Chapitre 108

Je viens d'arriver dans le bureau d'Anton, il est surpris par mon arrivé presque fracassante.

-Gabriel, qu'est-ce que tu as ?

-L'accident, j'ai eu une idée.

-Laquelle ?

-La cible, c'était moi.

-Toi ? Gabriel, si on voulait te tuer, jamais la personne n'aurait mis en danger Jessica.

-C'est pour ça qu'une autre idée m'est venue quand je marchais jusqu'ici. Jessica et moi représentons tout ce que les antiroyalistes détestent.

-La police a déjà cherché sur cette piste et soit ils étaient choqués, soit ils ont clairement dit qu'ils auraient posé une bombe sur la voiture ou qu'ils auraient chercher à vous tuer avec des armes à feu. Pourquoi es-tu dans cet état ?

-Tu sais que Jessica m'a rejeté il y a deux jours, Mary vient de me dire que quelqu'un cherchait à lui mettre en tête que je suis violent avec elle. Et je me demande vraiment si ce ne serait pas un antiroyaliste.

-Ou quelqu'un de jaloux de votre relation. Gabriel, ta fiancée est considérée comme l'une des femmes les plus attirantes du royaume, vous formez un des couples si ce n'est le couple le plus populaire du monde, des gens sont forcément jaloux.

-Personne ne l'est dans le palais.

-Si j'ai bien appris quelque chose, dit-il en se levant pour aller s'asseoir dans un des sièges de son bureau que je rejoins aussi, c'est que les apparences sont trompeuses, encore plus ici.

-Comment ça ?

-La duchesse, je la pensais vraiment gentille, au final regarde ce qu'elle a fait. Elle a trouvé un moyen de disposer des caméras dans votre chambre, vous filmer en pleine action et elle a diffusé la vidéo en ligne. Je m'étais fourvoyé avec elle. Tout comme je m'étais trompé lourdement sur Jessica, elle est une femme incroyable et digne du rang de reine.

-Mais comment je peux trouver la personne qui a fait ça ?

-Quelque chose me dit que c'est un des employés du ménage qui a craqué sur elle, il y a bien longtemps.

-On a déjà interrogé tout le monde, y compris ceux qui sont partis entretemps.

-Et ça ne t'es jamais arrivé de mentir pour éviter des ennuies quand tu étais plus jeune ?

-Tu sais que je déteste mentir, même devant mes parents je n'arrivais pas à mentir.

-Tu m'as menti sur la demande en mariage pendant vos vacances.

-C'est différent. Mentir sur ça ce n'est pas mentir sur les joints que j'ai pris quand j'étais ado. Et ce n'est pas mentir sur une tentative d'homicide. Demande à la police d'interroger une nouvelle fois tout le monde, je veux savoir qui est tombé amoureux de ma femme.

-Tous ?

-Quoi ? Les envies de meurtre, ça n'a pas de genre. Et Jessica est attirante, des femmes ont bien pu craquer pour elle.

-Elles t'auraient plus empoisonner pour l'avoir. De toutes façons, si un jour tu disparais, je ne suis pas sûr qu'elle voudra trouver quelqu'un d'autre. Donc te tuer, c'est loin d'être utile.

-Merci de me rassurer.

-Hé, ça veut dire que les royalistes et indépendantistes sont loin de mener des campagnes pour t'assassiner s'ils aiment Jessica ! 

-Je reste le roi, ces idiots pourraient me tuer malgré tout. D'où le fait qu'il faut les interroger de nouveau. Et contact le directeur de la prison, je souhaite le voir.

-Pourquoi ?

-Savoir qui Stacy a pu rencontrer.

-Attends, on passe des indépendantises, antiroyalistes à des jaloux de votre relation puis à Stacy ? Pourquoi ?

-Tu l'as dit dans ta question. La jalousie.

-Elle est en prison.

-Anton, ne commence pas à la défendre.

-Je ne la défends pas, je trouve ça juste idiot de penser qu'elle peut être derrière tout ça.

-Elle est dans une prison plutôt tranquille, pas à Guantanamo.

-D'accord. Je m'en occupe.

-Merci.

Je commence à m'en aller, Anton me retient.

-Gabriel, Jessica va se retrouver et on trouvera celui qui a voulu vous faire du tord.

-J'espère. J'aimerais juste qu'on retrouve une vie plus simple avec Jessica, qu'on prépare notre mariage et qu'on parte en lune de miel, enfin.

-Je sais. Et tu sais que je ferais tout pour vous aider.

