•Chapitre 20.

POINT DE VUE DE LUCY.

Lorsque j'ouvre les yeux, un mal de tête envahit mon cerveau. C'est horrible, affreux ! Je me souviens alors pourquoi j'ai si mal à la tête ; Erika m'a assommée avec une force incroyable. J'ai perdu tout de suite connaissance. Mais... pourquoi elle a fait ça ? Qu'est-ce qui lui est arrivé ?

« J'suis où, là ? » je demande.

Je regarde autour de moi ; c'est une grande pièce avec des chaises et une table. Je suppose que je suis dans la salle à manger. Je reconnais la cuisine, j'en déduis que je suis toujours chez Erika.

« Il y a quelqu'un ? » je demande.

Il n'y a personne en face de moi. Puis, quelqu'un fait son apparition ; c'est Erika. Je ne pige pas, je croyais qu'elle était super gentille, mais apparemment, les apparences sont trompeuses.

« Sale pute, pourquoi t'as fait ça à moi ? Je t'ai rien fait ! je commence à gigoter, mais je me rends compte que je suis attachée à une chaise. Mes mains sont ligotées. Ça me rappelle des souvenirs.

- Tu vas tout comprendre dans quelques secondes, ma cocotte. »

Qu'est-ce qu'elle raconte encore ? Soudain, une autre personne entre dans la salle à manger. Mon cœur s'emballe, il se met à battre à cent à l'heure. Je panique, je stresse. C'est lui que j'ai vu quand ma vue était floue. C'est sûrement lui.

« Dominic, je dis sèchement.

- Surprise ! »

Ce fils de pute (pardon pour ce langage vulgaire) n'est toujours pas mort. Il ne mérite pas de vivre !

« Je t'ai manqué, hein ? poursuit-il.

- Pas du tout. Je ne rêvais qu'une seule chose : te voir mort.

- C'était bien en prison ? il ignore mon commentaire.

- Plus que bien, j'avais pas de psychopathe à mes trousses. »

Bon, j'ai un peu menti sur un point, c'était pas vraiment bien là-bas. Dominic ricane. Le même ricanement que Thomas, le frère que j'ai tué volontairement. Je suis sûre qu'il est ici pour se venger. D'ailleurs, où est Antoine ? Et c'était quoi le truc qu'il avait à faire ? Je me pose des questions.

Dominic se met à genoux devant moi.

« Je vais te faire souffrir. Tu as tué mon frère. Thomas, tu t'en souviens de lui ?

- Attends... C'est qui, lui, déjà ? Rafraîchis-moi la mémoire. » je ricane.

Le blond sort un poignard et le plante dans ma cuisse gauche. Je hurle de douleur ! Ça fait un mal de chien !

« Salope, tu vas crever pour ça. Tu m'as entendu, sale chienne ? TU VAS CREVER. Il est temps pour toi de dire adieu à ta petite vie banale et merdique. »

Non non ! Je veux de l'aide ! J'ai besoin d'Antoine ! Immédiatement !
Dom lève sa main. Et là, Superman vient à mon secours. Non, je ris, c'est bien sûr Antoine qui surgit de nulle part en attrapant son frère aîné par la taille. Ils se battent sous mon regard dépité. Quant à Erika, elle s'approche vers moi mais je lui mets un coup de boule à la Zidane. Elle se retrouve maintenant par terre.

« Bien fait pour ta gueule ! » je lui dis.

En attendant, il faut que je m'échappe. Il faut que je trouve un truc, un objet, pour briser les liens. Restant toujours attachée, je m'approche vers la table où se trouvent plein d'objets de torture. Je pique un cutter et tente de briser les cordes. Mon pantalon est taché et mouillé. J'ai besoin de me soigner, mais je n'ai pas le temps pour ça.

Ça y est ! Je cours, en boitant, pour trouver une sortie. Erika est en train de se battre avec Antoine.
Je réussis à m'échapper par la grande fenêtre d'une chambre. Je me retrouve dans le jardin et je ne sais pas où je dois aller !

« LUCY !! » hurle une voix familière.

Sa voix me glace. Je me retourne lentement et je me retrouve nez à nez avec Dominic. Merde, il est encore là, lui.

« Dis adieu maintenant.

- Sinon, quoi ?

