•Chapitre 3.
DIMANCHE, 18h32.
Christopher est enfin revenu. L'argent est maintenant dans les sacs de sport qu'ils ont emportés. Il y a presque un million de dollars. C'est énorme. Les braqueurs ont presque fini leur travail, il leur reste une dernière chose : tuer tous les otages afin qu'ils ne souviennent plus d'eux.
Les cinq frères rassemblés, le chef au milieu, Dean et Mitch portant les sacs, Thomas prend la parole :
-Nous avons presque fini notre travail. Il nous reste encore une dernière chose à accomplir notre mission : c'est de tous vous tuer.
La femme enceinte crie alors que l'adolescente pleure encore plus. Christopher prie. Les autres ne disent plus rien, ils n'ont plus de sentiments, plus rien du tout. Ils savaient que la fin du monde était arrivée.
Il nous reste plus que notre chère Lucy. Elle réfléchit à son plan d'évasion. Elle n'allait pas être tuée aujourd'hui, en ce beau dimanche après-midi ! Il faut qu'elle sorte d'ici ! Elle a beaucoup réfléchi durant ces trente minutes, elle ne voit qu'une seule solution.
-S'il vous plaît, commence Lucy, je voudrais aller aux toilettes.
Ça paraît facile pour vous et pour elle aussi, mais il n'y a que ça comme solution. Ainsi de suite, elle pourrait frapper un des cinq voleurs avec un objet, puis s'échapper par l'arrière du bâtiment.
-Sérieusement ? soupire Dean.
-Tu as vraiment besoin d'aller aux toilettes ? demande doucement Dominic.
-Oui. J'ai mes règles, murmure-t-elle.
Elle n'a pas menti à propos de ça, c'est vrai. Elle a ses règles depuis presque cinq jours. Thomas ricane avant de frotter les mains. Il est bizarre, ce type, pense la jeune femme.
-Ok, je t'accompagne, dit Antoine.
Avant qu'il l'attrape par le bras, Dominic lui dit un truc. Il acquiesce. Ensuite, Antoine et la fille se rendent tous les deux aux toilettes des femmes. Lucy entre dans une cabine. C'est le silence complet, elle se sent soudainement gênée parce qu'Antoine est juste derrière la porte métallique. Bientôt, son sentiment change, elle est choquée en entendant des coups de feu. Elle met rapidement sa main sur sa bouche l'empêchant de crier et de pleurer. Elle en déduit alors que les quatre hommes ont tué les dix-huit autres otages. Lucy pense à la femme enceinte, ce bébé qui ne connaîtra jamais le monde ni le jour. Elle pense à l'homme super timide, Christopher. Et puis, à l'adolescente, celle qui voulait sortir au plus vite pour rejoindre son copain et ses potes.
Elle tire la chasse d'eau et sors doucement de la cabine.
-T'as fini ?
-Je dois me laver les mains, elle répond.
Elle fait couler l'eau ne jetant pas un seul regard à Antoine. Il lui fait peur. Il la fixe. Il sent son cœur battre super fort. Il a déjà braqué une banque, une fois, mais aujourd'hui, il a l'impression que quelque chose va se passer de grave, d'anormal, de mal.
-Anto ! Anto ! Y a les flics dehors !
-Quoi ?!
Antoine panique. Les policiers sont arrivés plus tôt que prévu ! Les braqueurs auraient dû faire plus vite que ça...
Lucy a fini de faire sa toilette, elle est très dégoûtée que son plan ait échoué. Maintenant qu'il y a Antoine et Mitch devant elle, elle sait que la fin est venue. Elle lève les mains en l'air voyant que les armes sont pointées sur elle. Elle reste forte, malgré tout. Elle ne veut pas paraître faible devant les braqueurs. Elle veut rester une battante, comme une super-héroïne. Elle veut se défendre, se battre contre eux et les achever, mais ses membres restent bloqués. Son cerveau refuse d'obéir aux ordres.
-Tu as quelque chose à dire avant de mourir ? demande Mitch, souriant malicieusement, mais la femme ne peut pas voir son sourire.
Elle hoche la tête de haut en bas. Elle aurait dû dire ça plus tôt.
-Vous êtes des gros connards. Tuer des personnes innocentes fait de vous des monstres ! Et vous savez que j'ai raison.
Peut-être qu'elle a raison à propos de sa phrase. Peut-être qu'elle n'aurait pas dû dire ça. En tout cas, les braqueurs se moquent d'elle. Ils sont méchants, ignobles, affreux, terribles, horribles ! pense Lucy Johnson. Oui, je suis d'accord avec elle.
