15a - Son et Lumière (Partie 1)
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Ellen attendit plusieurs longues minutes dans cette pièce sombre, à côté du cadavre encore chaud de Nicolas. Les deux gardes masqués étaient sortis à leur tour, après avoir disputé un soporifique jeu de morpion sur le tableau. Paradoxalement, la salle était très calme, d'un silence pesant, mais il y avait aussi de temps à autres des bruits sourds venant des vieux tuyaux d'eau et de chauffage. Des bruits qui lui semblaient alors lugubres. Elle avait pourtant l'habitude d'être dans ces infrastructures en béton qui se détérioraient chaque jour un peu plus. Parmi les dix bâtiments qui composaient la cité scolaire, seulement deux étaient récents, les autres n'étaient que partiellement rénovés ou repeints régulièrement et résistaient aux vents bretons depuis près de soixante ans. Ellen avait été surprise en arrivant dans cette nouvelle école, il y a huit ans, après avoir fréquenté une primary school dans une belle bâtisse en pierres, au style si britannique. Une enfance passée à arpenter les couloirs chaleureux d'un manoir qui laissait rêver d'un vrai Poudlard. Elle avait ensuite terminé son cycle primaire à Brocéliande, puis avait continué dans ce même groupe scolaire, franchissant brillamment ses années de collège et de lycée. Elle connaissait parfaitement chaque couloir, chaque coin de cour et chaque singularité de chacun des arbres présents sur ce site. Malgré les difficultés du lycée et les moments compliqués à vivre entre adolescents, surtout depuis le décès de Solen, sa meilleure amie, elle aimait cette école. Mais à ce moment précis, rétractée sur sa chaise, entre le corps de son camarade de classe, dont le nez continuait de saigner, et une fenêtre par laquelle s'engouffrait un vent froid, elle se mit à détester ce lieu. Un milicien vint la chercher et la ramena dans la salle de classe de Monsieur Arche. Elle réagit à peine, ne fit aucun bruit, ne prononça aucune parole, la tête baissée, les bras ballants. Elle remarqua que la dépouille de leur professeur ne gisait plus sur la petite estrade. Ellen n'eut pas le temps de se poser des questions car, à peine entrée dans la pièce, elle fut tirée par la manche vers le sol. Elsa et Gwen l'enlacèrent si fort qu'elle eut soudainement du mal à respirer.
— Qu'est-ce qu'ils t'ont fait ? chuchota Gwen.
Ellen ne répondit pas ; ses amis virent alors des larmes couler sur son visage. Ils échangèrent un regard mêlé d'inquiétude et de tristesse. La plupart de la classe était à nouveau amassée dans un coin de la pièce, comme si les élèves attendaient une certaine sentence d'une minute à l'autre. Certains murmuraient entre eux, d'autres pleuraient en silence, un groupe de garçons semblait vouloir préparer un assaut contre leurs gardes. Ces derniers fixaient un peu trop le tas de sacs d'écoliers dans lesquels ils avaient été contraints de ranger leurs téléphones.
— Où sont les autres ? demanda finalement Ellen.
Ses deux amis se jetèrent un coup d'œil encore une fois avant de répondre.
— Le vieux barbu a emmené Damien, dit Gwen. Je ne sais pas depuis combien de temps, j'ai du mal à estimer.
— Je dirais une demi-heure environ, suggéra Elsa.
— C'est Guillaume Guillery, annonça la jeune britannique d'une voix monocorde et sans les regarder.
— Ah ... fit Gwen. Tu es au courant.
Ellen, interloquée, se tourna vers lui.
— Vous le saviez aussi ?
— Il nous l'a dit tout à l'heure, expliqua Elsa. Il semblait fier de lui et l'a annoncé sur un ton si triomphal, t'aurais vu ça franchement, c'était pathétique. Mais ensuite ...
Le visage de la fille, d'habitude si lumineux, s'assombrit brusquement. Ellen était suspendu à ses lèvres, mais c'est Gwen qui reprit :
— Ensuite, Guillery a très vite compris que, à part notre petit groupe, personne d'autre ne savait qui il était. Il était tellement frustré qu'il a grommelé un truc du genre " J'ai besoin de me défouler ! ". Et puis, il a fait emmener Maeve, Camille et Sacha dans une autre salle. Après ça, ça a été au tour de Damien.
