{06}
Coucou tout va bien ?
En tout cas de mon côté ça va !
Votre rentrée s'est bien passé ?
Courage !
Sur ceux, je vous laisse avec le chapitre !
Bonne lecture :D
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"Redis-le." Je prends le temps de décortiquer chaque syllabe pour être sûr qu'elle me comprenne.
Je continue à me pencher en avant, fortement encouragé par mon loup. Il est ravi que je me laisse contrôler, tel une marionnette. Honnêtement, ça ne me dérange pas plus que ça. J'ai l'impression qu'un poids s'est levé de mes épaules.
Je me sens libre, léger, heureux de ne plus lutter mentalement pour avoir le contrôle et d'avoir ma moitié animale ne faire plus qu'un avec moi. Je n'ai même pas réalisé, que je me suis approché trop près, lorsque le bout de mon nez heurte le creux de son cou.
Je ne bouge plus.
Et Maritza semble en faire de même.
Je ne l'entends plus.
Si ce n'est que ces lourdes inspirations et expirations et des battements de son coeur, qui tambourinent irrégulièrement contre sa poitrine. Je ne sais pas si c'est la peur ou le stresse. Les yeux rivés sur les deux points noirs situaient au creux de son cou, j'y promène doucement mon nez, humant à pleins poumons son odeur.
En fait, ça permet surtout à mon loup de 'vérifier', si aucune autre arôme n'a imprégnée sa peau depuis que je vis à Cardiff. Ma main se pose au creux de sa hanche, quand je la sens bouger. Il est hors de question qu'elle s'en aille. Je n'en ai pas encore fini avec elle. Mon loup a besoin de vérifier plusieurs choses avant de la laisser partir.
Mais pour l'instant ?
La senteur qu'elle dégage reste sa priorité.
C'est ce qui lui permet de savoir, si un autre loup ou bien un humain, a pu profiter de son absence, pour se rapprocher intimement d'elle. Il n'a rien trouvé de suspicieux. Il supporte les arômes de ces pères et de ma famille. Sachant qu'il déteste autant que moi Alec, ça ne m'étonne pas, s'il me disait qu'il cherche son odeur.
Ses petites mains s'écrasent sur mon torse, bataillant contre ce dernier pour créer un échappatoire, en vain. Tous qu'elle tente ne marche pas. Je glisse mon bras gauche autour de sa taille et la colle complètement contre moi. Je dégage ses cheveux châtains derrière ses épaules, entrouvrant lentement mes lèvres.
'Profitons qu'on soit isolé pour finir ce qu'on a commencé !' M'encourage vivement mon loup. 'Et vite !' Exige-t-il sur un ton sévère. 'Avant qu'on ne soit une nouvelle fois interrompu !'
Je plaque ma main contre sa nuque, pressant son menton contre mon épaule, l'obligeant ainsi à contempler l'horizon. Je sens lentement, mais surement mes canines surgirent. Mon visage se penche légèrement et des filets de baves m'échappent, pour s'écouler en cascade contre les deux petits points noirs.
Les battements de mon coeur cognent brutalement contre ma poitrine. Mes prunelles ont noircis, envieux, affamés. Mon épaule bloque sa bouche, lorsqu'elle tente de m'appeler pour me ramener à la raison. C'est trop tard. Il fallait m'appeler avant, lorsque je lui ai encore laissé le temps de dictée chaque syllabe de mon prénom.
Sa délicieuse voix est étouffée contre le tissu de mon haut, rendant ses phrases incompréhensibles. Non, en fait, ce ne sont pas des mots. Elle est en train de crier, de hurler, pour qu'on la sauve. Je le réalise seulement maintenant, par sa bouche grande ouverte, étouffée par la matière de mon vêtement.
"Putain de merde !" Lâchai-je furieusement, en la poussant sur le lit, pour me cogner le front contre le bord de la fenêtre.
Il faut que je me reprenne.
Et vite !
Cette réalité me ramène instantanément à nos quatorze ans. Elle, dans le bus, profondément endormie, confiante, que jamais rien ne lui arrivera à mes côtés. Et moi ? Déstabilisé, affamé, désespéré, essayant de trouver le sommeil pour oublier ma faim. Physiquement faible, j'ai réussi par le trouver, sauf que le résultat n'est pas ce que j'espérai.
Je ne comprends pas.
J'ai pourtant bien mangé.
Pourquoi j'ai constamment envie de la dévorer dans ce cas ?
