Je pourrais directement vous parler du jour le plus incroyable de mon existence : le jour où j'ai rencontré Queen (et les membres du cast). Mais il faut bien vous tenir en haleine, non ? Et puis, vous ne me connaissez pas encore, du moins pas tant que ça. Alors chers lecteurs, bienvenue dans ma vie. Commençons par le soir l'annonce.

Ce soir, nous sortons avec quelques amis pour fêter le nouveau rôle de Ben, personne hormis nous deux ne sait pour quel rôle il a été accepté, mais nous sommes tous heureux pour lui. Pour être honnête, pour la plupart de nos amis, c'est seulement un moyen de finir bourré au milieu de la semaine. Well, peut-être que pour moi aussi après tout. Nous entrons tous dans un pub et commandons une bouteille de champagne. Nous trinquons à notre ami et rions pendant un petit moment. Je pars ensuite danser avec Andrew, un homme plutôt grand et corpulent qui a beau ressembler à un gorille est un vrai nounours et Summer, une de mes proches amies tandis que Ben reste à table avec Morgan et un de ses amis que je ne connais pas.

Après une demie-heure, je retourne m'asseoir à la table. Je m'écroule sur la banquette, attrape le cocktail qui était devant Ben et en bois une gorgée.

- C'est à moi, dit-il en le reprenant.

Je hausse les épaules et sort mon portable tandis que le blond secoue doucement la tête de gauche à droite. Un homme vient s'effondrer sur la banquette à nos côtés.

- Ah Nick, entame mon meilleur ami à l'intention du nouvel arrivant, je ne t'ai pas présenté May.

- Maintenant, si, je réponds sans lever les yeux de mon portable.

- Merci, réplique Ben.

Je lui offre mon plus beau sourire en guise de réponse et replonge sur Instagram.

- Donc, Nicholas, la fille qui se croit drôle, c'est May.

- Je t'emmerde, Jones, je grogne.

Ils rigolent et le dénommé Nicholas m'interpelle.

- Ce n'est pas une façon de parler pour une si jolie fille, dit-il, un accent Irlandais résonnant dans sa voix.

Je m'apprête à répliquer, mais je préfère me taire et relève la tête de mon téléphone, intriguée. Il me drague là où je rêve ?

- Tu perds ton temps, mon pote. Elle est prise, dit Ben avant de porter son verre à ses lèvres.

- Ah, et il est plus beau que moi ? Enchaîne instantanément Nick avec un regard charmeur.

- Elle, je commence en appuyant bien le mot, est magnifique.

- Ah, tu...

- Ah, je... Je réponds en imitant son ton perdu.

Ses joues prennent une légère teinte rosée et il plonge le nez dans son verre comme s'il voulait se noyer dedans. Je me délecte de son expression et pars dans un fou rire incontrôlable, accompagnée de mon meilleur ami.

Eh oui, je suis... Ça. Enfin, vous savez quoi... Lesbienne. En réalité, on ne peut même pas dire ça parce que je n'en suis pas certaine. Mais oui, je sors avec une fille, et je n'ai pas menti, Julie est magnifique. Elle est pour ainsi dire parfaite et je me sens différente quand je suis avec elle, je veux dire, dans le bon sens.

*Ellipse*

Je crois que j'ai trop bu. Enfin, c'est ce que m'a dit Summer en tenant mes cheveux pendant que ce que j'ai bu dans la soirée refaisait le chemin en sens inverse.

Je pousse la porte d'un bar et m'approche, chancelante, du comptoir. Je repère une fille qui sert des verres et l'interpelle d'une voix étrangement enrouée.

- Excusez-moi, est-ce que je pourrais payer un verre à la barmaid super sexy ?

Elle se retourne avec un grand sourire qui disparaît immédiatement lorsqu'elle m'aperçoit. Elle se rue sur moi et me rejoint de l'autre côté du comptoir.

- May !

Elle me rattrape de justesse et reprend :

- Mais t'es raide, ma parole !

Des cheveux d'un noir de jais, des yeux d'un bleu profond et une peau marquée d'une cinquantaine de tatouages à l'encre noire. Elle, c'est Julie, ma copine.

- Comment t'es arrivée jusqu'ici ? Me demande-t-elle en m'aidant à me hisser sur un tabouret.

- Honnêtement ? J'en ai aucune putain d'idée !

Elle soupire bruyamment, puis m'ordonne de ne pas bouger. Comme si j'allais aller très loin avec une pièce qui tourne aussi vite ! Je la vois vaguement parler avec un homme bien habillé et elle revient vers moi.

- J'ai terminé mon service. Aller, viens, on rentre.

Elle passe son bras autour de ma taille et me maintient droite, je crois apercevoir Ben, mais quelqu'un éteint la lumière et le noir m'envahit.

Bon, d'accord, vous dire que j'ai fini bourrée dès le début de mon histoire n'est pas forcément un bon moyen de faire en sorte que vous m'appréciez, mais je ne vais pas mentir, n'est-ce pas ?

