Chapitre 20 ~ Grand-frère
- May !
Des doigts claquent devant mon visage, ce sont ceux de Joe.
- Pardon, j'étais perdue dans mes pensées, je mens.
Je souris et remarque Ben qui me regarde du coin de l'œil, il sait que ce n'est pas vrai. Je secoue la tête et me reconcentre sur Joe.
- Ton cocktail est bon ?
J'acquiesce et souris de nouveau. Je ne suis qu'une poupée de chiffon que l'on a posé là ce soir, je ne réagis presque pas.
- Je peux goûter ? Enchaîne Joe en riant de mon air perdu.
- Bien sûr, je réponds finalement de manière désinvolte avant d'avancer le verre vers ce dernier.
Ben grogne et Gwil pose son bras sur ses épaules en lui susurrant.
- Tout doux.
Puis il éclate de rire.
- Quelqu'un est jaloux ? Demande Joe en prenant une gorgée de ma boisson.
- Non, juste fatigué, réponds Ben en se levant. Et May aussi, ajoute-t-il sur un ton ferme.
Je le défie du regard tandis que tous les regards se posent sur moi.
- Non, ça va.
- Tu viens, maintenant.
Je souffle bruyamment et me retiens de lui sauter à la gorge, je suis épuisée et il le sait, il sait pourquoi. Mais je ne lui donnerai pas la satisfaction de me faire bouger.
- Eh, on se calme tous les deux, intervient Rami.
Je me lève et m'excuse auprès des autres avant de leur souhaiter bonne nuit et de m'en aller, Ben sur les talons. Sur le chemin du retour, il m'attrape le bras.
- Hart, tu vas me dire ce qu'il y a ?
Je tourne vers lui des yeux pleins de larmes, de la souffrance pure.
- Si seulement je le savais Jones, si seulement.
Immédiatement, son visage s'adoucit et il me prend dans ses bras. Toute ma hargne quitte mon corps et je me laisse aller dans ses bras, là au milieu des rues d'Amsterdam. Il me porte presque pour rentrer et nous arrivons finalement dans ma chambre. Il me laisse me changer dans la salle de bain tout en restant dans la chambre et lorsque je sors, il me conduit à mon lit et s'assoit près de moi. Je m'assoupis presque instantanément et le sens à peine quitter la chambre une fois que tout va mieux, car je suis au pays des rêves. Les vrais cette fois, ceux qui ne peuvent pas me faire de mal. Lorsque j'ouvre les yeux, tout autour de moi me semble étranger. Je me souviens du voyage, du changement de chambre et de tout le reste. Je me relève dans les draps et regarde l'heure, cinq heures du matin. Je me lève et vais fouiller dans ma valise. J'en sors mes affaires de sport et me change. Je descends avec mes écouteurs d'où sort Don't Stop Me Now. Je fais un petit tour et lorsque je rentre, Ben fume une cigarette devant le hall. Arrivée à sa hauteur, j'enlève mes écouteurs et fais quelques mouvements sur place. Nous nous regardons sans parler et je le prends dans mes bras.
- Ça va mieux ? Me demande-t-il doucement.
- Un peu, je réponds en dansant d'un pied à l'autre.
Il hoche la tête et nous remontons chacun dans notre chambre. Lorsque je suis prête, je descends dans la salle où nous prenons le petit-déjeuner. Pas de service dans la chambre ici. Je retrouve tout le cast, y compris Roger et Brian.
- Bonjour, je lance en mordant mon spider bite.
- May, s'exclame Roger, il ne manquait plus que toi.
C'est faux me dit une voix dans ma tête, mais je suis touchée par les mots de mon idole. Je m'installe près de lui étant donné que c'est la dernière place de libre et Brian me propose du thé que je décline pour une tasse de café. Je discute avec Roger qui me questionne sur ma découverte de Queen, ce dont je parle avec entrain.
- Doucement Roger, lance Ben, sa tête de fangirl va exploser.