"Va-t-en." Lui ordonnai-je sèchement, en fixant le sol.
Je ne me suis pas assez cogné la tête.
Mon loup m'en veux de m'être dégonflé. Il m'en veux de ne plus vouloir ne faire plus qu'un avec lui, de lui avoir tourné le dos, de ne pas assumer mon côté animal. Il souhaite que le sang coule, que cette odeur tentatrice cesse de le narguer à chaque fois qu'il croise Maritza. Il se sent délaissé, incompris.
"Harry ?" Je claque sa main et m'éloigne d'elle, refusant de rencontrer ses orbes vairons.
"Va-t-en, je te dis !" Grondai-je plus sévèrement.
Je glisse mes doigts contre ma tempe, grimaçant à la minuscule douleur, qui commence progressivement à partir. Je guéris. Et je n'ai pas envie qu'elle voit ça. Je n'ai pas envie d'être questionné. Maritza me pense déjà assez étrange comme ça. Je l'entends ravaler avec difficulté sa salive, déçue, de s'être faite repoussée.
J'entends le lit grincer, puis le mouvement de ces pas, m'indiquant ainsi qu'elle venait de se lever. Immobile, ses prunelles se verrouillent à mon dos. Il est inutile que je me retourne pour confirmer cela, je peux parfaitement sentir son regard me percer le crâne. Elle s'avance jusqu'à moi et je lâche mentalement un juron.
La senteur de pêche est persistante, d'autant plus tentatrice, lorsque je lutte comme un dingue, pour éviter de provoquer mon exil à vie, dans une ville que je ne supporte plus de voir en peinture. Je frotte vivement mes paupières et me tend, quand je sens la pulpe de ses doigts frôlaient le tissu de mon vêtement.
"Pourquoi es-tu aussi têtue ?" Me plaignis-je dans un souffle, en pinçant mes lèvres. "Qu'est-ce que tu ne comprends pas dans 'va-t-en' ?"
"Har..."
"Arrête de m'appeler, bon sang !" Je jette mes mains en l'air, la faisant sursauter de surprise.
Je sais.
Je suis tellement contradictoire.
Le son de sa voix excite mon loup, l'encourage à franchir les limites que je lui impose. Mais ça, forcément, je ne peux pas te le dire, puisque tu ne le comprendrais pas. Aucun humain ne peut comprendre. En fait, aucun être humain et être surnaturel, peut comprendre notre malédiction à moins de la vivre en temps réel.
Notre hiérarchie est devenu sans dessus-dessous.
L'autorité qu'exerce mon géniteur a plus d'impact que ma génitrice ou mon alpha. La communication avec les autres membres de la meute est bloqué, nous réduisant à vie, à échanger uniquement avec les membres, qu'ont du sang Hodge qui coulent dans leurs veines et à donner naissance qu'au sexe mâle.
Et en ce qui concerne les sensations et des émotions ?
Je préfère même pas en parler.
C'est le chaos total.
"M-mais..."
"Je ne peux plus supporter ton odeur !" Crachai-je sèchement. "Ne m'approche plus..." Susurrai-je faiblement, quelques laps de secondes plus tard dans une toute petite voix. "S'il-te-plait." Ses doigts s'écartent lentement de ma personne.
"J-je..." Commence-t-elle hésitante. "Je suis désolée." S'excuse-t-elle sincèrement, même si elle ne connait pas la raison, avant de sortir de la chambre.
La porte grince, avant de complètement se fermer.
Je souffle bruyamment, agacé.
"Quel con ! Mais quel con !" Je tourne sur moi-même, frottant vivement mon visage à plusieurs reprises.
Je m'insulte, insulte mon loup, et ainsi que cette foutue malédiction qu'est clairement en train de me faire perdre la tête. Mes doigts plongent dans mes boucles bruns, les empoignent à la racine et tirent sans ménagement dessus. Lassé, je pousse un grognement, balançant un coup de poing contre la porte en bois de l'armoire de Tyler.
Non, Maritza, c'est moi qu'est désolé.
Désolé, d'être aussi con.
**
Le lendemain.
19h31.
"Bonne soirée !" Blaise nous saluent, après nous avoir accompagnés jusqu'à sa porte d'entrée.
"Merci, à toi aussi !" Madeleine et moi, on crie en choeur pour le saluer à notre tour.