Je lâche un petit sourire puis quitte le bureau, direction le studio de Camille. J'ai confiance en elle comme j'ai confiance en Anton, je l'ai vue tous les jours depuis l'accident, je sais qu'elle n'essaie pas de monter ma fiancée contre moi. Elle est un bon élément pour savoir qui a pu faire ça, elles se connaissent depuis plus de deux ans maintenant.

Quand j'arrive devant le studio, je toque à la porte, mais je n'ai pas de réponse. Je vais donc voir Joe, qui m'informe qu'elle est en plein boulot dans une des salles de réception, nous discutons ensembles quelques minutes puis je pars à sa recherche. Je finis par trouver la meilleure amie de Jessica là où je devais, elle est concentrée sur sa tâche, alors je la laisse finir en regardant un des tableaux présentés.

-Gabriel ?

La voix de Camille me sort de mes rêveries, je me redresse et la regarde.

-Qu'est-ce que vous faites ici ?

-J'ai besoin de te parler.

-Je suis en plein boulot, ça vous dérange si on parle alors que je finis ce que je fais.

-Si ça ne te gêne pas. Et tu sais, tu es la meilleure amie de Jessica, tu peux me tutoyer.

-Je sais, vous me le répétez souvent, encore plus depuis que vous l'avez demandé en mariage, mais vous êtes mon boss. Sinon, pourquoi voulez-vous me parler ?

-J'ai besoin de savoir si quelqu'un aurait pu être jaloux de ma relation avec Jessica.

-Dans les employés ?

-C'est ça.

Camille semble réfléchir en allant dans une nouvelle pièce, puis elle me réponds.

-Non. La plupart des personnes que je connais ici s'en fiche de votre relation, ou sont admiratifs, mais pas de jalousies.

-Et ce mec, qu'elle a embrassé à une soirée ?

-Waouh, vous avez une sacré mémoire, ça fait plus de deux ans !

-J'ai une bonne mémoire, effectivement.

-Barry a eu un petit crush sur elle, mais aujourd'hui il sait que le cœur de Jess vous appartient. La dernière fois que je l'ai vu essayé quelque chose avec elle, c'était pour son anniversaire, l'année dernière, quand vous étiez séparés, mais le reste du temps, il est très respectueux. Il était même très attristé de la savoir dans le coma après l'accident.

-Il est allé la voir ?

-Quelques fois, mais il n'osait pas trop, il se sentait pas légitime.

-Et il est où aujourd'hui ?

-Il a pris des congés, prévu depuis longtemps. Il me semble qu'il est à Canterbury, pour voir sa famille. Si j'ai bien compris ce qu'il m'a dit avant de partir.

-C'est étonnant ces congés pile après l'accident.

-Il les avaient posé avant votre voyage. Mais Gabriel, je ne pense pas que Barry soit derrière cet accident. C'est un amoureux des plantes, déjà faire du mal à une abeille ça le rend malade, alors faire du mal à Jess, c'est inconcevable.

-Sauf s'il était trop amoureux d'elle.

-Gabriel, vous pensez qu'il peut être derrière l'accident ?

-Hormis toi et Anton, tout le monde peut avoir provoqué l'accident.

-Et Jaya. Jamais elle n'aurait fait, sachant qu'elle était à l'étranger à ce moment-là.

-Elle aurait pu commanditer depuis l'Inde.

-Gabriel, vous agissez comme un idiot là. Jamais Jaya n'aurait pu blesser Jess. Ces deux-là s'adorent depuis le premier jour, Jaya est reconnaissante du travail qu'elle a. Elle était partie en Inde l'esprit tranquille, pensant revenir trois semaines plus tard. Au final, elle m'a appelé tous les jours, inquiète, souvent en larmes, prête à rentrer sur demande !

Camille revient à ma hauteur, son balai en main.

-Je comprends que vous soyez inquiet, que vous voyez le mal chez tout le monde, mais ici, on aime tous Jess, elle était une collègue et elle est toujours une amie pour nombre d'entre nous. Si vous cherchez quelqu'un qui lui en veut, ce n'est sans doute pas ici que vous le trouverez. Les employés du palais vous respectent.

-Très bien. Merci Camille.

-C'est normal. Moi aussi je veux coincer l'ordure qui a failli vous tuer.

-Je sais. Encore merci des renseignements.

-Si j'entends la moindre chose, je viens vous voir ou je vais voir Anton. Maintenant, est-ce que je peux reprendre le boulot ?

-Bien sûr. Je vais essayer d'aller à l'hôpital.

-Tenez moi au courant.

-Evidemment.

Je m'en vais après lui avoir offert un petit sourire, direction l'hôpital, j'ai besoin de parler au personnel de voir Jessica.

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