— Et depuis, on n'a revu aucun des quatre... ajouta une Elsa toute tremblante.
— Calme-toi, s'inquiéta le jeune homme, s'il te plaît. Ils vont t'emmener aussi si tu attires trop l'attention.
— J'imagine qu'ils leur font aussi ce qu'ils m'ont fait.
— C'est-à-dire ? gémit Elsa.
Après une profonde inspiration, Ellen leur raconta le champignon carré, la vision qu'elle avait eue, les paroles de la fée Margot et le dur retour à la réalité, à cette réalité. Elsa étouffa un cri.
— Nicolas est mort ? lâcha-t-elle, ébranlée.
Le trio lança des regards tout autour, mais personne ne semblait avoir entendu.
— La drogue l'a tué. Apparemment, si tu n'es pas leur soi-disant élu, c'est le risque.
— Alors ... Ça veut dire que tu es ce Kenta-machin-chose ? questionna Gwen, ébahi.
— Je ne sais pas ... non, je ne pense pas, réfléchit Ellen en fronçant les sourcils. Je crois que j'ai juste eu de la chance, si on peut appeler tout ce bordel comme ça.
— Mais cette fée que tu as vue, et ces créatures ...
— Peut-être que c'était juste une hallucination.
Ils n'eurent pas le temps de chercher plus longuement des hypothèses sur le sujet, car deux miliciens entrèrent dans la pièce, chacun tenant un bout d'une longue planche recouverte d'un tissu marron. Le silence de la pièce se transforma soudain en un murmure général. Tout le monde avait bien conscience que sous ce vieux drap sale était disposé un corps. Guillery entra à son tour, suivi de Camille. Ce dernier se précipita vers sa petite amie et l'enlaça afin de la réconforter.
— Je vais bien Elsa, je vais bien, répétait-il.
Il semblait effectivement en forme, autant qu'on puisse l'être pendant une prise d'otages et après avoir subi une épreuve face aux Ombres.
— T'as eu droit au champignon, toi aussi ? demanda Ellen.
— Oui, c'était vraiment bizarre.
— Bizarre comment ? Du genre d'une promenade avec une fée ?
— Quoi ? fit Camille avec un petit rire, plus nerveux que véritablement amusé. Non ... en fait, c'était comme si je dormais. Il faisait noir, je ne voyais rien, mais j'entendais une voix.
— Une voix ? Laquelle ? interrogea Elsa.
Camille sourit et certifia :
— C'était la tienne, j'en suis sûr. Je ne saurais vraiment pas comment l'expliquer, mais j'entendais ce que tu disais. C'était très court et j'avais du mal à comprendre clairement tes mots, comme s'ils arrivaient bien à mes oreilles, mais en passant par une sourdine ou comme derrière une vitre.
Il était soudainement fébrile et tentait d'expliquer son expérience en fronçant les sourcils.
— Vous comprenez ce que je veux dire ? Je sais que ça semble vraiment dingue, hein. Je ne sais pas comment vous décrire ça autrement.
— T'inquiète pas, dit Ellen d'une voix grave. En ce qui me concerne, ce qui parait fou ne me dérange plus. Je crois qu'on va devoir s'y habituer.
Chacun se plongea alors dans ses pensées, les regards perdus et inquiets. Ils sursautèrent quand Guillery parla d'une voix forte et surtout enjouée, ce qui les mit encore plus mal à l'aise.
— Bien, les enfants ingrats ! Je viens de m'entretenir avec ces gentils messieurs.
Il pointa d'un doigt les gardes qui se tenaient à ses côtés, avant de reprendre :
— Ils m'ont assuré que vous aviez été bien sages, pendant que nous nous occupions de vos camarades. C'est pourquoi nous allons vous accorder une petite faveur. Ma comparse est toujours à s'occuper de la pleurnicharde et du blondinet. Mais deux d'entre vous vont pouvoir sortir d'ici, et rejoindre leur tendre famille.
