Chapitre 115

Nous venons de quitter la chambre et le salon avec Gabriel, nous avons énormément discuter après ma visite de la salle de bains, ce n'était pas désagréable. Maintenant nous nous dirigeons vers la piscine, nous passions beaucoup de temps là-bas, peut-être que ça m'aidera, surtout que je peux nager, j'ai des maillots de bains ici.

Nous arrivons rapidement à la piscine, l'odeur me rappelle des souvenirs, j'aimais venir ici, j'ai même battue le record du monde d'apnée statique. Pour ce point, on me l'a raconté et montré par la vidéo et l'attestation. Je vais vers un transat, je pose mes affaires, retire la robe que j'ai mise pour venir ici puis je me dirige vers l'eau. Je me tourne vers Gabriel, il me regarde de bas en haut, l'air triste.

-Qu'est-ce qu'il y a ?

-Je n'avais pas encore vu les cicatrices que tu as. Je m'en veux pour l'accident.

-Tu n'as pas à t'en vouloir, tu n'as pas saboté la voiture toi-même. D'ailleurs, toujours aucune piste ?

-On sait juste que la personne qui a voulu nous faire du mal est ici. Je t'avoue que ça me rassure que tu sois dans ton ancienne maison pour le coup.

-J'imagine bien. Et c'est forcément quelqu'un d'ici ? Ça ne peut pas être un antiroyaliste ?

-Non. Les plus grands groupes ont été interrogés, personne n'a d'intérêt à faire ça. Je sais que ce n'est pas rassurant, mais s'ils veulent nous voir morts, ils m'ont assuré qu'ils agiraient différemment.

-C'est-à-dire ?

-Tu souhaites vraiment le savoir ?

J'hésite quelques secondes, puis je hoche la tête.

-Eux auraient fait explosé la voiture.

-Vraiment ?

-Oui. Mais ils nous voient travailler, on n'est pas à profiter de l'argent qu'on a, alors ils nous laissent. J'ai déjà énormément échangé avec eux, ils sont cordiaux et comprennent que je veux faire du mieux que je peux pour le peuple.

-Ce n'est quand même pas rassurant.

-Etonnement, ça l'est. Ils ne se cachent pas. Et ils acceptent la discussion. Si demain il y a le moindre problème, ils me le feront comprendre et j'agirais en conséquence pour éviter de te mettre en danger ou mettre ta mère en danger. De toutes façons, ils savent que s'ils touchent un seul de tes cheveux, ils sont morts avec moi.

Gabriel est très sérieux en disant ça, je dois avouer que ça fait battre mon cœur. Et me fais aussi encore plus comprendre pourquoi je suis amoureuse de lui. Il est prêt à tout pour moi. Je finis par détourner le regard et je me dirige vers la piscine, je plonge dedans doucement, passant par l'échelle, puis je me laisse aller sur le dos. Je vois des peintures sur le plafond, toutes sublimes, j'ai aimé les voir avant l'accident, je le sens. Le roi finit par me rejoindre, je le regarde rapidement puis je me mets à nager, ça fait un bien fou. Mes douleurs s'en vont doucement, je commençais à en ravoir, c'est très agréable de faire ça ici.

Je dois avouer qu'après m'être assise sur le lit et vue la piscine, je n'ai pas envie de partir, mais j'ai besoin de sécurité le temps qu'on arrête celui ou celle qui a voulu nous tuer avec Gabriel. Et j'ai aussi envie de retrouver ma mémoire avant de revenir habiter ici.

Après quelques minutes de nage douce, je m'arrête sur un bord où je n'ai pas pied, Gabriel me rejoint, il est très beau avec les cheveux mouillés, en arrière. Et il aussi une belle musculature, je ne suis vraiment pas étonnée d'avoir craqué sur lui.

-Gabriel, il y a une chose que j'ai oublié de te dire en te revoyant aujourd'hui.

-Quoi donc ? Des souvenirs ?

-Non, pas du tout. Je te dois des excuses.

-Comment ça ?

-Quand je t'ai rendu la bague, j'ai été horrible avec toi. J'étais perdue, je me sentais prise pour une idiote, je pensais sincèrement que tu étais le genre d'homme à me manipuler, vue notre différence d'âge et de statut.

