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I know you haven't made your mind up yet
But I will never do you wrong
I've known it from the moment that we met
No doubt in my mind where you belong

- Deux milkshakes à la vanille, s'il te plaît, demanda Elyana à Pop.

- C'est noté. Ça me fait plaisir de vous voir tous les deux, ajouta l'homme avant de partir, son calepin à la main. 

  Elyana ne put s'empêcher de sourire, déclenchant à la même occasion le sourire d'Archie. Il ne s'en lasserait jamais.

- Tu le portes toujours, remarqua Archie tout en indiquant le pendentif qu'il lui avait offert pour son anniversaire.

- Évidemment. (Elle haussa les épaules.) Écoute, je sais qu'on n'a pas vraiment eu l'occasion de discuter, après la soirée au Wyrm, mais...

- J'attendais justement que tu lances le sujet, avoua Archie. Je...

- Hm ?

Archie se redressa un peu sur sa banquette et se gratta l'arrière de la nuque.

- Je veux que tu saches que je suis sérieux, cette fois. Même si je te l'ai dit les autres fois, cette fois-ci, il n'y a plus rien, nada, qui pourra m'éloigner de toi. Pas de Veronica, pas de secret,...rien. Je sais que ça va être difficile de regagner ta confiance, mais j'y travaillerai chaque jour : je te le promets.

  En face de lui, Elyana glissa ses doigts entre les siens, sur la table. Elle regarda un instant leurs mains et ébaucha un sourire.

- J'ai eu du mal à y croire, quand tu es venu me trouver, au Wyrm. Tu comprends, cette année, tu m'as donné tant d'espoir, mais...peu importe ce que je fais et avec qui, tu ne sors pas de ma tête, Archie. Y a rien à faire et crois-moi, j'ai essayé de t'en sortir. Mais j'peux pas, c'est aussi simple que ça.

- Je t'aime, murmura-t-il, les yeux fermés et la tête baissée. Je ne l'ai jamais autant pensé.

Avec un sourire attendri, Elyana lui caressa la joue avant de se pencher par-dessus la table pour embrasser doucement ses lèvres. Lorsqu'elle se rassit, elle était un peu plus rassurée. Il leur faudrait du temps pour revenir à leur état normal, mais au moins, ils étaient ensemble.

- Je te raccompagne ? lui proposa-t-il une fois leur milkshake terminé.

- On part si tôt ? Il n'est même pas seize heures...

Archie rigola sincèrement.

- J'ignorais que tu n'en avais pas encore marre de moi, mais bon...on va chez moi ?

- J'aime mieux ça.

Une fois chez les Andrews, Archie et Elyana se retrouvèrent à jouer à un jeu vidéo auquel Elyana se révéla étonnamment douée, même si elle pressait des boutons au hasard, au plus grand désarroi d'Archie. Les deux adolescents passèrent leur soirée à rigoler, jusqu'à ce que le père d'Archie ne vienne les rappeler à l'ordre.

- Nelly se demandait si tu comptais rentrer, lui demanda Fred Andrews.

- Oh, j'avais pas vu l'heure ! s'excusa-t-elle. Je vais y aller, merci de m'avoir prévenue.

Archie raccompagna sa petite amie jusqu'à l'entrée et une fois sur le perron, il ne put s'empêcher de l'attraper par les hanches et de l'embrasser fougueusement. C'était un baiser auquel Elyana ne pouvait décemment pas résister et quand il s'écarta un peu d'elle, son front collé au sien, elle soupira, déçue de devoir partir.

- Mon échelle est toujours là, tu sais...

- Je sais, mais...je ne viendrai que si tu en as envie, ok ?

- Merci d'être si patient avec moi.

- Je pense que je te dois bien ça, et plus encore.

- Quel gentleman... La question, c'est de savoir si moi, j'arriverai à être aussi patiente, plaisanta-t-elle en descendant les marches du perron. Pense à ce que je t'ai dit !

