Page 31 : Aïra.
J'ai eu mon code aujourd'hui ! Trop contente ❤️
Considéré comme le fils des Alèthéias, ce rôle lourd de conséquences était difficile à assumer. Petit, j’étais déjà lié à Syphie, Ignite et Eiktnyrnir. Je venais souvent à Iris mais en cachette pour me changer les idées et profiter de cette magnifique forêt où vivait l'esprit du vent.
—Aïra ? tu sais très bien que quitter le royaume ainsi n'est pas une bonne idée. Me dit Ardyn.
Ardyn Leikn, le roi de Vah’Nalla était aussi mon fiancé. Il était quelqu’un d’important pour moi. Le plus important de tous. Je ne savais pas comment qualifier notre relation mais il me protégeait sans cesse, me mettant des limites que j’enfreignais souvent.
—Je m’en fiche, je m’en fiche car je veux aller le voir !
Sur cette réponse qui ne lui convenait, je partis sans qu’il ne puisse me rattraper.
En réalité, je sortais d'une confrontation avec les Alèthéias. En effet, j’avais enfreint des règles auxquelles ils tenaient. Récemment, j’avais perdu ma virginité sans passer par le mariage auprès de Killik qui était le roi d’Iris. Mais pourtant, mon cœur était partagé entre ces deux hommes. Rester avec Ardyn reviendrait à vivre enfermé avec les Alèthéias. Si je tenais à lui énormément, je ne pouvais pas être heureux dans ces conditions, et lui non plus. Alors j'avais rencontré Killik qui était différent. Il était un jeune roi plein d'espoir et je savais que je pourrais être libre à ses côtés. Mais d'un autre côté, j’avais l’impression de me servir de lui pour échapper à ma famille et ne pas faire souffrir Ardyn.
Et ce qui était bien avec Killik, c’était que je pouvais être moi-même, un humain. Être Aïra, une personne comme une autre. Killik était compréhensif et comprenait parfaitement ma position. J’avais son soutien. Il était avenant et protecteur, il prenait ma défense à chaque fois que je vacillais.
—J’irais avec toi à Vah’Nalla, me dit Killik quand je le rejoignis.
—Quoi !? Mais ils vont te…
—Je n’ai pas peur de la punition des Alèthéias Aïra, au contraire. Je ne veux pas être privée de plus longtemps.
—Mais…
Killik ne savait pas de quoi il parlait. Mais quand il me fixait ainsi, je me sentais rassuré. Je voulais donner une chance à notre histoire. Peu importe qu'on était des hommes et que les miens n'acceptaient pas notre relation.
À vrai dire, je redoutais la confrontation avec mes parents, ils étaient très strictes et capables de tout. ils détestaient les autres, surtout s'ils n’étaient pas Ardyn. Cependant, je pouvais compter sur Killik pour m’aider.
—Je promets de te protéger, de te soutenir et de ne pas laisser malheur t’arriver. J’ai l'impression que je dois les rencontrer. Je ne dis pas que je serais le bienvenu mais…
—Je sais, tu en as besoin tout comme moi, répondis-je.
—On verra s’ils sont vraiment bienveillants envers toi. S’ils tiennent à tant soit peu à toi, ils comprendront que tu es simplement amoureux. Vah’Nalla est dirigé par des connards.
—Killik !
—Désolé…
Certes ils avaient des défauts, mais ils restaient ma famille quand même. Je ne voulais pas non plus qu'on les juge parce qu'ils n’étaient pas aussi mauvais. Même si la situation restait compliquait, ce n’était pas ainsi qu’on réglait les problèmes. Enfin j’espérais…
—Tu sais, j’ai peur qu’ils te blessent. Admis-je.
—Dans ce cas, je prendrai ma faux. Écoute Aïra, si dois subir la « punition divine » des Alèthéias alors ce sera mon destin. Seulement, je ne peux pas te laisser dans cette situation plus longtemps.
