Chapitre 13 ~ L'histoire d'une rencontre

Je suis assise devant mon ordinateur portable ouvert depuis maintenant vingt minutes. J'ai décidé de mettre en pratique le conseil de Brian au plus vite possible. En rentrant dans ma chambre, j'ai lancé mon livre sur mon lit et ai directement ouvert mon ordinateur. J'ai décidé de raconter mon histoire, et j'ai décidé de le faire par le moyen que je maîtrise le mieux : l'écriture. C'est un peu différent des articles de presse que je rédige, mais ce n'est pas si éloigné. Maintenant, une question persiste : Par où commencer ? Une petite voix dans ma tête m'indique de commencer par le commencement.

- Merci, je réponds à voix haute, faut-il encore que je sache quel est le commencement.

Soudain, un événement me revient en tête, le début de ma vie, là encore, pas au sens propre. Un événement plus important que le reste, celui qui a commencé ma nouvelle vie et dont je me souviens dans les moindres détails : ma rencontre avec Ben. J'étire mes doigts avant de me remémorer ce moment avec plus de précisions, je commence à taper quelques mots sur mon ordinateur avant que mon souvenir m'emporte et que je ne puisse plus m'arrêter.

*Flash-back*

20 ans auparavant...

Je suis assise dans un coin sombre de l'école, je suis partie quand les éducatrices ne me regardaient pas, je n'aime pas être ici, je préférais la nursery. Les autres enfants sont bêtes et méchants et je suis toute seule. Les bras autour de mes jambes, je laisse les larmes qui me brûle les yeux sortir. Je veux rentrer chez moi, même si c'est avec mes parents. J'entends un bruit et redresse la tête, un petit blond se tient devant moi. J'essuie rapidement mes larmes et le fixe. Il finit par rompre le silence en désignant mon visage.

- Pourquoi tu pleures ?

Je renifle, je ne peux pas lui dire que c'est parce que papa et maman se disputent. Je décide de dire la première chose qui me vient à l'esprit.

- Pourquoi tu ne pleures pas toi ?

Il fronce les sourcils et hausse les épaules.

- Parce que je ne suis pas triste.

Je suis frappée par sa réponse et pleure de plus belle. Il s'assoit à côté de moi et me demande :

- Tu es triste, toi ?

- Tu ne peux pas comprendre.

- Si, je peux comprendre, je suis grand d'abord, j'ai cinq ans ! S'écrit le garçon dont les joues s'empourprent.

Je le regarde et soupire.

- C'est ta grande sœur qui t'embête ? Mon frère m'embête tout le temps, se plaint le petit blond.

- Je n'ai pas de sœur, je souffle avant de me remettre à pleurer.

Il me regarde et fronce de nouveau les sourcils.

- C'était qui la fille qui t'a accompagné ce matin.

- Ma cousine.

- Tu vis avec elle ?

- Oui, de temps en temps.

- Tu n'as pas de parents ?

Quand je disais que les enfants étaient méchants !

- Bien sûr que si ! Je me défends.

- Alors pourquoi ils ne t'ont pas accompagnés pour ton premier jour d'école ?

Je recommence à pleurer. Tout doucement, le petit garçon me prend dans ses bras. J'aperçois son visage, il me sourit.

- Je suis désolé...

- C'est pas grave, je réponds en séchant mes larmes avec ma manche.

Nous passons un moment en silence, jusqu'à ce qu'une éducatrice se rende compte de notre disparition et nous retrouve.

- Allez mes petits, on retourne avec les autres. Ce n'est pas bien, vous auriez pu vous blesser tous seuls.

Le garçon blond se lève et me tend la main sous le regard visiblement attendri de l'éducatrice. Nous la suivons dans les couloirs et retournons dans la salle avec les autres enfants. Je vais m'asseoir dans un coin et le petit blond me rejoint.

- Au fait, je m'appelle Jones, Benjamin Jones.

- Moi c'est Hart, May Hart, je réponds avec un faible sourire.

- Enchanté, Hart.

- Tu parles comme ma grand-mère Edith, Jones.

Il hausse les épaules et s'assoit avec moi. Je crois que je me suis faite un ami, cette année en réception ne sera peut-être pas si horrible...

Quand j'avais six ans, mes parents ont commencé à se disputer de plus en plus. Si bien que mes grands-parents ont dû quitter l'Irlande pour venir s'installer en Angleterre et me garder. J'ai passé toute mon année de réception à vivre chez ma tante ou mes grands-parents, mais jamais chez moi...