Tout en la regardant franchir la porte de chez elle, Archie ne put s'empêcher de rire doucement, ce qui n'échappa pas à son père. Fred posa une main sur l'épaule de son fils lorsqu'il fut rentré.

- J'en déduis que tu as fini par t'écouter ?

- Ouais. J'aurais pas pu supporter d'être sans elle longtemps, de toute façon.

***

- Hep hep hep, l'interpela sa belle-mère.

- Hm ?

- Viens un peu ici.

Lya se dirigea donc vers la cuisine où elle trouva Nelly Bennet adossée au plan de travail, plusieurs factures étalées sur l'îlot, devant elle.

- Tu m'expliques ta soirée imprévue chez les Andrews ?

- Désolée de pas t'avoir prévenue, ça m'est complètement sorti de la tête...

- Donc Archie et toi, vous êtes...

- Oui. C'est tout récent, tu sais.

- Hm. Ce n'est pas ça dont je voulais te parler, de toute façon, reprit Nelly après un soupir. Je voulais que tu m'expliques comment des factures vieilles de deux mois ont été payées sans que j'en sois avertie et surtout, sans que mon compte en banque ait perdu un centime.

Elle était cuite : il fallait qu'elle trouve une excuse. Elle allait inventer un mensonge peu convaincant quand, finalement, elle décida de lui dire la vérité.

- Je n'ai que faire de tout cet argent, Nelly ! Alors laisse-moi au moins t'aider... Tu ne peux pas tout gérer toute seule. C'est trop.

- Tu n'es encore qu'une enfant, ce n'est pas à toi de...

- Une enfant ? s'emporta Lya. Je meurs d'envie de n'être qu'une enfant ! Et pourtant, j'ai déjà vécu plus de traumatismes que la moitié des adultes dans cette ville. Je sais que c'est aux adultes de payer les factures, de protéger les ados, mais ne me reproche pas de t'aider. J'en ai les moyens, largement.

- Écoute, je ne veux pas que tu t'énerves. Je sais que ça partait d'une bonne intention et que tu fais ce qui est juste. Mais à l'avenir, au moins, je veux que tu me consultes avant de faire ce genre de chose. D'accord ?

- C'est d'accord.

- Très bien. Je dois aller au travail, Pop ma demandé de faire le dernier service ; ça ira, toute seule ?

- Bien sûr.

Elyana monta dans sa chambre une fois Nelly partie. Elle ouvrit son cahier et regarda l'ébauche de croquis qu'elle devait rendre pour la rentrée : la vue aérienne d'une ville. Elle se pencha des heures sur son dessin, s'escrimant à représenter le moindre détail, du simple lampadaire à la vieille dame qui promène son chien, en passant par la devanture des boutiques. Ses rues aux allures de petit village français la satisfaisaient et lorsqu'elle referma son cahier, l'après-midi était déjà bien entamé. Elle venait à peine d'ouvrir son livre quand on frappa à sa fenêtre : Tori la regardait avec de grands yeux, l'air de dire : « Magne-toi d'ouvrir, j'ai froid ! » Lya s'exécuta et laissa entrer sa sœur.

- Qu'est-ce que tu fais ici ? la réprimanda-t-elle. Quelqu'un aurait pu te voir !

- Et alors ? C'est pas si grave, c'est pas comme si on allait me reconnaître, dit-elle en haussant les épaules.

- C'est incroyable, souffla Lya. Tu crois qu'on revient d'entre les morts tous les jours ? Réveille-toi un peu, Tori.

- Wow, qu'est-ce que t'as? Il y a un problème avec Archie, ou quoi ?

- Pourquoi cela aurait-il un rapport avec Archie, hein ? s'énerva Lya, ne comprenant pas elle-même la soudaineté de sa colère. En plus, ça s'est très bien passé ce soir, si tu veux tout savoir. J'ai passé la journée avec lui et non, il ne s'est rien passé de plus qu'un baiser, ajouta-t-elle d'un ton sec devant le regard suggestif de sa grande sœur.

