Chapitre 36
Jessica.
Je viens d'arriver dans mon studio, j'ai l'impression d'avoir fait une bêtise ce soir. Enfin, d'avoir pensé à une bêtise. Tout à l'heure, en regardant Gabriel, j'ai pensé à une chose à laquelle je ne dois surtout pas penser ! Il est roi, je suis une femme de ménage, pourquoi je m'imagine plus avec lui ? Je n'ai pas à m'imaginer plus, ce n'est qu'une passade notre relation. Une nouvelle femme vient d'arriver dans la vie de Gabriel, d'y revenir plutôt, elle est duchesse, non mariée, assez jolie, elle a tout pour devenir son épouse. Et moi, la petite femme de ménage de passage, je craque pour lui.
Je passe mes mains sur mon visage et me dirige vers ma salle de bains, prendre une douche, je me suis juste un peu rincée tout à l'heure pour éviter une infection. Je crois que je vais arrêter de voir Gabriel quelques temps, bien que nous ayons un voyage d'ici peu de temps. Je dois me remettre à ma place, ce soir était la dernière fois que nous couchions ensembles, je ne veux pas souffrir. Ce soir j'ai senti des sentiments que je n'ai jamais connu, et que j'aimerais connaitre avec un homme que je pourrais épouser un jour, pas avec un amant.
Ma douche est longue, j'ai l'impression de devoir retirer toutes traces de Gabriel, même s'il a décidé de marquer mes seins ce soir. Quand je sors de la cabine, je sens que j'ai envie de pleurer, mais je me retiens, je ne veux pas pleurer pour lui. Je fais rapidement mes soins, je me change, sèche mes cheveux puis je vais me coucher. Je ne regarde pas trop mon téléphone, je ne veux pas me tenter à regarder des photos que je ne dois pas regarder. Je fais juste un rapide tour sur les réseaux puis je le pose sur la table de chevet, me couvrant jusqu'au menton, et je ferme les yeux, essayant de ne pas penser à Gabriel.
Nos quelques jours avant le voyage sont très longs pour moi, je passe beaucoup de temps chez ma mère quand je le peux et je profite de la piscine quand je sais que Gabriel ne peut pas venir et je fais toujours son bureau assez vite pour ne pas le croiser. Il m'a envoyé de nombreux messages, me demandant ce qu'il se passe pour que je m'éloigne, mais je ne réponds pas, je ne veux pas être tentée. Et visiblement il accepte de me laisser de l'espace, pas une seule fois il a essayé de venir au studio, bien que je n'y ai pas beaucoup dormis ces derniers jours, donc je ne sais pas s'il est passé ou non.
En revanche, aujourd'hui et pour cinq jours, je serais à ses côtés, ça va être plus compliqué pour le fuir. Je fais ma valise avec un petit stresse dans le ventre, mais ce n'est que cinq jours, je peux tenir. Ça fait quand même dix jours que je lui fais la tête, je ne vais pas lâcher maintenant, je tiens le bon bout. J'ai l'impression que mes sentiments s'effacent, bien qu'ils ne peuvent pas disparaitre d'un claquement de doigts. Je mentirais en disant que Gabriel ne me manque pas, surtout avec nos conversations et nos moments au lit, mais je dois rester loin de lui.
Quand je ferme ma valise, je prends une profonde inspiration et me dirige vers le lieu de rendez-vous, qui est dans le grand hall d'entrée. Camille et Barry ne viennent pas avec nous, ils ont du gros travail à faire ici, Joe a décidé de faire un gros ménage avec pas mal de monde en moins dans les couloirs. J'échange un peu avec les collègues, jusqu'à ce que l'assistant du roi arrive à son tour.
-Bonjour à tous, je vois que vous êtes tous présents. Sa Majesté est déjà partie pour l'aéroport, il nous attends dans l'avion, alors ne nous attardons pas ici. J'espère que vous n'avez rien oublié, surtout pas votre passeport, nous ne ferons pas un allé retour. Les bagages iront dans une voiture et vous dans une autre, comme toujours. Allons-y.
Anton ne s'attarde pas ici, nous partons par la petite porte. Nous allons déposer les bagages dans un véhicule assez grand puis nous entrons dans le mini-bus affrété pour nous. On part rapidement direction l'aéroport, visiblement tout le monde connaît le truc. Je profite du trajet pour envoyer un message à ma mère, elle est contente que je parte loin d'ici, surtout en m'ayant vu de mauvaise humeur, mais elle ne sait pas que je pars avec l'homme qui est responsable de mon état actuel. Je serais sans aucun doute dans une maison à part, alors on ne devrait pas trop se croiser.
Arrivés à l'aéroport, nous passons tout les contrôles de sécurité et douaniers, puis nous rejoignons un avion privé, je suis impressionnée quand nous arrivons devant, c'est la première fois que je prends l'avion, encore plus un avion privé. Celui-ci est assez grand pour tous nous contenir, et on parle d'une vingtaine de personnes. Tout le monde va prendre sa place, Gabriel est déjà installé sur un carré, avec Anton et deux de ses proches collaborateurs. Je regarde où se trouve les places libres, il y en a une en face d'un habilleurs du roi, qui donne directement sur Sa Majesté, mais je n'ai pas le choix. Je vais prendre place sur le siège, souriant à l'habilleur que j'ai déjà eu l'occasion de rencontré, il sourit aussi en me voyant.
-Bonjour mademoiselle ... ?
-Roy, mademoiselle Jessica Roy.
-Ravi de vous rencontrer et de vous avoir en face de moi.
-Le plaisir est partagé monsieur...
-Victor Rossi.
Il me tends sa main, je la serre en lâchant un petit rire. Je m'attache quand on nous le dit de le faire, sous le regard rieur de mon voisin de place.
-Première fois en avion ?
-Ça ce voit tant que ça ?
-Oui, ça ce voit. Mais rassurez-vous, tout va bien se passer.
-Même si je sais que c'est le moyen de transport le plus sûr, j'ai quand même peur.
-Si vous avez besoin, prenez ma main.
-Merci beaucoup Victor.
-Je peux bien faire ça pour une collègue.
Je lâche un nouveau sourire, quand je sens un regard sur moi, je tourne la tête et regarde Gabriel, il a les yeux coléreux visiblement, mais pas pour moi, pour son habilleur. Il a l'air jaloux, il n'a pas à l'être, je ne suis pas sa femme, j'étais juste sa maitresse d'un temps. Mais en même temps, le voir dans cet état, ça me fait quelque chose. Je crois que tout le travail que j'ai accompli ces derniers jours va partir en éclat pendant ce voyage, et je ne veux pas que ça arrive. Je vais devoir être forte psychologiquement, à ne pas retomber dans ses bras parce que je sens que je vais me faire mal, très mal. Je n'aurais jamais ses bras pour toujours autour de moi, je ne dois pas rêver.
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