Partie I - Chapitre 2

Ils étaient enfin arrivés. Le château du roi était immense et surpassait la ville de loin. C'est d'ailleurs ce qu'ils virent en premier en arrivant.

Ils passaient en carrosse dans la ville déserte et il en leur fallut de peu pour que les gens ne les remarques pas. Soudain des ruées de personnes se jetèrent sur le carrosse. Ils étaient tous maigres et affamés. Ils étaient sales et crasseux, leurs habits étaient déchirés et ils ne portaient même pas de souliers. Quand le jeune prince les regardait, il n'y voyait que de la peur et la pitié. Mais en même temps il ne pouvait s'empêcher d'avoir un sentiment que tous les nobles comme lui possédaient. Le sentiment de mépris. Ces gens lui faisaient de la peine mais ils étaient si laids et si sales.
Des gardes du château durent intervenir pour arrêter les gens autour du carrosse.

Quand ils parvinrent enfin à franchir les grandes portes du château, le prince Jean sortit de son carrosse avec  grand enthousiasme, accompagné de Maurice. Son étonnement fut grand lorsqu'il découvrit la cour du château. C'était un endroit sombre et sinistre. Elle était à peine plus accueillante que la ville. La dernière fois qu'il avait rendu visite à son oncle - c'est-à-dire il y a dix ans - le royaume était bien plus beau.
Les murs étaient sales et certains couverts de traces qui ressemblaient étrangement à du sang. Au sol on pouvait voir d'autres traces de ce genre. Ce sol était jonché de petits cadavres de vermines. En tout il dut écraser trois, voire cinq squelettes d'animaux.

Plus il avançait, plus cet endroit le terrifiait. Même les gardes qui les accompagnait lui et Maurice paraissaient inquiets. Ils n'avaient pourtant fait que trois mètres.

A côté de la porte vers où il se dirigeait, il vit un panier. Lorsqu'il en découvrit le contenu, il vomit quatre fois. C'était étrange mais à chaque fois qu'il vomissait, c'était quatre fois et il pouvait arrêter. Si il ne l'avait fait que trois fois, il fallait s'attendre à une grosse surprise.
La raison de cette régurgitation excessive était dû à ce que contenait le panier : des têtes. Certaines, même toutes le regardait avec des yeux horrifiés.
Le prince Jean ouvrit précipitamment la porte pour s'échapper au plus vite de cette vision d'horreur.

S'il trouvait qu'il faisait sombre à l'extérieur, l'intérieur était bien pire. Le bâtiment n'était éclairé que par les lumières blafarde des torches le long des couloirs. Il faisait horriblement chaud. Un long tapis de soie rouge aux petits motifs dorés était dressé sur le sol de pierre. Des tableaux du roi étaient accrochés au mur. Dans ces couloirs il n'y avait pas de fenêtres, pas même une toute petite meurtrière.
Il n'y avait qu'un mot pour désigner le bâtiment : sinistre. Peut-être terrifiant aussi.

Au bout d'un moment, ils arrivèrent enfin devant le roi, confortablement installé sur son trône. Visiblement, il les attendaient depuis un moment car le prince l'avait vu tapoter le trône de ses doigts. C'était un tic chez lui. A chaque moment d'impatience il devait tapoter quelque chose de ses doigts.

"Ah ! S'exclama le roi en apercevant Jean. Mon neveu ! Quel joie de te voir parmi nous. "

Il sortit de son trône et couru serrer son neveu dans ses bras. Lorsqu'il déserra son étreinte il le conduit dans une salle à part. Cette salle n'avait rien de particulier. Elle était petite, les murs étaient gris, le sol était gris et il y avait au centre une toute petite table avec posé dessus, un papier et une plume juste à côté.

"Jean, lui dit le roi, comme tu as pu le remarquer, je t'ai fait venir parce que j'avais une grande nouvelle à t'annoncer. Cette grande nouvelle c'est que j'abdique !

-Quoi ! S'exclama Maurice avec un étonnement non dissimulé.

Le prince ne répondit rien à la nouvelle. Il était en état de choc.

-Mais pourquoi ? Demanda Maurice à sa place.

-Je commence à me faire vieux et mon plus grand rêve serait de voir comment mon neveu gouverne, mentit-il. Puisqu'il est mon seul héritier, il n'aura pas de concurrence."

Le prince était toujours en état de choc tandis que le roi Jean tendait des papiers. C'était ceux de l'abdication et il les avait bel et bien signés. A présent c'était le prince Jean le roi.

Ils sortirent de la pièce et l'annoncèrent à tous ceux qui étaient présents.

"Néanmoins mon cher neveu, j'ai quelques informations à te transmettre", lui dit l'ancien roi.

