Chapitre 101

Des douleurs atroces dans mon corps...

... faites attention !...

C'est horrible...

...le roi... évacué...

J'ai mal partout...

..la future reine... bloquée...

Pourquoi ai-je si mal ?!

...elle plonge... vital... perdre... attention... urgence !...

C'est atroce...

...saignement... bébé...

Où suis-je...

...chérie... je t'aime... réveille-toi... ma reine... je t'aime... réveille...

* * *

Des bips. J'entends des bips dans mes oreilles. Le rythme est régulier, agréable. C'est mon cœur, je crois. Mon corps est douloureux. J'ai mal partout, surtout aux jambes. Je sens ma main caressée, c'est pas désagréable surtout que c'est doux. Mes yeux aussi me font mal, j'essaie quand même de les ouvrir, j'y arrive après de longues minutes. La lumière est tamisée, j'arrive à garder les yeux ouverts, maintenant j'essaie de tourner la tête, mais impossible, ça m'arrache un gémissement de douleur. La caresse sur la main cesse, j'entends du mouvement à côté de moi puis ma mère apparaît devant mes yeux, en larmes.

-Oh mon dieu, ma chérie ! Quel bonheur de te voir réveillée ! J'ai bien cru que ça n'allait jamais arriver ! J'appelle un médecin, ne bouge pas.

Ma mère m'embrasse puis va ouvrir la porte, je l'entends appeler le docteur depuis la chambre. Elle ne tarde pas à revenir avec un homme, le médecin.

-Mademoiselle Roy, ça fait plaisir de vous voir réveillée. Vous êtes à l'hôpital Saint Thomas et je suis le docteur Baker. Maintenant que vous êtes réveillée je vais pouvoir procéder à un examen général puis vous aurez une batterie de test à passer pour savoir si vous avez des séquelles plus graves que nous le pensions à cause de l'accident. Tout est clair ? Vous pouvez répondre avec les yeux si vous arrivez à les cligner.

-Tout... tout...

J'essaie de parler, mais ma gorge est douloureuse, je n'y arrive pas du tout.

-Ne vous forcez pas à parler.

-Tout est... clair...

-Bien. Maintenant, taisez-vous, il faut vous préserver. Je vais passer à l'examen. Si quelque chose ne va pas, je suis sûr que vous me le ferez comprendre. Allons-y.

Le médecin vérifie mes constantes, qui sont apparemment bonnes, puis il commence son examen physique général. Tous les tests sont bons, je sens à chaque fois qu'il me touche, de la tête aux pieds, ce qui est rassurant.

En revanche, j'essaie de me souvenir de ce qu'il s'est passé, rien ne me vient. Je ne suis pas le genre à conduire imprudemment, je me demande comment j'ai eu un accident aussi grave.

-Voilà, on a finit pour le plus gros. Je vais vous prescrire quelque chose pour la gorge et les douleurs.

-Merci docteur. Vous avez fait un travail merveilleux ces dernières semaines.

-Je remercierais les équipes de votre part. Mademoiselle, dit-il en me regardant, reposez-vous, vous en avez bien besoin. Je vous laisse entre de bonnes mains.

Il lâche un sourire puis nous laisse, ma mère aussi sourit.

-Qu'est... qu'est-ce...

-Chérie, ne te force pas à parler.

Mais je veux savoir ce que j'ai eu !

-Pour... pourqu... ici ?

-Pourquoi tu es ici ? C'est ça ta question ?

J'ai envie de hocher la tête, mais c'est impossible, alors je cligne des yeux.

-Tu as eu un grave accident il y a deux mois de cela. Toi et Gabriel, vous avez failli mourir.

Gabriel ? C'est qui ça ?

Quelqu'un toque à la porte, je la regarde, un homme d'un certain âge entre dans la pièce sans demander la permission et se précipite à mon chevet. Il prends ma main délicatement entre les siennes, mais je me demande qui c'est pour se permettre un comportement aussi intrusif.

-Mon dieu, Jessica, t'es enfin réveillée ! J'ai bien cru que j'allais te perdre, je n'y aurais pas survécu...

L'homme semble visiblement ému, mais je ne comprends pas pourquoi toute cette émotion. Je fronce les sourcils, j'aimerais juste qu'il me lâche.

-Gabriel, tu devrais laisser de la place à Jessica. Elle vient de se réveiller, elle a besoin de repos et de tranquillité.

