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Coucou vous allez bien ?
Vous passez toujours de bonne vacance ?
Je ne sais pas s'il y en a parmi vous qui regarde GOT, mais franchement le fait que l'employé de HBO Espagne a lâché dans le plus grand des calmes l'épisode 6 me tente troooop de le regarder. Mais comme c'est demain la diffusion et que j'ai déjà attendu jusqu'à maintenant, je me dis que tant qu'à faire j'attends la vraie diffusion comme d'habitude #OSEF
Je vous laisse avec le chapitre, n'hésitez pas à réagir dans les commentaires j'adore voir vos réactions et interagir avec vous ! Bonne lecture :D
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10h23.
"Cette famille commence sérieusement à me les..."
"Jorah, ton langage." Mon père anticipe un juron, désignant d'un mouvement de la tête, les jumeaux qui le regarde avec des yeux ronds.
"Calme-toi." Soupire Oliver.
Je savais que les mettre au courant du passage d'Alec mettrait ma famille en rogne. C'est ce qui se passe toujours, à chaque fois que nous avons à faire à eux. La tension monte progressivement, même si nous essayons de nous contrôler.
Sauf que jusque-là,
Nous sommes restés intelligent.
Nous ne réagissons pas à leur pique.
Nous restons calmes, sereins.
En fait, nous avons surtout appris, à ne pas perdre le contrôle devant ces personnes, qui ne valent pas la peine qu'on se retourne sur eux dans la rue. Puisque nous appartenons à la même meute, nous obéissons - par défaut - à leur ordre, tout en essayant de rester pacifique.
"Comment ? Pendant, qu'eux, ils vivent sereinement leur vie d'Alpha, nous ? On est maudit ! On doit se farcir une put..."
"Jorah !" M'écriai-je, en lui rappelant instantanément la présence de nos petits frères. "Arrête, c'est pas la mort de donner naissance qu'à des garçons..." Je laisse volontairement ma phrase en suspend.
Premièrement, parce que je ne peux pas ajouter grand chose, puisque je n'ai lu qu'un chapitre du livre de mon ancêtre. Et deuxièmement ? Je me doute qu'il doit avoir d'autres choses de contraignants - tels que de pouvoir uniquement communiqué qu'avec les garçons de notre ligné, par exemple - pour que Jorah agisse ainsi.
Car contrairement à moi ?
Lui, il a entièrement lu les livres d'Hodge.
Enfin, je crois ?
"C'est même plutôt cool." Je hausse innocemment mes épaules. "Regarde notre famille !" Je nous désigne dans un mouvement circulaire. "On s'entend tous à merveille ! Et p-puis..."
"Ça fait des années que le mal est fait." Complète Oliver dans une grimace. "Ça sert à rien de s'énerver maintenant."
"Arrrgh ! J'aurais bien voulu avoir une fille, un jour, moi !" Il valse ses mains en l'air. "Je les haïs !" Grogna-t-il, en donnant un coup sur la table.
"Qu'est-ce qu'on va faire ?" Je les questionne, curieux.
"Que veux-tu qu'on fasse ?" Oliver soupire longuement. "Si on ne se présente pas..."
"Sachant que leur héritier chéri est revenu du trou du cul du monde." S'empresse d'ajouter Jorah, gagnant une gifle derrière le crâne de la part de mon père. "Aiiiiiiiiie !" Il lui tire les oreilles "Pardon ! Pardon !" Il pointe Tyler et Tyrion du doigt. "C'est mal ce que j'ai dis ! Très mal ! Très très très mal !" Répète-t-il mécaniquement, mon père libère son oreille. "Ne dite JAMAIS ça, d'accord ?" Gronda-t-il en massant son oreille.
"D'accord !" Ils acquiescent sans broncher.
Les jumeaux se lancent mutuellement un regard, haussant en synchronisation leur épaule. C'est uniquement que maintenant, que je remarque que leurs oreilles et leurs queues animal sont apparus. J'avais - presque - oublié qu'à cet âge-là, tu ne fais pas la différence entre ta forme humaine et ton début de transformation.
Parce que dans notre ligné ?
C'est à treize ans que nous nous transformons.
