Dernière page.

Et voici le dernier chapitre du tome 2 ! ❤️
En route pour le troisième et dernier tome !

C’était sous un ciel gris, nuageux et une pluie battante s'acharnant sur le royaume du vent que nous nous apprêtions à quitter Iris. Malgré le temps, Danzo et le reste des chevaux étaient déjà prêts avec nos quelques vivres, à prendre la route.  Avant de partir d'ici, j’avais emmené Kairi dans mon jardin d'Éden, un lieu sacré que j'avais choisi étant plus jeune. Un endroit magnifiquement décoré par des fleurs, à l'ambiance douce et chaleureuse grâce au chant des oiseaux. Malgré cela, Kairi put ressentir beaucoup d'amertume en venant ici. Dans cet endroit, j'y avais jeté toute ma peine jusqu’à maintenant.

— Mais c'est…

Kairi me fixa en même temps, comprenant parfaitement pourquoi je l’emmenais ici. Devant nous, un immense monolithe. Mais très vite, Kairi s'aperçut qu’il s'agissait d'une pierre tombale.  

— C'est la tombe de…mais, Killik tu…
—Ne dis rien, je voulais que tu vois ça.

Aïra, voilà ce que la pierre affichait. Il s'agissait d'une tombe artificielle, car la vrai se trouvait actuellement dans le grand cimetière d'Iris. Dans cette tombe, mes souvenirs partagés avec lui s’y trouvaient. Un lieu uniquement de recueils à l’abri des regards pour que je pleure sans être jugé.

— Ces fleurs ? Constata le jeune garçon.
— Elles sont fraîches, je lui en apporte tous les deux jours.
— Tous les deux jours ?
— Oui, c’était son chiffre porte-bonheur alors…
— Killik, je suis sûr qu’il est très heureux de voir que tu penses à lui depuis tout ce temps.

Kairi posa sa main sur le prénom gravé en souriant tendrement.

— Maintenant, tu peux reposer en paix Aïra, je prendrais soin de Killik, je te le promets.
—Kairi ?
— J’aurai aimé te rencontrer en vrai Aïra, pas seulement dans ma conscience. Te voir rire et vivre. Je suis désolé d'avoir pris ta place. Dit-il avec beaucoup de tristesse.

Kairi ferma les yeux et la tombe se mit à briller si fortement qu'elle nous éblouissait un court instant, laissant derrière des particules de lumière.

— Hein ?

Même si la silhouette était transparente, il s'agissait bien du peu de conscience qu’il restait à Aïra dans ce monde. Le garçon se tenait au dessus de sa robe, dans les airs en face de nous.

—Aïra ? Prononçais-je avec regrets.

Mais il n'en était rien pour lui. Aïra continuait de sourire avec cette sagesse et bienveillance qui le caractérisaient si bien.

— Alors tu es Kairi, n'est-ce pas ? Demanda-t-il en connaissant  déjà la réponse. C’est étrange de te voir en vrai. Dans ta conscience, je suis aveugle alors je ne te vois pas.
— Tu…es aveugle ?

Il hocha la tête.

— C’est un sacrifice à faire pour pouvoir rester encore un peu en toi avant de m'éteindre à jamais.

Kairi se mit radicalement à paniquer.

— Tu…vas mourir ?!

Aïra et moi éclations de rire en mettant discrètement une main près de nos lèvres pour ne pas offusquer notre héros.

—Je suis déjà mort.

Aïra marqua une pose en calmant son rire avant de reprendre son sérieux.

— Tu es un étrange garçon, Kairi.
— Je-Je suis désolé…
— Dis, tu veux bien arrêter de t’excuser ? C'est ennuyant à la fin…

Kairi avait toujours eu cette fâcheuse habitude de s'excuser sans être responsable. Mais il était mal à l'aise devant Aïra qui  pourtant, était lui. Ils se ressemblaient mais ils étaient en même temps différents l’un de l’autre. Le contraste était  marquant. Pourtant, sans Aïra, Kairi ne serait pas là, mais je ne pouvais m'empêcher de penser qu’ils se seraient si bien entendu pour de vrai. Qu'ils se rencontrent maintenant était une bonne chose.