- Sinon je te noie dans la piscine ! »

Il me frappe, je trébuche, je tombe par terre. J'ai les larmes aux yeux. Plus il s'avance, plus je recule. Et bientôt, je vais toucher l'eau de la piscine, elle est juste derrière moi à quelques centimètres d'ici.

« Arrête !! Stop ! Dominic ! Arrête d'avancer ! C'est bon, j'suis désolée de t'avoir tué ton frère. Je me sens coupable.

En réalité, pas vraiment. Je ne regrette pas de l'avoir tué, franchement, c'était un psychopathe et un violeur. Il faisait flipper, d'accord ?

- C'est trop tard, tu peux garder tes excuses à la con. »

Il continue d'avancer. Ça y est, la fin est venue. Je peux plus m'échapper à présent, il n'y a plus de sortie. Je suis coincée. Dominic me frappe encore une fois avant de m'étrangler. Ma tête est dans l'eau, je commence à perdre de l'air. Je n'arrive pas à bouger, il est bien plus costaud que moi. Il est plus fort.

Je ne sens plus rien. C'est tout blanc autour de moi. Je n'ai plus d'air. Je vais rejoindre Chloé Smith ainsi que ma grand-mère au paradis. Mamie, Chloé, j'arrive, ne bougez pas...

POINT DE VUE D'ANTOINE.

Merde ! Quel con ! Dominic est maintenant dehors à la poursuite de Lucy ! Il a réussi à me vaincre, mais je ne baisse pas les bras facilement. Non, je me lève et me retrouve face à face avec Erika. Traîtresse. Elle travaillait avec Dominic, la salope.

« Antoine, pauvre chéri, tu doutais pas que je bossais avec ton frère. Un an. Un an que tu voyais rien. Tu l'as même pas vu venir. Mon pauvre Toinou..., se moque-t-elle.

- Traîtresse, salope, je murmure.

- Pardon ?

- Fallait écouter, bouffonne. »

Elle écarquille les yeux et c'est marrant de la voir ainsi. Hop, un coup de couteau dans son abdomen et elle meurt. Normalement, je n'ai plus le droit de toucher aux armes, mais je m'en fous royalement.

Je pars maintenant à la recherche de Lucy et de Dominic. Horrifié, je vois ce dernier en train de l'étrangler ! Ses jambes ne bougent plus ! Puis, il la jette dans la piscine !

« NOOOOOON ! » je hurle avant de courir vers Dominic.

Celui-ci se retourne et suffoque. J'ai planté le couteau dans son cœur.

« Antoine...

- Crève en enfer. »

Il tombe sur le côté, les yeux clos. Je viens de tuer mon frère. Je mets un moment de digérer cette nouvelle avant de plonger dans la piscine pour aller chercher Lucy. Celle-ci coule, elle est tout au fond. Une fois remontés à la surface, je l'allonge sur l'herbe. Elle est toute mouillée. On voit son soutien-gorge à travers, mais je m'en fiche, tout ce qui m'importe, c'est sauver Lucy. Alors, je commence à faire le massage cardiaque tout en comptant.

« Allez Lucy ! Réveille-toi ! Putain ! Ne me laisse pas comme ça ! »

Rien n'y fait, ses yeux sont toujours fermés.

« Tu peux pas mourir comme ça ! T'es trop jeune ! Je t'en supplie, ouvre ces putains de yeux ! »

1, 2, 3, 4, 5...

« Lucy, réveille-toi... »

Il ne reste plus que le bouche-à-bouche... Je me mets au-dessus d'elle et pose mes lèvres sur les siennes. Elles sont pulpeuses. Elles sont douces, elles sentent l'eau de la piscine. C'est la première fois que je l'embrasse. Pendant le baiser, je lui apporte de l'air, de l'oxygène.

Quand je me sépare d'elle, je me rends compte que c'est trop tard. Elle est morte. Lucy est morte. Celle que je viens tomber amoureux est morte. Les larmes montent aux yeux.

Soudain, j'entends des petits toussotements, puis des crachats. Je relève la tête ; c'est Lucy ! Elle est vivante !

« Il s'est passé quoi là ? demande-t-elle, un peu perdue.

- Tu as failli être morte et je t'ai sauvée la vie.

- Tu m'as sauvée la vie ? »

Je l'aide à se relever, car elle boite, et je la prends tout de suite dans mes bras. J'ai eu tellement peur pour elle. Je ne voulais pas qu'elle meurt. Lucy enroule ses bras autour de mon cou et me serre un peu plus.

***

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