Nous descendons les marches des escaliers de son patio, en direction du centre-ville, où se trouve l'arrêt de bus. Ça nous évitera ainsi de changer en cours de route. Maddy se place à côté de moi, tripotant d'un air rêveuse ses mèches violets autour de son index.
Je suis sûre qu'elle doit jubiler intérieurement, après nous avoir écrasés plus d'une cinquantaine de fois sur Street fighter cet après-midi. Dire qu'il y a trois heures de cela on s'est moqué d'elle. On a même refusé de la laisser jouer.
'La honte.' Pensa désespérément mon loup.
'J'étais distrait !' Lançais-je comme piètre excuse, gagnant un soupir de ce dernier.
Oui, j'avoue.
Quel excuse de merde !
Je m'arrête d'avancer quand je rencontre un feu vert. Je me place sur le trottoir, derrière une vieille dame, qu'est à proximité d'un passage piéton. Je lève la tête et fixe longuement le bonhomme rouge, en attendant qu'il passe au vert.
"Regarde !" Madeleine pointe la boulangerie W Mandeville du doigt, qui se trouve à la rue d'en face. "Exceptionnellement, la boulangerie va fermer à vingt-et-une heures trente jusqu'à la fin des vacances !" S'exclame-t-elle toute excitée. "C'est génial ça !" Elle se tourne vers moi. "Je n'aurais plus à me précipiter à la sortie du travail, pour acheter le pain ou encore des minces pies pour ma mère !"
"Tu n'as qu'à aller au Speckled Hen Cookery si tu tiens tellement à acheter du pain et des pâtisseries pour ta mère !" Suggérai-je. "J'ai entendu dire qu'ils allaient fermer à onze heures du soir."
"Tu rigoles ?" Elle grimace. "Leur pain est dégueulasse. Et puis ? En général, les minces pies sont mis en vente qu'en période de noël ! Mais comme c'est un dessert qui marche bien, je suppose, que W Mandeville ont décidés de le mettre régulièrement dans leur vitrine." Déclara-t-elle dans un haussant d'épaules. "Donc, même si je vais acheter mon pain au Speckled Hen Cookery, je ne trouverais pas ces pâtisseries préférées !"
"D'accord, comme tu voudras !" Marmonnai-je sous ma barbe. "J'ai rien dis dans ce cas !" M'avouais-je, vaincu.
J'ai toujours trouvé Maddy courageuse de jongler avec deux jobs en même temps. La matinée, elle travaille en tant que femme de ménage dans une maison de retraite et l'après-midi, elle travaille en tant que vendeuse dans une épicerie, qui se trouve à une cinquantaine de minutes de Holmes Chapel à Saltney.
Je l'ai toujours connu autonome.
Enfants, les travaux manuels ne l'ont jamais dérangée.
Elle est douée, créative et sait depuis le jour, où elle a tenue la première fois un jouet lego et un crayon, qu'elle souhaite créer quelque chose avec ses doigts. Le fait qu'elle m'a annoncée quelques années plus tard, qu'elle souhaite devenir architecte ne m'étonne pas. Très peu dépensière, elle ne supporte pas l'idée de réclamer x livres sterlings à ces parents.
Elle a souvent eu du mal à accepter l'argent, qu'ils lui donnent généreusement à son anniversaire. Mais c'était un cadeau. Et ça mère, lui a toujours appris, que c'était mal de refuser, à moins qu'elle souhaite faire intentionnellement de la peine à son interlocuteur ou interlocutrice. C'est donc le seul moment de l'année, où elle accepte leur argent et les cadeaux.
"Allons voir ce qu'il reste !" Elle n'attend pas ma réponse et traverse la rue au moment où le bonhomme est passé au vert.
"Hé !" Je vérifie quand même à ma gauche et à ma droite avant de traverser. "Ne traverse pas comme ça, bon sang !" La grondai-je comme une enfant, trottinant pour la rattraper, elle rie. "Ce n'est pas parce que nous pouvons rapidement guérir d'une quelconque blessure que nous sommes pour autant immortel." Lui susurrai-je discrètement à l'oreille.
"Oui, papa Styles !" Chantonne-t-elle, amusée.
Elle s'arrête devant la vitrine.
Comme une enfant, elle plaque ses mains contre la vitre, collant sa tempe contre pour mieux voir. Dans un maigre soupir, je me tiens à quelques mètres d'elle, ignorant les regards interrogateurs des passants. J'enfouis mes doigts dans mes boucles bruns, les ébouriffes, avant de les glisser à ma nuque.