-Je sais que tu n'étais pas toi-même.

-Même. Je suis sincèrement désolée de t'avoir rejetée aussi violement. Aujourd'hui je comprends que tu fais beaucoup pour mon bien. Alors, je te demande pardon.

-Tu as été excusée à l'instant où je suis sortie de la chambre. Je te l'ai dit, je t'aime, rien ne peut me faire changer d'avis.

Gabriel pose sa main sur ma joue et la caresse doucement, j'ai de nouveau envie de l'embrasser, alors je m'approche. Il est surpris mais me laisse faire, j'avance sans être forcée. Quand je suis presque contre lui, il me regarde dans les yeux.

-T'es sûr ?

-Je sais que nous aimions nous embrasser à la piscine. Je suis sûr.

Je souris, pose ma main libre sur sa joue et je vais l'embrasser, Gabriel passe son bras autour de ma taille pour m'attirer contre lui. Je lâche totalement le bord de bassin pour faire la même chose, ce baiser est nettement plus profond que celui échangé à l'hôpital, je ne ressens aucune gêne, aucun soucis.

Ce baiser s'éternise et me rappelle à quel point j'aime cet homme. Tout ne me revient pas, mais mon cœur bat pour lui. Je le sais maintenant. Il est mon homme, celui que je veux épouser, celui avec qui je veux construire ma famille, avoir des enfants.

Nos lèvres finissent par se séparer, je regarde Gabriel en souriant.

-Alors, ça te revient ?

-Presque. Je sais juste que je t'aime. N'est-ce pas important ?

-Ça l'est.

Il sourit, je sens qu'il est rassuré par ce que je viens dire. Je caresse sa joue et me remets à nager, jusqu'à sortir de la piscine. Nos serviettes ont été rapprochés, je prends la mienne et la passe autour de moi avant d'aller m'asseoir sur un des transats. J'adore cet endroit. Gabriel ne tarde pas à me rejoindre, il s'assoit à côté de moi, je me sens rougir en sentant un souvenir revenir. Je le raconte, ça le fait rire d'entendre ça. Visiblement notre vie sexuelle m'a vraiment marqué. J'essaie de creuser dans mon esprit qui décide enfin de me montrer de bons souvenirs, nous parlons de beaucoup de choses avec Gabriel. J'ai l'impression d'être de retour à l'hôpital, quand nous échangions de tout et n'importe quoi, mais cette fois-ci des choses me reviennent.

Nous restons ici un bon moment, puis je décide de bouger. Je récupère ma robe, la passe et commence à y aller, Gabriel me suit jusqu'à la chambre où je prends une petite douche qui fait du bien. Une fois habillée, je sors de la salle de bains, où je vois le roi me regarder alors qu'il a toujours son haut en main.

-Tu veux que je m'occupe de tes cheveux ?

-C'est très gentil de proposer, mais non. J'ai déjà passé plus de temps ici que prévu.

-Je comprends. Je vais demander à un garde de te ramener, ta maison est déjà sous surveillance.

-Je sais. Merci d'assurer ma sécurité.

-C'est normal. Tout ce que j'espère, c'est qu'on trouvera vite le responsable pour que tu puisses revenir ici.

-Moi aussi.

Je m'avance vers lui et pose mes mains sur son torse, il jette son tee-shirt sur le côté, ce qui me fait rire.

-Cet après-midi était très bien. Je n'ai pas retrouvé tout mes souvenirs, mais elle m'a beaucoup aidé.

-J'espère bien. Repasse quand tu veux, tu peux même venir tous les jours si ça te chante.

-Je vais essayer de revoir les projets que j'avais en cours, donc c'est sûr que je vais revenir.

Je souris, Gabriel se penche pour m'embrasser, chose que j'accepte avec plaisir. Notre baiser n'est pas long, je réussis à reculer.

-J'y vais. A demain.

-A demain.

Il caresse une dernière fois ma joue puis me laisse partir, seule. Quand je sors de l'appartement, je retiens un sourire idiot jusqu'à ce que je sois dans la voiture. Je rentre avec un esprit plus ouvert, quelques souvenirs en plus, je sais que tout ne va pas tarder à revenir.

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