Killik était un démon de sang pur, sa nature froide lui permettait de ne pas perdre ses moyens. Il 'e pleurait jamais et me souriait tout le temps.
—Killik, tu es promis à un grand avenir, ça j’en suis sur. Et Iris a besoin de toi mais surtout…j’ai l'impression que… j’ai l'impression qu’un jour, tu feras la plus belle rencontre de ta vie.
Cette personne n’était pas moi, je le savais au plus profond de mon cœur.
—Pourtant, ma plus belle rencontre c’est toi. Aïra je t'…
—Je sais.
Je mis un index sur ses lèvres pour l’arrêter. Je croyais en ce que je disais. Je savais qu’il rencontrerait une personne incroyable le moment venu.. Je n’étais même pas jaloux non, au contraire, je voulais son bonheur. Oui. Je voulais que Killik soit heureux et cette personne le ferait à ce moment-là à ma place. Alors il ne devait pas me dire ces mots là à moi, mais bien à lui…
—« Kairi »… prononçais-je sans réfléchir.
—Aïra ?
—Cette personne… elle s'appellera Kairi.
—J'espère pas. Ce prénom est tout simplement trop moche.
J’éclatai de rire en me tenant le ventre, tant c’était drôle.
—Idiot, ne dis pas une chose pareille enfin. C'est un très beau prénom je trouve !
Kairi, sache que tu devras le rendre heureux pour moi quand tu apparaîtras. J’ignorais comment je te connaissais mais je croyais en toi. J’étais convaincu que tu mettrais fin à ce conflit auquel nous étions tous mêlés. Et même si Ardyn servait cette cause commune, je ne voulais que son bonheur. Je tenais beaucoup plus à lui que je ne le laissais transparaitre.
***
Nous y étions enfin. C’était le grand jour pour Killik et moi. Nous allions nous confronter aux membres de ma famille à qui je devais tout, mais à qui j'en voulais d’agir si personnellement. Killik était l’un des rares à connaître Vah’Nalla, personne ne devait savoir que cet endroit existait. Vah’Nalla était un royaume différent des autres. Pourtant, je me sentais chez moi un peu partout. Iris était lié à Killik, Praguaa à son frère, Djinn à Emil. Malheureusement, Hel ne m’appréciait pas alors je n’allais pas à Nibelheim.
Nous étions reçu par Algol, le bras droit de Valkyria, la reine de Vah’Nalla. Mais elle n’était en rien la compagne d'Ardyn. Le royaume était divisé en deux, régné par deux personnes totalement différentes. Valkyria était assez solitaire, mais elle me portait une sorte d'amour maternel dont j'avais besoin. Mais récemment, elle avait perdu son compagnon Dan. J’aurai aimé la présenter à Killik dans des circonstances différentes mais ce serait sûrement pour la prochaine fois.
—Jeune maître.
—Algol, je viens pour l'audience avec mes parents. Voici Killik, mon amant.
—V-Votre amant ?
—Tu as parfaitement compris, laisse nous passer, ordonnais-je sur un ton sévère.
Nous dépassâmes Algol en ouvrant l’immense double porte devant nous. La salle du trône était effrayante. À vrai dire, Valkyria et mes parents se détestaient car ils lui mettaient sans arrêt des bâtons dans les roues pour prendre sa place. Ils se battaient pour lui prendre son titre et sa position, mais elle était une femme de caractère. Une guerrière dans l’âme.
Cette salle était celle que je détestais le plus. Impossible de distinguer les limites des murs avec tout ce blanc. Les trônes sur lesquels étaient assis mes parents étaient en hauteur qu'avec Killik, nous devions voler pour être face à eux. Il y avait une certaine distance entre nous, Killik me tenait par la main comme pour me rassurer de sa présence. C'était bon de savoir que quelqu’un me soutenait dans cette histoire rocambolesque.