Tous se regardèrent et des mines réjouies s'affichèrent sur les visages de certains élèves. Pourtant Louis Dumarquis, le garçon athlétique qui avait tenté de se révolter quelques heures plus tôt, pouffa avec mépris. Guillery ne le remarqua pas, contrairement à Gwen et ses amis, assis près du jeune homme.
— Il croit vraiment qu'on va gober ses promesses ? murmura-t-il. Regardez ces idiots, ils sont plein d'espoir, alors qu'ils vont tous nous buter.
— Tais-toi, Louis, souffla Gwen en cachant sa bouche d'une main, pour rester discret. Ils vont nous entendre.
— Je m'en fous, regarde ce qu'ils m'ont fait tout à l'heure.
Il remonta ses manches, laissant voir des bandages sur ses avant-bras. Il en souleva un et Gwen vit des plaies encore vives et marrons. On aurait dit qu'il avait été tailladé, puis qu'on y avait appliqué un produit pour empêcher la coagulation de son sang.
— Il a dit qu'il devait voir si je pouvais résister et si la douleur allait éveiller un pouvoir en moi. Sérieusement, ça veut dire quoi ?
— J'en sais rien, répondit sèchement Gwen. Mais si tu n'es pas celui qu'ils cherchent et que tu te tais, peut-être que tu seras libéré.
Visiblement, cet argument contenta Louis qui se tut et se remit à écouter Guillery. Ce dernier était toujours dans son laïus, à donner de l'espoir à chacun de pouvoir sortir de cet enfer.
— ... et vous pourrez raconter comme bon vous semble ce que vous avez vu et entendu. Vous direz mon nom, que chacun se souvienne de ma gloire et de ma soif.
Il avait désormais un sourire et des yeux exorbités. Il semblait perdu dans son délire, quand un des gardes se racla la gorge en le regardant avec un air agacé.
— Oui, et bien. Je me suis quelque peu égaré les gosses, cependant — il se tourna vers le garde — la prochaine fois que tu m'interromps, je te ferai pendre par les boyaux.
L'homme masqué se redressa et Gwen vit que ses mains tremblaient légèrement. Guillery sortit de sa poche un papier froissé, puis parcourut rapidement des yeux ce qui y était écrit.
— Je vais donc décider qui de vous va nous quitter. Nous n'avons pas eu de résultat intéressant avec nombre d'entre vous, alors je vais trancher. Ahah rassurez vous, pas avec ma lame !
Il s'avança vers un groupe de filles terrifiées, les regarda l'une après l'autre, et se pencha sur celle dont les pointes de cheveux étaient teintes en rouge. Il caressa sa tête, ce qui la fit sursauter et frémir. Elle n'osait le regarder, les yeux vers le sol, à demi fermés.
— J'apprécie particulièrement cette couleur, cela te sied. Comment t'appelles-tu?
Toujours sans lui accorder le moindre regard, elle lui répondit d'une voix hésitante :
— Marina.
— Tu aurais été à mon goût, jadis, ma mignonne. C'est pourquoi je t'accorde cette faveur de pouvoir t'en sortir.
— Beurk, chuchota Louis.
Il la souleva avec une certaine facilité, car elle était fine et blottie, se laissant faire et poussant de petits gémissements. Puis il la reposa près de la planche, se remit à circuler dans la pièce et à dévisager les élèves qui, eux, ne se hasardaient pas à le faire. Ellen posa sa main sur celle de Gwen qui en fut surpris, lui lança un regard qu'il voulait rassurant, et serra sa paume dans celle de son amie. Il vit ses yeux marrons s'embuer de larmes, elle qui lui paraissait d'habitude être la plus forte, la plus déterminée. Le brigand-revenant s'arrêta devant un des garçons qui voulaient préparer un mauvais coup.
— Kevin Danois, se rappela-t-il. Tu es celui qui s'est carapaté tout à l'heure avec ton ami, et tu es mon second choix. Vas te mettre à côté de la douce Marina.
Il continua à faire le tour de la classe, se délectant des mines déçues des autres écoliers. Quand il les rejoignit, Guillery tapota l'épaule de Marina et se positionna devant Kevin.