*Ellipse*

Je me réveille avec un acouphène et un mal de tête insoutenable. J'ouvre les yeux et reconnais ma chambre dans la semi-obscurité de la pièce. Je constate que je suis en pyjama (qui se résume à un vieux tee-shirt des Guns n' Roses) et constate également que je suis seule. Je passe ma main sur le drap froid où Julie est censée être et soupire. Je décide de réunir tout mon courage pour me lever. Lorsque je m'assois sur le bord du lit, quelqu'un gratte contre la porte. Je me lève pour aller ouvrir et une boule de poils blanche se faufile dans la chambre.

- Comment ça va, mon gros ?

Mon chien remue la queue alors que je lui gratte le ventre. Un autre bruit attire mon attention et je regarde le deuxième chien qui, monté sur le lit, attend sa part. Je m'approche du bulldog français noir et lui offre quelques caresse.

- Salut ma belle.

Un sifflement se fait entendre suivit d'une voix provenant du salon :

- Filius, Bella, au pied.

Les deux canidés obéissent et s'en vont. J'attrape mon téléphone posé sur la table de chevet et le débranche. Forcément, Julie l'a mis en charge, elle est parfaite et je m'en veux un peu de l'avoir obligée à prendre soin de moi la veille. Je prends mes lunettes posées non loin de mon portable et les mets, elles ne me servent quasiment jamais, mais au vu du son strident qui résonne dans mes oreilles, elles ne seront pas de trop. Je me dirige vers le salon, lorsque j'entre dans la pièce, Julie me regarde.

- Salut, toi, dit-elle avant de m'adresser un léger sourire.

Elle n'est pas fâchée. Je souris à mon tour et m'approche d'elle.

- Salut, toi, je réponds avant de l'embrasser tendrement.

Ma tête me rappelle à l'ordre et je grimace. Je m'écroule dans le canapé et Filius vient me lécher le visage, je grogne et pousse la boule de poils blanche. Croyant que je veux jouer, il revient à la charge.

Je vous présente Filius Flitwick, mon chien, un magnifique finnois de Laponie blanc et la chienne de Julie : Bella, un adorable petit bulldog noir. Je les adore, hormis peut-être quand j'ai une gueule de bois immense et qu'ils viennent me rouler une pelle !

Un verre d'eau et un cachet d'aspirine apparaissent sur la table à quelques centimètres de ma tête. Je me redresse, Julie me regarde.

- Prends ça, ça ira mieux.

Je la remercie et m'exécute.

- Tu boiras peut-être moins, la prochaine fois, me sermonne-t-elle gentiment.

- Désolée, je réponds sincèrement.

Elle hausse les épaules et me sourit de nouveau, elle passe à côté de moi et m'embrasse. Elle part ensuite dans l'entrée et en revient en mettant sa veste.

- Je vais au McDonald's en bas de la rue, annonce-t-elle, je te prends quelque chose ?

Je fronce le nez et lui réponds :

- Tu sais ce qu'ils mettent dans leur bouffe ? Tous les additifs, l'huile de palme et tout ce gras. Tu sais que ça détruit la planète ? Et tu penses à tous les poussins broyés vivant pour faire des nuggets ?

Elle me regarde avec une expression ennuyée, habituée à mes discours.

- Donc, tu veux rien ?

- Des frites et un soda, je réponds avec un soupire.

Elle rigole légèrement et s'en va. Je regarde mon téléphone, des messages inquiets de Summer et Ben s'affichent sur l'écran. Je les rassure rapidement alors que ma tête me lance un peu plus. J'enlève mes lunettes et barre mes yeux de mon bras, je profite un instant du noir et du silence.

- Je jure que je ne boirai plus jamais, je grogne.

Oui, bien sûr ! On dit toujours ça le lendemain d'une cuite...

Julie revient quelques minutes plus tard avec la nourriture et nous mangeons et parlant des derniers potins.

- Alors, c'est quoi le nouveau rôle de Ben, au fait ? Demande ma copine en mordant dans son cheeseburger.

Je mange une frite et réponds sans trop y penser :

- Roger Taylor.

Elle s'étouffe brièvement avec son soda et me regarde.

- Roger Taylor ? Comme Roger Taylor le batteur de Queen ?

Je hoche la tête alors qu'elle me regarde avec des yeux ronds.

- Mon amour, mais c'est génial ! S'exclame-t-elle.

Je lui souris avant de lui annoncer que mon meilleur ami m'a invité à l'accompagner sur le plateau.

- Je suis super jalouse, tu vas rencontrer Roger Taylor, le vrai, et Brian May ! C'est mon rêve.

- Le mien aussi, je ne peux pas croire qu'ils vont enfin tourner ce biopic, ça fait sept ans qu'ils l'ont annoncé ! Tu te rends compte ? Et je ne peux pas croire que Ben a eu le rôle.