Ils s'approchèrent d'une jeune femme qui devait avoir l'âge du nouveau roi. Elle n'était pas particulièrement belle mais n'était pas laide non plus. Elle avait une magnifique chevelure brune rattachée en une longue natte. Ses yeux étaient petits et verts. La jeune femme était plus petite que le prince mais plus grande que Maurice. Son corps était fin et élancé. Elle portait des vêtements souples et pratiques. C'était les mêmes que pour les entraînements au combat.

-Qui est-ce ? Demanda Maurice en désignant la jeune femme.

Le prince était sorti de son état de choc et admirait à présent la jeune femme.

-C'est Éléonore, ta nouvelle garde rapprochée ou garde du corps si tu préfères, Jean. Expliqua l'ancien roi. Fait cependant bien attention, elle est féroce et te suis partout donc ferme bien la porte à clé lorsque tu prend ton bain.

Il eu un petit rire.

-Féroce, répéta le prince. Je ne suis pas bête à ce point mon oncle. Ce n'est pas un mettant des habits de combat à une femme qu'elle devient féroce."

Même si son oncle avait beaucoup de défauts, il n'avait rien contre le physique et l'apparence des gens. Il aimait les femmes et les considérait à égalité par rapport aux hommes. On ne pouvait pas lui reprocher cela. Mais le nouveau roi Jean n'était pas de cet avis :

"Mon oncle, lui dit le prince, moi-même qui suis un piètre combattant, il faut l'admettre, serai plus apte à battre cette femmelette.

-Sauf votre respect mon roi, dit la femme en question avec un léger accent dans la voix, je ne crois que vous en soyez capable.

-Eh bien c'est ce qu'on va voir mon neveu, dit l'oncle du nouveau roi. Dans la cour dans une heure. Je ne manquerai ça pour rien au monde."

Et c'est une heure plus tard que le nouveau roi et ladite Éléonore se retrouvèrent. Ils se tenaient au centre de la cour que personne n'avait trouvé utile de nettoyer préalablement. Du monde s'était répandu autour des deux combattants et on pariait déjà. Cela faisait longtemps que dans la cour personne ne s'était diverti.

D'un côté il y avait Éléonore. Jeune femme du peuple engagée à la cour comme garde rapprochée du roi. Parfaitement entraînée physiquement et mentalement, ce qui faisait d'elle la plus redoutable guerrière de tout le royaume.
De l'autre côté il y a le nouveau roi Jean. Malgré les nombreux entraînements qu'il a reçu il est incapable de tenir une arme correctement. Il sait à peine tenir un balai alors se battre...Il n'a aucune expérience et les seuls adversaires qu'il a eu à affronter étaient des enfants de son âge pour la dernière part de gâteau.

Éléonore jeta un grand bâton au prince qui laissa échapper un cri quand celui-ci l'effleura. La jeune femme, elle, n'avait pas prit d'armes.

Le combat commença.

Ils se tournèrent un moment autour puis Éléonore attaqua la première. Elle donna un coup dans le bras droit du roi Jean qui fit tomber son arme. Il tenta de la ramasser mais elle lui donna un autre coup. Il finit par réussir à la ramasser puis il fit tournoyer le bâton devant lui. Il n'eu pas le temps d'achever son spectacle que la jeune femme brisa son arme d'un seul coup de pied. Il se retrouvait à présent avec deux morceaux, un dans chaque main.
Elle le renversa avec un croche-patte et posa son pied sur sa gorge.

"Non, laissa échapper le roi. Stop, tu as gagné, j'abandonne.

Il continua à se débattre mais elle ne retira pas son pied pour autant.

-Pitié, continua-t-il. Lâchez-moi ! Je suis votre roi et je vous ordonne de retirer votre pied.

Mais elle ne bougea pas d'un poil.

-Je vous aurais prévenue, dit-il. Gardes ! Gardes ! Faites évacuer cette folle ! Sauvez votre roi !

Il leur suffit d'un regard de la part d'Éléonore pour qu'ils n'obéissent pas. Ils avaient peur d'elle, très peur...

-Mais que voulez-vous de moi ? Demanda le roi. Je vous le demande, que voulez-vous ?

-Des excuses, répondit-elle.

-Je préfère mourir", répondit-il à son tour.

Elle appuya un peu plus sur la gorge puis il s'excusa en pleurant de l'avoir sous-estimée en la rabaissant et de l'avoir traitée de folle. Néanmoins, cette dernière remarque n'était pas entièrement fausse.
Elle finit par le relâcher.

Lorsqu'il se leva, il se précipita vers les gardes pour se mettre à l'abri.

"Vous...dit-il en la pointant du doigt.

Il laissa sa phrase en suspens.

-Je vous interdit de démissionner, j'ai besoin de vous parmi nous !"

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