𝅘𝅥𝅮 Lebanon Hanover - Gallowdance

Mallory West (FL) – août 2017

Les ténèbres ont englouti cette petite ville aux apparences tranquille où tous les habitants se conforment à la cadence régulière de leur existence routinière. Après une journée de travail, agitée pour certains, les habitants se hâtent de regagner leur nid douillet, avec l'espoir de se ressourcer auprès de leurs proches ou de trouver refuge dans la solitude.

Tandis que le crépuscule s'installe et que les étoiles commencent à scintiller dans le ciel, un seul d'entre eux continue de s'activer sans s'accorder le moindre répit. Pour se préparer à la prochaine rentrée.

Le professeur s'affaisse sur le dossier de sa chaise à roulettes grinçante sous son poids et glisse délicatement ses doigts sur le haut de son crâne glabre. Il a enfin terminé de contrôler la dernière copie des exercices pour les premières semaines du mois de septembre. Il libère un soupir de soulagement, puis range son bureau, éteint la petite lampe et se relève. Son programme pour cette nouvelle rentrée est prêt ! Comme à son habitude, il s'est organisé afin de pouvoir corriger les copies d'examens le jour même pour les rendre le jour suivant. Il n'aime guère corriger les évaluations de ses étudiants des semaines plus tard. Pourquoi les faire attendre aussi longtemps, alors qu'avec une bonne dose de motivation, ils peuvent recevoir leurs résultats dès le lendemain ?

Le zèle qu'il met à restituer les copies est apprécié des élèves de lycée, en revanche, son autorité inflexible ne manque pas de les irriter. L'homme enfile son manteau à l'instant où un son interrompt le silence recueilli dans lequel il avait trouvé son confort. Saisi par un mouvement involontaire, il se fige, observant avec attention la salle de classe revenue à son calme originel. Seul le bruit de sa respiration se fait entendre.

— Qui est là ?

Il pense d'abord à une mauvaise farce d'un lycéen étant parvenu à se faufiler à l'intérieur du lycée. Mais n'obtenant aucune réponse au bout de quelques secondes, il finit par se persuader qu'il s'agit de son imagination. Il est seul dans le lycée. Personne d'autre n'est entré. Ce son qu'il a imaginé est certainement provoqué par la fatigue. Le professeur retrousse les lunettes sur son nez, s'abaisse pour récupérer sa sacoche au pied de son bureau. Or, le soudain ricanement qui lui parvient dans le creux de son oreille, tel un murmure, lui arrache un frisson d'horreur. Il devient raide, succombant à des tremblements involontaires. Le rythme de sa respiration prend une allure irrégulière, tandis qu'il rallume la petite lampe de son bureau. Il inspecte à nouveau la salle de classe, celle-ci étant toujours déserte.

Ce rire, il ne peut pas l'avoir imaginé. Il était bien réel !

Et ce constat éveille un sentiment vicieux de peur en lui.

— Qui êtes-vous ? Qu'est-ce que vous voulez ?

Comme la première fois, aucune réponse ne lui parvient. Cependant, d'une manière qui défie toute explication, il perçoit une présence. Une présence qui se trouve à quelques centimètres de lui. À peine a-t-il discerné deux points étincelants convergeant vers lui que son cœur se hâte de s'engouffrer dans sa trachée. En dépit du faible éclairement que provoque la petite lampe, l'homme est incapable d'apercevoir l'entièreté de cette « chose », dont les ténèbres engloutissent le reste de son corps. Il déglutit difficilement, au bord de la syncope. La peur dont il est victime le ronge jusqu'à la moelle, fissure chacun de ses os. Chacun de ses membres se contracte. Une vague de terreur l'assomme.

— Qu'est-ce que... Qui...

Avant même de pouvoir achever de prononcer sa phrase, les deux projectiles d'un jaune éclatant se précipitent sur lui. Le cri d'horreur que l'homme lance se mue en un râle de douleur quand il sent plusieurs lames acérées se ficher avec rage dans son ventre, le transperçant profondément. Des gouttes d'hémoglobine maculent les murs, pendant que le professeur se change en festin pour son visiteur impromptu.

* * *

— Jamie, accroche-toi, car ce n'est vraiment pas beau à voir, lance Peter Taylor à son collègue qui vient d'arriver sur les lieux du crime fourmillant de policiers.