Julie et moi nous sommes rencontrées à la FAC, notre plus grande passion commune était la musique, en particulier Queen. Ce groupe à une histoire particulière pour chacune de nous et depuis, il nous a réunies.

*Ellipse*

Je suis en tailleur dans un fauteuil et tape mon prochain article sur mon ordinateur alors que Julie joue de la batterie. Elle s'énerve et jette ses baguettes à travers la pièce, ces dernières viennent s'écraser contre le mur opposé et je dis, sans même lever les yeux de mon ordinateur :

- Je crois que tu as oublié de frapper un temps sur le tom médium.

- Sans blague ?

Je la regarde et elle s'apaise un peu en ressortant une nouvelle paire de baguettes.

Actuellement, nous sommes dans le sous-sol de notre appartement, c'est une pièce supplémentaire en dessous de chez nous. Julie aime l'appeler la bat-cave, nous l'avons aménagé et insonorisée. Dans cette pièce résident la batterie de Julie, mon clavier et quelques guitares ainsi que des fauteuils, des poufs et une table basse. Il y a aussi un comptoir de bar et une bibliothèque. Bien que la pièce ne soit pas grande, tous ces meubles y tiennent et l'endroit est vraiment chaleureux, nous y sommes même parfois plus que dans notre appartement. Des posters de groupes de métal et rock ainsi que des affiches sur les DC Comics parent les murs et ça... c'est chez nous.

Mon téléphone sonne, je me penche pour l'attraper et jette un coup d'œil au message.

Salut Hart, je suis dans le quartier, je peux passer ?

J'attends que ma copine ait fini son morceaux avant de lui demander :

- Ju' ?

- Hum ? Répond cette dernière en réglant son kit.

- Ben demande s'il peut passer.

- Bah oui, aucun problème.

Je souris et tape ma réponse.

Quand tu veux.

Je repose mon portable et quelques minutes plus tard, la sonnette m'oblige à me lever du fauteuil, je retourne à l'étage et pars ouvrir à mon meilleur ami. Nous descendons et nous posons autour de la table, Ben et Julie prennent une bière et au moment où ma copine me demande si j'en veux une, je grogne quelque chose sur l'alcool et ils rigolent de mon refus. Nous parlons pendant un moment avant d'en venir au sujet qui nous brûle les lèvres.

- Mais tu as menti ? Demande Julie.

- Disons que j'ai laissé croire que je savais jouer de la batterie... Répond Ben, imperturbable.

Nous nous foutons de sa gueule et je déclare :

- Ouais, enfin t'es quand même dans la merde si tu dois interpréter un batteur sans savoir jouer de la batterie.

- Je sais, répond le blond en grimaçant avant de porter sa bouteille à ses lèvres. Tu penses que tu pourrais m'apprendre les bases Julie ?

Ma copine paraît surprise, mais hausse les épaules et déclare :

- J'ai bien appris à May à en jouer. Et ce n'était pas la meilleure élève, ajoute-t-elle en me regardant.

Je tape gentiment son bras.

- Ce n'est pas de ma faute si ma prof ne pouvait pas se retenir de me sauter dessus toutes les cinq minutes, je réplique avec un rictus en lui lançant un regard brûlant.

- D'accord, dit Ben en détachant les syllabes. Si tu peux me donner un cours, je prends, mais sans la deuxième partie...

Nous rions.

- Je peux t'apprendre les bases, dit Julie, après je peux te donner le numéro d'un ami, il s'appelle Bryan McLellan, il t'aidera dix fois plus que moi.

Ils décident de commencer tout de suite et je remonte, même si je vais mieux, j'ai toujours un peu mal à la tête. Je me dirige vers la salle de bain et ouvre le placard derrière le miroir. Je prends un nouveau cachet d'aspirine, rempli un verre avec de l'eau et avale le médicament. Lorsque je me redresse, je m'observe quelques minutes dans le miroir au-dessus du lavabo.

Je ne sais pas vraiment ce que j'ai observé ce jour-là, j'étais toujours la même. Mes cheveux roux et ondulés flamboyaient et ma frange chatouillait doucement mes sourcils. Mes yeux verts émeraude brillaient et les taches de son qui parcouraient mon visage me faisaient paraître plus pâle que je ne l'étais. Mon anneau spider bite à la lèvre qu'il m'arrive de mordiller quand je réfléchis ou que je suis stressée reflétait la douce lumière de la pièce et le tatouage en forme de triangle dans mon cou, juste sous mon oreille droite était toujours d'un noir vif. J'étais toujours la même et pourtant, j'avais l'impression que quelque chose avait changé... Peut-être la joie de rencontrer mes idoles... Ou ce voile sombre qui planait au-dessus de mon âme dans l'attente d'un moment de faiblesse...

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Salut vous ! Comment ça va ? Bien j'espère, voici un petit chapitre de fin de semaine pour relâcher la pression parce que je sais pas vous, mais moi j'ai énormément de travail ! J'espère qu'il vous a plu, des bisous, bye 💞