Hermione entre dans la pièce en soufflant. Elle abaisse sa baguette et deux énormes valises se posent sans aucune douceur devant la porte. Son mari, vautré dans un siège du salon sursaute mais ne lève même pas les yeux de son journal. Cela fait maintenant deux ans que leur fille a rejoint l'internat de Poudlard et madame fait presque une crise de nerf par semaine. Ce qu'il ne comprend pas c'est qu'elle s'ennuie. La guerre a fini, ils se sont installé ensemble, marié puis ont pris leurs postes en tant qu'auror au sein du ministère. Leur vie à ce moment était ponctuée de traques, attaques, défense et autres missions toutes plus dangereuses les unes que les autres. Puis elle est arrivée, la magnifique Rose. Hermione ne le regrette pas non, mais en étant enceinte elle ne pouvait plus faire tout ce qu'on lui demandait elle a donc été relégué au rang de secrétaire de l'auror en chef. Moins de danger, plus de paperasses, des horaires décents qui lui permettaient de s'occuper de sa fille. Elle était très heureuse, ne s'attardant pas sur le fait que son mari avait aussi profité de la grossesse pour se faire muter au service des détournements de l'artisanat moldu. Malheureusement, pour lui être à la maison signifie rester dans ce fauteuil hideux et décousu de toute part à lire son journal et attendre que sa femme lui serve à manger. Hors cela Hermione ne le supportait plus depuis que Rose n'était plus là elle sentait comme un vide et se voyait refuser toutes sorties qu'elle proposait à son mari. La sorcière dépose des papiers sur la table.

-Je te demanderais juste de signer ça et de me l'envoyer par hibou ou de me le faire parvenir au travail.  

Elle se retourne pour prendre ses valises et remarque qu'il ne bouge pas d'un pouce. 

-Au revoir Ron. 

Il ne réagit pas. Elle aimerait tellement lui mettre une bonne claque pour qu'il se bouge un peu. Elle n'a pas épousé cet être amorphe et il est hors de question qu'il la traine avec lui dans sa chute.

-Comment je vais annoncer ça à mes parents ?  Questionne-t-il au moment où elle pose la main sur la poignée de la porte.

-Ils sont déjà au courant... Elle s'approche de lui. Je suis sûre que tu trouveras une femme qui saura te combler mais cette situation est en train de nous tuer tous les deux.

-Que veux-tu de moi ? 

- Que tu signe ces papiers et que nous puissions rester en bon terme ... 

 Il la regarde interloqué. Comment peut-elle lui demander ça. 

-Pour Rose.

-Parce que tu penses à elle peut-être là ? En faisant ta petite crise égoïste de la trentaine ? Qu'est-ce qu'elle va dire hein ? 

-Elle le sait.  Hermione baisse la tête. C'est elle qui m'a poussé à le faire. 

Il se tait. Il est trahi par les deux femmes de sa vie. Il prend le papier et le signe puis le lance à ce qui est maintenant son ex-femme.

-Voilà maintenant barre toi et tout de suite. 

Ce que l'ancien couple ne sait pas c'est qu'à quelques kilomètres de leur maison un homme tient le même genre de papier dans les mains. Il les regarde une dernière fois et les poses sur la table basse.

Sa femme, fabuleuse dans sa robe de créateur lève un sourcil.

-Qu'est-ce que c'est ?

-Les papiers pour le divorce. 

-Pardon ? 

-Un Malefoy ne porte pas bien les cornes... Je te rends ta liberté. Mais rassure toi je te laisse également le manoir, la moitié de ma fortune et la moitié des vacances scolaires avec mon fils. 

-Notre fils. 

-Non... désolé mais vu comment tu te comportes avec lui c'est mon fils. Tu es une étrangère pour lui. Mais ce n'est pas l'objet du débat tu pourras régler ça avec lui lors des prochaines vacances. En attendant j'aimerais que tu signes ces papiers et que tu me les envois par hibou à mon bureau. Je les ferais valider et te renverrais le double. Au revoir Astoria.

-Tu vas où ?

-Cela ne te regarde pas. Je m'en vais c'est tout ce que tu as à savoir. Tu pourras ainsi dire à Septimus de sortir du placard et tu n'auras plus à cacher tes amants.

Drago n'en rajoute pas plus il quitte cette pièce puis ce manoir et sent un immense poids s'ôter de ses épaules. Avec un peu de chance il va peut-être enfin pouvoir être heureux.