"Ow, je vois rien d'ici !" Se plaignit-elle, en tapant son pied au sol. "Viens !" Elle me prend la main et me tire près d'elle. "On rentre à l'intérieur."
"Mad..." Elle m'ignore, m'entraînant à l'intérieur.
Une cloche signale notre arrivé.
Nous saluons la première vendeuse que nous rencontrons, qu'est en train de refaire le stock de sandwichs et des salades dans un frigo. Maddy lâche ma main, courant jusqu'aux vitrines, à la recherche du dessert fétiche de sa mère. Je la suis sans énoncer le moindre mot, inspirant profondément l'air du pain, qu'est mélangé avec celui de la pêche.
Quoi ?
Comment ça la pêche ?
Un sourcil interrogateur se arque face à cette arôme familière et le souvenir, où Lucien a énoncé, que Maritza travaillait ici vient de me traverser l'esprit. Je me tourne brusquement dos à la caisse. Mes paupières s'entrouvrent, lorsque je repère la silhouette de l'humaine aux yeux vairons sur le miroir, confirmant ainsi que mon odorat ne m'a pas trompé.
Putain de merde !
Pour une raison que j'ignore, je fixe la seconde vendeuse qu'est en train de remplir de garniture le frigo. Elle finit par le remarquer, m'envoyant un regard qui veut dire : 'Tu veux ma photo ?' Je pivote mon visage à l'opposer dans un raclement de gorge, sentant un court frisson me traverser l'échine, lorsque la voix suave de Maritza vibre dans la pièce.
" ... Passez une bonne fin de journée à vous aussi, à bientôt !" Je m'agite dans tous les sens, paniqué.
"Merde ! Merde ! Merde !" Jurais-je discrètement dans ma barbe.
Je ne pensais pas la revoir aussi vite.
Surtout tout pas, après mon pétage de plomb d'hier soir.
"Hey ! Styles !?" M'interpelle sans aucune discrétion mon amie, ce qui me fit aussitôt sursauter.
'Putain de merde, Madeleine ! Ça va pas de faire peur aux gens comme ça ??!' Criais-je dans mon esprit, comme si mon coeur s'apprêtait à me lâcher.
'Elle ne peut pas t'entendre, crétin !' Me siffle aussitôt mon loup. 'Par contre, moi oui, donc met la en veilleuse et approche-toi un peu plus du comptoir !' Ordonne-t-il, en passant sa langue sur ces canines.
'Non ! Certainement pas !"
"Au lieu de jurer dans ton coin, tu pourrais aller demander à Maritza, s'il reste encore des minces pies." Je tousse exagérément pour camoufler ma gêne.
"Et pourquoi tu ne le fais pas toi ?" Elle hausse ses épaules.
"Peut-être parce que tu la connais mieux que moi... ?" Dit-elle hésitante, je roule des yeux.
Mensonge.
Connaissant Maddy depuis la maternelle - puisque nous habitons dans la même rue depuis 'toujours' - je sais qu'en réalité, c'est parce qu'elle n'ose pas le faire d'elle-même. J'ignore si c'est de la timidité chez elle, mais elle a toujours détestée demander 'quelque chose' à un individu. Sachant qu'elle a toujours tous fait par elle-même, je me demande, si ce n'est plutôt pas par fierté.
"Démer..." Je n'eus pas le temps de réagir, qu'elle me pousse brutalement contre le comptoir de la caisse.
Bien sûr, elle a attendue que le client d'en face parte.
Encore heureux !
Maritza pousse un hoquet de surprise. Mes doigts s'accrochent instinctivement aux bords, lorsque mon bassin tape le meuble. Je pince ma lèvre, poussant nerveusement un petit rire. Bien trop occupé à farfouiller mes cheveux, je ne remarque pas, qu'elle a émit un petit pas en arrière. Le coup d'épaule de Maddy me fit revenir à la réalité. Mes lèvres s'entrouvrent, prêt à l'interroger sur le dessert recherché.
"Sophia ?"
Sauf qu'elle a été plus rapide que moi.
Mes yeux valsent sur la seconde vendeuse, qui s'est tournée vers elle en entendant son prénom, avant de se reporter sur ses traits faciaux, qui démontrent pour l'instant aucune émotion. Le son de sa voix fait dresser mes poils, me poussant à vivement frotter mes mains contre mes bras par dessus ma veste.
