Chapitre 5 ~ Chester Bennington
Juillet 2017,
Contrairement au début de mon histoire, je me souviens parfaitement de ce jour, le 20 juillet 2017...
Mon téléphone sonne sur la table de chevet, pourtant, cette fois, je rabats rapidement les couvertures et quitte le lit, j'ai reconnu la sonnerie et je sais que Julie aussi, car quand je quitte la chambre, elle marmonne :
- À plus tard, je t'aime.
Je sors et décroche avant d'annoncer d'une voix bien réveillée :
- Allô, Mark ?
- May.
- Vous ne dormez donc jamais ? Je tente en me dirigeant déjà vers le dressing.
- Pas quand on a une si grosse affaire, répond-il sérieusement. Vous avez regardé les informations ?
- Euh, non, je réplique, non, pas à...
Je décolle le téléphone de mon oreille pour regarder l'heure avant de reprendre :
- Pas à trois heures trente-huit du matin, non...
- D'accord, il ne vaut mieux pas.
J'attrape un pull large noir et un jean déchiré de la même couleur, décontracté, mais professionnelle, au cas où.
- Hum, Mark, sur quel terrain avez-vous besoin de moi ?
- J'ai besoin de ma rédactrice en chef culturelle.
Je m'arrête dans mon geste.
- Culturel ? Vous avez besoin de moi pour du culturel ? Il y a quoi comme urgence culturelle à cette heure-ci ?
- Disons que c'est compliqué à expliquer, j'ai besoin de vous à l'agence.
J'acquiesce un peu perturbée et nous raccrochons. J'enfile mon pull et mon jean sous lequel je mets un collant résille. J'attrape ma tignasse de feu et la ligote dans un chignon désordonné tandis que ma frange retombe sur mon front. Je cours presque jusque dans l'entrée, chausse rapidement mes godillots noirs, attrape mon sac, mes lunettes et mes clés de voiture avant de sortir précipitamment de l'appartement.
J'ai l'habitude d'être réveillée au milieu de la nuit, c'est un des aspects du métier de journaliste. Mais normalement, je suis appelée en tant que reporter, pas pour du culturel, c'est rare qu'on ait besoin de moi en urgence dans la presse écrite.
Je gare ma voiture dans la rue devant l'agence, une lumière s'échappe du deuxième étage. Je sors de l'habitacle et traverse la rue, je passe mon badge pour ouvrir la porte et aussitôt, la lumière automatique s'allume. Je monte jusqu'au deuxième étage et pénètre dans le bureau de mon supérieur sans même me donner la peine de frapper. Lorsque j'entre, Mark se retourne et plante ses yeux d'acier dans les miens.
- May Hart, déclare-t-il lentement.
Je le regarde et attends qu'il parle, trop secouée par la situation inhabituelle.
- Allons dans votre bureau, voulez-vous bien ?
Nous descendons donc et je m'installe dans ma chaise de bureau.
- May... J'aurais besoin de vous pour un article urgent.
- Oui, je réponds en reprenant de l'assurance et un calme professionnel, un article culturel donc ?
- Oui, je suis désolé de l'agitation. Cependant, je préférerais que vous l'apprenniez de quelqu'un de confiance.
Je hoche la tête et remonte mes lunettes d'un geste rapide, intriguée.
- Bien, j'aurais besoin que vous m'écriviez un article sur la mort de Chester Bennington.
Je reçois un uppercut à l'estomac en reconnaissant le nom de l'homme sur lequel portera mon prochain article et surtout des mots qui précédait le nom. Sans que je ne m'en rende compte, une larme perle sur ma joue.
À ce moment-là, mon adolescence partait en miettes.
- Vous allez bien ? Demande Mark. Je sais que ça vous touche énormément et c'est pour cela que je tenais à vous l'annoncer de vive voix, vous êtes une de mes meilleurs journalistes dans ce domaine, mais si vous ne...
- Non, je réponds en relevant la tête. J'aurais seulement besoin de mon dossier informatif habituel. Merci, j'ajoute d'une voix sourde.
Mon supérieur hoche la tête et quitte mon bureau. C'est seulement à ce moment-là que je prends mon téléphone, un message de Ben me présente ses condoléances, comme si j'avais perdu un membre de ma famille. Je redresse la tête, ce n'est pas le premier article funéraire que j'écris et sûrement pas le dernier. Je travaille dans le culturel, et les rockeurs en font partis, alors je dois faire mon travail. Je me traîne jusqu'à la machine à café située dans la salle de pause de premier avant de rejoindre mon bureau de nouveau. Quelques minutes plus tard, Mark revient avec un dossier peu rempli, il me souhaite bon courage et j'entame ma lecture avant de commencer à rédiger mon article, la nuit va être longue.
*Ellipse*
J'ouvre la porte en soupirant, je n'ai qu'une envie : me terrer sous ma couverture pendant des mois. J'enlève mes chaussures, pose mon sac et mes clés et entre dans le salon, Julie n'est pas encore partie, et elle n'est pas seule. Ben et Summer sont assis dans les fauteuils, quand ils me voient arriver, les trois se lèvent. Même si ma copine m'offre un regard doux, c'est dans les bras de mon meilleur ami que je me jette. Ben me comprend plus que personne...
- Je suis désolé, Hart, lâche-t-il.