Jamie Mack écrase de sa semelle de chaussure, la cigarette qu'il a laissé tomber sur le goudron. Il soulève le ruban « POLICE NE PAS TRAVERSER » qui délimite le périmètre du lycée et passe dessous.

— Tu me dis ça presque à toutes les scènes de crime.

— Ouais, mais là, c'est plus un crime. C'est carrément une boucherie !

Le teint blafard de Peter vient étayer ses paroles avec solennité. Cependant, Jamie ressent le besoin impérieux de poser son propre regard sur cette situation, afin de parvenir à une conclusion irrévocable.

— Tu titilles ma curiosité, ricane Jamie.

Des cadavres, il en a vu passer, de toutes les couleurs, de toutes les atrocités dont l'être humain est capable. Peter et lui s'introduisent dans l'obscurité du lycée. Taylor lui indique que c'est le concierge qui a découvert le carnage dans une salle de classe.

— Qu'est-ce qu'il foutait au lycée à deux heures du matin ?

— Apparemment, il dort ici.

Jamie arque un sourcil, mais ne pose pas davantage de questions. Un meurtre au lycée, pendant les vacances, à quelques semaines de la rentrée scolaire ? Voilà qui alimente sa curiosité. Lorsqu'ils arrivent sur les lieux du désastre, Mack réprime un haut-le-cœur, tandis que Peter, qui a pourtant déjà vu l'horreur de la scène, se détourne pour se retenir de régurgiter à nouveau.

— Le cadavre ne ressemble à rien du tout. Je souhaite bonne chance au légiste pour parvenir à l'identifier, lâche Taylor d'une voix étranglée.

Une flaque rubis de globules rouges est répandue sur une grande partie du sol, accompagnée d'un vestige d'estomac et d'un morceau de bras amputé de sa main. Un torse entrouvert dépourvu d'entrailles et pas de tête. La première pensée qui traverse l'esprit de Mack est qu'Hannibal Lecter s'est échappé de sa prison fictive pour terroriser le monde réel. Mais il s'abstient de l'émettre tout haut, craignant que cette remarque soit de mauvais goût en raison des circonstances.

— Mais qui est le monstre qui a fait ça ? lâche-t-il, à la place.

— Ça, on aimerait tous le savoir, Jamie.

On tue rarement sans raison. C'est l'une des premières leçons que Mack a apprise à ses débuts dans la police. Ce que son père lui a enseigné. Or, à la vue de l'acharnement sur le corps, il en est persuadé du contraire. Ce n'est plus un meurtre, mais une véritable boucherie. Il s'abaisse sans toutefois toucher à quoi que ce soit, examine les restes du cadavre qui leur ont été laissé.

— On sait qui occupe cette salle de classe ? demande Jamie.

— Monsieur Strickland, professeur de santé. Mais quand nous avons contacté sa femme, celle-ci nous a assuré qu'il est rentré comme d'habitude chez eux et qu'il dort paisiblement dans leur lit en ce moment-même.

Alors quelle est l'identité de cette pauvre et vulgaire victime ? Sans cette première information, il sera difficile de déterminer quel était le mobile du crime. Mack pressent qu'il s'apprête à s'engouffrer dans un dédale d'énigmes, où dénouer le vrai du faux s'avérera être un exercice cérébral ardu et exténuant. Un corps dont la plupart des membres manquent à l'appel. Voilà bien longtemps que Mallory West n'a pas connu ce genre d'horreur. Et Peter aurait besoin d'aide d'une personne ayant vécu un tel chaos, une énigme qui n'a jamais été résolue.

— À quoi tu penses, Jamie ? demande Peter.

Il se relève et se tourne vers son collègue avec une lueur décidée qui scintille dans le fond de ses yeux. Taylor sait alors à quoi il pense. Et contrairement à son coéquipier, il est saisi de doutes, d'incertitude.

— Je crois qu'on doit l'appeler. Lui seul pourra nous fournir les réponses pour nous éclairer.

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• Hey beautiful people ! 🤗

Quel plaisir de vous retrouver pour cette nouvelle aventure ! •

•......•

• Votre avis sur ce prologue qui démarre fort ?

• Que s'est-il passé dans cette salle de classe ?

• Que pensez vous des agents Jamie Mack et Peter Taylor

• D'ailleurs, ce nom ne vous est-il pas familier ?

• Mais qui Mack va-t-il contacter ?

•......•

☆ Le premier chapitre sera du PDV d'un certain Frédéric☆

Kissouilles !

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