Leurs bouches sont entrouverts - salivants presque - dévoilant leurs petites canines. Leurs queues s'agitent de gauche à droite, impatient de manger. Quand nous nous retrouvons dans la même pièce que des humains, nous devons être derrière eux pour leur rappeler à l'ordre. Ils détestent ça. Ils se mettent même - parfois - en colère.
Je comprends leur envie de rester dans leur forme originel. Mon père, Oliver, Jorah et moi, nous sommes, nous aussi, passés par là. Dans ta forme animale ? Tu te sens libre. Tu ne te bats pas psychologiquement avec ta seconde moitié - soit ton loup - pour tel ou tel chose. Non, il est libéré. Sauf que, l'inconvénient, c'est qu'il va suivre son instinct.
Et bien souvent, c'est vouloir manger, boire, dormir et se protéger de toutes les menaces.
"Et qu'il est le seul mâle de la fratrie." Pointai-je.
"Et donc plus puissant que les filles Walsh." Poursuit Oliver.
Silence.
Et un ange passe.
"On est mal !" On s'exclame en choeur, je pince mes lèvres.
"Ça sera la guerre, si nous ne faisons pas acte de présence." Soufflai-je faiblement. "Les autres membres de la meute pourront prendre ça comme une acte de trahison."
"Oh, arrête ! Les trois-quarts d'entre eux ne connaissent même pas notre histoire !" Ricane amèrement Jorah.
"Papa !" L'aîné se tourne vers notre géniteur. "Ne nous obligent pas à jouer les hypocrites, s'il-te-plait." Le supplie-t-il.
"Je suis désolé, les garçons." Il nous adresse un sourire forcé. "Mais, j'ai bien peur que nous n'avons pas le choix."
On hoche lentement la tête, pour qu'il comprenne que nous respectons son choix. Même si je reconnais que ça me fait énormément chier, de fêter un traité remplis d'hypocrisie. Nous ne pouvons pas aller à l'encontre de ce que notre père nous dis.
Je ne sais pas si ça fait ou pas, parti de la malédiction, mais il nous aient impossibles de lui dire 'non'. C'est comme si notre Alpha exerçait toujours son pouvoir d'obéissance sur nous. Ce qui n'est pas le cas avec ma mère, où nous nous amusons souvent à la contredire pour l'embêter.
Et bien, lui ?
Il n'a pas besoin de le faire.
C'est naturel.
J'ai toujours su que le lien qui nous unis est très fort.
Il est inexplicable, indescriptible et il n'est pas semblable aux autres familles. Il suffit de comparer notre mode de communication, l'obéissance aveugle qu'on porte uniquement à notre père et le fait que nos femmes donnent naissances qu'à des garçons.
Je rassure mes petits frères d'un sourire, quand ils tournent leur tête vers ma direction. Je place un bol vide devant eux, leur sert leur céréale favori et leur jus d'orange. Maintenant que la tornade matinale est passée, nous mangeons notre petit-déjeuner en silence.
Ma mère est sortie très tôt ce matin pour un footing entre filles, nous sommes donc entre hommes. Alors qu'Oliver et Jorah ont opté pour une omelette et du bacon, Tyrion, Tyler et moi, nous avons choisis de manger des céréales.
Et quant à notre père, il préfère d'abord finir sa tasse de café avant de déjeuner. En entendant la porte d'entrée claquer, nos têtes ce sont promptement levés. Instinctivement, nous nous sommes mis à sniffer nos alentours, reconnaissant l'odeur familier de romarin qui s'y dégage.
"Oh non ! C'est pas vrai !"
"Maman est rentrée !" Chantonne mes frères, amusés.
"Qui a encore laissé ces chaussures en plein milieu de la cage d'escalier ?" Grogna-t-elle, mécontente.
"HARRY !" M'accuse à l'unisson mes grands frères.
"QUOI ?" Hurlai-je sous le choc, j'entends les pas de la seule femme de la maison, se diriger dangereusement vers la cuisine. "Papa ! Dis quelque chose !" Me plaignis-je, en me tournant vers lui pour chercher du soutient.
"Harry !" Il m'accuse à son tour, en voyant l'expression mécontente de ma mère qu'est apparue à l'encadrement de la porte.
