Chapitre 112
Ça y est, je viens enfin de rejoindre la maison après près de deux mois à l'hôpital, ça fait du bien retrouver son chez soi. Ma mère m'aide avec mon sac, je vais ouvrir la porte et entre sans attendre, l'odeur de la maison est nouvelle, je ne me souvenais pas de ça.
-La maison a été nettoyé de fond en comble, c'est pour ça la nouvelle odeur. En plus du fait que ça fait des mois que tu n'es pas revenue ici.
-Pour moi j'ai l'impression que je ne suis pas revenue depuis deux mois, c'est tout.
-Je sais. Je te laisse retrouver tes marques, prends ton temps
-Merci maman.
Je souris à ma mère et monte jusqu'à ma chambre, quand j'entre dedans une drôle de sensation me prends le ventre.
-Maman, je suis déjà venue ici avec Gabriel ?!
Je cri à travers la maison, ma mère me réponds depuis le salon.
-Oui, t'es déjà venue ici avec lui. Pourquoi ?
-Pour rien, dis-je à voix basse.
J'entre un peu plus dedans, je regarde le lit, il n'est pas comme dans mon souvenir. Les draps et la couverture ne sont pas les mêmes, ce qui me perturbent. Je sors mon téléphone et regarde si j'ai des photos avec le roi ici, c'est le cas. Je me dirige là où il semble dormir, toujours à droite, et je prends le coussin pour le sentir, il ne sent pas mon parfum, mais le même que Gabriel porte, que j'ai senti quand il passait me voir à l'hôpital. Je ferme les yeux, s'il était là c'est que je lui faisais confiance.
Je finis par me redresser, je regarde la chambre dans son entièreté, il y a une autre photo sur ma coiffeuse, je vais la prendre pour la voir de plus prêt. C'est un polaroid, chose que je n'ai jamais eu, je souris en la voyant. Gabriel est derrière moi, concentré sur mes cheveux, je suis souriante, heureuse. Je la pose et ouvre les tiroirs de la coiffeuse, il y a d'autres polaroids, alors je m'assois et les regardent, certaines sont ici, d'autres viennent du palais. Il y a des dates, ce qui me permets de les ranger dans l'ordre. Il a été le premier à prendre ces photos, peu importe l'endroit, elles sont toutes belles et je suis souriante à chaque fois, ou bien concentrée sur la tâche que je fais.
Après avoir vue toutes les photos, au calme, dans la chambre de mon enfance, je m'interroge encore plus sur qui me ment. Je sors mon téléphone et vais sur les vidéos de nous deux que j'ai prise, chose que je n'avais encore jamais regardé vraiment. J'en trouve une où je le filme en train de m'occuper de mes cheveux, il a l'air d'adorer ça. Je parle, racontant combien il est concentré, ce qui le fait sourire et regarder la caméra en tirant la langue. Je découvre aussi le surnom que je lui donnais. Mon amour. C'est comme ça que je l'appelais. Et j'ai l'impression que ça me débloque quelques souvenirs, j'ai la sensation de revivre la scène, les sensations, les odeurs, les doigts de Gabriel dans mes cheveux, et je pense qu'il faisait ça très souvent, sans que ça ne me déplaise. S'il me manipulait, je ne pense pas qu'il ferait ça, il m'aurait demandé à les lisser plutôt que de se casser la tête à les coiffer pendant trente minutes.
Je me lève, regardant une nouvelle fois le lit, puis je me dirige vers la salle de bains, je suis surprise de voir des produits pour homme dans un tiroir. Je prends le gel douche et le sent, c'est le même parfum que celui sur l'oreiller, Gabriel s'était installé ici, preuve une nouvelle fois qu'il méritait d'être ici.
-Tout va bien chérie ?
Ma mère me fait sursauter, je me tourne vers elle.
-Oui, tout va bien, même si tu m'as fait peur.
-Ce n'était pas voulu.
-Je sais.
-Alors, la maison, ça te revient ?
-J'ai l'impression. J'ai vu des photos que j'avais ici, des polaroids pour être plus précises. Il aimait bien s'occuper des mes cheveux visiblement.
-C'est son truc. Il aime en prendre soin. Et ça doit te faire prendre conscience que c'est un homme bon, non ?
-Je commence à avoir un doute sur ce que mon ami m'a dit. Les photos, elles sont très belles, même si simples.
-C'est bien si tu commences à remettre en doute ce que l'autre crétin a pu te dire.
-Maman, pour le moment je ne sais pas si c'est un crétin ou non.
-C'est un crétin. Crois-moi.
Je lâche un petit sourire, elle est toujours comme ça.
-Bon, je vais préparer le repas. Tu viens m'aider ?
-Ouais. Je te rejoins à la cuisine, je veux juste changer de tenue.
-Pas de soucis.
Ma mère vient me faire un bisou sur la joue puis elle quitte la salle de bains. Je regarde le gel douche, le sent une nouvelle fois puis le remets à sa place. Je reste quelques instants ici, je vais me changer puis je descends à la cuisine aider ma mère à préparer le repas. Nous en profitons pour discuter, je m'arrête de mélanger une sauce quand je repense à quelque chose, l'impression d'un souvenir qui revient.
-Maman, on aimait cuisiner ensemble avec Gabriel ?
-Oui. Vous allez souvent dans les cuisines pour vous préparez à manger.
-Lui est le genre à cuisiner ?
-Exact. Et il cuisine bien. Pourquoi ces questions ? T'as eu un souvenir ?
-Juste l'impression qu'on cuisinais souvent ensembles.
-C'est le cas. En tout cas, je suis ravie de te voir retrouver quelques souvenirs.
-Visiblement quitter l'hôpital ça me débloque des choses. Il est temps, je n'aime pas vivre dans le flou avec deux années manquantes.
-Tu vas y arriver.
-J'espère. Et fais attention, ta viande va brûler.
Ma mère se tourne vers la viande, je retourne à ma sauce, plus silencieuse. Nous terminons notre préparation et nous nous installons à table. Retrouver la bonne cuisine de ma mère me fait du bien, même si je ne retrouve pas de souvenir. Nous ne parlons pas du passé, nous parlons de l'actualité, du temps qu'il y a et de son copain.
Après un bon repas et un franc moment de rire en faisant la vaisselle, nous passons un bon moment devant la télévision, puis, fatiguée, ma mère va se coucher. Je reste dans le salon un petit moment, réfléchissant à mon passé avec Gabriel. Je repense à toutes les photos, les vidéos, le surnom que je lui donne, je grogne de frustration à la longue !
Je monte dans ma chambre, me prépare pour dormir et je vais dans mon lit avec les photos, je les regarde encore et toujours, dans l'espoir de retrouver ma mémoire, mais rien. Je les pose sur le côté et reprends le coussin pour le sentir, son odeur est presque familière, presque rassurante malgré tout. Je me blottis contre celui-ci en regardant un polaroid, j'aimerais terriblement me souvenir. Ce bonheur, ces sourires, cet amour, je le mérite.
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