LYARIN

J'observe la petite forme blottie dans mes bras et une joie immense m'envahit.

Je suis enfin maman. La maman d'un petit garçon en parfaite santé. Kestan entre dans la chambre et s'assied au bord du lit.

— Elwin est parti, me dit-il de sa voix grave et douce à la fois que j'aime tant. Il nous a adressé ses félicitations pour la dix millionième fois au moins, puis il a sauté. Il m'a aussi dit qu'il repasserait dans cinq jours pour voir si le bébé va bien.

Il tourne la tête vers notre fils endormi, puis me caresse les cheveux.

— Bravo, ma chérie. Il est magnifique.

— Bravo à toi aussi ! Tu es l'heureux papa, je te rappelle !

— Oui, mais c'est toi qui as fait tout le travail... et tu t'es débrouillée comme une cheffe, comme d'habitude !

— Vil flatteur !

— Sache, déclare-t-il en se rapprochant de moi, un sourire arrogant aux lèvres, que je ne rate jamais une occasion de complimenter ma ravissante femme !

Je souris, et écourte encore la distance qui nous sépare. Il me fait son sourire de star de cinéma, et je cède. Il se rapproche encore plus. Nos fronts et nos nez se touchent presque. Au moment où il s'apprête à m'embrasser, un gazouillis retentit et nous tire de notre rêverie. Nous baissons tous les deux les yeux sur notre bébé qui s'est mis à gigoter dans mes bras. Il s'agite encore un moment, puis ouvre ses grands yeux bleus. Il nous sourit de sa petite bouche dénuée de dents, et je sens mon coeur fondre. Je ne savais pas qu'il était possible d'éprouver autant d'amour pour une si petite chose. Kestan semble penser la même chose que moi.

— Il est magnifique, chérie, me rappelle-t-il d'une voix enrouée par l'émotion.

— Ça, tu l'as déjà dit, lui rappelé-je d'un ton moqueur.

— Je le répèterai cent fois s'il le faut.

Je repose le regard sur mon fils. Il a les yeux bleu sarcelle, comme moi. Je caresse ses petites boucles rousses, les mêmes que Kestan.

— Tu as raison, il est magnifique, m'exclamé-je doucement.

Notre fils ouvre la bouche.

— M...Maman ? P...Papa ? murmure-t-il.

— Oui, mon chéri, répondons-nous en coeur.

Je souris et j'ajoute :

— Bonjour, Kenric. //NdA : je vous jure que si c'était pas moi qui avait écrit cette scène et que je la lisais, j'aurais fait "Mwooooooooooooooo trop cute !" Sinon, je suppose que vous avez compris ce qui arrive ?\\

Trois ans plus tard..

AMAÏLYS

Je respire enfin, après ces longues heures douloureuses, et repose ma tête sur l'oreiller. Maïa écarte une mèche de cheveux trempée de sueur de mon front.

— Est-ce que ça va mieux, Lys ? questionne ma meilleure amie en me souriant gentiment. J'acquiesce doucement, et me tourne vers elle.

— Merci d'être restée près de moi, murmuré-je.

— Mais c'est normal, voyons ! On est amies depuis toute petites, je n'allais pas te refuser ça ! Et puis, même si tu ne m'avais pas demandé de venir, je l'aurais fait quand même. je te rappelle que Darius et moi étions avec Orion quand tu l'as appelé. Donc évidemment que j'allais venir.

— Merci, Maï. En parlant d'Orion, tu sais où il est ?

— La dernière fois que je l'ai vu, il tournait en rond dans votre salon, et Darius, Naran et Guertil essayaient en vain de le calmer. Il était hyper stressé.

Je souris doucement. Orion a toujours été du genre à s'inquiéter pour un rien. Je crois que Maïa sait ce que je pense, et elle n'a pas l'air d'accord.

— Il avait de bonnes raisons de stresser, Lys, me fait-elle doucement remarquer. Tu as bien failli y passer.