Je les haïs TOUS.
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14h09.
Lieu de destination : Angleterre ; Holmes Chapel - Épicerie des Bender's
"Rho, soit sympa papa !" S'écria mon amie, en joignant ses mains l'une contre l'autre. "C'est pas comme si Harry était un inconnu !" Elle me pointe du doigt.
Emilia Bender.
Nous nous connaissons depuis l'enfance.
En fait, nous faisons partis de la même meute.
Grande et sportive, c'est comme ça que je l'ai toujours connu. Quand nous étions plus jeunes, nous jouons beaucoup ensembles. Emilia adorait surtout nous mettre ko sur le tapis, lors de nos entrainements de combat amicaux.
Et sans utiliser notre force surnaturel.
"Qu'est-ce que j'ai dis ? Pas de travail saisonnier cette été. Un point c'est tout, Ems." Affirme-t-il sur un ton sévère. "Sans t'offenser, Harry. Je n'ai rien contre toi, c'est juste que les affaires vont mal en ce moment..." M'explique-t-il, gêné. "Tu sais bien que tes frères et toi, je vous aient toujours adorés."
"Je comprends tout à fait, monsieur." J'acquiesce.
Je ne sais pas depuis combien de temps, nous nous tenons face à la caisse de son père. Une demi-heure ? Non, impossible ! Je crois bien que c'était une heure. Emilia a jugée bon de parler à ma place, car d'après elle, elle a une meilleure capacité de persuasion que moi. Amusé, je l'ai laissé agir comme elle le souhaite.
C'est une vraie tête de mule.
Et cela depuis toujours.
Donc, ce n'est certainement pas moi qui va la contredire. Et son père le sait parfaitement. C'est pour ça, qu'à la vue de ces traits faciaux qui hurlent de désespoir, on a l'impression qu'il souhaite se tirer en urgence une balle en argent dans la tempe.
Pauvre de lui.
Ses parents sont réputés dans la meute, pour avoir un grand self-contrôle d'eux-même. C'est eux, qui ont entraînés mes frères, ainsi que le reste des enfants de la meute. Je ne suis donc pas surpris de savoir, que son père arrive mieux que quiconque à contrôler ces émotions.
Depuis que nous avons passés le cap de notre transformation complète, nous nous voyions peu. Ce qui est normal, puisque déjà, je ne suis plus scolarisé ici. Mais aussi, j'ai appris il y a un mois, qu'Emilia a arrêtée ces études à l'année de ces dix-huit ans, pour suivre les traces de ses parents.
Alors que je sois là ou pas, la situation serait exactement la même.
Elle les aident à entretenir leur épicerie, qu'a connu au fil du temps de plus en plus de concurrence. Cette année a été la pire. Ils ont bien faillis fermer plus d'une fois. Je comprends donc parfaitement, pourquoi son père ne souhaite plus prendre d'employé.
"Allez, viens." Je la pousse à l'extérieur de l'épicerie. "Au revoir, monsieur !"
"Au revoir et bonne journée !" Je le salue une dernière fois, avant de refermer la porte derrière moi.
"J'essaierai de faire changer d'avis ce vieux fou, promis !" Je ris légèrement.
"Laisse tomber, Ems. Je chercherai ailleurs." Elle hoche la tête. "Allons rejoindre les autres au..." Je marque une pause. "Ils sont où au fait ?" Elle éclate de rire.
"Je crois qu'ils sont dans le nouveau café qui se trouve à l'autre bout de la rue." Dit-elle, en me pointant une rue.
"Oh ? Allons-y alors."
14h35.
- à l'écoute - Stereophonics - Have a nice day.
Emilia ne me laisse pas le temps d'apprécier la façade du nouveau café de la ville, non. J'ai dû l'appeler à quatre reprises, sauf qu'elle a fait la sourde oreille et à continuer à avancer. Elle me pousse à l'intérieur, et je dois admettre, que si je n'ai pas eu le réflexe de lever les bras, je me serais pris la porte en pleine poire.
"Hey, beau gosse !" Me taquine Thierry en ébouriffant mes cheveux.
"Dégage !" Ricanai-je, en repoussant sa main.