- Alors qu'est-ce qu'il y a, Lya ? J'arrive ici et on dirait que tu n'es même pas contente de me voir.

- Parce que je n'arrive pas à l'être, Tori !

Lorsqu'elle prit conscience de la dureté de sa voix et surtout des mots qu'elle venait de prononcer, Elyana plaqua sa main sur sa bouche comme pour s'empêcher d'en dire plus. Tori, elle, semblait blessée.

- Quoi ? murmura-t-elle.

- Ce n'est pas ce que je voulais dire, soupira Elyana. C'est juste...tu as fait ton retour dans ma vie comme une fleur, Tori, et je ne peux même pas le dire à Maman, et encore moins à notre...à mon père. Tu es la seule famille qui me reste hormis Nelly et...

- Nelly n'est pas ta famille.

- Et bien si, figure-toi ! Elle a fait plus pour moi que Maman et Papa réunis. T'y crois ça ? ironisa-t-elle, amère. Et toi, t'es là, tu agis comme si tu n'avais pas fait semblant d'être morte pendant un an alors que moi j'étais là et que j'avais besoin de toi.

La voix brisée de Lya faisait craquer le cœur de Tori, elle avait mal pour elle.

- Je t'ai dit que j'étais chez les Sœurs...

- Alors pourquoi ne pas être venue plus tôt, hein ? s'écria-t-elle. Tu aurais pu t'échapper, la sœur de Betty l'a bien fait, elle ! Tu aurais au moins pu essayer de me contacter, n'importe comment...

- C'était impossible.

- Non, c'est faux.

- Comment tu crois que je me sentais, moi ? riposta l'ainée. J'étais enfermée et les Sœurs m'assommaient à coups de cachets ! J'ai fini par comprendre et les cacher sous mon oreiller, mais ce n'était rien comparé à la douleur de te savoir là, dehors, livrée à toi-même. Alors oui, peut-être qu'une part de moi ne voulait pas revenir : je ne voulais plus avoir quoi que ce soit à voir avec notre famille dysfonctionnelle. Quel genre de parent met en scène la mort de son enfant ?

- Les nôtres. Mais moi, je n'avais rien fait. Je n'ai pas mérité ça.

- C'est vrai, mais...

- Tori, s'il te plaît...laisse-moi tranquille. Ce n'est vraiment pas le jour pour ça. J'ai besoin d'être seule.

- Lya, laisse-moi au moins...

- Non. J'ai appris à me débrouiller sans toi, Tori, et ton retour aussi brusque, comme ça...c'est trop à encaisser pour le moment. J'ai besoin que tu me laisses, aujourd'hui. S'il te plaît.

Le regard mélancolique, Tori hocha la tête. 

- Je serai toujours ta famille, finit-elle par dire. Tu le sais, ça ?

Sans un mot, elle repartit comme elle était venue : sans un bruit.

***

Il attendait devant la porte depuis un long moment déjà : peut-être dormait-elle ? Il commençait à s'impatienter quand Nelly Bennet, en peignoir et pantoufles, lui ouvrit la porte.

- Oh, Jughead, bonsoir. Qu'est-ce qui t'amènes ici si tard ?

- Bonsoir, Mme Bennet. Je me demandais juste si je pouvais parler à Lya.

- Oui, une seconde. (Elle se détourna de lui et fit deux pas en arrière.) Lya, c'est pour toi ! héla-t-elle. Elle ne va pas tarder, ajouta-t-elle à l'attention de Jughead.

En effet, la jolie brune qu'il attendait débarqua très vite, les cheveux relevés en un chignon ébouriffé. Il fut étonné de voir qu'elle n'était pas aussi joyeuse que la veille, quand elle lui avait dit qu'elle allait passer la journée avec Archie. Lya, elle remarqua tout de suite que quelque chose n'allait pas chez son meilleur ami.