"Je vais prendre ma pause." Lui confie-t-elle. "Je te laisse prendre le relais." Poursuit-elle, en fuyant mon regard.
Elle quitte le comptoir, pour se diriger vers l'espace réservé aux personnels, une fois que Sophia l'a rejoins. Je n'ai rien pu faire, si ce n'est que de suivre sa silhouette des yeux, jusqu'à ce que ces ondulations châtains disparaissent complètement derrière la porte. Mon loup couine, la tête baissée. Il se couche en boule, balançant sa queue d'un côté à un autre.
Puis, me maudit.
Moi et mon comportement.
"Qu'est-ce que t'as encore fait ?" Me reproche aussitôt mon amie.
J'oriente mon minois en direction de Maddy, lorsque cette dernière, me lance un coup de coude au niveau des côtes pour me sortir de mes songes. Je hausse, l'air innocent, mes épaules, évitant d'affronter son regard noir.
"Rho, tout de suite !" Je lève les yeux au ciel, pianotant distraitement mes doigts sur le comptoir. "C'est de ma faute."
Décidément,
Elle me connait par coeur.
**
21h06.
"Je sais que tu n'aimes pas Alec, mais il faut dire ce qui est ! Il est devenu..." Elle agite sa main près de son visage, s'éventant dramatiquement. "Wow ! Il est devenu sacrément canon !" Dit-elle sur un ton rêveur, enlaçant contre sa poitrine son sac de pâtisserie.
Comme à chaque fois qu'une discussion tourne autour d'Alec, je fais la sourde oreille. Ce gars m'ennuie. Je le trouve inutile. Je ne comprends pas comment notre communauté puisse l'adorer, alors qu'il s'est juste contenté de disparaître durant six ans, uniquement parce qu'il n'était pas assez apte à contrôler son tempérament d'alpha.
Peut-être que c'est le fait qu'il possède toutes ces 'ondes' puissantes qui aident les gens à l'apprécier ? Que c'est dans la nature de ces personnes de l'adorer ? Qu'il a été 'créé' pour ça ? Qu'il est justement le futur et le seul héritier mâle Walsh ? Je fronce le bout de mon nez, arrêtant net les mouvements de mes pas.
Alors, pourquoi Maritza l'adore ?
Elle n'est même pas au courant de l'existence du surnaturel !
'Je me demande si Alec a réussi à la trouver...' Mon loup me questionne.
'Honnêtement ? Ça ne m'étonnerait pas.' Répondis-je nonchalant.
'QUOI ??!' Cria-t-il. 'Il faut que t'y retourne !' Je ris doucement.
'Pour qu'elle finisse dans mon ventre ? Certainement pas !' Répliquai-je aussitôt.
'Si ça se trouve, il est là-bas, en train de l'attendre ! Et c'est LUI qui la mangera !' Je roule intérieurement des yeux.
'N'importe quoi ! Tu devrais te mettre à l'écriture, tu sais ? L'air de rien, tu as une imagination débordante !' Me moquais-je.
Sans déconner ?
Qu'est-ce que ce con foutrait là-bas ?
Le centre-ville est carrément à l'opposer de sa maison !
"Qu'est-ce que tu fais ?" Maddy s'arrête à son tour, une plaquée contre sa hanche.
''Vas-y rigole, rigole ! Je vais pas me gêner pour prendre le contrôle si tu n'y retournes pas !' Je lâche un grognement.
'Mais pourquoi ?' Râlais-je en faisant la moue.
'Parce que tu n'as pas envie que je dévore les trois-quarts des humains qui se trouvent dans cette ville.' Rétorque-t-il. 'Mais aussi, je sais qu'au fond de toi, tu ne supportes pas de savoir, que Maritza marche seule, dans ces petites rues...' Forcément, pour rendre cette phrase le plus dramatique possible, il a fallut qu'il a laisse en suspend.
'Très bien !' Soupirais-je longuement. 'T'a gagné.' M'avouai-je, vaincu.
Je le connais.
Si mon loup prend le contrôle, il serait capable de déchiqueter tous le monde en mille morceaux s'il le voulait.
"J-je..." Je désigne un point imaginaire derrière moi à l'aide de mon pouce. "J'ai oublié d'acheter un pack de lait d'amende pour les jumeaux." Lâchai-je pour excuse, son visage se décompose.
'Hein ? Du lait d'amende ?' Mon loup répète bêtement. 'Pourquoi tu mens ?'