Mon père, un homme aux longs cheveux blancs avait des traits sévères. Ma mère était plus douce. Rïa lui ressemblait tellement. Elle avait de magnifiques yeux argentés. Avec sa magie, père avait changé mes couleurs afin que je leur ressemble.
—Aïra, c’est quoi cette veste ? Me demanda père.
La voix de mon père était toujours aussi grave et menaçante.
—C'est un Yga que Killik m'a offert, père. Une veste Irisienne.
—Enlève ça tout de suite, ce n'est pas digne de toi ! Cria-t-il.
Je cherchais le réconfort de ma mère, mais elle avait un regard vide d’émotions. Discrète, elle était constamment du côté de son compagnon sans même penser à moi.
—Je…je le garderai pour toujours ! C’est un cadeau très important pour moi !
Ce que je redoutais arriva. Mes parents s’opposaient à notre union. Venir ici avait été une mauvaise, je le savais. Mais Killik avait son propre combat à mener contre mes parents. Pour lui, tout avait un sens.
—Cet homme t'a perverti !
—Tss…
Ce son venait de Killik lui-même. Ce petit sifflement d’insatisfaction qui le caractérisait si bien.
—Et vous vous dites les parents d’Aïra ? Vous êtes vraiment dégueulasses.
—Retiens tes mots face à nous espèce de basané !
Père était un homme qui perdait très vite son calme, surtout quand les choses n'allaient pas dans son sens. Ses longs cheveux et ça barbe aggravaient son caractère si dur. Mère aussi avait des cheveux longs, mais une apparence angélique. Pour autant, elle n’était pas différente de lui.
—Vous rabaissez Aïra sans cesse ! Merde quoi ! Il a un cœur aussi !
—Ce n'est pas un déchet comme toi ! hurla père.
Je fixais mes parents. Ils me rendaient dingue à juger notre amour de cette manière. Mais pourtant, je ne fis rien pour changer les choses. Je ne tentais pas de prendre part à leur échange houleux, incapable de bouger.
—Il s’appelle Killik ! Pas « toi » ! défendis-je Killik malgré tout.
—Aïra ?! Tu prends sa défense ? Me demanda mère presque surprise.
—Oui, mère !
Je savais que ça tournerait mal. Mais cette confrontation était inévitable. Idéaliste, j'avais cru le contraire.
—J'ai fait l'amour avec Killik ! J’ai pris mon plaisir comme jamais je n'ai pris plaisir ! J’ai tellement adoré qu'en rentrant, on va recommencer ! Je vous déteste tous les deux !
Je pleurais dans ma haine. Je laissais mon cœur parler pour la première fois devant mes parents. Et j’étais content qu’Ardyn ne soit pas là pour me voir dans cet état.
—Aïra, baisse ta voix !
Alors que j’allais réagir au propos de mon père, Killik passa en extase en me faisant signe de ne pas en rajouter.
—Vous, baissez la vôtre pour commencer ! C’est votre fils ! C’est pas ce que Anémoi Thÿellai voudrait pour nous tous ici présent !
Les ongles de Père griffaient le cuir de ses accoudoirs blancs. Les dents de Mère grinçaient fortement tandis que les poings de Killik restaient fermés dans ses propres mains pour canaliser sa colère.
—Au final, vous ne pensez pas un instant à Aïra. N’oubliez pas qu'avant tout, il reste humain avec un cœur. Encore une chose que vous ne voyez pas, à en juger votre individualisme.
—Tu subiras la punition divine, roi d'Iris. Termina mon père.
—Le seul qui soit apte à me punir divinement est Anémoi Thÿellai.
Un instant, les deux hommes se regardèrent.
—N’oublie pas roi d'Iris, nous avons une « chose » que tu n'as pas, toi.
Sur cette phrase de Père, nous étions rentrés à Iris où nous fîmes ce qu’on avait dit. C’était presque sauvagement qu'on s'embrassait avant d’atterrir violemment sur le lit de Killik. Nous étions nus la seconde d’après.