— Sais-tu pourquoi je t'ai choisi ?
— Parce que vous me trouvez aussi mignon ? répliqua Kevin avec défi.
A la surprise générale, le brigand s'esclaffa, puis afficha un sourire déformé, sinistre.
— Oh non, mon jeune ami. La vraie raison te semblera moins divertissante, regarde donc.
Il souleva le drap poussiéreux et dévoila le corps de Nicolas. Les jambes de Kevin se dérobèrent et il tomba à genoux, son visage tout près de celui de son meilleur ami, désormais froid. Beaucoup poussèrent des cris, certains se recroquevillèrent encore plus vers le fond de la pièce, Louis vomit soudainement. Marina quant à elle, émit un hurlement et se retourna, heurtant un garde qui la prit par les épaules, afin de l'empêcher de lui tomber dessus et l'obligea à tourner son regard vers le cadavre. Guillery rit à nouveau bruyamment et remit Kevin sur ses pieds. Ce dernier était bien sûr en larmes et gémissait des "non", "je suis désolé", "pas toi", en boucle.
— Vous allez l'emmener à l'extérieur de cette école, ordonna le malfrat en reprenant son sérieux. Apportez son corps à sa famille et dites leur qu'il s'est bien battu ... enfin, je crois. Allez !
Marina et Kevin soulevèrent non sans difficulté la planche, chacun maintenant un bout de corde attachée au bois et sortirent, suivis de trois miliciens. Lorsque la porte se referma, Guillery ressortit son morceau de feuille, fit glisser un index terreux le long de la liste d'élèves et annonça :
— Gwen Chton, tu viens avec moi, c'est ton heure !
***
— Vous savez qu'il existe une chanson sur vous ?
La nuit commençait à tomber et Gwen avait été amené dans une des salles réservées au théâtre, une option proposée par le lycée. Il était resté calme lorsque les miliciens l'avaient forcé à quitter ses amis en leur promettant, malgré leurs regards inquiets, de revenir très vite. La pièce présentait une particularité étonnante, un mur était doté d'une vitre sans tain, permettant de ne pas voir qui se trouvait derrière, comme dans une salle d'interrogatoire de la police. Elle avait été installée pour faire des exercices aux élèves aspirants comédiens, mais qui étaient stressés par le public. Ils répétaient ainsi leurs scènes, tout en évitant le regard des autres et les prises de notes de la professeure. Bien sûr, ils savaient qu'il y avait d'autres personnes de l'autre côté, mais la vitre noire faisait vite oublier cette réalité et mettait à l'aise. Le jeune homme se demandait si le choix de la pièce par Guillery avait été fait délibérément ou si ce n'était qu'une coïncidence. Il ne put s'empêcher de penser qu'il y avait peut-être un public derrière ce mur, espérant y retrouver ses amis en bonne santé. Mais il décida de ne pas trop y penser et tenta de discuter avec le vieil homme, qui sembla ravi.
— Ah je suis connu, finalement ! s'exclama-t-il.
— Ahah ! Non, désolé, dit Gwen en forçant un rire. Non, du tout.
Le visage de Guillery s'assombrit et il fit une grimace.
— Je vais t'écorcher vif, petit paltoquet ! répliqua-t-il en sortant un couteau cabossé d'une poche arrière de son jean.
Malheureusement pour lui, Moira fit irruption dans la pièce et les interrompit.
— Elle est presque prête, encore deux petites minutes.
Puis, elle ressortit aussi vite qu'elle était entrée.
— Pourquoi vous êtes comme ça ? interrogea Gwen en tentant de paraître décontracté pour décontenancer le brigand.
— Qu'est-ce que tu veux dire ?
— Pourquoi vous êtes aussi mauvais ? Je veux dire ... vous auriez pu être quelqu'un de bien, non ?
— Quelqu'un de bien ? C'la n'existe pas p'tit, cependant tu es trop jeune pour t'en rendre compte. Quand j'avais ton âge, je croyais pouvoir suivre les traces de notre père et servir le roi. Mais tout est dev'nu si compliqué, c'était la guerre dans tout le pays. Alors mes frères et moi, nous avons décidé d'être indépendants et de profiter de la brusquerie générale.