*Fin du flash-back*

Je souffle enfin, comme si j'étais restée en apnée pendant que j'écrivais. Mettre des mots sur ce moment de ma vie m'a soulagé, j'avais l'impression d'être un instant hors du temps et que rien ni personne ne pouvait m'atteindre, c'est de ça que parlais Brian ? Pourtant, le temps passe bien, et il est déjà tard, mon téléphone indique une heure quarante sept du matin. Je décide d'enregistrer ce que je viens d'écrire et de fermer mon ordinateur portable pour aller me coucher, demain, j'accompagne Ben sur le plateau à six heures du matin, ce qui signifie que je vais me lever au moins une heure à l'avance. Je me glisse sous les draps et ferme les yeux en me remémorant les événements de la journée, ma première journée à proprement parler sur le plateau de tournage. Lorsque je m'endors, un dernier mot flotte au-dessus de moi, m'inondant de son aura lumineuse : Créer.

*Ellipse*

Je balance mon bras sur ma table de chevet et éteins à l'aveugle mon réveil. Je laisse retomber ma main avec mon téléphone et ce dernier me glisse entre les doigts pour finir sa course sous le lit. Je grogne, mais n'y prête pas plus attention et replonge dans un sommeil plus léger. Ma deuxième alarme se déclenche et je regrette de ne pas avoir récupéré mon portable plus tôt. Je soupire, rabats finalement les couvertures et sors du lit. Je me mets à quatre pattes et tends le bras pour attraper mon objet de torture. J'éteins l'alarme et prends la direction de la salle de bains. Lorsque j'en ressors, je porte un pull large rayé rouge foncé et noir, légèrement déchiré au niveau de la clavicule gauche, à la Kurt Cobain, et un pantalon slim noir. Je mets mes godillots et me maquille un peu. Je petit-déjeune et reçois un message de Ben. Je finis donc rapidement, attrape mon sac et mon appareil photo (je ne me ferai pas avoir deux fois) avant de sortir de ma chambre pour tomber directement sur mon meilleur ami, appuyé contre le mur, qui ronge ses ongles tout en étant sur son téléphone.

- Pour l'amour de Dieu, Jones, enlève moi ces doigts de ta bouche.

Il me regarde et je ferme ma porte. Je lui saute dessus et le serre dans mes bras.

- Merci de ce que tu as fait pour moi imbécile.

Il ne répond pas, mais il n'en a pas besoin, le silence s'en charge. Notre étreinte s'achève et nous prenons la direction des studios.

~~~

Eh bien... Bonjour, je suppose. Comment allez-vous ? Je ne vais pas vous dire que moi ça va, car ce n'est pas le cas. En fait, je veux m'excuser pour avoir été absente pendant si longtemps, mais ça va durer encore pas mal de temps. J'aime toujours écrire, je vous rassure, mais quelque chose me bloque, un désir de changement et d'évolution. Dans le dernier chapitre, j'ai tenté de vous faire réfléchir en vous posant une question que j'ai également posé à mes personnages, mais la personne que j'ai finalement fait le plus réfléchir, c'est moi. J'ai en quelques sortes retourné mon jeu contre moi... Enfin bon, je ne voulais pas vous laisser sur le dernier chapitre alors j'ai décidé de publier celui-là, où on apprend notamment comment May et Ben se sont rencontrés, mais il pose aussi pleins de questions et je n'avais pas envie de vous laisser avec vos questions, je suis vraiment désolée. Ce chapitre était déjà écrit depuis longtemps, mais il fallait que je le relise et le corrige, ça a été très long et douloureux, pour être honnête, j'ai beaucoup procrastiné. Je ne veux pas vous dire que je ne reprendrais jamais cette histoire, non, mais je ne veux pas non plus que vous restiez avec l'espoir (peut-être vain) que je revienne et recommence à écrire. Alors je vais mettre cette histoire en pause, et on verra ce qu'il en est avec le temps. Les bases de ma vie sont la musique, la lecture et l'écriture, ça ne change pas, mais aujourd'hui, il y a des choses qui me font réfléchir et la première personne perdue dans tout ça, c'est moi, je vous assure. J'ai besoin de retrouver de la stabilité et un objectif concret, si vous voulez discuter, les commentaires, mes messages privés et mon board vous sont ouverts et je vous répondrai avec plaisir, mais je n'ai pas envie de me forcer à faire quelque chose qui ne me rend plus heureuse ou plus autant du moins. Je vous donnerai un dernier conseil, pour les personnes comme moi. Cela ne s'applique donc pas à tout le monde, mais voilà : arrêtez de trop penser, vivez chaque jour avec passion et ne prévoyez pas trop, il y a des choses que l'on ne peut pas prévoir et tout peut se casser la gueule du jour au lendemain, ne vous prenez pas la tête et n'essayez pas de tout gérer parce que c'est tout simplement impossible. Bref, arrêtez de trop penser ! Désolée si c'était long juste pour raconter ma vie... Mon annonce est toujours sur mon board si vous voulez mieux comprendre pourquoi je n'écris plus, je vous aime, bye 💞

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