- Jug, qu'est-ce que tu fais ici ? lui demanda-t-elle lorsqu'ils furent seuls dans la chambre de la jeune fille.

- Je voulais juste te voir. J'ai...

- Je suis contente de te voir aussi. Il y a quelque chose dont tu veux me parler ? Tu as l'air...inquiet.

Tout en se tordant les pouces, elle s'assit en tailleur sur son lit ; il prit place à côté d'elle.

- Je t'ai expliqué que pour sortir mon père de prison, j'ai livré une caisse de drogue pour Penny Peabody. Je t'ai aussi dit que mon père avait rattrapé ma bêtise et qu'à cause de moi, il était carrément au service de cette folle.

- « Était » ?

- Oui, affirma-t-il, un sourire soulagé naissant sur ses lèvres. Ce soir, j'ai fait fuir Penny. Avec d'autres Serpent, on l'a dissuadée de revenir.

- Oh, Jug...

Elle lui prit les mains.

- Je vois que ça te soulage mais il y a quand même quelque chose qui te travaille. Parle-moi.

Jughead trouvait ça incroyable, cette faculté qu'elle avait de lire en lui comme dans un livre ouvert. Il prit une grande inspiration.

- Pour réussir à lui faire peur, il en a fallu beaucoup et...je n'en suis pas fier du tout, Lya, mais j'ai...je lui ai mutilé le bras et sur le moment, je n'ai même pas eu pitié d'elle. Je ne me suis pas remis en question une seule fois. J'ai l'impression de devenir...

- Non, ne dis rien, l'arrêta-t-elle. Je connais la suite, et je refuse de l'entendre. Tu es quelqu'un de fondamentalement bon, Jughead Jones, et c'est pour ça que tu occupes une place si importante dans mon cœur. Tu fais ce qui est juste, tu te bats pour ce qui te tient à cœur, et c'est là-dessus que je veux que tu te concentres.

À son plus grand étonnement, Jughead la prit dans ses bras sans aucune intention de lui ébouriffer les cheveux et la serra contre elle. Elle pouvait sentir à quel point il était à la fois tendu et soulagé que Lya ne voit pas en lui ce qu'il redoutait devenir. Cryin' d'Aerosmith retentit pendant une dizaine de secondes, interrompant leur étreinte. Quand Jughead eut un aperçu de l'identité de la personne qui appelait Lya, son sourire s'évanouit.

- Betty ? Qu'est-ce qu'il y a ?

- Il...il faut que tu viennes nous rejoindre chez Pop's. Je suis avec Archie et Veronica. On a...la Cagoule Noire est morte.

- Quoi ? D'accord, attendez-nous là, on arrive.

- On ?

- Oui, Jughead est avec moi. On est là dans dix minutes.

Après avoir raccroché, Lya expliqua rapidement la situation à Jughead. Ni une, ni deux, ils esquivèrent le salon où somnolait Nelly et démarrèrent en trombe pour rejoindre le diner.

- Tu avais raison pour Svenson, Veronica, déclara Archie. Tu savais que c'était la Cagoule Noire.

- Attendez, le Svenson du lycée ? s'étonna Lya, bouche bée, glissant sa main sur le dos de son petit ami encore sous le choc.

Archie hocha la tête.

- On aurait pu en finir avec ça au lycée, quand on l'a confronté. Je ne...je ne l'ai pas vu dans ses yeux.

- Oublie ses yeux, continua Veronica. Et dire qu'il s'est coupé un doigt.

- Le doigt accusateur, précisa Betty.

Glacée de terreur, Lya fit de son mieux pour rassurer Archie. Après tout, il ne devait pas se sentir coupable de ne pas avoir reconnu les yeux de cet homme. Assise à côté de lui sur une des banquettes rouges, elle posa sa tête sur son épaule tandis que les autres discutaient de possibles théories.