Mes mains griffaient la peau de son dos, ses baisers recouvraient mon corps, mes oreilles étaient cajolées par d’intenses murmures d'amour et de baisers plus doux les uns que les autres. Je ne voulais plus de l’autorité de mes parents dans notre histoire. Cette confrontation m’avait beaucoup apporté. je voulais simplement être quelqu’un de normal et Killik m’apportait tout ce dont j’avais besoin.
Alors que nous étions sur le point d'aller au bout des choses, Killik se redressa violemment en s’éloignant de moi, hurlant de douleur, une main sur le cœur. Je me redressais en me couvrant avec le drap avant de le rejoindre au sol. La panique m’avait totalement envahi lorsque je mis mes genoux par terre.
—KILLIK !?
Il semblait souffrir à l'endroit où sa main était, ce qui ne pouvait pas être possible. Killik n'avait plus de cœur depuis qu'Ardyn l’avait planté.
—Killik, pitié !
« N’oublie pas, nous avons une « chose » que tu n'as pas ».
Ils…Père et Mère étaient en train de tuer Killik en se servant de son cœur pour s’en prendre à lui. Il s’époumona, tentant de respirer. Il crachait énormément de sang alors que je tentais de lui venir en aide. Mais la magie de Syphie n’avait aucun effet sur lui. J’étais impuissant.
Killik était en train de mourir devant mes yeux et si je ne faisais rien, j’allais le perdre. C'était pas ainsi que les choses devaient se finir. Je laissai mes larmes couler le long de mon visage, chaque gouttes rentraient en contact avec le parquet de la chambre. Killik luttait pour ne pas craquer, assis contre le mur. Puis, je me mis à le regarder un instant, en comprenant que je n’avais plus d'autres solutions pour le sauver. Je n’avais pas le choix.
C’est courageusement que je retirai le drap de mon corps pour me mettre en face de lui, totalement nu.
—Killik, j’ai une requête à te demander…
—Aïra ? Prononça-t-il entre deux souffles.
—Killik s’il te plaît, mange mon cœur.
—Q-Quoi ? Mais tu es…malade ! Je…ne…
—Tu es en train de mourir ! Père a ton cœur ! En me mangeant, je t’offrirai le mien pour que tué tu ne puisses jamais plus avoir mal. Alors, laisse moi vivre en toi pour que mes parents ne nous atteignent plus, Killik.
—Je…ne…peux pas…te tuer…
Je caressais son visage avant de poser ma main sur la sienne.
—Mon amour, je sais que tu m'aimes même sans cœur, si tu manges le mien je n'en mourrai pas. Je me réincarnerai et alors toi et moi serions amenés à nous aimer dans ma nouvelle vie. Les Dieux me guideront toujours jusqu’à toi, Killik.
Je me blottissais contre Killik, lui souriant amoureusement avant d’échanger notre dernier baiser. Killik grogna et se mit à pleurer quand il me bascula sur le sol en me poussant en arrière. Si j’avais peur ? Non. Pas que Killik me dévore mais de devoir le quitter. Mais. Je n’avais plus qu’à fermer les yeux et m'offrir à lui pour que les choses aillent mieux. J’étais même heureux d’être la solution à son problème. Je ne savais pas si un jour je me réincarnerai comme je venais de le dire à Killik mais je savais que Kairi prendrait soin de lui et qu’il saurait tenir tête face à mes parents. Ma disparition ne signifiait malheureusement pas la fin de cette histoire.
Au contraire, une nouvelle ère commencerait.
C’était donc en pleurant que Killik dévora mon cœur. Au final, il n'avait pas eu le temps de me dire à quel point il m’aimait. Mon seul regret fut d'avoir mis mon index sur ses lèvres à ce moment-là.
Chaque moment en sa compagnie m’avaient rendu toujours un peu plus heureux. J’emportais avec moi les plus beaux souvenirs de mon vivant.
Je te confie Killik, Kairi.
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