Chapitre 41
Ma mère vient d'aller se coucher, elle est épuisée. Je suis assise sur le canapé, réfléchissant à comment gérer cette nouvelle, j'aurais aimé l'entendre de la bouche de l'oncologue. Je m'en veux d'être partie en France alors que ma mère est en souffrance, que la maladie s'empire. Les deux derniers merveilleux jours que j'ai passé avec Gabriel viennent de passer à la trappe, je déteste me sentir aussi mal.
Je finis par saisir mon téléphone posé sur la table basse et regarde le numéro de Gabriel, il est le seul que j'ai envie de contacter maintenant. Je n'hésite pas trop, j'appuie sur le bouton vert et attends un peu, il décroche presque avant que je tombe sur sa messagerie.
-Salut Jessica. Pourquoi tu m'appelles ?
-J'ai besoin de parler à quelqu'un. Je ne te dérange pas.
-Non, bien sûr que non. Je t'écoute.
-Merci. Je vais être direct, le cancer de ma mère s'est empiré. Apparemment il est en train de se généraliser.
-Merde, je suis sincèrement désolé pour ta mère. As-tu une idée de quoi faire pour elle ?
-Pas du tout. Je n'ai pas les moyens de lui offrir de meilleurs soins et je ne peux pas être autant présente que je ne le voudrais.
-Tu veux que je demande à Joe de t'accorder un congé ? Et je peux aussi voir pour une augmentation.
-Ma mère ne veut pas que je prenne plus de congé que nécessaire, mais me donner un petit coup de pouce pour qu'elle ai de meilleurs soins, je ne refuserais jamais.
-Je vais voir ce que je peux faire, je te le promets.
-Tu n'as pas besoin de me promettre, je sais que tu le feras.
-Je préfère quand même le promettre. Tu veux que je te rejoigne pour ce soir ?
-Non, je vais rester chez ma mère, mais on se retrouve demain.
-Si jamais tu as besoin d'autre chose, dis-le moi s'il te plaît. Je suis toujours pour toi.
-Merci Gabriel. T'es un excellent ami.
-J'essaie de l'être avec toi.
Je souris un peu pour la première depuis l'annonce de ma mère, Gabriel me fait du bien. Voilà pourquoi je tombe amoureuse de lui, c'est un ami et un amant exceptionnel.
-Bon, je ne vais pas plus te déranger plus.
-Tu ne me déranges pas, ça me fait plaisir de te parler. Mais mon lit est devenu trop froid en une journée.
-On se revoit demain, ça devrait aller pour une nuit.
-Peut-être. J'ai déjà pris l'habitude de t'avoir dans mes bras pour dormir.
-Tu sais que je ne suis pas une peluche, mais un être humain ?
-Evidemment que je le sais Jessica, dit-il en riant. Mais c'est très agréable d'avoir quelqu'un à serrer dans ses bras avant de s'endormir.
-Et c'est très agréable d'être dans des bras chaud, mais il faut bien revenir à un quotidien plus réel.
-Je n'aime pas ce quotidien où tu es loin de moi.
Mon cœur loupe un nouveau battement, comme à chaque fois qu'il me dit ce genre de chose avec un sérieux déconcertant. A chaque fois ça me fait tomber un peu plus amoureuse de lui et je sais que la chute sera plus douloureuse après ces propos.
-Je suis une femme de ménage et toi un roi Gabriel, c'est comme ça.
-C'est triste.
-C'est sûr. Bon, je te laisse, je dois y aller. Je suis fatiguée.
-D'accord. Si tu as besoin de quoi que ce soit, tu peux me le dire, je suis là pour toi.
-Merci Gabriel. Passe une bonne nuit.
-Toi aussi. A demain dans mon bureau ?
-A demain dans ton bureau.
Je lâche un petit rire puis retrouve le silence, n'osant pas raccrocher, et ça semble être la même chose pour Gabriel. Nous restons silencieux de longues secondes, jusqu'à ce que je l'entende prendre une profonde inspiration. Là je raccroche avant de dire une bêtise et je pose mon portable sur le côté. Mes coudes se posent sur mes genoux, mon visage va sur mes mains, j'ai des papillons dans le ventre qui me font sourire comme une imbécile même si je sais qu'un jour ces jolis papillons très agréable vont se transformer en vide douloureux.
Je finis par récupérer mon téléphone et me préparer pour aller me coucher, je suis fatiguée, j'ai besoin de dormir. Je prends une petite douche, fais quelques soins puis je vais au lit, un peu triste qu'il soit aussi froid. Je ne traine pas sur mon téléphone, je regarde par la fenêtre, cherchant des idées pour aider ma mère. Si Gabriel peut m'aider dans tout ça et si ma mère peut enfin être soignée, je lui en serais éternellement reconnaissant, même si je ne sais pas comment il peut m'aider.
Je me glisse sur le dos après une longue réflexion et ferme les yeux, cherchant le sommeil que je trouve après une grande insomnie.
Lendemain après-midi.
J'arrive devant le bureau de Gabriel, ma dernière tâche de la journée. Je dois avouer que j'ai été à côté aujourd'hui, même si j'ai bien fait mon travail. J'ai pensé à maman, il faut que je rencontre son oncologue et potentiellement d'autres pour savoir comment l'aider et s'il y a de meilleurs soins possibles.
Mais là je dois me concentrer sur la dernière pièce à nettoyer, je toque à la porte, j'entends que Gabriel est ici, je sais qu'il va me remonter un peu le moral. J'entre dans le bureau, mon amant se trouve devant une bibliothèque, un livre à la main, il semble concentré. Il est très beau en lisant comme ça, je le trouve très sexy avec ses lunettes en plus. Je l'observe quelques instants après avoir fermé la porte jusqu'à ce qu'il se redresse, il sourit en me voyant.
-Hé, salut Jessica. Comment tu te sens depuis hier soir ?
-Triste, je me sens triste. J'aimerais que ma mère aille mieux.
-J'imagine bien. Veux-tu que je te donne l'adresse d'un excellent oncologue ?
-A quoi ça servirait ?
-A avoir un nouveau pronostic. Parfois il faut repartir de zéro, refaire des examens pour savoir quoi faire.
-Je comprends, et j'aimerais bien avoir un nouveau diagnostique, mais je n'ai clairement pas les moyens.
-Ne te préoccupe pas de l'argent, je m'en charge.
-Pas avec les impôts du peuple.
-Jessica, je ne vis pas que sur les impôts du peuple, j'ai mes propres exploitations, ma propre société qui me rapporte de l'argent. Et j'en ai beaucoup, je peux payer les soins pour ta mère, sachant que je ne peux pas t'augmenter comme je veux ici.
-Tu ferais vraiment ça pour ma mère que tu ne connais même pas ?
-Tu aimes ta mère, tu n'as pas envie de la perdre, évidemment que je le ferais avec plaisir. Je tiens à toi et je n'aimerais pas te voir perdre ta maman.
-Merci Gabriel. Merci infiniment.
Je lâche mon chariot et le rejoins, vraiment heureuse de l'aide qu'il accepte de m'apporter avec ma mère. Il me serre dans ses bras, il n'imagine pas à quel point ça me soulage de savoir qu'il va prendre soin d'elle. Je ferme les yeux alors que Gabriel passe doucement une main jusqu'à ma nuque qu'il masse un peu avant de glisse ses doigts dans mes cheveux détachés aujourd'hui.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top