Je ne réponds pas.
"T'es sérieux, là ?" Elle fait valser ses mains en l'air. "Mais on vient juste d'arriver à ce satané arrêt de bus !" S'écrit-elle, en me désignant l'arrêt de la main.
"Je sais, désolé." Je marche à reculons. "Pars devant, on se voit demain de toute manière !"
"M-mais Harry !" Je l'ignore, lorsqu'elle crie mon nom.
Je me tourne complètement dos à elle et reviens en trottinant sur nos pas. Je jette un oeil sur ma montre digital, qui m'indique qu'il est vingt-et-une heures dix-sept. Je lève la tête pour regarder le ciel qui commence à s'assombrir. Heureusement, que nous étions en période d'été. La nuit ne tombe qu'aux alentours de vingt-et-une heures trente/vingt-deux heures.
"Hé !" Me salue monsieur Bender, lorsque je passe la porte de l'épicerie situé en face de la boulangerie. "Bonsoir, Harry ! Comment tu vas ?"
"Très bien et vous ?" J'acquiesce en lui offrant un sourire.
"Très bien aussi. Si c'est Emilia que tu cherches, elle n'est pas là." Je secoue négativement la tête.
"Non, je suis juste venu acheter quelques petites choses aux jumeaux." Il rit.
"Ah, ces sacrés garnements ! Ils t'ont encore piégé, je me trompe ?" Devine-t-il, j'accompagne son rire.
"On peut dire ça comme ça."
Je me dirige aux rayons des sandwichs. Je ne prends pas le temps de les examiner et choisis dans la volée : trois au thon, quatre au poulet et trois au jambon. Je prends dans le frigo qui se trouve à côté, une bouteille d'eau fraiche, puis me dirige jusqu'à la caisse.
On commence à encaisser mes achats, je jette un oeil sur les sucreries près de cette dernière. Je pioche quatre sucettes - dont deux à la pomme, une à la fraise et à la cerise - ainsi que deux malabars : un au coca et la seconde à la framboise et les poses sur le comptoir.
"Ça te fera vingt livres sterlings." Annonce monsieur Bender.
Je fouille les poches de ma veste et de mon pantalon pour sortir la somme exigée. Ce dernier me tend un sac en plastique. Je le prends et m'installe sur le comptoir, qui se trouve face à la vitre, qui donne sur la boulangerie W Mandeville. Je range les sucreries dans les poches de ma veste, sortant tous les sandwichs du sac.
Au total, il y en a dix.
Avec ça tout ça dans le ventre, mon loup, ne sera pas tenté, mais rassasié.
Je tire sur mes manches et commence à dévorer rapidement chaque sandwich. Je ne fais pas attention aux regards interrogateurs de mon loup. Ce dernier doit probablement se demander, pourquoi je suis en train de me gaver au point d'exploser mon estomac, alors qu'un dîner m'attend tranquillement à la maison.
'Qu'est-ce que tu fais ?' Finit-il par me questionner, il se gratte l'oreille.
'J'anticipe ta faim.' Répondis-je simplement.
'Quoi ?' Il ricane. 'Ma faim ?'
'À chaque fois que tu te retrouves aux allentours de Maritza tu pars en couilles.' Me justifiai-je. 'Donc, j'anticipe. Je ne veux pas que ma mère m'exile à vie à Cardiff par ta faute.'
'T'es ridicule ! C'est pas mon problème, si tu ne sais pas te contrôler !' Grogna-t-il, mécontent par ma remarque. 'Tous que tu vas gagner ? C'est lui vomir dessus !'
'La ferme.' Le fis-je immédiatement taire.
Plusieurs minutes passent et je vous mentirai, si je vous disais que je n'étais pas au bout de ma vie à l'heure actuelle. J'ai mal au ventre. Il est à deux doigts d'exploser. En temps normal, ça ne m'aurait pas dérangé de consommer autant.
J'ai toujours eu un gros appétit, mais là ?
Je n'en peux plus.
J'ai mangé trop vite.
Et, il parait que, manger vite, bourre plus rapidement le ventre.
"Arrgh, putain !" Grognai-je sous ma barbe, en fixant mon dernier sandwich au poulet à moitié mangé. "Qu'est-ce qui m'a pris d'avoir eu cette idée là ?"
C'est toujours pareil.
