Je me sens observée, je tourne sur moi-même, toujours dans le flou du sommeil, et ouvre les yeux. Mon cœur s'arrête et je hurle.

- Putain Jones !

- Salut, sleeping beauty.

- Tu es un grand taré ma parole ! Je hurle toujours en remontant la couverture sur moi.

- Et toi une grosse marmotte. Il est sept heures trente, tu fous quoi ?

Je regarde mon téléphone, il a raison. Je me souviens de l'état dans lequel je suis rentrée la veille, j'ai dû oublier de mettre mon réveil. Ben jette des vêtements sur mon lit, pris au pif dans mon armoire.

- Bah vas-y, sers toi aussi, je marmonne en regardant ce qu'il vient de me balancer. En plus, cet assortiment de vêtements est dégueulasse.

- Alors choisis autre chose, mais dépêche toi, je ne veux pas être en retard au taf.

Son ton n'est pas dur, même plutôt calme, mais je sais combien il tient à ce rôle alors je m'exécute.

- Ok, mais tourne toi le temps que je sorte de mon lit, je dis.

- Sérieusement Hart ? On a grandi ensemble.

Je lui fais le geste de se retourner avec mon doigt et il suit en soupirant, je vais jusqu'à l'armoire et enfile un jogging, puis je prends un pantalon noir et un top Pink Floyd de la même couleur, cette fois sous le regard de mon meilleur ami.

- Dix minutes top chrono, me dit Ben alors que je passe devant lui pour aller à la salle de bain.

Je hoche la tête.

*Ellipse*

Nous rejoignons le plateau sans même être en retard. J'aperçois Brian May du coin de l'œil et rougis. Je lui suis reconnaissante pour tout ce qu'il a fait pour moi récemment. Ce n'était peut-être pas grand-chose, mais cela a changé ma vie. Depuis que j'ai commencé mon histoire, je ne fais qu'y penser. J'en veux plus, je veux ressentir cet adrénaline que je ressens en écrivant mon histoire, sûrement ce que ressent Brian lors d'un concert.

- Je vais au maquillage, tu peux venir si tu veux, mais reste discrète, m'intime Ben.

Je le suis jusqu'au trailer où s'organise le maquillage. D'un seul coup, des tonnes de personnes s'affairent autour de Ben. Je me tiens en recul, mais une jeune femme vient me voir, je m'attends à ce qu'elle me demande de me pousser, mais non.

- Vous pouvez me suivre s'il vous plaît, nous allons dans l'autre trailer, on ne pourra rien pour vous ici.

- Comment ça ?

- Demande de Brian May, me répond simplement la femme.

Je la suis jusqu'à un autre trailer ou se font maquiller les figurants, attendez, quoi ?

Je ne réalisais pas encore l'ampleur de ce qu'allait faire Brian May pour moi. Après m'avoir donné de bons conseils, il m'avait aussi permis de réaliser un de mes rêves. Cet homme qui m'a tant aidé auparavant continuait et je ne peux toujours pas vous dire combien j'ai cru rêver.

Après m'être fait maquillée, je suis appelée à porter des vêtements colorés, un jean patte d'eph' bleu et un top rouge avec une veste en jean bleue elle aussi plus précisément. Mes cheveux roux et ma frange sont, paraît-il, « idéals » pour une coupe des années soixante-dix alors je les ai simplement lâché. Cependant, mon spider-bite n'a pas sa place dans ce décor alors on me demande de l'enlever, ce que je fais sans rechigner. Je me retrouve sur le plateau, en arrière-plan ayant pour rôle simple de mimer une discussion avec Ben, Gwilym et Joe. Pendant ce temps, Rami s'active devant la caméra avec Adam Lambert, déguisé pour l'occasion. Le décor est magnifique, on dirait qu'il fait nuit même s'il n'est que onze heures du matin. De gros camions sont stationnés un peu partout et le décor ressemble à une station essence. Lucy doit donner la réplique à Rami, même si elle n'apparaît pas physiquement dans la scène, avec la magie du montage, cela sera le cas. Je me concentre sur mes partenaires de jeu et les détaille un à un. Ils sont tous très élégant, même si on ne les voit qu'en arrière-plan dans la scène. Ben, fidèle à Roger, doit faire semblant de me draguer et, même pour un acteur comme lui, la scène est gênante alors nous lançons des vannes pour détendre l'atmosphère. Tant que nous ne parlons pas trop fort de toute façon, personne ne prête attention à nous. Lorsque la scène se termine, j'ai le droit de garder le haut rouge dont l'on m'a décoré et je souris, ce sera sûrement le seul élément de couleur de ma garde de robe pendant les semaines de tournage. Cependant, je rentre bientôt passer un week-end avec Julie alors il gagnera mon dressing. Brian passe près de moi dans les coulisses et je l'arrête.