"On est content de te revoir !" Je souris.
"Moi aussi."
Je retrouve Thierry, Blaise et Madeleine, mes amis d'enfances et également membres de la même meute. Je les enlace à tour de rôle dans un large sourire, ravi de les retrouver. Même si j'ai rapidement aperçu Thierry à ma fête de bienvenue, ce n'est pas le cas pour Blaise, Madeleine et Emilia, qui travaillaient ce jour-là.
Je m'assois près de Blaise, en face de Madeleine, qui s'amuse à enrouler une de ses mèches violets autour de son index. Thierry est parti chercher une chaise, Emilia et Madeleine entre dans une discussion que seule elles peuvent comprendre. Ce dernier me désigne du coin de l'oeil, une table près du comptoir.
"L'héritier Walsh est de retour." Me renseigne-t-il.
Je fronce les sourcils, quand je reconnais la silhouette d'un homme brun - totalement familier - qui se trouve dos à moi : Alec. L'odeur de bois de santal et de cannelle qu'il dégage, ne trompe pas. C'est bien lui. Il n'est pas seul, mais entouré de ses soeurs aînées. Ils semblent être en pleine discussion, ce qui est normal - me direz-vous - Alec a quand même 'disparu' depuis six ans.
"J-je..." Il se tut, quand Alec passe à côté de notre table pour rejoindre la sortie. "Je te laisse deviner qui il est en train de chercher." Il reprend dans un murmure.
"Maritza ?" Devinais-je, je pivote vers lui, attendant confirmation de sa part.
"Bingo." Je pouffe amèrement.
"Je sais. Il est venu chez moi, pensant, qu'il pouvait la trouver." Ses yeux s'arrondissent de choc. "Elle n'était pas là et p-puis..."
"Et toi ?" Intervient Thierry dans notre discussion, installant sa chaise près de nous. "Tu l'as revu ?" J'inspire profondément.
"E-euh..." J'expire lentement, passant brièvement mes doigts contre ma nuque. "Disons qu-que..."
"Oh non ! Tu t'ai comporté encore bizarrement avec elle, c'est ça ?" Devine aussitôt Madeleine dans une grimace.
"Et b-bien j-je..." Bégayai-je, ils lèvent tous leur yeux au plafond.
"Rho, Harry !" Hurlèrent-ils à l'unisson.
"Quoi ?!" M'écriai-je innocemment. "Elle sentait la pêche ! Vous savez bien que c'est mon fruit préféré et qu'il m'est difficile de résister à cette odeur !" Me défendis-je, ils roulent désespérément des yeux.
"T'es plus un gamin maintenant !" Me réprimande Emilia, en me giflant gentiment le bras. "Il faut que t'arrête de martyriser cette pauvre enfant !"
"Je suis d'accord." Ajoute Madeleine en secouant la tête.
"Voyez le bon côté des choses !" Déclare Blaise dans un petit rire. "Maintenant que Styles est de retour, il va pouvoir de nouveau nous faire rire !" S'écria-t-il joyeusement, en ébouriffant mes boucles.
"Dégage !" Râlai-je, en repoussant sa main. "Je ne suis pas un clown." Grognai-je sur un ton faussement boudeur.
"Mais boude pas !" Thierry me tire les joues comme un enfant.
"M-mais... OH !" Je tape sur ses mains, gagnant des éclats de rires de ce dernier.
"Qui se souviens du jour, où Harry a vraiment mais vraiment vraiment vraiment déconné ?" Questionne sur un ton taquin, Emilia.
"MOI !" S'écrient-ils, les mains bien en l'air, qu'ils agitent dans tous les sens comme des gamins.
Je me masse vivement la tempe dans un soupir.
Je suis exaspéré par leur attitude.
Trois ans ans plus tôt.
Lieu de destination : Angleterre ; Birmingham.
21h48.
- à l'écoute - Jocelyn - Just like everybody else.
Nous étions à environ, cent-vingt-quatre kilomètre de Cheshire, soit à deux heures de notre ville natale. Voir plus, si nous ne rencontrons pas un trafic fluide. C'est aujourd'hui, que notre sortie scolaire a eu lieu. D'après notre enseignante, c'est intéressant qu'on découvre la ville de Birmingham, qui est la seconde ville la plus peuplée juste après Londres.