À chaque fois qu'il s'agit de Maritza, il faut toujours que je me comporte bizarrement. Je n'ai jamais su le pourquoi du comment. Je me suis juste contenté du fait que c'était : 'comme ça et pas autrement'. Je n'ai jamais cherché à en savoir plus. L'habitude, a fait que j'ai dû apprendre à vivre de cette manière, sans jamais me poser de question.
Je pose délicatement mon sandwich sur l'emballage, calant mon dos contre le dossier de mon siège. Je bois quelques gorgées de ma bouteille d'eau, que je repose sur le comptoir, frottant mon ventre plein. Mes yeux balayent rapidement la table, qu'est parsemé d'emballage vide. Je n'arrive pas à croire que j'ai mangé aussi vite neuf sandwichs et demi.
Je jette un oeil sur ma montre et constate qu'il est vingt-et-une heures trente passé. Je fronce les sourcils et observe la boulangerie, où je constate que l'éclairage est resté allumé. Je ne me pose pas plus de questions, pensant que les employés doivent - probablement - nettoyer la boutique pour demain. Puisque je suis là, autant attendre encore un peu.
Je me penche sur le comptoir, presque collé à la vitre, lorsque la porte d'entrée s'ouvre sur une silhouette familière, aux cheveux châtains. Je descends de ma chaise, manquant presque de tomber la tête la première contre le carrelage. Je change de procéder et m'agrippe à la table, attendant que Maritza sort de la boulangerie pour en faire de même de mon côté.
Pour une raison que j'ignore, j'attends qu'elle s'éloigne de plusieurs mètres, avant de commencer à marcher à mon tour. Je la suis, soufflant sur ma main, sentant avec horreur mon haleine. Je secoue la tête, glissant un malabar à la framboise dans ma bouche. Je me cache derrière une poubelle, lorsqu'elle se tourne vers ma direction.
'Pourquoi tu te caches au juste ?' Me demande sur un ton désespéré mon loup.
Je reste muet.
Moi-même, je ne le sais pas.
Je me remets à la suivre, quand elle reprend le mouvement de ces pas. Je glisse mes mains dans mes poches, mâchant sereinement mon chewing-gum. Mes iris vertes louchent sur mon lacet défait. Je cligne des paupières, agitant mon pied droit dans tous les sens, pour que mes lacets se retrouvent au sommet de ma chaussure.
"Merde !" Jurais-je soudainement dans ma barbe, quand je reporte mon regard vers l'horizon. "Où est-ce qu'elle est pas..."
Mon ouïe animal m'aide à esquiver de justesse un coup de sac à main. Putain ! C'était moins une ! L'odeur de pêche qui me chatouille dans la seconde l'odorat, me fait rapidement deviner de qui il s'agit. J'attrape par réflexe dans la volée une fine poignet, que je serre fermement, l'éloignant de mon visage pour qu'elle puisse me reconnaître.
"Harry ??!" Maritza hurle de surprise, une fois que nos regards se rencontrent. "Oh, bon sang !" Elle soupire de soulagement, tandis que je lâche délicatement son poignet. "J'ai bien crue avoir une attaque." Susurre-t-elle dans son coin, tapotant sa poitrine gauche. "Tout va bien, je suis encore vivante." Je roule des yeux.
"Hé ! C'était quoi ça ?" La questionnai-je, en faisant allusion à son attaque surprise.
"Mh ?" Elle lève les yeux pour rencontrer les miens, incrédule.
"C'est moi qui a bien failli avoir une crise cardiaque pas toi !" Lui rappelai-je pour lui éclairer la mémoire, elle bat des cils.
"J'ignorai que c'était toi." Déclare-t-elle. "Depuis le temps, tu devrais être rentré." Termine-t-elle, nonchalant, dans un haussement d'épaules.
"Et bien, il s'avère que non." Elle reste muette, je passe vivement mes doigts dans mes cheveux. "J'ai dû faire demi-tour pour acheter des bricoles aux jumeaux." Lui dis-je, même si elle ne m'a pas posé la question.
"D'accord." Dit-elle froidement.
Elle s'en fou.
Si je ne suis pas odieux avec elle, je me comporte bizarrement. Ça dépend de mes humeurs, mais en particulier, de mon loup. Quand elle essaie de me comprendre, je la repousse. Quand j'essaie de la comprendre, elle est distante et froide. En somme, elle me repousse aussi. Elle recule d'un pas, alors que de mon côté, j'avance.
