Chapitre 111

Demain c'est le grand jour, je sors de l'hôpital, enfin ! J'ai eu l'accord du médecin hier, tout va bien, ma rééducation se passe bien, tout est au vert pour que je sorte. La seule chose qui manque, c'est ma visite chez le psy, même si elle n'est pas obligatoire pour le médecin, mais elle l'est pour moi. Depuis la visite de Camille, je suis perdue, j'ai laissé trainer les choses demandant le moins de visite possible. J'ai regardé toutes les vidéos, toutes les photos qu'elle m'a envoyé, ça ne m'a pas ramené ma mémoire mais ça m'a mis un profond doute, d'où mon envie d'être seule.

J'arrive tranquillement devant le bureau du psy, je toque, il m'indique que je peux entrer, il était au courant de ma visite. Je suis déjà passée le voir pour savoir si j'étais réceptive à l'hypnose, ce qui est le cas.

-Bonjour mademoiselle. Installez-vous.

Je vais m'allonger sur le canapé, j'ajuste le coussin sous ma tête, pose mes mains sur mon ventre et attends que le psy s'installe à son tour à côté de moi.

-Vous êtes prête ?

-Oui.

-Fermez les yeux et détendez-vous.

J'obéis, j'essaie de me détendre un maximum, mais j'ai toujours un peu d'angoisse. Le psy le sait, il pose sa main sur mon épaule et m'aide à ma détente. Quand je suis assez calme, il commence la séance, je suis ce qu'il me dit, ce n'est pas désagréable. Il réussit à me faire partir dans un état d'hypnose, il me raconte quelques petites choses qu'il a pu savoir grâce aux visites qu'il a eu. J'essaie sincèrement de me laisser guider dans ces souvenirs, de laisser les photos et les vidéos m'envahir, mais rien. C'est le noir total. Je soupire malgré l'hypnose, le psy fait tout pour que je me concentre de nouveau, il y arrive. Je commence à me souvenir un peu de ma mère et son compagnon, de Camille et nos moments de franc rire mais, quand arrive Gabriel, ça bloque.

La frustration me gagne, je sors de mon état d'hypnose et me redresse, agacée.

-Mademoiselle...

-On ne va pas y arriver, mais merci de l'aide.

-On peut retenter.

-Non. Je me suis souvenue de Camille, de ma mère, mais pas de Gabriel !

-C'est ce que je comprends. Mais on peut réessayer. S'il vous plait Jessica.

Je le regarde, il est sérieux dans son propos. Je me rallonge dans un soupir, je me concentre une nouvelle fois sur la voix de mon psy, je sens que j'approche de souvenirs cette fois-ci, mais toujours rien. Mais je sens que j'étais proche d'un souvenir, le psy me fait doucement revenir à lui quand il voit que je n'y arrive pas. J'ouvre les yeux et regarde le plafond, retenant les larmes qui veulent monter.

-On va y arriver mademoiselle

-J'en ai pas l'impression. Visiblement Gabriel m'a pas marqué en bien pour que mon esprit n'ai pas envie de se souvenir.

-Ne pensez pas comme ça. Il est juste une personne qui vous a profondément marqué et ça se ressent, mais vous allez vous souvenir de lui. Après tout, vous allez épouser votre premier amour.

-Pas le bon si je ne me souviens pas de lui.

-Il ne faut pas recommencer ça. Mademoiselle, la mémoire est particulière, encore plus quand le cerveau a été atteint. Regardez, vous commencez à vous souvenir de votre meilleure amie et de votre mère, alors ça ne saurait tarder pour Gabriel. Si vous lui reparlez.

-Non, nous n'avons pas encore repris contact depuis que je lui ai rendu la bague la semaine dernière.

-Seul lui pourra vous aider. Laissez le revenir dans votre vie.

-Pas avec ses manipulations.

Le psy soupire et se redresse.

-Vous savez, il est revenu me voir quand vous lui avez rendu la bague, il ne comprends pas ce choix de votre part, surtout après vous avoir vu si heureuse à l'idée de l'épouser. Et ce bonheur a été confirmé par votre mère, votre meilleure amie et même par l'assistant du roi qui, apparemment, ne vous aimait pas au début, il ne vous voyait pas devenir reine.

-L'assistant du roi ?

Ça me dit quelque chose, je fouille dans mon esprit, son nom me revient.

-Anton, c'est ça ?

-Exact. Mais il me semble qu'on vous l'a dit.

-On m'a rapidement dit qui travaillait au palais, mais je crois me souvenir de son visage.

Je le décris au psy, il semble surpris.

-Waouh, votre description est exact.

-Il y a aussi Jaya, c'était mon assistante, elle est indienne, de mon âge, très belle et très gentille.

-Je n'ai pas eu l'occasion de la rencontrer encore, mais c'est la description qu'on m'en a fait. Jessica, vous commencez à récupérer votre mémoire ! Il faut continuer !

-Je vais essayer.

-Et s'il vous plait, oubliez l'autre personne qui vous mets de sales idées en tête.

Je hoche la tête et me redresse à mon tour, passant mes mains sur mon visage.

-Pourquoi ma mémoire ne me revient pas franchement ? Je sais quasiment tout ce qu'il s'est passé sur deux ans, mais rien ne me revient !

-Quelque chose bloque, mais ça commence à s'effriter. Votre mémoire va revenir doucement, mais elle va revenir. Regardez, vous commencez à vous souvenir de votre meilleure amie et de votre mère. Alors pour votre futur époux, ça va revenir aussi.

-J'espère.

-Et vous avancez aussi sur ça. Vous voulez vous souvenir du roi.

-Pour savoir qui ment actuellement.

-Si vous apprenez que le roi a dit la vérité, qu'est-ce que vous ferez ?

-Je lui demanderais pardon pour ce que j'ai fait et je comprendrais s'il décide de m'exclure de sa vie, bien que ça me ferais du mal, si je l'aimais vraiment.

-Vous l'aimez sincèrement, sinon vous ne l'auriez pas choisi pour devenir votre mari. Et vous n'auriez pas été triste pour la perte de votre bébé.

Je regarde le psy, c'est vrai que la perte de mon enfant m'a fait du mal et je me demande toujours comme Gabriel a pu réagir, nous n'en avions pas discuté. Ça me fait pensé que, puisque le sujet n'a jamais été sur la table, je ne sais pas s'il m'en veut ou non. En tout cas, il ne m'a jamais reproché le fait de ne pas savoir, d'avoir loupé la contraception ou d'avoie perdu notre enfant.

-A quoi pensez-vous ? Vous êtes devenue silencieuse d'un coup.

-Je pensais au fait que Gabriel ne m'a jamais parlé du bébé. Il sait pourtant que je l'ai perdu, mais rien. Pas de remarque, pas de réconfort.

-Il attendait peut-être que le sujet vienne de vous pour ne pas vous brusquer. Une preuve de plus qu'il ne vous manipule pas.

-J'irais quand même chez moi, celui dont je me souviens.

-Je le comprends, ne vous inquiétez pas. Mais ne fermez jamais la porte tant que vous n'avez pas retrouvée votre mémoire.

-Je vais essayer d'en tenir compte. Merci docteur.

-C'est normal, je fais mon travail.

Je lui lâche un petit sourire puis je quitte le bureau pour aller finir de plier bagage, j'ai hâte de partir d'ici.

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