Je gronde gentiment Ben, ce qui fait rire tout le monde. Bryan Singer vient nous chercher et nous annonce que les minis vans qui nous emmènent sur les lieux sont là. Nous nous répartissons donc dans les trois vans mis à notre disposition, l'équipe étant déjà sur place. Lorsque nous arrivons, je prends plusieurs clichés de la maison immense censée représenter celle de Freddie à Munich. J'aurais bien assez de photos pour faire plus qu'une double page. Les garçons se préparent alors que j'interviewe rapidement Bryan Singer, c'est important d'avoir quelques détails techniques. Il se prête au jeu avec beaucoup de bienveillance et je l'en remercie. Lorsque les acteurs sont prêts, je me place derrière les caméras près de mon interviewé du moment et regarde le retour. D'à sucette scène, Mary vient retrouver Freddie après ses nombreux excès.
- La maladie humaine requiert une légère dose d'anesthésiant, dit Rami en suivant le regard de Lucy vers la table.
- Tu brûles la chandelle par les deux bouts Freddie.
- Oui, mais elle luit si divinement.
Un clap retentit et le réalisateur crie.
- Merci, elle était parfaite. On passe à la suite après une pause.
Bryan m'explique quelques choses sur la scène qui vient d'être tournée puis ils se remettent en place. La pluie fait rage dehors étant donné que nous sommes en octobre aux Pays-Bas et qu'elle est réelle.
- Je suis enceinte, Freddie.
- Comment as-tu pu ?
- Comment j'ai...
Lucy ne finit pas sa phrase, elle s'en va et Rami la rattrape, une larme perle sur ma joue et une tiers personne me tends un mouchoir. Je le prends et essuie mes larmes avant que la scène ne se poursuive dehors. Lorsque la scène se termine, Bryan me regarde en riant.
- Impressionnant ce qu'ils véhiculent, non ?
J'acquiesce en riant. Je passe la journée aux côtés du réalisateur et ne la vois pas passer. Lorsque nous rentrons, je suis fatiguée, mais dès que je rejoins ma chambre, mon ordinateur m'attire irrésistiblement. Il est temps de reprendre l'histoire là où je l'ai laissé...
*Flash-back*
15 ans auparavant...
Je suis planquée dans un coin de l'école, assise sur le rebord en pierre des alvéoles qui décorent la cours à la Harry Potter, un livre a la main. Je déteste cet endroit et encore plus l'uniforme qui me gratte. Pas que ce soit la première fois que j'en porte, nous étions déjà obligés d'en porter à l'école maternelle, mais ici, je dois faire une machine à la fin de la semaine et j'ai déjà sali tous mes autres vêtements. Je suis donc obligée de mettre leur pull qui gratte. Je fais abstraction de cette gène et me concentre sur mon livre. Little Women, c'est la deuxième fois que je le lis, il me passionne.
- Excuse-moi.
Je relève la tête, une petite blonde dont les cheveux sont parfaitement tressés de chaque côté de son visage mangé de taches de rousseur qui ressemblent étrangement à mes taches de son. Ses yeux noisette et pétillants me dévorent.
- Oui ? Je réponds un peu plus agressivement que je ne l'aurais voulu.
Elle a un mouvement de recul, mais lâche tout de même.
- Désolée de te déranger, je suis nouvelle et comme je t'ai vu seule, je... Je ne sais pas, je me suis dit qu'on pourrait faire connaissance. Je m'appelle Summer.
- Hum, je m'appelle May.
- Tu as un nom de mois, fait-elle remarquer.
- Et toi de saison. Spring, c'est ça ?
- Tout à fait, April.
Nous nous regardons avant d'éclater de rire. Je m'écarte pour lui faire une place.
- Comment tu t'es retrouvée en internat ? Demande-t-elle sans préambule, pour engager la conversation.
- En voiture, je dirais.
Elle siffle avant de me lâcher :
- Tu es toujours aussi sarcastique ?
- C'est de naissance chez moi.
Nous discutons un moment avant d'être appelées à souper. Je crois que j'ai une nouvelle amie.
À onze ans, j'ai été envoyée en internat, car mes parents étaient en train de divorcer, j'y ai rencontré Summer. Avec Ben, qui lui faisait des heures normales de cours, nous formions un trio génial et c'est ainsi que j'ai passé toutes mes années d'école secondaire, enfin presque...
*Fin du Flash-back*
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Hey tout le monde, un nouveau chapitre qui lève un peu le voile sur l'amitié de May et Summer. J'espère que l'histoire vous plaît toujours autant, je vous dis à bientôt, bye 💞
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