"Pourquoi tu t'éloignes ?" L'interrogeai-je dans un froncement de sourcils.
"Mon odeur risque d'être insupportable."
Je ne sais pas ce qu'elle cherche à faire.
Je ne sais pas si c'est par provocation, pour me montrer à quel point elle a été blessée par mes mots ou qu'elle essaie d'en jouer, de faire de l'humour avec, mais ce que je sais ? C'est que ce n'est pas par hasard. Elle a volontairement utilisés les mêmes ces mots. Je l'observe glisser une partie de son visage sous son haut.
"Surtout, que j'ai passée ma journée dans cette boulangerie, où toutes les odeurs confondus ont certainement dû imprégnés mes vêtements."
"Hé ! Maritza !" Criais-je, pour l'empêcher de me tourner le dos. "Att..."
Mon pied glisse sur un cailloux, m'obligeant à cracher - dû à la surprise - mon chewing-gum. Je tends perpendiculairement mes bras et réussis à reprendre l'équilibre. J'envoie valser ce maudit cailloux d'un coup de pied, écarquillant mes yeux, en voyant que le morceau d'élastique rose, a atterrit sur les lacets de mon interlocutrice.
Merde !
Pour la 8785765 fois de la journée.
"Tout ça c'est de ta faute !" L'accusais-je injustement, en la pointant du doigt. "Si t'étais pas aussi pressée de partir rien de tous ça ne serait arrivé !" Je racle exagérément ma gorge, passant à côté d'elle comme si ne rien était. "Donc, voilà ! C'est bien fait pour toi !" Je reprends le mouvement de mes pas comme si ne rien était. "À plus ta..."
"Harry ?" Des picotements me chatouillent l'échine à son appel et ce fut encore pire, lorsqu'elle agrippa mon bras.
'C'est fou ce que notre prénom s'accorde merveilleusement bien avec sa voix !' Constate sur un ton rêveur mon loup.
'Arrête ! Ne commence pas.' Il agite sa queue pour seule réponse.
"Lâche-m..."
"C'est de cette façon que tu t'excuses ?" Je me tourne vers elle, observant son petit minois incliné sur le côté.
"Huh ?" Elle lâche mon bras, une fois qu'elle a gagnée toute mon attention.
- à l'écoute - Niall Horan - Too much too ask.
"'Tout ça c'est de ta faute !' ... 'Si t'étais pas aussi pressée de partir rien de tous ça ne serait arrivé !' " Énumère-t-elle, je me gratte le creux de mon cou.
"Oh ?" Je dirige mon regard à l'opposé du sien. "Désolé." Marmonnai-je dans une voix à peine audible. "Satisfaite ?"
"Quoi ?" S'étonne-t-elle outrée. "M-mais..." Je la coupe dans son élan, éliminant le maigre espace qui nous séparent.
Ses orbes vairons me foudroient.
Ils se méfient de ma prochaine réaction.
Chose que je peux comprendre, puisqu'à chaque fois que je me retrouve près d'elle, je deviens imprévisible. Je reste stoïque, soutenant son regard. C'est seulement, lorsque je la sens assez confiante, que je me rapproche de nouveau.
"Je suis désolé de t'avoir fais peur." Dis-je clairement haut et fort pour être entendu, m'agenouillant à la hauteur de ses genoux. "Et pour le chewing-gum aussi."
Je fouille dans les poches de ma veste pour en sortir un papier usagé. Mon dos s'incline juste assez, pour me permettre de lui retirer délicatement l'élastique rose de ces lacets, que je place ensuite dans le papier.
"Mais surtout ?" Je le froisse et me replace correctement face à elle. "Je suis désolé de m'être comporté comme un connard hier soir."
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J'avoue des fois il y a des chapitres plus longs que d'autres, le pire c'est que je ne le fais pas exprès !
C'est juste qu'il y a des fois j'ai envie de décrire certaines scènes que d'autres (je veux vous éviter au maximum des descriptions sur les fringues, physiques etc... toutes ces choses que tout le monde s'en fou quoi et qu'est pas intéressant !) Je souhaite me concentrer sur les gestes et les émotions pour ma part !
Je trouve que le nouveau single de Niall est une TUERIE ! Et je trouve aussi qu'il se marie bien en fond musical de la dernière scène (uniquement mon avis) !
J'espère que le chapitre vous a plu, j'attends vos retours avec impatience :D
Je vous fais des bisous !
Passez un bon week-end, Alexia. ♥
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