•Chapitre 7.
LUNDI, 15h03.
-Les mecs, écoutez-moi. Ça ne sert à rien d'aller chercher Antoine. Ce petit con est parti avec la fille, on le laisse. Mais quand il demandera notre aide, on l'enverra chier. Il a abandonné le plan, il l'a gâché, il ne fait plus parti du groupe. C'est terminé pour lui.
Serrant les poings, Dominic descend de la table avant de se diriger vers sa chambre. Il en veut à Antoine d'être parti sans leur prévenir.
-Je suis complètement d'accord avec lui ! s'exclame Mitch.
-Pareil pour moi, ajoute Dean.
-Qu'en penses-tu, Thomas ? demande le premier.
Thomas arrête de tourner son stylo bille dans sa main et lève son nez. Il les regarde un par un avant de répondre :
-Je pense que ce fils de pute et sa chienne sont complices.
[***]
Les paroles de la chanson Zombie chantée par le groupe Bad Wolves résonnant dans ses oreilles, Lucy admire la grande ville, la capitale des États-Unis ; Washington. Antoine et elle sont enfin arrivés à destination. Ils sont émerveillés et fascinés. Ils aimeraient se baigner dans l'océan Atlantique qui est encore à quelques kilomètres d'ici. Lorsqu'elle était plus jeune, Lucy a beaucoup étudié sur les États-Unis, notamment Washington et New-York. Elle a appris beaucoup de choses à propos de la capitale ; celle-ci se caractérise par ses monuments et bâtiments néoclassiques imposants, dont ceux qui abritent les 3 branches du gouvernement fédéral : le Capitole, la Maison-Blanche et la Cour suprême. Elle comprend également des musées et des salles de spectacle emblématiques comme le John F. Kennedy Memorial Center for the Performing Arts. Le président actuel des États-Unis est Donald Trump, quarante-cinquième président des États-Unis.
Antoine la sort de sa rêverie.
-Tu es déjà venue ici ?
-Non. Je suppose que c'est ta première fois.
-Exact.
Antoine contourne à gauche.
-On doit trouver un hôtel, dit le braqueur.
-On reste ici combien de temps ?
-Aucune idée, mais je vais y réfléchir.
Une fois trouvés un immense hôtel composé d'une grande piscine, les deux personnes sortent de la voiture. Antoine s'occupe pour prendre une chambre tandis que Lucy en profite pour dégourdir les jambes. Depuis ce matin, elle n'arrête pas de penser au fait qu'elle a pris son ennemi dans ses bras et pleuré dans ses bras. Elle a honte, alors elle chasse cette pensée de sa tête. Finalement, il n'est pas si méchant que ça, mais il est quand même coupable d'avoir tué Chloé, dit-elle. Oh, Will... J'aimerais tellement t'appeler et prendre de tes nouvelles, mais...
-Tu viens ? demande Antoine.
La jeune femme secoue la tête, sortant de sa rêverie, et le suit. Ils prennent l'ascenseur. Leur chambre se trouve au septième étage.
Dans l'ascenseur, le silence est super bizarre, mortel. On n'entend que les respirations régulières des deux personnes. Ils n'osent pas dire un mot ni bouger ni tourner la tête. C'est comme si le temps s'est arrêté ou qu'il ralentit. Pourtant, Lucy meurt d'envie de briser le silence.
Ils sont enfin arrivés au septième étage, ils s'approchent de leur nouvelle chambre. Ils dormiront deux nuits ici. Ensuite, ils partiront ailleurs.
La porte sept cent vingt s'ouvre et Lucy pénètre dans la chambre, suivie d'Antoine. Ils observent la chambre avec attention.
Deux lits blancs et simples sont collés contre le mur de droite. En face d'eux se trouvent une grande télévision noire et un petit bureau sur lequel on peut poser des livres, des affaires ou encore de l'argent. La fenêtre donne la vue sur la piscine, les enfants crient de joie tandis que les adultes bronzent en lisant ou en dormant.
-Est-ce que..., commence Antoine.
-Oui ?
-T'as besoin de quelque chose ? Genre, la bouffe, des vêtements....?
-J'ai juste besoin de prendre une douche, répond-elle.
-Oh, très bien.
