- Ju', j'y vais ! Je crie depuis l'entrée en resserrant ma queue-de-cheval, me regardant dans le miroir.

Elle arrive et m'embrasse avant de me dire au revoir. Je prends mon sac de sport et passe la lanière sur mon épaule droite, je sors de l'appartement et me dirige, à pied, vers la salle de sport. Lorsque que j'arrive devant le bâtiment, je pousse la porte et parle quelques instants avec un homme mesurant une quinzaine de centimètres de plus que moi. Au bout de dix minutes, un jeune homme l'interpelle et il me délaisse. Je pars m'asseoir sur un banc libre et change de paire de chaussures. Pendant que je noue mes chaussures de sport, je regarde autour de moi. Cette salle est une salle de boxe, un ring trône dans un coin de la salle, entouré de deux plus petits. Des sacs de frappe sont accrochés ici et là et des tapis jonchent le sol un peu plus loin. Cette salle est différente des salles de sport ordinaires, elle a un style new-yorkais et pourrait même avoir des airs de salle clandestine. Je viens ici depuis mes quinze ans, c'est un peu comme mon refuge... J'enfonce mes écouteurs dans mes oreilles, lance ma playlist sportive et range mon portable dans mon sac sur les premières notes de Another Bite The Dust de Queen. Je m'échauffe doucement puis travaille ma souplesse et mon cardio. Je récupère ensuite mon souffle en bandant mes mains que je glisse ensuite dans mes gants de boxe. Je me relève et fait rapidement rouler ma nuque avant de me positionner face à un sac de frappe. Heathens résonne dans mes oreilles et j'envoie un chassé latéral dans le sac, il bouge légèrement, mais je n'ai pas mis toute ma force alors j'enchaîne quelques directs suivi d'un coup de pied. Je me défoule ainsi sur le sac pendant une bonne demi-heure avant que quelqu'un ne me tapote l'épaule. Grosse erreur car, dans un réflexe défensif, je me retourne brusquement, envoyant ma jambe au niveau de la tête de mon interlocuteur. Heureusement, il l'esquive habilement et recule en riant. J'enlève un écouteur et me confonds en excuses, l'homme en face de moi hausse les épaules avant de déclarer :

- C'est de ma faute, désolé, j'aurais dû y penser.

J'enlève mon second écouteur et me dirige vers mon sac pour arrêter ma musique et boire un peu.

- Alors, qu'est-ce qui t'amène ici aujourd'hui, kid ?

- Pas grand chose, je réponds en étirant lentement mes doigts engourdis par les gants, j'avais envie de me défouler.

L'homme hoche la tête et enchaîne :

- Un combat ?

- Je ne voudrais pas te ridiculiser, Will, je réplique.

Il secoue la tête.

- Ne crois pas que l'élève a dépassée le maître, dit-il en montant sur le ring principal.

Je le suit et nous commençons.

William est celui qui m'a tout enseigner, depuis maintenant onze ans. Il n'est pas beaucoup plus vieux que moi, il devait sûrement avoir dix-huit ou dix-neuf ans quand je suis arrivée ici, j'étais plus nulle qu'une enfant de huit ans, mais il m'a pris sous son aile et m'a appris à me défendre, même au-delà de la boxe.

*Ellipse*

Summer, Ben et moi sommes dans un pub de Londres, parlant de nos années de primaire et secondaire. Julie ne travaille pas ce week-end, mais elle n'a pas voulu venir, prétextant qu'elle était trop fatiguée et je n'ai pas été capable de la convaincre même si je ne rentrerai pas avant au moins minuit. Elle m'a seulement dit de faire attention et je suis sortie rejoindre mes amis pour m'amuser. Je déteste que l'on me contraigne à faire ou ne pas faire quelque chose et ma copine le sait. Une raison de plus pour laquelle je l'aime...

- April ! On te parle ! Me dit Summer en agitant sa main sous mon nez.

- Je... Désolée, tu disais ?

Mes amis se regardent et rigolent.

- Rien d'important, répond Ben.

Les deux blonds sont toujours morts de rire et je grogne avant de reprendre une gorgée de mon cocktail.

- Hart, détends-toi, me dit Ben. Qu'est-ce qui ne va pas ?

- Je ne sais pas, je réponds en haussant les épaules, je sens que quelque chose ne va pas.

- Par rapport à quoi ? Demande Ben.

- Aucune idée, juste un mauvais pressentiment, j'avoue un peu la tête dans les nuages.

- Je crois que quelqu'un a besoin d'aller danser ! S'écrit Summer. Aller, on décale !

Ben approuve et je ne rechigne pas, nous nous rendons donc tous les trois dans une boîte de nuit et passons une bonne soirée.