— Je sais. Mais Orion aurait pu se contrôler, tu ne penses pas ?

— Oh que si. Tu sais, Naran et Guertil ont même du appeler leurs femmes pour le garder en place !

— Ah oui ?

— Oui, mais bon, elles avaient une affaire urgente à régler donc elles n'ont pas pu venir.

— Tu sais ce que c'était ?

Au moment où mon amie hausse les épaules, trois petits coups sont frappés à la porte.

— Entrez ! m'exclamé-je.

Orion passe la tête par la porte. C'est drôle, il est tout rouge, comme si il avait passé toute la durée de mon accouchement à courir partout. Ce qui, à la réflexion, est sûrement le cas. Mon mari pénètre rapidement dans la pièce, suivi de Darius, l'époux de Maïa. Ce dernier tient leur fille d'un mois dans les bras. Il vient s'assoir à côté de sa femme.

— Maman ! gazouille la petite.

Oui ma Velia, je suis là //NdA : là vous vous redressez en mode "Ooooh Velia bébé ! Trop cuuuute !" Non ?\\, répond sa mère en la prenant dans ses bras. Tu penses que ta fille deviendra amie avec la tienne ? me demande-t-elle ensuite.

— Sans aucun doute.

Je fronce les sourcils en remarquant que Naran et Guertil manquent à l'appel. //NdA : patieennnnnce, vous allez savoir qui c'est !\\ Maïa semble penser la même chose, car elle pose immédiatement la question à son mari :

— Dis, chéri, où sont passés Guertil et Naran ?

— Ah oui, répond Darius, nous avons oublié de vous prévenir. Ils sont partis chercher Elina et Mystia. Ils devraient revenir d'une minute à l'aut...

Il est interrompu par le bruit de la porte de la chambre qui s'ouvre, lorsque quatre nouveaux arrivants pénètrent dans la pièce. Ce sont Naran et Mystia Zialden, ainsi que Guertil et Elina Cervissel. Les deux couples dont partie de nos plus proches amis. Elina tient dans ses bras sa fille de six mois, Della //NdA (encore UwU) :et là votre cerveau fait TING !, n'est-ce pas les gens. Huhu c'est bien notre chère Della Vacker à six mois.\\ Mystia s'assoit dans un des fauteuils de la chambre. À sept mois de grossesse, elle évite de rester debout trop longtemps.

— Est-ce que ça va, Lis ? me demande-t-elle. Où est votre fille ?

— Livvy l'a emmenée chez elle pour vérifier que tout allait bien, expliqué-je. Elle est partie il y à cinq minutes, e devrait revenir dans un peu plus de dix minutes, je pense. Moi, je vais mieux. je suis encore assez fatiguée, mais ça va passer. Mais toi, dis-moi ! Tout se passe bien ?

— Oui, nous avons hâte que cette petite demoiselle arrive.

— Ah, vous connaissez le sexe ? questionne Guertil.

— Oui, répond Naran. Nous l'avons appris hier.

— Et vous savez comment vous allez l'appeler ? questionné-je.

Mon amie acquiesce, puis son regard croise celui ce son mari, qui poursuit :

— Nous avons longuement hésité entre plusieurs prénoms...

— Mais nous nous sommes finalement décidés, complète sa femme.

Décidément, ils sont toujours aussi synchrones.

— Et quel est le prénom que vous avez choisi ? demandé-je, impatiente.

— Nous avons décidé de l'appeler Edaline, répond la future maman. //NdA : TINGGGGG ! Je suis folle XD\\

Je remarque alors que mes petits chéris ne sont pas là.

— Orion, où sont Ashlyn et Lirian ? demandé-je.

Mon mari se met la main devant la bouche.

— J'ai oublié de les prévenir que c'était fini ! Je leur ai dit de rester dans leurs chambres, et que je viendrai les chercher quand ils pourraient venir. Mais j'ai complètement oublié ! Attendez, je reviens !

Il sort en trombe de la pièce, sous nos regards amusés.