— Oui mais ... quand vous êtes revenus parmi les vivants, vous auriez pu saisir cette seconde chance pour vous racheter.
— Oh mais tu m'ennuies toi ! Tu ne comprends pas ? J'suis lié au Kentan, je dois le trouver.
— Comment ça, vous êtes liés ?
— La puissance du Kentan m'a fait revenir, tout comme elle éveille les âmes de la forêt. Si je trouve lequel d'entre vous est ce fichu être, il me devra la vie éternelle, ahah. Mais si je n'le trouve pas, je devrais rejoindre le monde des morts et retrouver ma place dans la terre.
— D'accord mais ...
— C'est fini, je ne veux plus de tes questions !
— Pourtant, vous aimez parler de vous, fit remarquer Gwen.
Guillery s'élança vers lui et plaqua sa tête contre un mur.
— Je ne sais pas ce que tu cherches, pourtant tu es beaucoup trop curieux à mon goût ! A mon époque, ceux-là comme toi qui souhaitaient voir et savoir les vanités du monde étaient mal vus.
Il lâcha le garçon qui s'assit sur le sol, en se massant les tempes.
— Je vous rassure, c'est toujours le cas. Tout ce que je voulais dire, c'est que vous ne vous êtes sûrement pas demandé ce qu'ils vont faire de vous, une fois le Kentan découvert. Ils vous utilisent, mais bientôt vous ne leur serez plus utile. Vous croyez vraiment qu'ils vous laisseront profiter de son pouvoir ? Et s'il meurt, peut-être que le lien que vous avez avec lui vous tuera aussi.
— Ferme ta bouche de sale petit cafard ! Je ne crains pas la mort, contrairement à toi. Tu fais le bouffon du roi, mais tu vas mal finir !
Guillery n'eut pas l'occasion de refaire du mal à Gwen, car Moira revint en tenant fermement Maeve par le poignet.
— Je m'occupe d'eux, grand-père, lança-t-elle d'un ton moqueur. Vaut mieux aller surveiller le blondinet de l'autre côté.
Guillery sortit en grognant et la fille se réfugia dans un coin.
— Vous parlez de Sacha ? s'écria Gwen se relevant soudainement, le regard à nouveau inquiet.
Il se mit à frapper contre la vitre froide et sombre.
— Sacha tu m'entends ?
— Ça ne sert à rien ! aboya Moira. Reste dans un coin et attend gentiment.
Le garçon recula sans lâcher la vitre des yeux, qu'il sentait humides. La femme en cuir sortit une petite boite de son sachet qui ne la quittait pas et la donna à Maeve.
— Prouve ta force et fais ce que tu as à faire. S'il meurt, au moins tu auras prouvé ton courage. S'il ne meurt pas, et bien ... ça deviendra très intéressant.
— Me tuez pas ! supplia Gwen.
Il sentait son cœur tambouriner sur ses tempes.
— Oh mais moi je ne vais rien faire, dit Moira avec un rire jaune.
Maeve ouvrit la petite boîte en plastique et en sortit un revolver argenté. Elle regarda Gwen avec terreur, mais pointa d'une main tremblante l'arme dans sa direction.
— Maeve ! Fais pas ça, je t'en supplie !
La femme se posta à côté de l'écolière et lui effleura la joue avec la paume de sa main.
— Ma chérie, dit-elle d'une voix mièvre. Si tu le fais, je te promets que je te laisserai partir.
— Ne l'écoute pas ! Elle ment !
Mais c'était trop tard car, le doigt sur la gâchette, Maeve tira et Gwen se prit une balle en plein cœur. Le choc le propulsa en arrière et il se retrouva à agoniser contre le sol gelé, son sang s'écoulant sur le carrelage. La fille s'était blessée en tirant, heurtant son menton avec le recul du revolver.
— Quelle précision ! se réjouit Moira. La chance de la débutante, sans doute.
Artiste de l'image en haut de page : sylfvr
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