Il se sent soudainement gêné, il gratte la nuque et passe sa main dans ses cheveux châtains clairs.
-Tu crois que... que personne nous a vus ? demande Lucy, un peu gênée elle aussi.
-Non. T'inquiète pas pour ça. Allez, va prendre ta douche.
-Et toi, tu vas faire quoi ?
-Je vais rester ici.
-Ok, dit-elle en souriant faiblement.
Lucy sourit pour la première fois depuis hier après-midi. Elle a toujours eu peur de Thomas et des autres. Là, son humeur change, elle est de bonne humeur aujourd'hui. Elle ne sait pas pourquoi.
Dans la salle de bains magnifiquement décorée, Lucy se déshabille et accorde un bref regard à son reflet dans le grand miroir. La vue de son visage lui fait détourner les yeux. Elle se trouve affreuse avec sa grosse tête sur laquelle une bosse commence à disparaître. Antoine l'avait frappée hier soir avec son flingue.
Elle tourne le robinet et, dans un grincement de tuyauterie, l'eau se met à couler. Cette dernière est tiède, la jeune femme n'aime pas l'eau chaude ni l'eau froide. Quand elle baisse les yeux regardant ses petites cuisses, elle pense étrangement à Thomas. Si Antoine ne s'était pas intervenu, il aurait pu la violer. À cette pensée horrible, elle se met encore à pleurer comme un bébé. Elle a envie d'être auprès de sa famille qu'elle aime tant et de manger un pot de glace en matant sa série préférée Gossip Girl et aussi d'apprendre la boxe comme Rocky Balboa. Malheureusement, ceci n'arrivera jamais car elle est à Washington. Elle ne compte pas se venger. Non, au contraire, elle profite encore de sa petite vie. Elle ne veut pas mourir jeune. Elle a tout juste vingt-cinq ans.
Rigolant aux blagues stupides de l'animateur James Corden qui passe à la télévision, Antoine compose le numéro de son grand frère, Dominic. Et si c'est une bonne idée ? Ou une mauvaise idée ? Il essaye quand même. Dominic décroche à la deuxième sonnerie.
-Antoine.
-Salut Dom, sourit-il malicieusement.
-T'es sérieux ? Tu te casses sans nous prévenir, tu chopes la chienne et tu m'appelles aujourd'hui ?!
-Excuse-moi, j'ai pas pensé à ça... Je suis désolé.
-Désolé ? C'est ça, ouais. Va te faire foutre, Antoine ! Ne me rappelle plus ! On sait que tu es complice avec ta chienne !
-Complice ? Mais tu racontes de la merde, je suis pas complice avec elle.
-Ah ouais ? Dis-moi, est-ce qu'elle est encore vivante ?
-Ouais, mais t'inquiète pas, je la tuerai quand le moment sera venu. Dom ? Dominic ? Allez, mec, fais pas ça. Dom.
Mais le grand frère lui a raccroché le nez. Ce qu'Antoine ne sait pas, c'est que Lucy a fini sa douche depuis une bonne minute et elle vient d'entrer dans la chambre, toute habillée. Elle a donc tout entendu ; elle tremble de partout, ses yeux se remplissent d'eaux et elle tente d'attraper le flingue qui est posé sur le bureau.
-Putain de merde..., murmure le jeune homme.
-Alors, c'est vrai ?! Tu vas me tuer ? crie-t-elle en prenant l'arme.
-Non, c'est faux. J'ai raconté des conneries, c'est pas vrai. Jamais je te tuerai !
-Et pourquoi pas ?!
-Parce que !
-Parce que quoi ? l'incite-t-elle à continuer sa phrase.
Il n'ose plus répondre ni finir ce qu'il a commencé.
-Réponds ! hurle-t-elle encore plus.
-Parce que je ne tue pas les femmes !
-Et Chloé alors ?
-Ce n'est pas du tout pareil !
-Je commençais à te faire confiance... Je croyais que tu étais un bon gars, mais apparemment, ce n'est pas le cas, sanglote-t-elle.
Elle tente de tirer dans la tête d'Antoine, mais l'arme n'émet aucun son.
-Qu'est-ce que..., se demande-t-elle, incrédule.
Elle se rend alors compte qu'elle est complètement vide.
-J'ai enlevé les balles pendant que tu prenais ta douche.