- Monsieur May !

Il se retourne et me sourit tendrement en me reconnaissant.

- Appelle-moi Brian, ma chère May.

- Je... D'accord, alors merci énormément Brian, de ce que vous avez fait pour moi.

- Oh, ce n'est rien, nous étions en manque de figurant, et tu rentres parfaitement dans le décor, si tu songeais à mettre un peu plus de couleurs...

Je rougis et baisse la tête.

- Merci, je parviens tout juste à chuchoter.

Il est appelé ailleurs et se détourne de moi en me faisant un clin d'œil.

- À plus tard, Mademoiselle May.

Mon cœur s'arrête à l'entente de ce surnom et il s'éloigne en souriant. Je me décompose lorsque qu'un bras pèse sur mes épaules.

- Hart, tu étais où ? On t'a cherché partout.

- On ? Je demande, surprise.

Je vois Joe, Gwilym, Rami et Lucy derrière lui.

- On sort ce soir, tu viens avec nous ? Me demande Joe.

- Je suis désolée, mais je pense rester à l'hôtel.

Personne ne conteste et ils acquissent tous. Alors qu'ils se dispersent, Ben m'attrape le bras.

- Tout va bien Hart ?

- Oui, oui, j'ai juste besoin d'un moment pour moi, je dis en souriant, regardant la direction dans laquelle Brian May est parti.

- Tu sais que la drogue est illégale en Angleterre, hein ? Me demande Ben pour blaguer.

Je le frappe doucement.

*Ellipse*

Je suis devant mon ordinateur depuis plusieurs minutes, j'ai envie d'écrire, oui, mais quoi ? Soudain, l'inspiration me vient, tristement, mais dans la continuité de ma rencontre avec Ben.

*Flash-back*

20 ans auparavant...

Je suis cachée sous l'escalier, papa et maman crient fort. Je suis descendue de ma chambre, car j'avais peur, seule là-haut. Ils se disputent souvent, j'ai peur. C'est pour ça que je vais chez papy et mamie, ou chez tante Eanna. Je pleure en silence. Je pense à Ben, c'est sûr qu'il ne vit pas ça lui. Je devrais lui demander... Non, il ne sera plus mon copain si je lui en parle. Soudain, quelque chose retient mon attention. Ils parlent de bébé, je vais peut-être avoir une sœur, ou un frère, comme Ben ! Peut-être que ma famille sera heureuse, enfin. Je soupire à cette pensée, mais les cris me parviennent de nouveau. Je regarde par le trou des marches et vois mon père asséner une gifle monstrueuse à ma mère. Je pleure plus fort, non rien n'ira mieux. Je devrais la protéger. Ben m'aidera sûrement. Il sera heureux de m'aider. Pourtant, papa crie.

- Non, jamais on ne le gardera, c'est hors de question.

Mais... Je voulais une petite sœur. S'il vous plaît. Je pleure plus fort, mais il est déjà là, comment ils vont faire pour ne pas avoir de bébé ? Je suis malheureusement bercée par les cris qui continuent d'éclater. Quand mon père relève la main, je crie en sortant de ma cachette.

- Stop !

Ils me regardent tous les deux. Maman cache ses larmes et papa n'est plus en colère.

- Pourquoi vous ne vous aimez pas ? Je demande les joues humides, serrant mon doudou contre moi.

Ma question reste en suspens. Personne ne répond, mais mon père soupire.

C'est ainsi que mes parents ont divorcé, j'ai assisté à tant de violence dans mon enfance. Ben était ma seule raison de continuer, car lui était jeune est insouciant, quand, à quatre ans, j'avais plus de responsabilités qu'une adolescente. 

*Fin du flash-back*

Je m'écarte de mon ordinateur comme s'il m'avait brûlé, cette scène de mon enfance a été difficile à écrire, mais j'ai ressenti cette adrénaline de l'écriture. Je me rends compte que mes joues sont trempées de larmes et je me demande presque comment j'ai réussi à écrire dans ce voile flou. Je prends mon portable et envoie un message à Ben.

Vous êtes où ?

J'ai besoin de me changer les idées alors je me prépare et sors les rejoindre, laissant mon récit et mes souvenirs dans mon ordinateur, plus légère.

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Salut vous ! Un grand merci, grâce à vous je peux de nouveau écrire, je suis un minimum inspiré et je peux m'exprimer sur deux histoires à la fois, c'est extraordinaire ! Vous êtes merveilleux, les chapitres ne seront sûrement pas régulier, mais ils seront là, merci, bye 💞