Je n'ai plus le moindre souvenir du motif.
À vrai dire, je ne l'ai pas écouté.
Et j'ai encore moins écouté notre guide, qui a pris soin de minutieusement faire le tour de ville. Je suis exténué. Mes jambes qui sont engourdis et j'ai la tête qui tourne. C'est la première fois que je ressens ça. Je lève les yeux au plafond et plaque ma main contre mon ventre, qui vient de gargouiller pour la énième fois de la journée.
Dieu merci !
Nous sommes sur le chemin de la maison.
Je bouge doucement de mon siège, louchant dans une grimace sur ma gauche, pour vérifier que je n'ai pas réveillé Maritza. Un soupir de soulagement m'échappe, elle a juste un peu bougée. Je coupe ma respiration, lorsque je me penche vers elle pour attraper son écharpe plaide, qu'est tombé sur ses cuisses. Je la déplie correctement et la couvre de nouveau avec.
Rapidement, je dirige mon visage à l'opposé pour reprendre mon souffle. Je m'agrippe à l'accoudoir, levant mon pouce et envoie un sourire forcé à Blaise, quand je croise son regard. Ce dernier se trouve à trois sièges devant nous. Les sourcils froncés, il me mime une phrase que je n'arrive pas à décrypter.
Pourtant, j'essaie, mais vraiment, de lire sur ses lèvres, en vain.
Je ne suis pas assez concentré.
J'ai faim.
Tellement faim,
Que mon loup en pleurniche.
Je n'ai mangé qu'une putain de pomme depuis ce matin !
'Arrgh ! Désolé, mon ami, d'être aussi tête en l'air !' M'excusai-je aussitôt auprès de lui, coupable.
Il ne me répond pas et se roule en boule, dos à moi.
Qu'est-ce que je vous disais ?
La poisse !
La poisse ! La poisse ! La poisse !
"Putain ! Je ne comprends rien !" Je m'emporte et deviens grincheux.
"Chuuuuut !" Me rappelle à l'ordre, tous les élèves qui se trouvent vers mon côté du car.
"Fais pas chier, Styles !" Je gagne une gifle derrière la tête de la part d'Emilia qu'est juste derrière moi.
"Arrrgh, pu..." Je me tut, quand elle lève brusquement sa main, prête à me frapper de nouveau. "Je me tais ! Je me tais !" Murmurai-je sur un ton à peine audible, levant mes mains en signe de paix.
Je me laisse retomber maladroitement sur mon siège. Je pousse un long soupir, sortant mon téléphone de la poche de mon pantalon. Mon appareil ne me laisse, même pas le temps de vérifier mes messages, qu'il s'éteint instantanément.
"Oh non... Pas toi !" Je pleurniche en silence et le range.
Quel journée de merde !
Je n'ai pas pu correctement déjeuner ce matin, car mon réveil a sonné une demi heure en retard. Résultats ? Je ne suis pas coiffé, j'ai oublié de mettre du déodorant et du parfum, je me retrouve avec une chaussette de chaque couleur, un boxer troué et une tâche de chocolat sur la manche de mon pull.
Le car a bien failli partir sans moi. Encore une minute et c'était mort. Heureusement, mon enseignante et le chauffeur ont eu la gentillesse de m'attendre cinq minutes. Moi, qui voulait des souvenirs, j'ai oublié mon porte-monnaie dans mon sac de cours, et le déjeuner que ma mère m'a soigneusement préparée dans le frigo.
Par fierté, je n'ai pas osé demander à mes camarades de classe et encore moins à mon enseignante de m'avancer. Je déteste être redevable envers les autres. Je trouve ça embarrassant. Alors, j'ai juste prétendu de ne pas avoir faim, croyant mentalement, que mon corps aller supporter.
Ce qui est faux !
Faux ! Faux ! Et faux, putain !
- à l'écoute - Iron & Wine - Call it dreaming.