Je hausse les épaules et essuie mes larmes d'un revers de manche. Julie m'informe qu'elle ne travaille pas aujourd'hui et Ben et Summer passent la soirée avec nous. Nous descendons au sous-sol et y passons l'après-midi, je suis logée dans les bras de ma copine, un coussin dans mes bras. Malgré mon humeur morose, mes amis arrivent quand même à me soutirer quelques sourires.
- Ahhhhh, on est bien dans la bat cave ! S'exclame le blond.
Ma copine affiche un sourire triomphant et je réplique :
- Ne l'encourage pas dans ses conneries, Jones !
- Moi, j'aime bien, "bat cave", ajoute Summer avec un sourire espiègle.
- Tu ne va pas t'y mettre aussi, Spring !
Nous rigolons et le poids dans ma poitrine diminue un peu, mes amis... ma copine... ils sont tous formidables.
Vous vous dites sûrement que j'en fais trop, mais la mort du chanteur de Linkin Park m'a beaucoup affecté. Pourquoi ? Continuez de lire et vous le saurez.
*Ellipse*
Je sors de la douche, me brosse les dents, m'habille, me coiffe, me maquille et me verse un café avant d'ouvrir mon ordinateur et de m'installer en tailleur sur le canapé. Je n'ai pas vraiment envie de sortir pour travailler aujourd'hui, j'ai très mal dormi et passé pas mal de temps à pleurer de la veille. Julie est partie tôt ce matin, elle devait aller voir son frère avant de prendre son service. Je rédige un moment avant de me déconcentrer et de me perdre dans les méandres de mon âme. Une sonnerie me fait revenir à moi-même, j'ai reçu un mail. Je l'ouvre pour tomber sur un message de Mark qui me remercie, mon article y est joint et j'ai la nausée en repensant au sujet. Je décide de descendre au sous-sol et de m'installer derrière la batterie sans raison apparente. La musique me libère et, inconsciemment, je me suis tournée vers la batterie, j'attrape les baguettes de ma copine et tape doucement sur les caisses. Peu à peu, une mélodie m'emporte et je commence à chanter en tapant plus fort :
- I wish I found some better sounds no one's ever heard. I wish I had a better voice that sang some better words. I wish I found some chords in an order that is new
I wish I didn't have to rhyme every time I sang. I was told when I get older all my fears would shrink. But now I'm insecure and I care what people think !
Je me laisse aller et écrase les baguettes sur les différents toms avec une violence incontrôlée, ma tête se balance, mes cheveux roux s'agitant comme des flammes.
- Wish we could turn back time, to the good old days. When our momma sang us to sleep but now we're stressed out. Wish we could turn back time, to the good old days. When our momma sang us to sleep but now we're stressed out !
Je hurle maintenant, des larmes perlant sur mes joues :
- I'm fucking stressed out !
Je redescends un peu lorsqu'une voix m'interpelle :
- Je ne suis pas sûre qu'elle soit dans la chanson celle-ci.
Je sursaute et regarde mon interlocuteur au travers du rideau de feu que forme à présent ma tignasse rousse. Ben, se tient dans l'encadrement de la porte, avec un sourire provoquant. D'un geste habile, je jette mes cheveux en arrière et fusil du regard mon meilleur ami.
- Twenty one pilots ?
- Je cherchais une chanson pour me défouler et elle est venue naturellement, je dis en haussant les épaules.
Soudain, quelque chose me perturbe.
- Putain, Jones, comment t'es entré ?
Il agite un petit trousseau de clés et je soupire.
- Ça t'arrive souvent de rentrer chez les gens comme ça ?
- Seulement quand ma meilleure amie est déprimée après que la vie d'une des personnes qui a sauvé la sienne se soit arrêtée, réplique-t-il en prenant une bière dans le mini-bar avant de s'écrouler dans un fauteuil.
- Bah vas-y, fais comme chez toi, je grogne. Et puis je ne suis pas déprimée d'abord.
- "Et puis je ne suis pas déprimée d'abord", dit Ben en m'imitant d'une voix aiguë caricaturale.
Il me balance un coussin dans la tête et je grogne de nouveau.
- Détends-toi, Hart.
- Recommence Jones et je te...
Je me reprends un coussin et cette fois, je lui bondis dessus et le frappe avec un autre coussin. Au bout de quelques minutes, à bout de souffle, je m'arrête, je suis assise sur Ben et il déclare :
- C'est quand même mieux de te voir sourire.
- N'importe quoi, je réplique en soufflant sur une des mèches qui me tombe sur le front.
- Je t'ai laissé gagné, dit Ben.
- C'est ça, je finis en lui assénant un dernier coup.
D'un geste, il attrape mes poignets et nos positions s'inversent. Son visage est à quelques centimètres du mien, si près que je peux sentir son souffle sur ma joue.
- Tu disais ? Me demande le blond en haussant un sourcil, moqueur.
- Que je t'emmerde, Jones.
- Moi aussi, je t'aime, Hart.
Les mots résonnent un instant dans mon esprit, puis je me contente de grogner de nouveau.
~~~
Well hello, salut vous ! Comment allez-vous ? Moi ça va ma foi, malgré une semaine chargée de DST et une dissertation que j'ai mis une semaine à écrire et finaliser. Mais peu importe, je voulais sortir ce chapitre demain, mais bon, vous savez que je suis impatiente alors le voici. Pour être honnête, je ne suis pas totalement satisfaite de ce chapitre, mais écoutez, ça passe ou ça casse, hein. Alors, il est passé ? J'espère qu'il vous a plu, je vous ai prévu un programme assez chargé pour les vacances, des bisous, bonnes vacances, des bisous, bye 💞
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