-Connard ! crie-t-elle en jetant le flingue.
Elle tente d'ouvrir la porte de la chambre, mais Antoine a été plus rapide qu'elle ; il bloque la porte avec son pied. Lucy essaie plusieurs fois de tourner la poignée, mais elle abandonne au bout d'une minute. Elle pleure encore plus et elle se retrouve rapidement dans les bras d'Antoine.
-Lâche-moi..., s'agonise Lucy.
Elle n'en peut plus d'être faible et impuissante. D'être cachée à cause d'un putain de kidnappeur. Et d'être à Washington, elle veut absolument retrouver sa famille, elle leur manque énormément.
-Chut, calme-toi, lui dit-il.
-Tu es un connard.
-Je sais, je sais, murmure-t-il.
[***]
-Regarde ce que je t'ai apporté ! s'exclame le braqueur.
Lucy, bras croisés et regard dur, est assise sur son lit. Son ventre commence à gargouiller, il crie famine.
-Des hamburgers et des frites tout droit sortis de McDo ! N'est-ce pas génial ?
Il agite un gros panier beige sous les yeux de son otage. Lucy relève les yeux lentement.
-Va te faire foutre.
Elle lui en veut toujours à propos du meurtre de Chloé. Désespéré, il pose le sac sur le bureau et s'assoit sur son lit, en face de celui de la fille.
-Lucy, écoute-moi. Je suis sincèrement désolé d'avoir... tué ton amie,...
-Elle s'appelle Chloé ! intervient-elle.
-...je te jure que s'il n'y avait pas mes frères, je ne l'aurais pas descendue. Je l'aurais épargnée.
-Tu es sûr de ce que tu dis ? Parce que moi, je n'y crois pas un mot.
-Lucy...
Il touche la main de cette dernière, mais elle se retire brusquement.
-Ne. Me. Touche. Pas.
-Ok, c'est bon, je suis désolé.
Il souffle bruyamment avant de se lever. Il ouvre le panier et l'envie de manger disparaît petit à petit. La conversation lui a coupé l'appétit.
-Tu veux tes frites ? lui demande-t-il.
-Non.
-T'es sûre ?
-Oui.
-Comme tu veux. Moi, je vais tout manger alors.
Il se retourne et commence à manger son hamburger, même s'il n'a pas très faim. Lucy le regarde discrètement. Je dois résister. Je dois résister. Je dois résister. Je dois...
-Tu peux me passer mes frites ?
-Et le mot magique ?
-S'il te plaît, souffle-t-elle en levant les yeux au ciel.
Antoine attrape les frites et les donne à Lucy en ricanant.
-Je savais que tu allais changer d'avis, dit-il.
-Ta gueule.
Il s'éclate de rire avant de croquer un autre bout de son hamburger. Cette femme est... incroyable. Ou plutôt bipolaire. C'est le cas de le dire.
-Lucy ?
-Mouais ? dit-elle, la bouche pleine.
-Je veux que tu me promettes un truc.
-Cha dépend de quoi.
-Que tu arrêtes de me menacer avec mon flingue.
-Et pourquoi ? elle avale sa viande.
-De un, tu ne sais pas t'en servir, tu me l'as dit toi-même, il y a une dizaine de minutes, de deux, c'est dangereux pour toi, tu pourrais finir ta vie en taule et de trois, c'est moi le méchant de l'histoire, pas toi.
-Moi, je suis juste une pauvre fille qui a été kidnappée deux fois par des frères dont l'un d'entre eux a voulu me violer ? C'est ça ?
Antoine la regarde avec pitié. Il veut comprendre sa douleur et ses sentiments. Il est en train de déduire qu'il lui fait du mal moralement depuis le début de l'aventure.
-Lucy...
-C'est bon, j'ai pigé.
Les deux jeunes gens se couchent après avoir regardé des infos à la télévision. Ils ont beaucoup parlé du braquage qui a eu lieu à Atlanta, cette affaire n'est toujours pas réglée.
Lucy, qui ne dort toujours pas, pense étrangement à Antoine, qui dort sur le lit voisin. Elle le trouve... mystérieux et intéressant à cause de ses yeux bleus perçants et sombres, son caractère grognon et sa façon de bouger.
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