— Ah, là, là, soupire Darius d'un ton faussement exaspéré. Il pourrait rater une alicorne //NdA : Silveny ! Silveny ! Silevny !\\ Dans les allées du Bois des Errants !

Sa remarque déclenche une vague de rires qui ne s'interrompt que lorsque Orion revient enfin. Mais plus seul...

Mes enfants se précipitent vers moi. L'aînée, Ashlyn, qui a 4 ans et demi, se glisse sous les couvertures et se pelotonne contre moi, tandis que Lirian, qui fêtera ses trois ans dans quelques mois, me saute dans les bras. Je les serre tous les deux très fort contre moi.

— Où est notre petite soeur ? demande Ashlyn.

 — Livvy l'a emmenée chez elle pour contrôler quelques petites choses, lui explique Orion. D'ailleurs, Lirian, te voilà grand frère ! T'es plus le petit dernier !

— Ouais ! s'exclame notre cadet. C'est plus moi le plus petit !

Sa remarque nous fait tous sourire. Il est si enjoué, si pétillant !

—Alors, demande Mystia, comment allez-vous l'appeler ?

Je m'apprête à lui répondre, lorsque la porte s'ouvre pour la quatrième fois en dix minutes. Livvy pénètre dans la pièce à grands pas, une petite forme lovée au creux de ses bras.

— Et voilà une demoiselle en parfaite santé. Elle est un peu en-dessous de la moyenne de taille et de poids, mais rien de grave, ça va vite s'arranger.

Elle me donne ma fille endormie. Je la contemple un instant, avant de reporter mon attention sur Livvy, qui est en train de rassembler ses affaires.

— Bien, s'exclame-t-elle en hissant son sac sur son épaule. Je vais vous laisser entre vous. Mais je tenais à vous dire que je repasserai demain pour voir si tout va bien. D'accord ?

— Oui, s'exclame Orion en serrant la main du médecin. Dans tous les cas, on t'appellera si jamais il y a le moindre problème. Merci pour tout.

— Oui, renchéris-je. Merci infiniment, Livvy. Je ne sais pas comment on aurait fait sans toi.

Je dépose ma fille dans le berceau à côté de moi pour serrer Livvy dans mes bras. Elle se retire ensuite, et je reprends mon bébé dans mes bras. Elle émet un petit gazouillis //NdA : je fonds, là ! Ce que j'imagine est tellement cute !\\, puis elle ouvre les yeux. Elle les a bleu glacier avec des reflets argentés, comme son père. En revanche, elle a hérité de mes mèches blondes. Elle ressemble beaucoup à sa soeur.

— Elle est belle, notre petite soeur, hein Lirian ? murmure d'ailleurs cette dernière à l'intention de son cadet.

Celui-ci acquiesce pensivement, les yeux rivés, comme tout le monde dans la pièce, sur la nouvelle née.

— M... Maman ! Papa !

— Oui, ma chérie, fait Orion d'une voix enrouée par l'émotion. C'est papa et maman.

— Bonjour, mon ange, ajouté-je.

— Elle est magnifique, s'exclame Maïa.

Tous nous amis approuvent vigoureusement, et cela me fait chaud au coeur.

— Au fait, reprend Mystia à mon intention, tu ne m'as toujours pas répondu. Comment s'appelle cette jolie demoiselle.

— Avec Orion, nous hésitions entre plusieurs prénoms. Mais je crois qu'il sera d'accord avec moi.

— Et..., avance Darius.

— Il signifie "soleil" dans l'ancienne langue des Lumières.

Mon regard croise celui de mon mari, qui acquiesce. Il est d'accord avec moi, car il a compris de quel prénom je parlais.

Je regarde ma petit chérie et j'ajoute :

— Nous avons décidé de l'appeler Oralie.

//NdA : et voilà, c'est la fin de ce prologue ! Je me rends compte qu'il a doublé de volume... J'espère que ça vous a plu !\\