- Donc on sait qui l'a fait, reprit Jughead. Alors pourquoi l'a-t-il fait ?

- Mr. Svenson a accusé un homme innocent d'avoir tué sa famille, et cet homme en est mort, expliqua Betty. Dans son esprit tordu, il a cru qu'en visant les pécheurs, justice serait rendue. Je ne sais pas...

- Non non, c'est plausible, appuya la Lodge. Svenson traînait toujours dans les couloirs.

- Il a pu me voir avec Ms. Grundy dans la salle de musique.

- Il a pu voir Moose et Midge acheter de la drogue, ajouta Betty.

- Et il a très bien pu voir mon état l'année dernière, reprit Elyana.

- Wow, ça commence à ressembler à la dernière séquence de Psychose, observa Jughead. En vérité...

Il marqua une longue pause tandis que les regards des autres se tournaient vers lui.

- Je n'ai rien à ajouter, en fait. Sinon qu'il est dans une housse, et pas nous. Assez pour aujourd'hui, soupira-t-il.

Sous la table, Lya serra la main d'Archie dans la sienne. Ils échangèrent un regard furtif avant de reporter leur attention sur le reste du groupe. Ce soir-là, Archie rentra avec Elyana et, par la fenêtre, ils purent voir que Betty non plus n'était pas rentrée seule.

- Je suis contente que les choses s'arrangent enfin pour eux, affirma Lya. Si tu savais comment elle manquait à Jug... Ça faisait mal à voir.

- Je sais, Betty était au plus bas aussi, crois-moi. Mais bon, tout rentre dans l'ordre, maintenant. Pas vrai ?

  Lya hocha la tête tout en fermant ses rideaux. Elle se tourna vers Archie, encore assis sur son lit. Elle prit une grande inspiration.

- Moi aussi, je t'aime. Tu sais ?

Les yeux d'Archie manquèrent de sortir de leurs orbites pendant un instant, mais Lya n'y prêta pas attention et décida de continuer.

- Tu es très patient avec moi, mais moi, je peux pas l'être avec toi, avoua-t-elle. Je sais que c'est rapide, mais...on perd les gens si facilement, et si vite. (Elle s'était assise sur les genoux du rouquin et tenait son visage en coupe.) Je ne veux plus perdre une minute avec toi.

Elle posa ses lèvres sur les siennes et leur baiser se fit rapidement passionné et fiévreux, enivrant. Archie glissa ses mains sous les cuisses de sa petite amie tandis qu'il déposait une multitude de baisers dans son cou et qu'elle déboutonnait son jean. Elle l'aida à se débarrasser de son T-shirt et, une fois installée plus confortablement, elle passa ses mains sur son torse tout en le détaillant du regard. Elle ne voulait plus en perdre une miette.

- Tu es sûre que tu veux faire ça ? s'assura le garçon.

- Absolument sûre. À moins que tu ne m'arrêtes...

Un sourire malicieux étira les lèvres d'Elyana tandis qu'Archie lui enlevait son pull et son débardeur. Se débarrasser du reste de leur vêtement ne leur prit pas énormément de temps, mais la jeune fille avait bien l'intention de faire durer le plaisir. Elle laissa Archie lui embrasser le cou, la clavicule, le ventre... Quand ils eurent terminé, elle se laissa sombrer dans le sommeil, à l'abri entre ses bras. Elle se sentait plus que bien. Mais ça, c'était sans compter sur le message qu'Elyana recevrait le lendemain, ce message qui viendrait éclater leur toute petite bulle de félicité.

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Ok il est tard mais J'AI CRAQUÉ je voulais publier un chapitre hahaha, j'espère qu'il vous plaît !!
N'hésitez pas à voter et commenter !
-Cxlxnx13

***

Réécrit le 21.05.2020

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