-Mary, pendant un mois j'étais à son chevet, je ne vais pas l'abandonner, dit l'homme en regardant ma mère.

-S'il te plaît.

-C'est ma fiancée quand même !

Sa fiancée ? Je suis sa fiancée ?

-Qu... quoi ? Fiancée ?

Les deux se tournent vers moi comme un seul homme, l'intrus semble surpris par ce que je viens de dire.

-Oui Jess, fiancée. Nous sommes fiancés, tu ne te souviens pas ?

-Qui êtes-vous ?

L'homme semble tomber des nus, il lâche enfin un peu ma main mais ne quitte pas le lit.

-Ma reine, tu ne te souviens pas de moi ? Je suis Gabriel, ton fiancé, on a prévu de se marier dans quelques mois, tu allais enfin devenir aux yeux du monde ma reine.

Sa reine ? Aux yeux du monde ? Mais c'est qui ce type ? C'est un sacré mégalomane celui-là. L'homme finit par me lâcher complètement, passant ses mains sur son visage.

-Je vois que tu es complètement paumée. Jessica, j'espère que tu te souviendras vite de moi.

-Gabriel...

-Je vous laisse. Mary, prenez soin d'elle. Jessica, n'oublie pas qui je suis. Tiens, peut-être que ça t'aidera.

L'homme sort un écrin de sa poche et l'ouvre, je suis surprise de voir une bague de fiançailles.

-J'espère que cette bague t'aidera à te souvenir de moi. Et tu as des photos dans ton téléphone, sur la table de chevet. Quand tes souvenirs te reviendront, il faudra qu'on parle de quelque chose qui s'est passé. Je peux juste poser un baiser sur ton front ?

Je fronce les sourcils, mais un petit oui sort, si ça peut lui faire plaisir. Je le laisse faire, il me regarde dans les yeux puis il quitte la chambre, l'air triste.

-Chérie, tu ne te souviens vraiment pas de Gabriel ?

-Non.

-A quand remonte tes derniers souvenirs ?

Je réfléchis un peu, mais mes réflexions sont coupées par une infirmière qui entre à son tour. Celle-ci me donne un antidouleur et quelque chose pour la gorge, elle prends quelques constantes, encore, puis elle s'en va. Ma mère revient à mes côtés, prenant ma main, j'essaie de tourner la tête, ça fait mal mais j'y arrive.

-Alors ma chérie, à quand remonte tes derniers souvenirs ? Est-ce que tu te souviens du palais ?

-Du palais ? Quel palais ?

-Celui de Gabriel. Mais je vois que tu ne te souviens pas. Je peux te faire un peu récapitulatif si tu veux, de tout ce qu'il s'est passé.

-Je veux bien.

Ma mère commence à me raconter quand elle a su qu'elle avait un cancer, chose que je me souviens, puis de l'annonce pour un job au palais qui m'avais plu. Elle me parle de ce job où j'ai rencontré Gabriel, notre roi, c'est pour cela qu'au fond, il me disait quelque chose, et où je suis tombée amoureuse de lui. Je me demande comment j'ai fait, il est vieux pour moi... Elle continue par une rupture que nous avons vécu, très compliqué à vivre, la découverte de mon existence par les médias, mes retrouvailles avec lui, tout ce qu'on a fait ensembles. Apparemment il y a même une duchesse qui m'en a voulu d'avoir rompu ses fiançailles avec ce Gabriel au point de diffuser des images intimes de nous deux. Je trouve ça dingue et je n'y crois pas beaucoup, jamais je ne me serais engagée dans une telle relation. Moi devenir reine, c'est impossible.

-Voilà tout ce que vous avez vécu ensemble.

-C'est tout, t'es sûr ?

-Oui, je suis sûr. Enfin, il y a une dernière chose que tu as à savoir, et là ce n'est pas joyeux.

Ma mère m'inquiète, son visage devient plus triste.

-Quand on t'a emmené ici, tu avais un saignement étrange au niveau de l'entrejambe. Après examen, le médecin a conclu à une fausse couche. Tu étais enceinte au moment de l'accident et tu as perdu le bébé. Je suis désolée ma chérie.

-J'étais... enceinte ?

-Oui. Apparemment de cinq ou six semaines, ils n'en sont pas sûr.

-Mais c'est pas possible.

Je réussis à baisser la tête vers mon ventre, j'étais vraiment enceinte et je ne le savais même pas... 

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