*Ellipse*

J'ouvre les yeux, réveillée par quelque chose d'humide sur ma joue. Tout sourire, la truffe près de mon visage, Filius me souffle son air fétide dans le nez. Je grogne et repousse sa tête d'une main paresseuse. En me retournant, je sens une odeur inconnue qui imprègne les draps, je fronce les sourcils avant de me dire que ma copine a dû changer de parfum. En parlant d'elle, elle dort paisiblement à quelques centimètres de moi, je la regarde un instant et la détaille dans la légère lumière de la pièce. Ses yeux clos laissent seulement deviner le bleu azur qui les anime habituellement et ses cheveux noirs retombent autour de son visage tel de douces coulées d'encre, son teint pâle lui donne un air de poupée de cire et ses lèvres légèrement rosées sont divinement attirantes. Ces dernières s'étirent d'ailleurs dans un léger rictus et doucement, deux saphirs émergent de la pénombre.

- Tu aimes ce que tu vois ? Demande ma copine d'un ton moqueur.

Je me redresse et mes joues s'empourprent, je lui donne un léger coup avant de croiser les bras comme une petite fille.

- Ça fait longtemps que tu es réveillée ? Je demande à mon tour.

- Assez longtemps pour te voir me mater en train de dormir, réplique la brune en se redressant.

- Très drôle.

Elle m'attrape par la taille et m'attire à elle, je me débats pour le principe, mais cède facilement sous ses baisers. Nous rions ensemble et finissons par nous lever.

Je suis dans un café au centre de la ville et rédige un article sur Game of Thrones et la mobilisation de la gare de King's Cross, je pars bientôt aux États-Unis pour quelques jours sur le plateau du dernier volet de The Maze Runner et je suis super excitée, mais Londres va me manquer alors je profite de rare soleil anglais de juillet. Sur une terrasse, face à la Tamise avec Big Ben et le parlement dans mon champ de vision pour prendre une bonne dose de ma ville préférée avant de partir. Freddie Mercury m'enchante doucement par sa voix et les douces notes de Bohemian Rhapsody, histoire de prendre un maximum d'Angleterre avec moi. Oh oui, j'aime mon pays et ses richesses.

Ma vie n'avait jamais été aussi belle et, bien que je savais que ce n'était qu'éphémère, je voulais en profiter à fond. C'est effectivement ce que j'ai fait et tout se passait pour le mieux. Du moins, c'est que je pensais, parce que je n'avais pas conscience de ce qui se passait constamment derrière mon dos...

Août 2017,

- HART !

Je sursaute, assise dans un café de Londres, ordinateur portable sortit et écouteurs enfoncés dans les oreilles, je travaillais quand Ben a débarqué à ma table.

- Jones, comment tu as su que j'étais là ? Je demande en enlevant mes écouteurs alors que Otherwise des Red Hot Chilli Peppers résonne encore.

- On s'en fou, je dois absolument te parler !

- D'accord, d'accord, qu'y à t'il de si important ?

- J'ai des informations sur le film.

- Whaou, génial, mais j'aurais une question avant.

- Hum ?

- Où est passé mon meilleur ami arrogant et qui passait son temps à m'envoyer des piques et que lui avez-vous fait ?

- Haha, très drôle Hart.

- Désolée, désolée, je réponds en riant, alors, ces informations ?

- Je vais bientôt rencontrer le cast au complet.

- Ça veut dire que tu sais qui va jouer John Deacon ! Et Brian May !

Le blond hausse les sourcils et me regarde, l'air de dire : "Qui est surexcitée maintenant ?".

- Bon d'accord, je dis en reprenant mon calme.

Nous discutons donc et j'apprends que Gwilym Lee et Joseph Mazzello vont interpréter respectivement Brian May et John Deacon, que Ben rencontrera tout le monde la dernière semaine d'août, que le tournage commencera le 8 septembre et enfin, que je les rejoindrai de fin septembre à mi-octobre et que j'aurais même le droit de les accompagner à Amsterdam pour quelques scènes. Amsterdam ! Mark m'a donné beaucoup de ressources pour cet article et je suis heureuse qu'il ait une telle confiance en moi. J'ai pour travail de rédiger une double-page et j'espère, faire la couverture.

Et là vous commencez à vous ennuyer, mais il faut bien que je vous raconte toute l'histoire, non ? De toute façon, c'est mon histoire ! Peu importe, ça arrive.

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Salut vous! Comment ça va ? Moi, plutôt bien, je suis arrivé dans ma famille et j'ai profité de la route pour écrire, il faut dire que ça fait quelques temps que je suis bloquée à la première ellipse de ce chapitre... Mais c'est aussi la suite de l'histoire Love Cannot Die de Mag783 qui m'a donnée envie d'écrire (allez y jeter un œil quand vous aurez le temps, elle vaut le coup !). Peu importe, j'espère que vous avez aimé ce chapitre, même si j'ai vraiment l'impression d'écrire des chapitre de 💩 ces temps-ci. J'espère vous revoir dans les commentaires, des bisous, bye 💞