Les frères s'apprêtent à l'achever quand Thomas les rejoint.
-Mais qu'est-ce que vous foutez encore là ? Il y a les flics, je vous rappelle ! crie-t-il.
Thomas s'interrompt en voyant la femme trembler comme une feuille et sangloter. Voilà maintenant trois voleurs devant elle. Manque plus Dominic et Dean, et elle sera morte vite fait.
-Qu'est-ce que nous avons là ?
Thomas ricane, à nouveau. Il ne faut que ça dans la journée. Ricaner, ricaner et ricaner. C'est tout. Il passe sa main sur la joue mouillée de Johnson, celle-ci se dégage rapidement ne voulant pas sentir la matière du gant noir. Il se moque d'elle. Il la trouve faible.
-Ok, très bien, dit-il.
Il pointe son fusil sur elle. Antoine est prêt à tout. Quant à Mitch, il hésite plusieurs fois. Il se souvient de la femme enceinte. Elle lui ressemblait. Elle lui fait penser à elle. Son nom était Karla. Elle était belle, elle sentait si bon. Mitch a beaucoup passé du temps avec elle quand Antoine et Dean récupéraient l'argent dans le coffre fort à Washington. Elle lui plaisait.
L'amour revient. L'amour sert à quelque chose finalement. On peut se sacrifier pour une personne qu'on aime plus que tout. On peut se confier à elle. On peut s'embrasser et coucher aussi. On peut avoir une belle famille. L'amour sert à quelque chose, évidemment.
Mitch baisse doucement son arme. Antoine le regarde au coin de l'œil, il fronce les sourcils. Thomas n'a pas encore vu, trop occupé à fixer sa cible. Finalement, les trois frères abandonnent.
-Au pire, on la prend avec nous. Si elle nous fait chier, on la tue, prévient Thomas.
Lucy écarquille les yeux, mais ses ennemis ne la remarquent pas. Finalement, ils se mettent d'accord et prennent Lucy avec eux. Lucy enfile une cagoule noire (sans trous) et attache ses poignets avec des cordes super solides sous leurs ordres. Ils la jettent comme un pauvre chien dans un camion.
Quant aux flics, ils sont prêts à tirer. Le chef de la police prend le mégaphone et hurle :
-Ici la police d'Atlanta ! Je vous ordonne tout de suite de sortir et de lâcher les otages ! C'est fini pour vous !
Mais, il n'y a plus personne dans la banque. Les policiers sont arrivés trop tard... Les otages sont décédés et les braqueurs sont partis, envolés, disparus avec Lucy comme otage. Elle est la dernière otage et toujours vivante.
Pendant ce temps-là, dans le camion, les cinq frères sont fous de joie. Ils sont très heureux d'avoir encore volé de l'argent et d'être partis sans être rattrapés par les flics.
-On est les rois du monde ! On est les rois du monde ! chantonne Antoine.
-On va devenir riches et célèbres, les gars ! s'extasie Dean.
-Attendez, notre chanson ! Faut pas l'oublier ! s'exclame Mitch.
Mitch met la fameuse chanson espagnole, c'est une tradition chez les frères. Après avoir braqué une banque, ils mettent cette chanson. Connaissant les paroles, ils chantent à tue-tête. Ils enlèvent même leurs cagoules, crient, rigolent, hurlent, pleurent de joie... Une fois la chanson terminée, Dominic soupire.
-Si seulement papa était là..., dit-il tristement.
Leur père est mort d'une crise cardiaque, l'année dernière. Cela a dévasté tous les frères et même leur mère. Seul Thomas a retenu ses larmes, bien qu'il est brute et désagréable.
Celui-ci fixe Lucy. Elle ne bouge même pas, elle est presque immobile. Elle ne peut pas bouger vu qu'elle a les mains ligotées. Elle ne peut pas voir les visages, même si elle veut absolument enlever la cagoule qui lui sert à rien. Elle entend tout ce qu'il passe autour d'elle, elle entend la chanson chantée en espagnol, les cris, les hurlements, les pleurs, les larmes, les discussions, etc... Seul Thomas n'a pas dit un seul mot dans le camion.
Lucy ne devrait pas être là, elle devrait être morte. Elle a gâché leur plan. Elle ne fait pas partie de ce plan. C'était imprévu.
Lucy Johnson ne pense qu'à une seule chose : le kidnapping. Oui, elle est kidnappée par Thomas, Dean, Antoine, Dominic et Mitch. Que va-t-il se passer après ? Est-ce que je vais mourir ? Ou souffrir ? La jeune femme panique de plus en plus.
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