— Kairi, si je suis venu te rencontrer c'est pour que tu me fasses une promesse.
— Une promesse ?
— S’il te plaît, fais en sorte que Killik puisse vivre sans regretter ma mort.

Je me figeais un court instant avant de répondre à la place de Kairi.

— Aïra tu...Comment peux-tu lui demander ça ?! M'énervais-je plus contre moi-même que lui.
— Killik, notre histoire est terminée admit-il. Je suis mort, mais je ne veux pas que tu vives en regardant le passé, si tu continues ainsi, tu perdras Kairi et il n'est pas mon remplaçant. Il est simplement lui-même, Kairi.

Je me tournai vers mon lui pour le regarder, toujours en la compagnie d’Aïra, et me mis à genoux en prenant sa main gauche dans la mienne. Trop longtemps, j’avais pensé à retrouver Aïra, mais c’était différent avec Kairi. Je l'aimais parce qu’il était lui justement.

— Je jure de prendre soin de toi.
—K-Killik ?! Relève toi ! J-Je t'en prie ! Ne te met pas à genoux pour moi ! Aïra nous regarde !

Il fut terriblement embarrassé par ma posture. Je voulais juste prouver à Kairi que je l’aimais. Il était un garçon unique et encore plus drôle qu’Aïra, je dus l’avouer. Cependant, Aïra était mon premier amour, et je ne voulais pas l’oublier car notre histoire ne s’était pas terminée par nous-mêmes puisque les Alèthéias nous avaient séparé. Je savais que je n’étais pas l’unique responsable de sa mort mais que j’aurais pu le préserver. Je me jurais à moi-même de venger notre passé pour qu'enfin, il puisse reposer en paix.

— Tout ce que je te demande Kairi, c'est un peu de temps. Quand j’aurai honoré le sacrifice d’Aïra, je jure de passer ma vie à me consacrer à toi.
—Killik ?! Comment oses-tu lui demander ça ?! S’énerva Aïra.
Mais Kairi se mit à rire de notre comportement enfantin.
— Kairi ?
— J’accepte la proposition de Killik, répondit-il.
— Mais tu... Le fixa Aïra, subjugué par la détermination de Kairi.
—Seulement si tu partages ton fardeau avec moi, Killik.

Cet humain venait de me prouver ô combien il était plus fort que moi dans son cœur.

— Si c'est le souhait d’Aïra de te voir heureux, c'est le mien aussi. Il est là, avec nous. Alors je ne te demande pas d’oublier Aïra, au contraire. Je veux que tu honores votre passé mais s’il te plaît, je veux t’aider dans cette épreuve, laisse moi rester à tes côtés, Killik.

Je regardais Kairi et quand je voulus répondre, Aïra prit les devants avant moi.

— Killik, je crois qu'il ne peut pas faire plus belle preuve d'amour.

En effet, Kairi venait de se livrer et cela me fit sourire car je n’étais plus seul.

— Tout ce que je veux c'est que tu sois heureux, ne rend pas mon sacrifice inutile, Killik.

Oui, Aïra avait donné sa vie pour que je vive.

— Aïra, je promets qu'une fois les choses terminées, tu pourras enfin reposer en paix. Je te demande d'attendre encore un peu car Kairi a besoin de toi.
—Je sais, je sais Killik. Répéta t-il doucement.
— Aïra, nous te le promettons !

Kairi avait parlé avec enthousiasme.

Dans un dernier sourire, l'image d’Aïra disparut en milliers de particules. Je ne pouvais pas oublier mon histoire avec lui, mais je voulais cependant arrêter de vivre dans le passé.

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