Je m'enfonce dans mon siège et essaie de me positionner confortablement. Je ferme mes paupières, dressant instinctivement mon oreille gauche. J'attends que mes yeux soient complètement clos, pour me laisser bercer par la musique de la radio, que le chauffeur a pris soin de mettre doucement pour ne pas nous déranger.
La fatigue, la faim, ainsi que toutes les péripéties, qui ce sont écoulés cette journée m'ont rapidement aidé à trouver le sommeil. Mon corps penche sur ma gauche, lorsque le chauffeur change de trajectoire, pour finalement retrouver ma tête confortablement installée, contre l'épaule de ma voisine quand il prend un virage.
Je frotte ma joue sur son pull, souriant.
Mon loup qui m'a ignoré jusque-là se souvient magiquement de mon existence. Il est redressé sur ces pattes, la queue agitée et la langue pendue. J'ignore la raison, mais il soudainement est très excité. Il me pousse à inspirer profondément, chose que je fis bêtement sans me poser de question. Une fragrance de pêche me pousse à inhaler davantage.
Je m'exécute et mes poumons me remercie de ce cadeau. Il est sucré, tentatrice et gourmande. Je bouge un peu et plaque ma main contre mon ventre, quand je le sens derechef gargouiller. Il incite mes petites lèvres à s'entrouvrir, dévoilant mes canines blanches. Une nouvelle secousse du véhicule, a enfouis mon minois au creux du cou de mon interlocutrice.
L'arôme est désormais plus intense.
Je redresse légèrement ma tête et retrace lentement la courbe de son cou à l'aide de mes canines, le coeur battant. Je jette un oeil à mon loup, qui agite positivement la tête pour m'encourager dans ma lancée. J'inspire pour la énième fois le parfum qu'elle émane, incapable de m'en lasser, et plante mes crocs dans sa chair.
Aujourd'hui.
"Oh, bon sang !" S'esclaffe Madeleine. "C'est vrai ! La pauvre !" Elle porte dramatiquement sa main contre son coeur.
"Elle, qu'est d'habitude calme, toute mignonne et souriante..." Poursuit Emilia tout autant sous le choc. "Elle a hurlée comme si elle venait de voir toute sa vie défilée ! Moi, qui était juste derrière eux, je peux t'assurer que j'ai eu la peur de ma vie !"
"Hé ! Je t'avais dis de te contrôler en plus !" Me rappelle Blaise.
"Ouais, bah excuse-moi, de ne pas pouvoir correctement me concentrer sur la lecture de tes lèvres, après avoir mangé qu'une pomme et bu une bouteille de deux litres de la journée, hein !" Crachai-je sèchement.
"Faut bien que je les utilisent ! Puisque je ne peux pas communiquer par la pensée avec toi !" Je roule des yeux. "En plus, t'avais plus de batteries sur ton téléphone !" Se défendit-il.
"Si t'avais si faim que ça, fallait nous demander de t'avancer de l'argent, idiot !" Me réprimande Emilia.
"Je n'aime pas devoir quelque chose aux gens." Marmonnai-je sous ma barbe.
"C'est bon ! On s'en fou ! C'était il y a trois ans !" S'exclame Thierry. "Je suis sûr que Maritza doit être habitué maintenant ! C'est pas la première fois qu'Harry passe pour un fou devant elle." Il jette un oeil vers moi. "N'est-ce pas ?" Je fuis instantanément son regard.
"C'est bon ?" Grinçai-je entre mes dents, mécontent qu'ils me rappellent cette anecdote. "Vous avez fini de vous moquez de moi ?" Embarrassé, je croise mes bras sur la table pour me cacher à l'intérieur.
Oui, j'avoue !
Ce jour-là ?
J'ai vraiment, mais vraiment, vraiment vraiment déconné.
Et dans tous les sens du terme.
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Avouez, vous trouvez ça grave étrange qu'au bout de 4 chapitres vous avez brièvement rencontré l'héroïne, uniquement que par des flashbacks, ou parce que Harry capte de temps à autre son odeur dans les environs sans la croisé face à face !
Même si certaines scènes peuvent sembler clichés, comme promis, j'essaie de les tourner à ma sauce et de les rendre moins gnan-gnan...
J'espère que le chapitre vous a plu !
Je vous fais pleins de bisous, Alexia. ♥
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