon sac prêt, je le pose sur le côté et envoie un message à ma mère, pour la prévenir que je pars en week-end, elle me réponds étonnement vite, elle me dit de profiter. Je compte bien le faire, elle n'a pas à s'inquiéter. C'est plutôt moi qui risque de m'inquiéter pour elle, mais je sais que Gabriel sera prêt à me conduire ici si jamais il se passe la moindre chose.
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